Alice du fromage

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Billets qui ont 'discrétion' comme mot-clé.

samedi 3 octobre 2009

Creux

J'ai déjà comparé les blogs, ce blog-ci en tout cas, au trou dans la vase dans la légende du roi Midas: on écrit ici ce qui pèse trop lourd et dont on souhaiterait n'encombrer personne.
Evidemment, cela devient de moins en moins vrai et de moins en moins possible au fur à mesure qu'on connaît ses lecteurs.

On enterre sa peine dans le marécage mais les roseaux la colportent (ou encore, selon ce mot qui me fait beaucoup rire: «Ne t'inquiète pas, cela ne sortira pas d'internet»): on sait bien qu'on va en inquiéter un peu, au moins un ou deux au moins un peu. (Et on se prend à regretter d'avoir trop diffusé cette adresse).

Alors on hésite: arrêter d'écrire le temps que «ça passe» (car selon mon expression, «ça passe toujours»), ou écrire factice, sur des thèmes n'engageant à rien? (ce qui est de toute façon le plus souvent possible la voie choisie ici.)



Et je pense à Matoo: «Qu'est-ce qui ne va pas Choupinette?» et je ris.

lundi 3 septembre 2007

Le silence ou la forme

J'ai froid aux pieds.

Parmi tous les découpages possibles de la population blogueuse, il y a les blogueurs qui pensent qu'il vaut mieux se taire quand on n'a rien à dire (nous les nommerons "la mouvance Montherlant" par rapprochement très lâche avec une citation retrouvée par Zvezdo à partir d'une piste donnée par Gvgvsse) et ceux qui pensent qu'il faut écrire quoi qu'il arrive, qu'on trouve toujours quelque chose à dire (ceux-là se rapprochent de Paul Valéry, qui trouvait stupide de répondre qu'on n'écrivait pas "parce qu'on n'avait rien à dire" (citation à retrouver dans Pour une théorie du Nouveau Roman de Ricardou, que j'ai trop froid pour aller chercher)).[1]

Ce n'est pas que je n'ai rien à dire, c'est que je n'ai pas le courage de le mettre en forme.

Ce que j'aime bien quand je rencontre des blogueurs, c'est la petite curiosité des jours suivants: en parlera, en parlera pas, et en quels termes s'il en parle?
La première fois, j'étais plutôt inquiète.
Depuis, je savoure l'espèce d'étiquette qui règne, non écrite, qui fait que dans ce monde éminemment indiscret (sans compter les commères qui adorent les potins) chacun reste plutôt discret.
Je n'ai fait promettre qu'une seule fois à quelqu'un le silence sur ce dont nous allions discuter. C'était une erreur: il était suffisamment bien élevé pour que ce soit inutile; à ma décharge, je ne l'avais que très peu lu puisqu'il n'était pas blogueur mais intervenait sur un forum.

Tout cela me permet de rire quand j'entends les non-initiés faire des grands discours sur l'impudeur et l'exhibition des blogs: c'est un peu vrai et beaucoup faux. Cela ressemble plutôt à un jeu d'ombres et de lumière.
Le plus grand plaisir, c'est tout de même que les héros soient "vrais" et sortent de leurs textes. Et qu'à l'occasion ils puissent compléter des histoires.

Notes

[1] voir ici.

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