Alice du fromage

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Billets qui ont 'Chevalier à la rose (Le)' comme oeuvre.

mercredi 21 mai 2025

Culture

Ce matin, RTL décrivait le défilé de mode qu'est devenu Roland Garros, tant sur le court où les joueurs sont habillés par des couturiers que dans les tribunes où les désormais incontournables influenceurs exhibent différents placements de produits.
C'est donc la foire aux produits de luxe. Pourquoi pas, cela éclipse l'entraînement quotidien, la souffrance, l'exploit sportif qui me paraît être l'objectif premier d'un tournoi international; mais après tout, si tout le monde est d'accord… je m'en fiche, je ne regarde pas.
Imaginez cependant ma surprise en entendant la conclusion du journaliste: «Roland Garros ne veut plus être simplement un événement sportif, il veut devenir une référence culturelle».
Référence culturelle, cette apologie de la société de consommation qu'il vient de décrire?


Ce soir j'allais assister au Chevalier à la rose au TCE. Je l'avais vu à Bastille il y a une dizaine d'années dans une mise en scène plutôt classique de Wernicke, à base de miroirs. J'en avais aimé l'élégance et la mélancolie.
Ce soir, Krzystof Warlikowski met en scène une caricature de notre époque, paillettes, selfies, followers remplaçant la cour aristocratique. Toute cette agitation superficielle rend encore plus cruelle la solitude de La Maréchale.
Je n'ai pas supporté. Peut-être que si j'avais été joyeuse j'aurais apprécié cette ironie mordante qui souligne la foire contemporaine mais cela ne convenait pas ce soir à mon petit moral. Je suis partie au premier entracte.

jeudi 28 décembre 2006

Le Chevalier à la rose

J'avais pris des billets pour cet opéra un peu par hasard, pour la valse et pour Richard Strauss. J'ai lu avec curiosité les billets des blogueurs musiciens m'ayant précédée.

J'ai été un peu déçue par les voix, souvent couvertes par l'orchestre. En lisant le billet de Laurent, je me dis que je suis sans doute sévère. Mais tout de même... il me semble que les voix ont mis longtemps à se chauffer. Cependant elles étaient à leur meilleur dans les moments les plus émouvants ou les plus dramatiques, comme si les chanteurs portés par leur rôle trouvaient alors de nouvelles ressources. L'aspect liquide des miroirs, la salle renvoyée à elle-même en ouverture et à la fin, la qualité labyrinthique des plis du décor, m'ont énormément plu.

A regarder évoluer la noblesse inaltérable face à la noblesse décadente, la bourgeoisie plus digne que celle-ci mais la confondant avec celle-là, il m'a semblé assister à l'illustration de certains des chapitres de Mensonge romantique, vérité romanesque que je suis enfin en train de terminer.

La Maréchale m'a fait penser à une réflexion de Tlön (ou à Tlön rapportant les propos d'un autre blogueur, plus exactement) concernant les photos de Zohiloff : «Il a une façon très émouvante de photographier les femmes entre deux âges.»

Défaite et dignité, fragilité, sensation intime du temps qui passe.

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