lundi 13 février 2012
Qui a besoin de parler ?
Par Alice, lundi 13 février 2012 à 23:41 :: 2012
Lors de la réunion parents-professeurs de ma fille il y a une semaine, nous avons eu la surprise d'apprendre que la professeur de biologie ("SVT") avait envoyé notre fille chez la psychologue scolaire, interloquée que celle-ci refuse de signer les papiers d'inscription au bac. En effet, A. est tétanisée de peur à l'idée de passer le bac, tétanisée par la peur de l'échec, tant et si bien qu'elle refuse d'apprendre ou même de considérer toute chose nouvelle qu'elle ne comprend pas immédiatement. L'idée de travail, de progrès acquis durement, lui est étrangère (mais cela est vrai pour les garçons également, pour d'autres raisons.)
Nous tentions depuis une semaine de joindre la psy de façon à savoir quelle conduite nous devions adopter (en effet, nous sommes censés n'être au courant de rien puisque A. a demandé à ce que nous ne soyons pas avertis). Je voulais savoir en particulier si nous devions prendre rendez-vous avec quelqu'un en dehors de l'école.
J'ai eu la psy au téléphone aujourd'hui.
J'ai un peu honte.
Je crois qu'il n'y a que moi qui ai parlé, (ça tombe bien puisque A. veut que nous soyons laissés à part. En fait la psy la voit demain, mais cela lui a échappé, elle n'avait pas l'intention de me le dire), je me suis en quelque sorte effondrée («je vois que cela vous affecte profondément»). J'ai dressé le tableau familial, la malédiction maternelle du matriarcat (ma mère et ses deux sœurs vieilles filles, ma mère ayant deux filles, ma sœur divorcée ayant deux filles), mon impression de voir se précipiter en ma fille tous les défauts des femmes de la famille (moi compris, mais aussi ma belle-mère), mon chagrin à n'avoir jamais été soutenue par les "adultes" autour de moi, tous trouvant toujours des excuses pour nous trouver trop durs («elle est petite», «ça passera», «c'est l'adolescence») (cependant refusant de prendre ma fille en vacances) et aucun pour s'apercevoir de la difficulté de décider que faire, et pour ma part, du remord et de la culpabilité (mais ça je ne l'ai pas dit), est-ce que je suis assez présente, ai-je envie de l'être davantage? (Non, la réponse est non. Mes livres, mes études,…)
Nous tentions depuis une semaine de joindre la psy de façon à savoir quelle conduite nous devions adopter (en effet, nous sommes censés n'être au courant de rien puisque A. a demandé à ce que nous ne soyons pas avertis). Je voulais savoir en particulier si nous devions prendre rendez-vous avec quelqu'un en dehors de l'école.
J'ai eu la psy au téléphone aujourd'hui.
J'ai un peu honte.
Je crois qu'il n'y a que moi qui ai parlé, (ça tombe bien puisque A. veut que nous soyons laissés à part. En fait la psy la voit demain, mais cela lui a échappé, elle n'avait pas l'intention de me le dire), je me suis en quelque sorte effondrée («je vois que cela vous affecte profondément»). J'ai dressé le tableau familial, la malédiction maternelle du matriarcat (ma mère et ses deux sœurs vieilles filles, ma mère ayant deux filles, ma sœur divorcée ayant deux filles), mon impression de voir se précipiter en ma fille tous les défauts des femmes de la famille (moi compris, mais aussi ma belle-mère), mon chagrin à n'avoir jamais été soutenue par les "adultes" autour de moi, tous trouvant toujours des excuses pour nous trouver trop durs («elle est petite», «ça passera», «c'est l'adolescence») (cependant refusant de prendre ma fille en vacances) et aucun pour s'apercevoir de la difficulté de décider que faire, et pour ma part, du remord et de la culpabilité (mais ça je ne l'ai pas dit), est-ce que je suis assez présente, ai-je envie de l'être davantage? (Non, la réponse est non. Mes livres, mes études,…)