Vendredi soir, représentation d'Hamlet. Après Le Misanthrope de l'année dernière, je ne l'aurais manqué pour rien au monde.

Hamlet était joué par une jeune fille dont le style et l'allure me rappellent Inès de la Fressange. Excellents Hamlet, Claudio et Ophélie.

J'écoute le texte, je m'étonne toujours autant du succès de cette pièce si décousue, je me demande dans quelle mesure Shakespeare n'a pas profité de ce prétexte pour nous servir ses thèses sur la vie (en prétextant la folie…), mais aussi de quelle troupe d'acteurs il se moquait, et quelles étaient ses opinions ou croyances religieuses en ces temps troublés; je reconnais au passage l'exergue de L'Aleph, «un espace infini dans une coquille de noix». (Et l'importance du songe, toujours. Est-ce que tout cela n'est pas un rêve d'Hamlet, un cauchemar?)

Je pense à Pierre Bayard qui m'a fait découvrir l'histoire de John Dover Wilson qui me donne envie de pleurer chaque fois que je la lis. (En 2006, en 2006, je ne pouvais pas savoir que ce nom était si églogal).