Par Alice,
jeudi 30 juin 2011 à 07:53 :: 2011
Vite vite, j'écris ce billet bien que je sois en retard, parce qu'il ne reste que trois représentations.
Parce que j'avais lu rapidement quelques mots sur Sarah Kane, je m'attendais à un texte difficile. Je n'ai pas été déçue : pas "d'histoire" (de diégèse dirait Ricardou dirait Camus), des bribes, de la douleur, de l'amour qui se croise, des corps qui ne se croisent pas.
La mise en scène très sobre et très simple (chacun sur ses rails dans sa couleur) ordonne du mieux qu'elle peut le texte et lui donne littéralement un sens, une direction, et déjà en faisant le choix de dialogues contre des monologues.
Allez-y, c'est très intéressant. (Si le lien ci-dessus n'est pas rétabli, voici l'adresse : Comédie de la passerelle, 102 rue Orfila, métro Gambetta ou Pelleport, à 21 heures, le 30 juin, les 1er et 2 juillet)
Par Alice,
mercredi 29 juin 2011 à 06:37 :: 2011
Ou plutôt j'ai les chevilles enflées. C'est hideux, douloureux, c'est la conséquence inattendue de mon coup de soleil sur les jambes.
Par Alice,
lundi 27 juin 2011 à 23:58 :: 2011
Souku : c'est ce que j'ai entendu. Il s'agit en fait de "sous-cul", épaisseur de mousse taillée en forme du siège de coulisse afin d'amortir la dureté du bois. Le club qui organisait la randonnée en a offert un à chaque participant.
Affolantes : ce sont les magnifiques maisons qui bordent la vallée de la Seine en amont de Melun. Elles ont été construites par de riches industriels à la fin du XIXe siècle, elles étaient souvent destinées à leur maîtresse.
Détresse : rien à faire, je n'ai pas beaucoup de points communs avec un groupe, même si c'est l'aviron qui nous réunit. Ma crainte, c'est le mot que je vais prononcer qui va provoquer un blanc dans la conversation. Je reste sidérée de constater combien nous avons tous besoin de parler de nous-mêmes, avant tout. Il me semble que ce besoin croît avec l'âge.
Par Alice,
dimanche 26 juin 2011 à 23:28 :: 2011
Héricy - Moret-sur-Loing aura été plus difficile que Venise, finalement.
J'ai les jambes brûlées.
La Seine le soir :
Demain je vous expliquerai peut-être ce qu'est un souku, mais pas maintenant, je m'endors.
Par Alice,
samedi 25 juin 2011 à 23:03 :: 2011
Un bateau avait le cidre, un autre les verres, le troisième les chips.
Il fallait être motivé car vous constaterez que ce genre d'embarcation n'est pas propice aux rapprochements.
Par Alice,
vendredi 24 juin 2011 à 16:19 :: 2011
«Il n'y a que deux cordes sur un bateau: celle de la cloche et celle du pendu.»
Les autres cordes prennent le nom générique de bouts ("boute"), sous réserve d'un nom plus spécialisé. Et l'on me cite les écoutes, les haubans, les aussières, les drisses...
Les rameurs adultes se divisent grossièrement en deux catégories: ceux qui ont fait de l'aviron enfant et ceux qui aiment la mer, pour qui c'est une façon de retrouver les éléments, l'air et l'eau, en ville.
J'apprends du vocabulaire et des coutumes. Ça m'amuse, je vais bientôt pouvoir relire Moby Dick.
Par Alice,
jeudi 23 juin 2011 à 06:30 :: 2011
Rue neuve à Lyon, entre les Cordeliers et l'hôtel de ville.
L'entrée :
Un jour je me déciderai à utiliser un appareil photo (mais alors je n'aurai plus d'excuse pour faire d'aussi mauvaises photographies).
Au-delà de l'aspect pittoresque (de l'entrée et des salles voûtées, du présentoir de cartes postales Plonk et re-Plonk), c'est une vraie librairie, c'est-à -dire soucieuse de son fond, ne se laissant pas déborder par les nouveautés et les offices.
Par Alice,
mardi 21 juin 2011 à 23:46 :: 2011
Aviron presque sous la pluie. Sans doute un peu trop forcé.
Petit cygne.
Par Alice,
lundi 20 juin 2011 à 23:42 :: 2011
Je n'aime pas les départs, jamais.
Et puis c'était un homme que j'aimais bien. Toute la direction générale va partir dans les années à venir, je me sens déjà orpheline (j'aime qu'on me raconte des histoires, les histoires de l'entreprise. Quand tout le monde sera plus jeune que moi, qui me racontera des histoires?).
Premier discours, niveau groupe; deuxième discours, niveau entreprise; réponse du futur retraité, tout cela si rituel que cela console, avec juste ce qu'il faut d'anecdotes pour mesurer le chemin parcouru (dans l'assurance, notre pain quotidien est le malheur, nous avons donc des souvenirs).
Ce qui m'a fait sourire, c'est le récit des origines: comment cet homme "publiciste" (comprendre " étudiant le droit public) était-il "tombé" dans l'assurance?
«J'avais fini ma maîtrise, je préparais divers concours dont celui de directeur des hôpitaux, je faisais du vélo dans les environs de Marly quand je suis arrivé devant le site de Drouot, absolument magnifique. Alors je suis entré; la secrétaire, très aimable mais un peu dépassée, sans doute une stagiaire d'été, a appelé le DRH, qui a cru que j'avais plus ou moins rendez-vous avec lui… Il était en train de plancher sur un plan de formation de jeunes embauchés, cela m'a intéressé et… […]
Comme dirait mon ami Patrice qui n'a pas pu venir ce soir, on n'est jamais à l'abri d'un coup de pot. J'aurais pu mal tomber, dans la banque, qui sait (rires d'effroi dans la salle), ou dans l'immobilier… (Etc.)»
Par Alice,
dimanche 19 juin 2011 à 23:49 :: 2011
Presque fait de la barbe à papa.
Par Alice,
dimanche 19 juin 2011 à 01:33 :: 2011
Marina Tsvetaeva (1892-1941) :
La maison de Vanves, poèmes inédits
Lettres atlantiques : Saint-John Perse, T.S. Eliot, Allen Tate, 1926-1970
Döblin,
Voyage en Pologne
Thomas Clerc,
Sachs
Film
The Tree of Life. Il n'y a que deux manières de faire son deuil, dans la nature ou en Dieu, par la nature ou la grâce.
Bibliothèque de Beaubourg. J'y oublie la bibliographie que j'avais reçue à l'ICP quelques jours plus tôt.
Dans les rayons je feuillette un livre de dialogues Karl Barth / Urs von Baltasar :
la théologie et la joie. Voilà qui est de bon augure.
Je feuillette
Communio sur
l'œcuménisme en attendant l'heure d'aller à l'anniversaire (dans un bar corse).
Bar. Rencontre de vieux blogueurs, des noeuds dans l'éther. Lady Gaga. Je pars au moment où je devrais rester.
Par Alice,
samedi 18 juin 2011 à 22:22 :: 2011
Que font les petits champions ?
Par Alice,
vendredi 17 juin 2011 à 00:37 :: 2011
Je ne suis décidément pas très efficace quand il s'agit de déchiffrer les carnets de
Finnegans. Passé mon temps à feuilleter Pound (
Je rassemble les membres d'Osiris) et Mercanton (
Les heures de James Joyce). Un peu honte.
Belles photos de Claude Simon. La librairie 1 place Paul Painlevé (le square rue des écoles entre le musée de Cluny et la Sorbonne) est rouverte après trois ans (le vendeur de coussins à Dame à la licorne n'a pas survécu), avec un nouveau propriétaire. Le fond a l'air plus classique qu'avant. Trouvé les ''Lettres à sa fille'' de Calamity Jane aux éditions Tierce. Désormais je possède les deux
préfaces.
Et un catalogue
Portraits de la pensée.
Par Alice,
jeudi 16 juin 2011 à 03:54 :: 2011
Remonté les huit yolettes entre midi et deux, huit portants par yolette, quatre écrous par portant. Que de souvenirs dans le simple fait de visser et dévisser des boulons. Je ne pensais pas refaire cela de ma vie, je pensais ne jamais remonter (ou démonter) de bateaux. Mais je reviens toujours sur mes pas, et la fin de la journée l'a encore prouvé.
Ecoutez
la première minute (entendre une cornemuse sur l'eau au petit matin en face de Saint-Marc… Une envie de rire et de pleurer tout à la fois).
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Agenda
Entretien avec Mme Cholvy à l'institut catholique pour le cycle C. Evoqué tous mes souvenirs, de Saint Augustin à Agadire à Stanislas Lalanne à Versailles.
Par Alice,
mercredi 15 juin 2011 à 00:55 :: 2011
On s'habitue bien aux vacances.
Bilan: un bronzage camionneur, quelques coups de soleil mais rien de grave, une douleur incompréhensible dans la cheville droite, qui passe quand je marche vite mais me fait perdre l'équilibre à l'arrêt.
Pas envie de me coucher.
Le chat du rabin: ça ne commence pas vite, ce n'est pas très épais, mais c'est amusant.
Nous sommes devenus des experts en déchargement de semi-remorque : huit yolettes transbordées sur une remorque à bateaux en une heure et demie.
Par Alice,
mardi 14 juin 2011 à 22:36 :: 2011
vendredi 10 juin : journée libre dans Venise. (arrivée vers midi)
samedi 11 juin: rendez-vous à 14 h parking à bateaux
dimanche 12 juin : courses / remontage des bateaux
lundi 13 juin.
petit déjeuner vénitien. le soir, train
mardi 14 : matin, arrivée à la maison. Après-midi,
Le chat du rabin, soir démontage de la remorque avec Clément (je l'ai amené pour qu'il donne un coup de main à descendre les bateaux de la remorque).
Par Alice,
lundi 13 juin 2011 à 23:14 :: 2011
Dernier matin, je reprends le train ce soir. La journée sera perdue bêtement, comme chaque fois qu'on voudrait faire tant de choses et qu'on a la faiblesse de ne pas partir seule mais d'attendre que les autres soient 1/ prêts 2/ se décident. Tant pis. (Rageant tout de même de rater une visite de l'Arsenal. Zut alors.)
Je prends mon petit déjeuner avec Luisa, Danielle. Plus tard arrive Pascal, mince, élégant, souriant, hésitant. Il a entre quarante et cinquante ans, quelques cheveux grisonnants, c'est le diplomate de l'équipe, celui qui s'entend avec tout le monde, que tout le monde salue et invite (car il y a quelques frottements, entre "les anciens d'école", "les CE" et "les loisirs").
Luisa est australienne. Elle a environ vingt-cinq ans; avec ses taches de rousseur et ses épaules carrées, elle respire la santé et la gentillesse. Nous parlons de sport, je lui fais des compliments sur la puissance de son coup d'aviron:
— Je m'entraînais avec l'équipe universitaire masculine de Sydney, c'est pour ça.
— Et tu faisais du surf, aussi?
Elle fait quelques fautes, très peu, avec un peu d'accent et de timidité.
— Oui, un peu.
— Mais il n'y a pas de requins?
— Si, il y en a. Il y en a même plus qu'avant, à cause de l'écologie: le port est nettoyé, l'eau est plus propre, et avec le réchauffement climatique, l'eau est plus chaude, il y a plus de poissons qui viennent dans la baie et ça attire les requins.
— Il y a eu des morts?
Elle réfléchit: — Non, l'année dernière, pas de morts, juste deux accidents. Il y a un surfeur qui a perdu les deux jambes, elle fait le geste de ramper sur les coudes: Mais il revient surfer elle mime des applaudissements et tout le monde "Yeaeahh!" sur son passage à la plage.
Pascal est un peu choqué (voire beaucoup): — C'est tout de même beaucoup moins sexy…
Spontanément, je pense au moignoning de Matoo et à cet ami qui me disait de son copain roux: "il n'a jamais eu peur de rester seul car il savait qu'il était sur une niche". Sans trop réfléchir j'interviens:
— Ça dépend: il n'y en a peut-être pas beaucoup qui aiment ça, mais pour celles qui aiment ça, il est seul sur le marché.
Les yeux de Pascal s'agrandissent. Il évalue et soupèse mes paroles, des horizons s'ouvrent devant lui:
— Je n'avais jamais pensé à ça sous cet angle, avoue-t-il vaguement épouvanté.
Par Alice,
jeudi 9 juin 2011 à 14:37 :: 2011
Il faut, du reste, ajouter qu'on ne peut imaginer combien, d'une façon plus générale, M.de Charlus pouvait être insupportable, tatillon, et même, lui si fin, bête, dans toutes les occasions où entraient en jeu les défauts de son caractère. On peut dire, en effet, que ceux-ci sont comme une maladie intermittente de l'esprit. Qui n'a remarqué le fait sur des femmes, et même des hommes, doués d'intelligence remarquable, mais affligés de nervosité? Quand ils sont heureux, calmes, satisfaits de leur entourage, ils font admirer leurs dons précieux; c'est, à la lettre, la vérité qui parle par leur bouche. Une migraine, une petite pique d'amour-propre suffit à tout changer. La lumineuse intelligence, brusque, convulsive et rétrécie, ne reflète plus qu'un moi irrité, soupçonneux, coquet, faisant tout ce qu'il faut pour déplaire.
Proust, Sodome et Gomorrhe, p.1090, Pléiade Clarac
Par Alice,
mercredi 8 juin 2011 à 22:57 :: 2011
— Moi je sais faire la tarte aux navets
— Moi je vais apprendre à mettre les quenelles dans un four pas assez chaud…
— Et moi les frites !
—Mais qu'est-ce que vous faites ?
— On se partage ton héritage culinaire.
Par Alice,
mardi 7 juin 2011 à 23:01 :: 2011
— Comment on dit fail en allemand ?
Les deux correspondants allemands (12 et 14 ans) se consultent et délibèrent :
— Il n'y a pas de mot pour ça.
— Mais si je fais un salto arrière et que je m'écrase ?
— Tu feras mieux la prochaine fois.
Par Alice,
lundi 6 juin 2011 à 10:53 :: 2011
Du mal à appeler cela des vacances, mais oui, je ne vais pas travailler. Qui veut des rouleaux de sopalin et du coca, j'ai du rab. Vaisselle, Proust, Joyce, le chat du rabin ou Pirates des Caraïbes IV, à moins que je n'enrôle mon fils, opéra de Massy, deux Allemands, finir Carl Schmitt quand même, avant de finir Ulysse même remarque, démonter les bateaux, Mantes, clé de dix (en racheter une), maillot du club (pourvu qu'il y ait ma taille), train pour Venise, une journée de solitude et de tranquillité. Vacance.
Par Alice,
vendredi 3 juin 2011 à 11:10 :: 2011
Evidemment, il est difficile de juger soi-même de ses particularités. Mais j'ai l'impression que notre façon de vivre dans le silence est assez inhabituelle: ni télé, ni radio, peu de films, peu de téléphone, pas de MP3, rarement de la musique.
(Réflexion suite à la vision de six minutes de Youtube pour ne m'apercevoir qu'à la fin que j'avais coupé le son, et qu'il y avait une musique "d'ambiance" sur les images que je venais de voir).
Peut-être une idée de la barbarie. Ou de la solitude. Ou de la sérénité.
Par Alice,
jeudi 2 juin 2011 à 14:10 :: 2011
Ce n'est jamais trop le moment de m'emm***, mais en ce moment, le niveau de patience est particulièrement bas («Qu'on se le dise et répète», comme on disait dans le 45 tours de Cendrillon de mon enfance.)
Par Alice,
mercredi 1 juin 2011 à 20:40 :: 2011
Régulièrement, tous les deux ou trois ans.
spéciale dédicace
(Je mets cela en ligne en 2015. A l'époque, par charité, je l'avais laissé hors ligne. Benoît fut le surnom de C. pendant quelques temps. Il s'agit d'un sketch, mais je ne sais pas de qui.)
— Huhuhuhuuu… Salut p'pa!
— Bonjour Benoît… tu t'réveilles?
— Ouai, pourquoi?
— Il est 19h30 Benoît.
— Bon ben j'ai la journée devant moi.
— Benoît j'aimerais te parler
— Cette année?
— Oui, […] tu penses pas qu' il serait temps que tu trouves du… TRAVAIL?!
— Oh les mauvaises vibrationnnns ! Oh l'agression dès l'matinnn!
— Ecoute je ne t'agresses pas Benoît […] Simplement, qu'est ce que tu veux faire dans ta vie?
— …
— Réfléchis, prends ton temps… c'est important, qu'est ce tu veux faire dans ta vie ?
— … … … Duuuu miel ! … Wééé c'est cool LE MIEL!
— Parfait mon fils […] t'sais ça se fait pas comme ça du miel… Pour faire du miel il faut des? pour faire du miel il faut des? des? Soufflez pas il va le trouver tout seul. Hein hein bravo madame… Il va trouver tout seul! Pour faire du miel il faut des? des?
— Des pots.
— Oui il faut des pots, il faut les avoir c'est bien Benoît… il faut des pots, bien, bien ! mais avant il faut des ab ? des ab ? Bzzzzzz ? tain mais enfin réfléchis Benoît!
— J'suis a fond !
— Faut des ABEILLES Benoît!
— Tss ça j'le savais en plus !
— Allez, combien il t'en faut au départ ?
— Ben deux ... un bourdon et puis sa meuf.
— Nan, nan il t'en faut au moins 100 000 !
— 100 000 abeilles ?! dans ma chambre…