dimanche 22 décembre 2013
Par Alice,
dimanche 22 décembre 2013 à 23:59 :: 2013
Eh bien par exemple, passer deux heures chez Boulanger à faire des paquets cadeaux.
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Grâce à l'apple TV, montré à H.
Margin Call et
Inside Job. (Avis à ceux qui ne connaissent pas: il vaut mieux les voir dans l'autre sens).
Il faut bien avouer que
Blue Jasmine ne me fait ni chaud ni froid. Je peux tout au plus penser "bien fait". C'est un conte très moral que nous raconte Woody Allen. La sœur "pauvre" me rappelle le personnage d'
Yvonne dans
La Chinoise. Elles représentent la sagesse (une certaine sagesse, celle des innocents, celle qui s'ignore) mais aussi la résignation. Que les deux puissent se confondre me met en colère et me fait peur.
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samedi 23 novembre 2013
Par Alice,
samedi 23 novembre 2013 à 11:25 :: 2013
C'est tout simplement excellent.
L'auteur, Stefano Massini, est italien, et je ne sais qui a traduit, mais il y a un grand plaisir des mots, une structure en forme d'épopée et de contes (des refrains, des reprises), le support de la tradition yiddish voire biblique (Noé), une grande efficacité de la mise en scène qui permet de suivre sans difficulté toutes les transformations des six acteurs qui tiennent successivement tous les rôles.
L'histoire commence dans un minuscule magasin en Alabama dont la clenche de la porte coince un peu. Le magasin vend du tissu.
Incendie (je spoile: je ne crois que vous irez le voir, et si je me trompe, connaître l'histoire n'est pas handicapant). Le magasin va fournir tout ce qui a brûlé (graines, outils agricoles, etc) aux villageois — et acheter d'avance le coton brut, la prochaine récolte à venir, aux propriétaires ruinés.
Enrichissement sur fond d'esclavage. (C'est un constat, pas un jugement.)
Usines à filer le coton dans le Nord. Prospection auprès des exploitants d'Alabama. Mariage. Guerre de Sécession. Installation à New York. Chemins de fer. Canal de Panama. «Ce que nous vendons, ce n'est plus du coton, c'est de l'argent.» Emballement et cauchemars. Jeudi noir. Suicides. Les deux cousins Lehmann, le politicien et le banquier. Leçon de marketing: «Normalement, une vente est un échange équitable. Désormais, nous devons faire croire à celui qui achète qu'il y gagne, et que le vendeur est perdant.»
Le dernier Lehman meurt. Il y a longtemps que les rites de deuil juifs n'étaient plus suivis, mais maintenant il n'y a plus de Lehman pour s'en souvenir.
La pièce résume le combat entre la banque et la finance par un match de ping-pong entre un Grec (directeur de la banque) et un Hongrois (patron des tradeurs), match de ping-pong dominé par le Grec transformé alors par le Hongrois en match de squatch qu'il domine.
Dans la dernière scène, les directeurs attendent le verdict de l'Etat américain, la banque va-t-elle être renflouée? L'un d'entre eux murmure: «En 1929, nous n'avons aidé personne.»
Le verdict tombe: la banque est en faillite.
J'ai pensé à Blue Jasmine, à cette façon de pleurer sur soi-même après avoir concouru à sa propre perte.
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