mardi 2 août 2016
De Lisieux à Jullouville par Bayeux et Tatihou
Par Alice, mardi 2 août 2016 à 22:54 :: 2016
Retour à l’écriture dans la voiture. 20h15. Nous venons de quitter Cerisy que je voulais montrer à O. (Nous nous sommes garés près des Escures (écuries) où j’ai eu ma première chambre, je lui ai entrouvert la porte arrière de la bibliothèque d’où il a aperçu les chaises en rang devant le petit bureau (tandis que dans l’enfilade des ouvertures brillait la lumière de la salle à manger), je lui ai montré la fenêtre de ma dernière chambre dans l’orangerie dont la porte était fermée (personne ne dort dans l’orangerie? Il doit y avoir peu de monde. Le colloque sur la textique tenu par Ricardou est-il annulé, ou se tient-il malgré tout grâce à quelques fidèles?), il a vu la pelouse-prairie, le bocage et les vaches qui constituent l’horizon. Je lui ai fait remarquer le silence, l'absence de lampadaires: nuit et silence, je ne dors jamais mieux qu'à Cerisy.
La voiture a des éclaboussures de boue rouge jusqu'aux vitres: tout à l'heure Waze s'est trompé et nous a fait tourner sur un chemin défoncé autour d'une centrale électrique ou équivalent (des pylones entourés de murs). L'eau cachait la profondeur des flaques et la voiture s'est plusieurs fois enfoncée brutalement dans les ornières. La plaque avant est couverte de pétales d'ombelles de carottes sauvages: O. s'est trouvé face à face avec une voiture au sortir d'un de ces virages impossibles sur route étroite et a donné un coup de volant vers le fossé (plus de peur que de mal).
Nous repartons.
Ce matin, nous avons visité la basilique de Lisieux (avec cours sur la IIIe République, l'ordre moral et le Sacré Cœur). Il pleuvait en sortant, il n'a plus arrêté de pleuvoir. Nous roulons penauds sous la pluie, adieu le cabriolet. Bande originale de Fury Road. Bayeux à midi (le pire des parkings que nous ayons jamais vus, indiquant des places libres qui sont en réalité des places handicapés, obligeant à des demi-tours car il n'y a pas de voie ouverte au bout des allées), crêperie (ne pas perdre le sens des priorités), musée à une heure et demie.
Un jeune homme passe pour prévenir en anglais de la durée de la queue. Fifteen ou fifty minutes? Fifteen, m'assure O. Il reste dans la queue sous le crachin pendant que je vais acheter deux cartes postales pour gagner du temps. Il me rejoint: c'était fifty. Je lui montre un ou deux livres, des cartes postales, qu'il ait une idée de ce que c'est que la tapisserie.
— On y va? Pas de regret?
— Moi tu sais, faire cinquante minutes de queue pour soixante mètres de tapisserie…
La formule me fait rire. C'est bien ce que je pense, surtout sous la pluie. (Plus tard il me dira que deux adultes en ont fait autant, alors qu'il a l'impression que les personnes avec enfants se sentent obligées de rester: mais pourquoi? (Ça dépend peut-être de s'ils viennent de loin, suggérè-je.)
En parfaits touristes cependant, nous passons un long moment dans une petite boutique qui vend de multiples objets ornés de coquelicots, en souvenir du débarquement. (Toujours mon sur-moi cruchonesque me fait des remontrances: comment, préférer des coquelicots à la tapisserie de Bayeux!!?)
Nous montons à l'île de Tatihou sous la pluie, nous visitons l'île de Tatihou sous la pluie (fort Vauban, goélands argentés, bruns et marins, grisards et fleurs. J'ai beaucoup d'admiration pour Vauban. Je devrais prévoir un tour de France sur les traces de Vauban).
L'île peut être atteinte à pied à marée basse (— Une île qu'on peut atteindre à pied…), nous y allons en bateau à roues ("véhicule amphilie"), nous en revenons donc à pied.
Quand j'ai acheté les billets pour le bateau j'ai également acheté deux ponchos de pluie, nous nous sommes changés dans la voiture pour nous couvrir davantage. Il pleut, l'ai-je déjà dit, grosse pluie, pluie fine, ciel gris et vent.
Nous revenons à pied, trempons les jeans, les basketts, les chaussettes. Je n'ai rien prévu pour le froid et la pluie puisque je ne prends jamais les prévisions météo au sérieux.
Je réserve un hôtel en-dessous de Granville, le but étant de se rapprocher du mont Saint-Michel pour demain matin.
Coutances ou Cerisy? Il est tard, la cathédrale sera fermée, je choisis Cerisy.
(Conversation hier entre frère et sœur :
— C'est quoi Cerisy?
— Tu sais bien, quand papa fait la tête et que maman n'est pas là? Elle est à Cerisy!
(note à l'intention de mes honorables lecteurs: ce raccourci est tout à fait faux, mais il m'a fait rire.))
Plus tard, hôtel des pins à Jullouville, à deux pas de la plage: jolie chambre et très bon restaurant.
Nous faisons sécher les basketts sur la fenêtre et pendons le reste un peu partout.
La voiture a des éclaboussures de boue rouge jusqu'aux vitres: tout à l'heure Waze s'est trompé et nous a fait tourner sur un chemin défoncé autour d'une centrale électrique ou équivalent (des pylones entourés de murs). L'eau cachait la profondeur des flaques et la voiture s'est plusieurs fois enfoncée brutalement dans les ornières. La plaque avant est couverte de pétales d'ombelles de carottes sauvages: O. s'est trouvé face à face avec une voiture au sortir d'un de ces virages impossibles sur route étroite et a donné un coup de volant vers le fossé (plus de peur que de mal).
Nous repartons.
Ce matin, nous avons visité la basilique de Lisieux (avec cours sur la IIIe République, l'ordre moral et le Sacré Cœur). Il pleuvait en sortant, il n'a plus arrêté de pleuvoir. Nous roulons penauds sous la pluie, adieu le cabriolet. Bande originale de Fury Road. Bayeux à midi (le pire des parkings que nous ayons jamais vus, indiquant des places libres qui sont en réalité des places handicapés, obligeant à des demi-tours car il n'y a pas de voie ouverte au bout des allées), crêperie (ne pas perdre le sens des priorités), musée à une heure et demie.
Un jeune homme passe pour prévenir en anglais de la durée de la queue. Fifteen ou fifty minutes? Fifteen, m'assure O. Il reste dans la queue sous le crachin pendant que je vais acheter deux cartes postales pour gagner du temps. Il me rejoint: c'était fifty. Je lui montre un ou deux livres, des cartes postales, qu'il ait une idée de ce que c'est que la tapisserie.
— On y va? Pas de regret?
— Moi tu sais, faire cinquante minutes de queue pour soixante mètres de tapisserie…
La formule me fait rire. C'est bien ce que je pense, surtout sous la pluie. (Plus tard il me dira que deux adultes en ont fait autant, alors qu'il a l'impression que les personnes avec enfants se sentent obligées de rester: mais pourquoi? (Ça dépend peut-être de s'ils viennent de loin, suggérè-je.)
En parfaits touristes cependant, nous passons un long moment dans une petite boutique qui vend de multiples objets ornés de coquelicots, en souvenir du débarquement. (Toujours mon sur-moi cruchonesque me fait des remontrances: comment, préférer des coquelicots à la tapisserie de Bayeux!!?)
Nous montons à l'île de Tatihou sous la pluie, nous visitons l'île de Tatihou sous la pluie (fort Vauban, goélands argentés, bruns et marins, grisards et fleurs. J'ai beaucoup d'admiration pour Vauban. Je devrais prévoir un tour de France sur les traces de Vauban).
L'île peut être atteinte à pied à marée basse (— Une île qu'on peut atteindre à pied…), nous y allons en bateau à roues ("véhicule amphilie"), nous en revenons donc à pied.
Quand j'ai acheté les billets pour le bateau j'ai également acheté deux ponchos de pluie, nous nous sommes changés dans la voiture pour nous couvrir davantage. Il pleut, l'ai-je déjà dit, grosse pluie, pluie fine, ciel gris et vent.
Nous revenons à pied, trempons les jeans, les basketts, les chaussettes. Je n'ai rien prévu pour le froid et la pluie puisque je ne prends jamais les prévisions météo au sérieux.
Je réserve un hôtel en-dessous de Granville, le but étant de se rapprocher du mont Saint-Michel pour demain matin.
Coutances ou Cerisy? Il est tard, la cathédrale sera fermée, je choisis Cerisy.
(Conversation hier entre frère et sœur :
— C'est quoi Cerisy?
— Tu sais bien, quand papa fait la tête et que maman n'est pas là? Elle est à Cerisy!
(note à l'intention de mes honorables lecteurs: ce raccourci est tout à fait faux, mais il m'a fait rire.))
Plus tard, hôtel des pins à Jullouville, à deux pas de la plage: jolie chambre et très bon restaurant.
Nous faisons sécher les basketts sur la fenêtre et pendons le reste un peu partout.