Alice du fromage

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Billets qui ont 'timidité' comme mot-clé.

mercredi 19 novembre 2014

Flegme lexovien

Ce soir en rentrant, mail de mes parents:
«Super ! on vient de recevoir une carte de Claude qui nous dit qu'elle a son permis. On est vraiment très contents. […]»

Aussitôt j'entreprends deux actions simultanées: d'une part je leur réponds: «Hein? Quoi?!! Elle ne nous a rien dit!! Bon, nous dînons, je me renseigne et je vous récris!!» et d'autre part je hurle dans l'escalier: «Vite, une cordée de secours à la boîte aux lettres, c'est urgent».

Clément sort, revient avec un paquet de lettres:
— Qu'est-ce qu'il y avait de si urgent?
— Regarde s'il y a une lettre de Claude.

Oui. Une carte postale: «Le 17/11/14 - Coucou les parents! cette carte postale pour vous dire que je me porte bien et Rosalie [sa chatte] aussi. Pour vous dire également que j'ai passé le permis le vendredi 14 et que j'ai reçu aujourd'hui la lettre disant que je l'ai réussi avec 26 points sur 30. L'auto-école m'a donné mon A, je recevrai le permis définitif sous 4 mois. Bisous Claude»

Ça n'a sans doute l'air de rien pour toi, ô lecteur, mais c'est un véritable coup de théâtre. Lors de notre passage à Lisieux, l'auto-école nous avait laissé entendre que Claude hiérarchisait mal les dangers, qu'elle argumentait et que cela allait être difficile… Le directeur avait décidé de lui faire passer l'épreuve pour qu'elle se rende compte de ce qu'on attendait d'elle en nous disant qu'on avait parfois de bonnes surprises (et Hervé m'avait remonté le morale (antiphrase) en me racontant que sa mère l'avait passé… sept fois).
Claude ne nous avait pas prévenus qu'elle le passait, sans doute par crainte de l'échec. Mais qu'elle n'ait trouvé aucun moyen plus direct de nous prévenir de son succès! (ne serait-ce qu'un mot sur son mur FB).


Dans cet usage furtif de la carte postale, il y a au moins un précédent familial. Me trompé-je en y voyant la marque d'une certaine timidité, l'incapacité à faire part de l'important pour n'aborder que les futilités?

samedi 3 mai 2014

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Rarement. Mon trouble du langage n'est pas celui-ci, mon trouble du langage consiste à ne pas trouver mes mots, à m'interrompre au milieu de la phrase, à sauter d'un sujet à l'autre par associations d'idées (mes proches disent qu'il faut un décodeur pour me suivre), à remplacer un mot par un autre de façon aléatoire ou parce qu'ils ont un son en commun. Mon cerveau fait des sauts, surtout quand je suis fatiguée. Je suppose que ce trouble doit avoir un nom.

2/ Un peu. Mais je peux m'en passer.

3/ Une paire de boucles d'oreilles achetée à Mycènes. (Mycènes! Clytemnestre! Agamemnon! Electre, ma préférée!)

4/ Oui et non. Cela fait partie des livres que je n'ai pas envie d'ouvrir et que je ne sais pas refermer.

5/ Oui. En cinquième, la prof de biologie voulait relâcher une couleuvre, je lui avais dit que je m'en chargeais. Je l'avais emmenée dans une boîte de polistyrène (! quelle drôle d'idée) que j'avais entrouverte en cours de sport. La couleuvre s'était échappée dans le vestiaire. Je l'avais rattrapée à mains nues pendant que les autres hurlaient et elle m'avait mordue. Pendant deux à trois semaines je m'étais demandé (j'avais attendu) quelle maladie elle avait pu me transmettre.

6/ Je ne me pose pas cette question car j'ai l'impression que les éloges n'ont pas grand rapport avec moi, mais avec la marotte des gens qui en font: marotte de faire des éloges (par automatisme de manager ou de séducteur), marotte de faire mon éloge (marotte de qui est entiché de moi). Par conséquence je ne prends pas les faiseurs d'éloges suffisamment au sérieux pour juger du bien fondé de leurs compliments.

7/ Euh. Voyons voir… Un gâteau avec les voisins et un fauteuil à bascule tapissé main.

8/ Oui hélas. Je n'entends pas le rythme. Je ne peux pas danser, c'est une grande frustration. Ma voisine (voir ci-dessus) qui est prof de claquettes assure que cela s'éduque, mais elle arrive dix ans trop tard. Je ne vais pas me consacrer à ça maintenant, j'ai d'autres priorités.
Mais parmi mes regrets d'enfant, il y a celui de ne pas avoir pris des cours de rock à douze à quinze ans. J'étais d'une timidité maladive (qui se voyait peu, que je cachais bien, dont peu de gens appréhendent la profondeur aujourd'hui encore) et j'imaginais que tout le monde savait danser sauf moi. Ce n'est que bien plus tard que j'ai compris que tout le monde avait appris en pratiquant, qu'on ne se réveillait pas un matin en sachant danser (sauf quelques génies, comme d'hab).

9/ Sans doute que oui, mais pas de la manière dont on l'entend habituellement: je me moque d'avoir mauvaise réputation, mais je veux que ce soit justifié! Autrement dit, je n'ai pas envie qu'on m'attribue des choses fausses.
Les enfants citent à mon propos la chanson de Linda Lemay J'veux pas de visite: «Que les enfants demandent à leur mère "Est-ce-que c'est vrai qu'c'est une sorcière?"».
Par ailleurs, dans certaines circonstances, je pense à Rhett: «A condition d'avoir suffisamment de courage — ou d'argent— on peut vivre sans réputation.»

10/ Non!

samedi 26 avril 2014

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Oui, mais ça n'allait pas très loin et comme je restais impassible cela s'est vite arrêté (à la différence de mon fils qui a pratiquement envoyé à l'hôpital un "petit" (un cinquième lui étant en troisième) qui s'était moqué de son prénom (en fait, il l'a envoyé à l'hôpital, pour examen. L'école a craint que les cervicales ne fussent touchées et a appelé les pompiers. Toute cette histoire était terrifiante (si l'enfant était resté tétraplégique…)).

2/ Non. (Cf la blague de Dieu répondant à un suppliant: «Je veux bien t'aider, mais joue!»)

3/ Oui (j'allais ajouter: «bien sûr». C'est le lot de nous tous, n'est-ce pas?)

4/ Oui. Et le pire est que j'ai le nez sensible, j'éternue très facilement.

5/ Jamais. Pas assez de sens (direction), pas de fil directeur, pas d'intrigue pour soutenir l'intérêt. (Un film doit raconter quelque chose en deux heures. Cela nécessite un contenu et un rythme très particulier que n'impose pas un roman, par exemple (ici, question 9, votre vie est-elle romanesque).

6/ Non. Plutôt l'inverse: j'aurais dû adopter le mode baba cool au lycée, jupes longues et patchouli. (Mais j'étais si timide…)

7/ Régulièrement, régulièrement… Oui, plutôt, entre le sport, les études, Facebook…

8/ Non. Enfin si, je suis reconnaissante de vivre en démocratie et si cela était menacé, je m'investirais aussitôt (je crois: comment peut-on être sûr de ce qu'on ferait/serait en situation de crise?) Mais aujourd'hui, je vérifie simplement que cela fonctionne très mal dans un cadre qui me convient :-/

9/ Plutôt oui, mais pas infernal.

10/ Non. J'avais trop peur d'abîmer mes vêtements et me faire gronder. En réalité, je pense que je n'en aurais pas eu la capacité musculaire. Mais c'était un rêve, tous les héros de tous les livres, eux, grimpaient aux arbres, et j'aurais aimé en faire autant.
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