dimanche 16 mai 2010
Rien
Par Alice, dimanche 16 mai 2010 à 18:08 :: 2010
Jeudi 13 mai: Une lettre d'huissier. Vu Imogène. Catherine Frot est jolie et le film agréable, soigné dans les détails. Evidemment un peu vieux jeu, charmamment démodé.
Vendredi : Ma boîte fait le pont. Pour une fois c'est moi qui du fond de mon lit entends les autres partir.
Samedi : Est-ce qu'apprendre la belote à une Allemande, c'est trahir? Ménage. Kiwis.
Dimanche : A ma belle-mère qui me demande "Et vous?" pour prendre des nouvelles, je parle du froid de cet horrible mois de mai.
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Note cinq ans plus tard (mai 2015)
Je précise que le titre de ce billet reflétait une amertume et un désarroi profonds: nous venions de recevoir une lettre d'huissier avec menace de saisie des meubles. Hervé était en plein déni (il y est toujours); ce n'était pas de sa faute, le RSI s'était trompé, etc. (mais je retrouverai dans les semaines et les mois qui suivraient, au hasard des déplacements de papiers à classer, des lettres AR qu'il n'avait jamais ouvertes; nous étions en mai et la déclaration d'impôts pour sa société n'était toujours pas faite, etc).
Je me suis effondrée. Le soir même il me fallut un anti-spamodique, je n'arrivais plus à m'arrêter de pleureur, je suffoquais.
Dans les semaines qui ont suivi, j'ai compris, j'ai découvert, que toutes ces années où j'avais techniquement subvenu aux besoins du ménage, j'avais continué à croire aux promesses qu'il m'avait faites avant qu'on se marie: qu'il prendrait soin de moi. En réalité, c'était l'inverse, c'était moi qui prenais soin de lui, depuis tout ce temps. J'ai été aveugle toutes ces années, complice de ce grand mensonge.
Quelle importance? Eh bien une importance fondamentale dans ma vision de moi-même: finalement il ne valait pas mieux que moi, finalement il se trompait autant que moi, voire plus si on considérait les conséquences (je n'étais pas si nulle!). Et surtout, je ne devais pas croire ce qu'il disait. Je ne devais croire que ce que je voyais. L'amour n'était pas dans les mots mais dans les actes, et moi à qui il avait souvent reproché ma froideur, j'avais posé plus d'actes que lui. Toute ma vision du monde était à inverser, je me trompais, je m'étais trompée sur tout depuis très longtemps.
Pour le moment, je suis en larmes, dans la cuisine, dans la métro, sous la douche, au bureau, et il faut que je le cache devant Déborah et les enfants. C'est épouvantable. Le monde s'effondre devant moi, je découvre que H. met les enfants en danger et qu'il ne le reconnaît pas.
Vendredi : Ma boîte fait le pont. Pour une fois c'est moi qui du fond de mon lit entends les autres partir.
Samedi : Est-ce qu'apprendre la belote à une Allemande, c'est trahir? Ménage. Kiwis.
Dimanche : A ma belle-mère qui me demande "Et vous?" pour prendre des nouvelles, je parle du froid de cet horrible mois de mai.
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Note cinq ans plus tard (mai 2015)
Je précise que le titre de ce billet reflétait une amertume et un désarroi profonds: nous venions de recevoir une lettre d'huissier avec menace de saisie des meubles. Hervé était en plein déni (il y est toujours); ce n'était pas de sa faute, le RSI s'était trompé, etc. (mais je retrouverai dans les semaines et les mois qui suivraient, au hasard des déplacements de papiers à classer, des lettres AR qu'il n'avait jamais ouvertes; nous étions en mai et la déclaration d'impôts pour sa société n'était toujours pas faite, etc).
Je me suis effondrée. Le soir même il me fallut un anti-spamodique, je n'arrivais plus à m'arrêter de pleureur, je suffoquais.
Dans les semaines qui ont suivi, j'ai compris, j'ai découvert, que toutes ces années où j'avais techniquement subvenu aux besoins du ménage, j'avais continué à croire aux promesses qu'il m'avait faites avant qu'on se marie: qu'il prendrait soin de moi. En réalité, c'était l'inverse, c'était moi qui prenais soin de lui, depuis tout ce temps. J'ai été aveugle toutes ces années, complice de ce grand mensonge.
Quelle importance? Eh bien une importance fondamentale dans ma vision de moi-même: finalement il ne valait pas mieux que moi, finalement il se trompait autant que moi, voire plus si on considérait les conséquences (je n'étais pas si nulle!). Et surtout, je ne devais pas croire ce qu'il disait. Je ne devais croire que ce que je voyais. L'amour n'était pas dans les mots mais dans les actes, et moi à qui il avait souvent reproché ma froideur, j'avais posé plus d'actes que lui. Toute ma vision du monde était à inverser, je me trompais, je m'étais trompée sur tout depuis très longtemps.
Pour le moment, je suis en larmes, dans la cuisine, dans la métro, sous la douche, au bureau, et il faut que je le cache devant Déborah et les enfants. C'est épouvantable. Le monde s'effondre devant moi, je découvre que H. met les enfants en danger et qu'il ne le reconnaît pas.