Alice du fromage

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Billets qui ont 'carte postale' comme mot-clé.

jeudi 6 octobre 2016

Mecmiye Alpay et Asli Erdogan

Je me pose et lis cinq jours de fils RSS (591 billets, heureusement que les blogs sont morts).

Suivant une alerte de Guillaume et suivant la méthode d'Amnesty international, je vous propose d'envoyer des cartes postales à Mecmiye Alpay et Asli Erdogan.

L'adresse est la même pour les deux:
Bakırköy Kadın Kapalı Tutukevi
C-9 Koğuşu
34147 Bakırköy Istanbul
TURQUIE


Ici, on vous propose de prendre vos cartes postales en photo pour les poster sur les réseaux sociaux avec le hastag #yazarimadokuma


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Annonce : c'est officiel, nous déménageons à Nanterre préfecture dans neuf mois à un an.

mercredi 19 novembre 2014

Flegme lexovien

Ce soir en rentrant, mail de mes parents:
«Super ! on vient de recevoir une carte de Claude qui nous dit qu'elle a son permis. On est vraiment très contents. […]»

Aussitôt j'entreprends deux actions simultanées: d'une part je leur réponds: «Hein? Quoi?!! Elle ne nous a rien dit!! Bon, nous dînons, je me renseigne et je vous récris!!» et d'autre part je hurle dans l'escalier: «Vite, une cordée de secours à la boîte aux lettres, c'est urgent».

Clément sort, revient avec un paquet de lettres:
— Qu'est-ce qu'il y avait de si urgent?
— Regarde s'il y a une lettre de Claude.

Oui. Une carte postale: «Le 17/11/14 - Coucou les parents! cette carte postale pour vous dire que je me porte bien et Rosalie [sa chatte] aussi. Pour vous dire également que j'ai passé le permis le vendredi 14 et que j'ai reçu aujourd'hui la lettre disant que je l'ai réussi avec 26 points sur 30. L'auto-école m'a donné mon A, je recevrai le permis définitif sous 4 mois. Bisous Claude»

Ça n'a sans doute l'air de rien pour toi, ô lecteur, mais c'est un véritable coup de théâtre. Lors de notre passage à Lisieux, l'auto-école nous avait laissé entendre que Claude hiérarchisait mal les dangers, qu'elle argumentait et que cela allait être difficile… Le directeur avait décidé de lui faire passer l'épreuve pour qu'elle se rende compte de ce qu'on attendait d'elle en nous disant qu'on avait parfois de bonnes surprises (et Hervé m'avait remonté le morale (antiphrase) en me racontant que sa mère l'avait passé… sept fois).
Claude ne nous avait pas prévenus qu'elle le passait, sans doute par crainte de l'échec. Mais qu'elle n'ait trouvé aucun moyen plus direct de nous prévenir de son succès! (ne serait-ce qu'un mot sur son mur FB).


Dans cet usage furtif de la carte postale, il y a au moins un précédent familial. Me trompé-je en y voyant la marque d'une certaine timidité, l'incapacité à faire part de l'important pour n'aborder que les futilités?

mardi 3 décembre 2013

Dix-huit cartes postales

Message personnel : elles sont toutes arrivées, la dernière samedi, malgré leurs timbres parfois étrangers découpés dans des magazines et collés à la colle (je suppose).
Certains timbres n'ont pas été oblitérés, je pourrais les réutiliser.

J'ai beaucoup aimé la faucille et le marteau du timbre vietnamien.

jeudi 28 février 2013

Quelques bribes

Pâtes en catastrophe à neuf heures, fatigue, excitation.

Lecture de cartes postales (comme nous allons chercher le courrier une fois par semaine, cela permet d'avoir tous les tomes d'un coup):
"J'ai pris une nappe au lieu d'un drap. Je dors dans une nappe."
1/ Ça fait un peu linceuil.
2/ Ça change de l'utilisation classique des draps comme nappe.

"A cinq heures, j'ai craqué, j'ai acheté un énorme pain aux raisins. Est-ce que c'est péché?"
Définitivement, oui. Surtout pendant le Carême.


Commentaire sur la journée:
"Les filles de ma classe ont des conversations passionnantes après le sport: «Regarde, j'ai les mamelons gelés!»

vendredi 13 juillet 2012

J'ai reçu une carte postale

2004-2012. Première carte postale en huit ans :

«Tu vois je fais quelques progrès: j'ai trouvé une carte (camusienne), un timbre, ton adresse et une boîte postale. Mais pas l'inspiration: M. me coupe le souffle.»

mardi 15 mars 2011

Carte postale

Carte postale à détacher à l'intérieur du dernier Fluide Glacial.

Trois mecs à poil autour du dernier numéro :
— 'Tain les gars c'est la dernière fois que je bosse pour Fluide…
— T'as raison !
— Chez les indés, au moins, on pouvait garder le slip…

Commentaire de A.: «Je n'oserais jamais envoyer ça à quelqu'un.»

mercredi 10 novembre 2010

Consolation berlinoise

Je suis toujours un peu embarrassée de raconter mes aventures de RER, parce que ce n'est pas un sujet, et j'ai le faut pas s'plaignier de ma grand-mère polonaise dans l'oreille (et puis se plaindre de ce qu'on ne peut pas changer, hein, à quoi bon (et de ce qu'on peut changer... Bref)).

Jeudi dernier
- Aller, ligne D, accident dans la partie nord de la ligne, trains supprimés. Je laisse passer un train, trop bondé pour pouvoir y monter.
- Retour, ligne A, accident sur l'est de la ligne. Trains immobilisés. Je prends la ligne 1 (j'y rencontre Matoo). Ligne 1 arrêtée, des personnes sont descendues sur les voies, l'électricité a été coupée.

Vendredi dernier
- Panne de réveil, préparation en quatrième vitesse, à l'heure sur le quai du RER D, trains supprimés (je ne sais plus pourquoi).

Mardi
- Aller : la pagaille, trains supprimés, pluie et feuilles mortes, je songe à Philippe[s] nous expliquant que si les roues patinent et se bloquent, l'arc de cercle devient droite et la roue (les roues) n'est plus ronde... Dans le premier train je parviens à faire monter A. (remords et tristesse de la voir dans cette galère que je ne peux lui éviter), dans le deuxième je laisse monter H. qui a une réunion. Je prends le troisième, quasi-vide alors que les deux précédents étaient archi-bondés. Hélas, des pipelettes s'installent à côté de moi et malgré ma boule quiès je ne peux ni lire ni dormir.
Gare de Lyon, problèmes de RER A. Je prends la ligne 1, bondée, sans réussir à m'assoir alors que je l'emprunte pratiquement sur toute sa longueur. Quand je descends sur le quai à La Défense, j'entends une annonce: «l'accident de matériel est terminé, le trafic reprend normalement.»
- Le soir, RER D gare de Lyon, 19h38. Il y a plus de monde sur le quai que normal, je suppose qu'un train a été supprimé. Le train qui arrive à quai est un train court, soit trois ou quatre wagons de moins que la normale!! Qu'on m'amène la triple andouille qui a décidé ça, que je l'étripe. Précipitation sur les wagons déjà pleins, entassement incroyable, odeur suffoquante de crasse due à la pluie et aux vêtements mouillés, les gens sont excédés, ils veulent monter dans ce train trop court, ils ne savent pas quand et si il y en aura un autre (une partie des voyageurs est pauvre, habitants de Villeneuve-Saint-Georges coincée entre la Nationale, Orly et la gare de marchandise. Ils n'ont pas de solution de rechange.)
Inquiétude, ma fille n'est pas rentrée, son téléphone ne répond pas (elle avait cours jusqu'à 19h30; elle arrivera à 21h passées, comme une fleur, en expliquant qu'elle a discuté avec le prof. Well...)

Aujourd'hui
- Matin: ligne désorganisée suite à la panne d'un train entre Châtelet et gare du Nord, le train 8h06 est supprimé. Le suivant passe à 13, j'arrive à le prendre. A., partie de son côté avec des amies, me dira le soir qu'elle a pris le suivant (deux minutes de retard au lycée).
- Soir: un train, à l'heure (19h18), à quai gare de Lyon, quasi-vide. Je suis joie et gratitude. Bon, le wagon n'est pas chauffé, mais on ne peut pas tout avoir non plus.




Quand nous étions à Berlin, j'avais trouvé une carte postale qui posait la question:
— Quels sont les plus grands ennemis de la Deutsche Bahn (SNCF allemande) ?
Réponse:
— Le printemps, l'été, l'automne, l'hiver.

Cela m'avait fait rire et étrangement rassérénée.

mercredi 11 novembre 2009

Férié

De ces journées sans événement marquant autre que des événements familiaux, qui n'ont pas tout à fait leur place ici. (Parfois j'aimerais tenir un blog destiné à la famille, ces cartes postales que je n'envoie plus vraiment mais que j'ai tant envoyées, nouvelles courtes et distribuées entre tous (toutes: que des femmes, que des femmes (élevée dans la haine des hommes, dirait Mlle Julie)), en sachant bien que la rumeur aurait vite fait de redonner à chacune les morceaux du puzzle envoyés à d'autres. Se pourrait-il que mon goût de la mosaïque et du commentaire de blog vienne de là, de cette habitude d'écrire un peu à chacun en supposant que tous liront tous?)

Je lis un livre d'un kilo six depuis le mois d'août. Je le promène, de métros en musées. J'ai une tendinite, je ne peux plus tendre le bras gauche. On m'a octroyé le droit de retourner au lit (plutôt que de réorganiser la cuisine) pour le finir une bonne fois, quatre-vingt pages, l'affaire d'une petite heure («Ça va, il y a du blanc», commente le plus jeune, étudiant la mise en page de ce livre interminable — lui qui ne lit que des mangas).
Mais je ne l'ai pas terminé.
Je me suis endormie.

mercredi 2 septembre 2009

Distance

Demain ma sœur a quarante ans.
J'ai été obligée de téléphoner à ma mère pour vérifier son adresse: elle a déménagé en février (je l'ai appris par hasard en avril) et a négligé de me donner sa nouvelle adresse.

Je me demande si j'ai encore la carte postale jaunie et gondolée envoyée de Corse pour m'annoncer qu'elle s'était mariée civilement un mois plus tôt et qu'elle était enceinte. (Non non, on n'écrit pas que «Je t'embrasse» sur une carte postale).

Elle est comme ça, ma sœur. Je n'ai rien à lui dire, mais ça me fait de la peine (et après tout, ce blog sert aussi à ça).

jeudi 16 août 2007

Les cartes postales, ter

Il y a un an, pratiquement jour pour jour, je donnais quelques conseils personnels pour rédiger une carte postale.
A ma grande surprise, ce billet qui n'était pour moi qu'un billet de vacances, quelque chose qu'on écrit vite durant les heures de l'été (un billet carte postale, en quelque sorte) connaît un grand succès: "Ecrire une carte postale" et ses variations représentent 40% des questions pour arriver ici en juillet et en août.

C'est donc avec plaisir que j'ai découvert tout un dossier consacré à la carte postale dans Alternatives économiques n°260 de juillet-août 2007. Je vous livre des extraits du chapitre "La fonction sociale de la carte postale", qui cite Jacques Derrida qui en 1980 analysa le rôle de la carte postale dans La carte postale de Socrate à Freud et au-delà.

Car peu importe la banalité du propos, les sujets abordés presque toujours les mêmes (le temps qu'il fait, les activités des enfants, la beauté du site). L'envoi d'une carte est d'abord un rappel — certes ritualisé – de son attachement affectif, le témoignage d'une pensée pour l'autre dans un contexte hors du quotidien. L'expression de cette pensée, alors que les repères habituels sont faussés, renforce le lien social. Et la carte postale devient un outil plus important qu'il n'y paraît de gestion de son réseau relationnel: familial, amical et, éventuellement, professionnel.
La volonté d'établir ou de rétablir un échange fonde d'ailleurs le caractère du message écrit sur la carte: vivant, spontané. Les phrases courtes, souvent elliptiques, créent une illusion de conversation: l'expéditeur formule des questions, anticipe des réponses du destinataire par des «j'espère que», «je suis sûr que», etc. Autre caractéristique empruntée à l'oralité, l'emploi du présent: la carte postale l'utilise pour accentuer la dynamique de l'échange («je me baigne tous les jours..., demain je suis à Madrid et je rentre te retrouver à Paris»).
[...]
La carte postale une fois reçue, pourquoi hésite-t-on à s'en débarrasser? Elle passe du fond du sac à la bibliothèque du salon ou sur la porte du réfrigérateur. Et, finalement, on l'oublie au fond d'un tiroir ou on la range dans une boîte à chaussures. Rarement, on déchire ce petit bout de carton sitôt reçu et regardé. Car ce signe d'attention que les autres nous portent nous valorise. Le sentiment d'être digne de reconnaissance ou d'affection se renforce. Mais la carte postale valorise aussi l'expéditeur. D'ailleurs, il n'y relate que des événements heureux, ne tient que des propos optimistes. La carte postale est la preuve de sa capacité à s'extraire de ses repères quotidiens, à pratiquer des sports inhabituels (on marque d'une croix le sommet escaladé), à voyager loin et dans d'autres cultures. Ce «voilà ce que je fais d'extraordinaire» doit susciter l'envie du destinataire.
Ainsi, la carte postale, mode de correspondance minimaliste, serait donc moins anodine qu'il n'y paraît. Concluons avec la phrase du philosophe Jacques Derrida: ''«Ce que je préfère dans la carte postale, c'est qu'on ne sait pas ce qui est devant et ce qui est derrière, ici ou là, près ou loin, Platon ou Socrate, recto ou verso. Ni ce qui importe le plus, l'image ou le texte, et dans le texte, le message ou la légende, ou l'adresse...»
Alternatives économiques n°260, juillet-août 2007, p.68-69


Cette vision de la carte postale comme esbrouffe n'est pas très encourageante, c'est à avoir honte d'en envoyer... heureusement que je ne fais pas grand chose d'extraordinaire de mes vacances.
La carte postale remplace pour moi un coup de téléphone, un SMS, un mail (mais évidemment, en 1980, Derrida n'aurait pu écrire cela). Elle arrive vite, vingt-quatre heures le plus souvent, et même douze heures de Paris à Paris, si l'on a repréré les bonnes postes et les horaires. Elle me sert de textos post-it, de pense-bête, de marque-pages. Elle oblige à l'étranger à apprendre le mot "timbre". Et tandis que je ne connais aucun numéro de téléphone (qui a fait l'expérience suivante: ne pas pouvoir appeler d'un fixe parce que son portable étant hors batterie, il n'avait plus accès à son répertoire?), je connais pratiquement toutes les adresses par cœur (Truc et astuce : par expérience, je sais qu'il vaut mieux une adresse incomplète qu'une indication fausse sur l'enveloppe). Je pourrais en envoyer des quantités, à la façon des "spammeurs" sous Twitter, je me retiens: c'est louche tout de même, quelqu'un qui envoie trop de cartes postales. Alors je trie sur le volet les personnes à qui cela ne devrait pas paraître trop bizarre, cette manie de l'écrit, ou qui n'en sont plus à une excentricité près de ma part.
(Ah, et j'allais oublier l'embarras d'écrire à un blogueur marié: inquiétude, puis-je vraiment écrire, ne vais-je pas embarrasser un ami? Et n'est-ce pas impoli de ne s'adresser qu'à la moitié d'un couple? (et je songe au froid «C'est qui?» de H. devant tout expéditeur inconnu, à sa tête qui signifie «Tu fais ce que tu veux mais j'ai le droit d'en penser ce que je veux» (ce qui est tout à fait exact, d'ailleurs)).

lundi 14 août 2006

Conseil de rédaction

Il y a quelques jours j'ai été émue par cette requête Google: "comment écrire une belle lettre d'amitié". Depuis, les requêtes de ce type ("écrire cartes de vacances", "quoi écrire sur une carte") se multiplient.

Je vais donc ajouter un conseil personnel aux conseils de Parlez mieux, écrivez mieux:

Si vous ne savez quoi écrire, choisissez un détail, une anecdote, survenus dans les les six ou douze dernières heures. Evitez absolument de vouloir résumer au dos d'une carte postale les six derniers mois à un ami à qui vous ne donnez jamais de nouvelles : aucun événement survenu dans les six derniers mois ne vous paraîtra assez important pour être raconté six mois après, et vous aurez l'impression de n'avoir rien à dire.
En revanche, le pastis du midi précédent fera un très bon sujet, une fois que vous aurez précisé où, quand, avec qui, en faisant quoi, vous l'avez bu.
Le curieux de ce conseil, c'est que de fil en aiguille vous vous retrouverez rapidement à en avoir trop à raconter, dans l'obligation d'écrire sur toute la carte postale, d'en commencer une deuxième, de courir acheter des enveloppes au Monoprix du coin...

(L'écriture entraîne l'écriture, ici vous aurez droit à une citation de Paul Valéry quand je serai rentrée chez moi, promis.)


ajout le 16 août 2007 (tout vient à point à qui sait attendre.)
Ricardou parle du «simple entrain d'un porte-plume»:

J'entre dans un bureau où quelque affaire m'appelle. Il faut écrire, et l'on me donne une plume, de l'encre, du papier qui se conviennent à merveille. J'écris avec facilité je ne sais quoi d'insignifiant. Mon écriture me plaît. Elle me laisse une envie d'ECRIRE. Je sors. Je vais. J'emporte une excitation à écrire qui se cherche quelque chose à écrire.

Paul Valéry, Tel Quel II, Littérature, cité page 65 de Pour une théorie du Nouveau roman, de Jean Ricardou


A voir

La photo du jour.

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