Formation



Capitaine Haddock contre le harcèlement téléphonique




Je me renseigne sur le financement des formations pro. En fait c'est assez simple: soit c'est l'entreprise qui vous impose de vous former, et elle la finance et vous l'accomplissez durant les heures de travail; soit il y a accord entre l'employeur et le salarié pour que vous en fassiez une partie en dehors des heures de travail; soit c'est une formation que vous accomplissez hors de vos heures de travail et ça ne regarde pas l'employeur.
Dans le dernier cas, cette formation peut être financée par son CPF, alimenté à hauteur 500 euros par an (800 euros pour les personnes les moins qualifiées).

D'après ce que je comprends (ça reste à tester), les organismes agréés sont directement payés par le CPF; le salarié ne verse pas un centime si le montant sur le CPF est suffisant pour payer l'intégralité de la formation.

J'ai regardé deux ou trois sites pour travailler l'anglais à l'oral: le maison, esl, anglais in France et effective linguistique. (Je le note ici pour ne pas les perdre, et au cas où ça soit utile à quelqu'un).

Repassage en regardant En thérapie. C'est à la fois très agaçant et plutôt prenant.

Journée d'automne

Très belle sortie ce matin en huit de pointe. Le genre de sorties qui donne du sens à toutes les autres. Il commence à y avoir du courant, le niveau de l'eau a monté.

Il fait doux, au retour le soleil est éblouissant. Nous sommes à ce moment où il semble que cette année il y aura un miracle, nous échapperons à l'hiver, les feuilles ne tomberont pas, il ne fera pas froid. On a beau savoir que c'est inexorable, on croit qu'on va y échapper.

Nous atteignons les cadences 30 à 34, sans difficulté.

En fait il y a peu de choses à dire sur cette journée. Blog, tri de photos, café «chez les filles», promenade au bord du Loing. Il y a la liste des choses à faire, repassage, grec, CV à mettre à jour et programme de recherche de boulot («Encore!» m'a dit P. à Chartres).

En mettant à jour les docs d'entrainement à l'ergo fournis par Vincent pour les transmettre à l'équipage, je me rends compte que je devrais sans doute passer à la saison 2, que la première feuille est sans doute trop facile maintenant (ce qui provoque un léger ennui).
A moi les entraînements à bout de souffle qui décoiffent! (c'est curieux d'être à la fois aussi épuisée le soir et aussi en forme dans l'effort physique).

Sonate pour violoncelle de Kodaly; The Wall; La Flûte enchantée.

Six suites de Bach pour violoncelle seul

Journée de boulot dense comme elles le sont toutes depuis plusieurs semaines — pas pris le temps d'aller faire de l'ergo car j'avais une réunion à 9h30, timing trop serré.

Dîner au Local café porte de Pantin puis concert. Yo-Yo Ma impérial dans les six premières suites de Bach. Je me demande comment il pense, comment sont rangées les notes, les partitions, dans sa tête. Deux heures dix de jeu yeux fermés quasi en permanence. A-t-il mal au dos, aux fesses, le bras se crispe-t-il? C'est aussi une performance physique. Je suppose que tout cela est dépassé depuis longtemps.

Après la troisième suite un groupe de jeunes noirs au dernier étage quitte la salle très discrètement (mais je les vois, je suis en face tout en bas), puis plus bas trois blackettes au début de la quatrième. Ont-ils cru que Yo-Yo Ma était un rappeur, comme il y a bien longtemps j'avais pensé je ne sais plus quelle formation être du jazz alors que c'était de l'ultra-contemporain? (nous nous étions éclipsés à l'entracte). C'est dépouillé, austère et dansant. Yo-Yo Ma sourit. Il dédicace la troisième aux Parisiens, la cinquième à ceux qui souffrent ou ont récemment perdu un être cher.
Deux heures de transe.

Ce qui m'a fait sourire en rentrant dans la salle: le plateau vide occupé uniquement d'une chaise.



Une image du passé

Je pensais que les dictionnaires avaient disparu, tués par les outils en ligne comme reverso ou linguee ou les dictionnaires en ligne.

J'étais derrière elle dans la ligne 8 bondée. Elle discutait avec une amie, apparemment elles sortaient d'un devoir de traduction.
(Comment traduire «up and down the deck»? (arpenter le pont de long en large? l'anglais utiliserait de haut en bas, le français explorerait un rectangle?))

Elle portait son Oxford English dans le creux du bras, avec tendresse, comme Milena Jesenska portait ses briques à Ravensbrück, nous dit Margarete Buber-Neumann. (Et toujours j'y pense quand je porte des livres ainsi. La lecture rend fou en tissant des associations qui brisent le cœur.)

jeune fille dans le RER avec un dictionnaire d'anglais


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Sortie en quatre à une cadence élevée avec un "nouveau" qui n'a pas ramé depuis dix ans mais était de niveau national. Ça penche à babord. Je ne sais plus ramer en couple.
Il fait doux. Des chauves-souris au ponton.

H. passe me prendre après son ping-pong et nous décidons d'aller dîner au MaSu pour prendre quelques protéines.
C'était une mauvaise idée.
Epuisés, muscles brûlants, incapables de mener une conversation, tout à la fois nous endormant sur place et trépignant sur nos chaises.
Dommage, c'est un bon restaurant.
Note pour plus tard: en cas d'épuisement, rentrer chez soi.

Coupe des dames en pointe

Réveillée vers sept heures. Veronica Mars saison 3. Je descends vers neuf heures et m'empiffre de corn flakes au prétexte que je vais ramer cet après-midi.

Je sors après avoir longuement hésité sur la façon de m'habiller: collant ou pas, manches longues ou courtes? Il fait chaud dans la chambre, moins dans la rue. Je remonte et me change.

J'ai rendez-vous à midi pour remonter les bateaux. Hier j'ai repéré des magasins qui me plaisent, en particulier cette belle poire d'un mètre trente. Je me demande si elle résisterait à l'extérieur.

statue de poire à Angers


J'achète des chaussettes "Berthe aux grands pieds" (une petite fortune mais elles ne m'irritent pas la plante des pieds), des bodys Petit Bateau (cadeau de naissance), un sac à dos et un bol à céréales Pokémon (cadeau d'anniversaire), deux pulls aux manches chauve-souris (j'essaie d'acquérir une garde-robe plus cool pour les weeks-ends).

Remontage des huits. Je pense que le nôtre est mal monté (mauvaise hauteur des portants) mais comme je n'ai pas la légimité pour me faire entendre, je ne dis rien. C'est à cela que je sais que vieillis: e ne dis rien et ça me pèse à peine, je m'en moque. Je regarde les gens se planter, j'attends le moment où ils s'en rendent compe. C'est curieux à observer. Je pense à O.: «il fallait réfléchir, ils ont préféré me tuer».
Peut-être que cinq ans de folie Gilets Jaunes et antivax jouent aussi: regarder les gens se planter. Le seul enjeu qui reste est de trouver l'énergie de résister pour éviter les catastrophes qu'ils provoqueraient dans leur inconscience autosatisfaite — et pourtant la tentation est forte de les laisser faire, dans une sorte de preuve par l'absurde (et maintenant je rencontre ce même enchaînement au boulot).
(Heureusement Sibylle fera tout remonter comme il faut quand elle arrivera une heure plus tard.)

A midi j'essaie de retrouver le Cube où nous avions déjeuné l'année dernière avec H, mais il est fermé. Cela ne m'étonne pas, c'était un endroit trop joli pour vendre des hamburgers bio (je veux dire que le potentiel de loyers possible était trop élevé pour la rentabilité d'un salon de thé alternatif).
Déjeuner agréable avec Jean-Paul et Madeleine au Barbecue Party. Je mange un peu trop d'ailleurs: vague envie de vomir pendant la course. Cadence 26-28, vent, on se prend une bouée qui nous fait facilement perdre trente seconde, mais dans l'ensemble, ça se passe bien, même si nous ramons moins bien qu'à l'entraînement.

Voilà, j'ai enfin couru la Coupe des Dames avec mon club. En 2018 j'étais à Annecy (car Vincent m'avait dit non, avant de dire oui, mais trop tard pour moi puisque j'avais pris un autre entraînement); en 2019, il n'y avait pas assez d'eau; en 2020 il y avait le covid, en 2021 Fontainebleau n'avait pas de huit de filles et j'avais couru avec Bourges.
Eh bien voilà, c'est fait.

Enfin bon, si l'on voulait chipoter, on dirait que ce n'est pas tout à fait la "vraie" Coupe des Dames: du fait du manque d'eau de la Sarthe, nous n'avons pas accompli le parcours traditionnel de quinze kilomètres autour de l'île St-Aubin, mais nous sommes restées sur la Maine pour neuf kilomètres, avec deux demi-tours et le passage d'un pont aux arches si étroites que le chronomètre était interrompu pour nous permettre de passer en toute sécurité, sans précipitation.
Mais je ne vais pas chipoter.

huit de pointe à la Coupe des Dames 2022


Le soir remise des prix au palais des Congrès. Nous sommes cinquième au général (sur vingt-deux ou vingt-quatre, je ne sais plus), deuxième des coques de pointe (les bateaux de couple sont plus rapides).
Je me gave de soupe angevine, j'adore ça.

Départ pour Angers

Journée en conseil d'administration. Je pars avant la fin pour ne pas rater mon train.

C'était inutile, le train n'est pas prêt, il aura plus d'une demi-heure de retard. Attente à St Lazare. J'en profite pour acheter des écouteurs (j'ai oublié les miens au boulot) et pour réserver un hôtel pour ce soir: à l'origine, c'était H. qui devait s'en charger. Il devait aller à Angers en voiture et je devais le rejoindre en train. La pluie et le manque d'essence l'en ont dissuadé (à quoi bon les kilomètres inutiles si on ne peut même pas décapoter dans la campagne).

Je m'installe à l'hôtel, je pars à la recherche du Grandgousier où nous avions dîné l'année dernière. Angers est très différent, je me rends compte soudain que l'Angers de l'année dernière était faux, paralysé par le covid. Aujourd'hui il est joyeux et animé, c'est vendredi soir.

Je dîne en regardant Veronica Mars sur mon téléphone. Il m'aura fallu du temps pour en arriver là: regarder des séries téléchargées sur mon smartphone. Je ne sais pas si je dois me réjouir de cette modernité ou m'en affliger.
Soupe angevine. J'adore ça.
Peu avant l'addition, je vais aux toilettes et découvre à l'entresol une tablée de Bellifontains. Parmi tous les restaurants angevins, nous avons choisi le même. Je prends mon café avec eux et rentre dans la nuit douce.

Combo gagnant

Ce matin j'ai laissé Les petits chevaux de Tarquinia à la maison, même s'il ne me restait que trente pages à lire: j'avais téléchargé une dizaine d'épisodes de Veronica Mars sur mon smartphone.

Sauf que j'ai oublié mon téléphone dans la voiture garée dans le parking de la gare.
Pas de livre, pas de téléphone.

Dans la journée, H. m'a envoyé un mail : «Tu as pris la voiture mais j'en ai besoin pour la compèt de ping. Je suis allé la chercher.»

Ah oui, la compèt de ping-pong. Donc il ne rentrera pas avant minuit, une heure du matin. Donc j'ai le temps de retourner voir Bullet Train à 19h10 aux Halles.
C'est durant les pubs que je me suis souvenue: comme d'habitude, j'avais laissé les clés de la maison dans la voiture (je n'aime pas me promener avec mes clés, je trouve ça lourd et bruyant).
Pas de livre, pas de téléphone, pas de clés. Et la maison fermée jusqu'à une heure du matin.

Comme je n'avais pas envie de prendre le risque de rentrer en bus comme mardi soir (peur de rentrer après H. et qu'il s'inquiète), je suis allée gare de Lyon dès la fin du film (si je n'avais pas craint de ne plus avoir de train après dix heures, j'aurais dîné à Paris).
J'y suis arrivée avec une demi-heure d'avance, le temps de trouver un livre dans un Relay H.
Constat: je ne connais quasi plus aucun nom de la littérature de gare, et il n'y a quasi plus aucun autre livre que de la littérature de gare dans les Relay H.
Je repars avec Économie utile pour des temps difficiles d'Esther Duflo et Abhijit V. Banerjee.
Je n'ai toujours ni clé ni téléphone, mais maintenant j'ai un livre.

Train à 22h16, à Moret vers 23h10, je me réfugie quelques minutes dans un escalier du parking (le but est de trouver un abri pour ne pas avoir trop froid pendant les deux heures à venir). J'espère dormir la tête sur les genoux mais je n'y parviens pas. Je descends l'avenue jusque chez moi, j'ai vaguement mal aux pieds, mon cartable est lourd.

Dans ma rue j'essaie quelques portails (espoir de me réfugier dans une cabane de jardin, avoir chaud), quelques poignées de voitures. C'est fou comme tout le monde ferme tout. A minuit les lampadaires s'éteignent (c'est nouveau, mesure en place depuis le premier octobre). Je m'approche du hall d'un immeuble bas proche du parking où H. devrait se garer, immeuble évidemment protégé par un digicode. Miracle, une lumière s'allume dans le hall, je vais pouvoir lire à travers la vitre.
Je lis; régulièrement la minuterie s'éteint et je sors de sous le porche pour me re-rapprocher et la faire se rallumer; je tiens ainsi quarante minutes, le froid gagne lentement mais c'est très supportable (j'ai une robe en laine).

Vers une heure moins dix je vais vérifier que je n'ai pas loupé la voiture et que H. n'est pas rentré. L'hôtel du cheval noir au bout de la rue laisse une veilleuse allumée, peut-être suffisante pour que je lise. Je tente, la réponse est oui, c'est plus faible et plus compliqué qu'à ma place précédente, mais il y fait plus chaud sous le porche et je peux enlever mes chaussures sur le paillasson ce qui soulage mes pieds.

Je lis ainsi cent pages; c'est clair et très intéressant. Je me situe à un carrefour de cinq rues (deux qui se croisent plus une); par instants des voitures, vélos, piétons, indiquent que des trains ou des bus viennent d'arriver à la gare un kilomètre plus haut; je pense que personne ne me remarque.
Une heure. Ce serait bien qu'il rentre. Pourvu qu'il ne prenne pas son temps.

Il est rentré à une heure et demie, après avoir ramené un jeune joueur à Avon. J'ai mangé des pâtes au gorgonzola (déjà prêtes: elles m'attendaient bien plus tôt).

Je me demande comment j'arrive encore à me mettre dans des situations pareilles. J'ai gardé un esprit très jeune.

Disney

H. a résilié l'abonnement Netflix hier.
Aujourd'hui il s'est abonné (il nous a abonnés) à Disney. Le soir il a regardé avec ravissement Pretty Woman.

Je dois avouer que c'est avec grand plaisir que j'accueille l'idée d'avoir à disposition Les Aristochats ou Bernard et Bianca. Peut-être même que je vais regarder La Reine des neiges.


Restée à la maison (télétravail) pour cause de légère fièvre. J'espère que je n'ai pas rattrapé le covid samedi.
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