Mardi

Pendant mon entraînement d'ergo, vaguement regardé le cercueil de la reine se déplacer d'Edimbourg à l'aéroport. C'est aussi longuet qu'une étape du tour de France.

Je révise le grec. J'ai oublié toute la conjugaison.

Il fait chaud et moite.

Flou

Journée dans le brouillard. Est-ce le changement de lunettes?

J'ai la tête ailleurs, dans L'élégance du hérisson. Très agréable à lire (sans compter que nous partageons le goût de la peinture hollandaise et des natures mortes), avec des longueurs à force d'à force (sauté quelques pages passées les deux cents premières).
J'avoue que je n'ose plus reprendre Illusions perdues depuis que Lucien est rentré à Angoulême. Je redoute la suite, même et surtout si je la connais déjà.

Réunion au boulot. Les personnels soignants quittent la profession en masse pour faire autre chose. Le mouvement amorcé à la sortie du premier confinement se confirme, entre ceux qui ont peur et ceux qui ne supportent plus la charge psychique.
Aux Etats-Unis, un mouvement plus général de démission est en cours.

Ergo, à pied jusqu'à Bercy village. H. me rejoint chez Roberta. Le jardin du fond est fermé par insuffisance de personnel (est-ce parce que nous sommes lundi?)
Le matin ça va, mais le soir je suis épuisée.

11 septembre : résumé

Trouvé sur Twitter.

Echiquier : perte d'une reine; perte de deux  tours.


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Sortie en huit quand la brume se dissipe. Le bateau prend forme.
Dans l'après-midi, sans raison précise (pour éviter La gestion de projet pour les nuls), je commence L'élégance du hérisson offert par ma sœur en février.
Il fait très doux. Tant pis pour le repassage.

Intendance

Je m'octroie une journée par semaine sans réveil. C'est aujourd'hui.

Cordonnier (récupéré chaussures bleu marine d'hiver, déposé talons noirs), opticien (posé une colle en demandant des verres roses à ma vue pour mes lunettes roses de 2012), pressing (je me souvenais pas que j'y avais laissé toutes mes vestes d'hiver — le blouson de cuir n'est pas revenu), boucher (repas jusqu'à mardi), sortie canoë (cinquième sortie à deux) écourtée car coiffeur à une heure.

Il pleut vaguement.

Feu d'artifice

Journée sans grand intérêt.

Le soir, quasi au moment de partir, nous parlons du nouveau recruté qui est plutôt mimi (genre mousquetaire blond, barbichette incluse). J'évoque la règle âge N/2 +7. Laure se met à rire:
— J'ai 52 ans, ça fait 26+7, 33; non, c'est trop jeune!
— Moi ce qui me gênerait ce n'est pas tant l'âge mais les souvenirs: t'imagines, quelqu'un qui n'a pas connu la chute du mur? Le club Dorothée ou rien!
— Ah oui! j'avais une copine de ma sœur, c'était Capitaine Flamme. Mais non, moi je savais que c'était Goldorak.

Le soir, H. passe me chercher en voiture chez Toufik car il pleut. Quand j'entre dans le bar, un groupe de clientes à leur dixième bières scandent «A-li-ce! A-li-ce!» Toufik a encore beaucoup bavardé. Une jeune fille prend des photos (un énorme appareil photo) pour un mémoire d'étude en photographie. Elle a un jean amusant, une jambe blanche une jambe jean.

Nous passons à la maison. Je m'habille plus chaudement, nous dînons à la Dame du lac (nouvelle carte, risotto de coquillettes!), puis feu d'artifice sur la rive du Loing.

Je n'ai pas compris l'occasion: le patron de la ville ?

Elizabeth, Charles et les autres

J'avais l'intention de parler de mon irrépressible envie de citronnier, mais la nouvelle du jour, c'est la mort d'Elizabeth II.
A vrai dire je n'en pense rien. Je suis toujours effarée de ce que fait le temps à un corps, et je la remercie de l'avoir porté avec dignité, de nous l'avoir montré sans faiblir. Ça m'aide à vieillir. (Il y a des questions importantes, du genre: «A quel âge la reine a-t-elle arrêté de se teindre les cheveux?»

J'en profite pour faire de la pub pour ce billet sur les bijoux de la reine. C'est un fil Twitter à l'occasion d'une visite de Trump à la reine d'Angleterre.

quatre profils d'Elisabeth II


Passées ces réflexions purement anthropologiques, quelques appréhensions: que va-t-il se passer si l'Ecosse demande son adhésion à l'union européenne? Si c'est accepté, que fera la Catalogne? Verra-t-on l'Irlande réunifiée?

Le rouge ne va pas à Charles III.

Montgallet-Saint-Eloi

Recherche dans le catalogue de la bibliothèque de Paris. Les livres qu'il me faut sont à la bibliothèque Saint-Eloi, à deux pas du bureau. Je prends un vélib et en route.

Je ne comprend pas les indications de Citymapper : pourquoi me faire descendre l'avenue Daumesnil et passer par la rue de Charenton alors que c'est à deux pas par la rue de Reuilly?
Alors je fais à mon idée. Au début tout va bien. je me dis que Citymapper n'a pas voulu m'indiquer un chemin sans piste cyclable en piste propre. Puis ça se corse. Impossible de me rapprocher de mon but sans passer sur une passerelle interdite aux vélos.
Qu'à cela ne tienne, je descends de mon vélib et le pousse à la main. La passerelle André Léo passe au dessus d'un jardin, d'un square encaissé et tranquille. Un havre de paix dans lequel je me promets de revenir. Je débouche sur la rue Jacques Hillairet, à qui l'on a rendu justice en lui dédiant un endroit aussi attrayant.
Impossible de me rapprocher de la bibliothèque. Une autre passerelle semble m'emmener sur la coulée verte et je ne veux pas y aller, car comment en sortir ensuite avec un vélib, lourd à porter dans de probables escaliers?

Demi-tour, rue Hillairet jusque rue de Reuilly. Je dépose mon vélib à la première station (à côté du métro Montgallet) et continue à pied. Le quartier très animé conserve un je ne sais quoi de désuet, sans doute dû à ses passages et impasses. C'est beaucoup moins connu que la butte-aux-cailles mais tout aussi charmant.

Des livres sont peints sur le mur de la bibliothèque.

peinture murale bibliothèque saint Eloi Paris


Je ne connais pas Chimamanda Adichie. (Le titre du livre est Americanah.)

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Pour mémoire:
Le soir sortie en huit de pointe. Huit filles (\o/)
Nouveau sens de circulation sur le bassin.
Repas au club avec H. qui a repris le ping-pong. Je suis ivre de fatigue. Conversation animée avec Denis qui nous paraît poutinophile... sans le déclarer clairement.

Rien

6h58, la Seine à Melun.



Reprise de l'entraînement d'ergo de base, celui commencé pour la première fois en juin 2019 et que je reprends au début à chaque fois que je le reprends (l'année dernière en mars et maintenant).

Le soir, pas d'orage mais une athmosphère d'orage. J'ai dormi comme une masse pendant le trajet. Il pleut quand je sors du train. Il me reste quatre cigarettes. Nous partagerons.

Rien

6h57, la Seine à Melun.



Orage en sortant du train à Moret le soir vers sept heures et demie.
Deux google drive (mes premiers GoogleDrive à moi: jusqu'ici je recevais des photos, je ne créais pas les dossiers) pour partager les photos du mariage et de Cerisy.

Le mariage le plus attendu et le plus inattendu de l'année

Inattendu… En fait je n'en sais rien, peut-être que l'entourage avait senti des frémissements. C'est un retour aux fondamentaux, la protection de la famille et du patrimoine (le mariage d'amûûûrrr date d'un siècle, peut-être moins).
J'apprends que le texte lu à la mairie a changé, qu'on parle désormais de violences psychologiques et physiques. Mazette, nous nous éloignons (enfin) de saint Paul.

Parc Montsouris. Je suis venue pour le plaisir de voir des gens heureux, des gens qui comptent pour moi même si nous nous connaissons peu et avons peu d'opinions communes. De l'humour, la volonté de s'entraider et la capacité à parler d'autre chose que des sujets qui fâchent suffisent à vivre ensemble, ou tout au moins à se lire et à se rencontrer de temps en temps.

Comme prévu je ne connais pas grand monde à part Gilda et les mariés. Je découvre IRL trois blogueurs, Orpheus, Satmandi et Noé cendrier. Je reconnais Padawan (en train de raconter une anecdote, «Moi je suis monsieur "ah mais en fait, quand on te connaît, t'es sympa») et Sacrip'Anne, déjà vus en photo ou en visio. Archéologie, cela fait quinze ans, seize ans que je les ai lus? je confonds un peu les histoires, je me souviens mais je mélange, Fuligineuse, Virgile, Tarvalanion, il y avait un pompier à Toulouse, je n'ose pas poser de questions car je ne sais pas qui est ami de qui, tout cela est trop loin maintenant.

Je déguste les célèbres maamouls: plaisir d'expérimenter la légende.

Durant une semaine la météo a prévu des orages pour aujourd'hui, mais il fait magnifiquement beau. Des gens très organisés ont amené d'énormes poufs (qu'on gonfle en de grands mouvements de bras, m'a-t-on dit) qui donnent le mal de mer (il faut de la cohésion pour s'assoir dessus à deux ou trois) et ravissent les enfants. Il y a des chips, des tourtes, des tartes. Les gens prennent des nouvelles, pour certains cela fait dix ou quinze ans qu'ils ne se sont pas vus. Les plaids et poufs se déplacent au fur à mesure que tourne le soleil, la pelouse est verte et soyeuse, les arbres majestueux. Satmandi nous raconte une histoire de harcèlement (et le peu de mesures prises), la dernière année avant la retraite est difficile. Les conversations tournent autour des projets immobiliers, Le Guillevinec en tête (le Godrick's Hollow des blogueurs).

Je rentre. C'est difficile de se dire que demain il faut y retourner. Photo de pieds car l'un des participants ne veut pas apparaître sur internet.

mariage Anne et Franck. Parc Monsouris. Des pieds


N'oublions pas la page de pub: les livres de Sylvie Lassalle, amie de la mariée.

Correspondants

Réveillés à neuf heures, sans réveil. Oups, en retard, en retard.
Dix heures chez l'opticien, une demi-heure pour choisir une monture et commander des lunettes. Je suis frustrée, voilà trois fois (2018, 2020 et 2022) que je ne peux pas jouer avec les montures et passer un temps infini à toutes les essayer. Mais nous devons prendre le train de onze heures moins dix pour être devant la Sorbonne à midi et quart.

Pour info, je n'ai pas de verres progressifs mais des verres de proximité qui me permettent de travailler facilement sur écran tout en consultant mes notes écrites. Voilà quatre à cinq ans que l'ophtalmo m'a proposé cette solution et elle me convient parfaitement.

Rendez-vous à Paris pour déjeuner avec une cousine d'H. qui vient de Chaumont.
Nous allons servir de correspondants à sa fille admise en prépa-véto à Saint-Louis (cela ne s'appelle plus prépa-véto mais prépa BCPST, biologie, chimie, physique et sciences de la Terre).

Mon dernier souvenir de cette jeune fille remontait à 2019, une ado renfermée toujours auprès de sa mère divorcée et de sa grand-mère veuve. (A sa décharge c'était dans une cousinade d'une cinquantaine de cousins dont elle ne devait pas connaître la moitié.) Aujourd'hui elle ne quittera jamais un sourire épanoui. Elle m'étonne car elle sait parfaitement ce qu'elle voulait: pas Reims, le lycée ne lui plaisait pas, Dijon plaisait à sa mère mais elle était sur liste d'attente pour l'internat, donc Paris.
Elle paraît comme un poisson dans l'eau, ravie d'avoir obtenu ce lycée (elle a raison), à l'aise dans la capitale et dans l'établissement, non désarçonnée par les éventuelles différences de classe sociale (elle vient d'un milieu très modeste) ou de culture générale. Il faut dire que c'est moins handicapant dans les prépas scientifiques.

Parenthèse : les œuvres littéraires au programme sont Les Géorgiques, La condition ouvrière de Weil et Par-dessus bord – Forme hyper-brève de Vinaner. Soudain je comprends cette photo, sans doute un étudiant en prépa pour faire sup-aéro.

La cousine d'H. en revanche n'en revient pas d'être à Paris; tout l'étonne et l'émerveille, avec humilité: «si on nous avait dit ça!»; j'ai une impression de dialogues des années 50.

Nous les emmenons déjeuner au O'Neil (mon idée est de lui fournir une adresse peu chère et pittoresque où emmener ses copines). Puis nous inventons au fur à mesure une déambulation pseudo-touristique (au départ les parents devaient repartir à trois heures. Ils ont changé d'avis au dernier moment, nous prenant de court), par le collège de France, le Panthéon, l'institut Curie, la rue Mouffetard. Citronnade et repos aux arènes de Lutèce, transformées en jardin depuis la dernière fois que j'y suis venue il y a une dizaine d'années avec Déborah. Bancs, vignes, jeux de kermesse pour les enfants, scène pour du théâtre ou un concert ce soir.

J'ai les pieds en compote, je n'ai pas les bonnes chaussures, je n'avais pas prévu de marcher autant.

Retour au lycée. J'exhorte la jeune fille à nous contacter en cas de problème, quel que soit le problème.

Nous les laissons, ils rentrent à Chaumont.
Direction Mariage rue des grands Augustins. Achat de thés. Le salon de thé est toujours fermé, je me demande s'il rouvrira un jour. Nous claudiquons jusqu'à l'île de la cité. Un thé et un coca en terrasse dans le centre de l'île, puis ligne 1, ligne R, à la maison, non sans avoir épluché les films programmés alentours et être parvenus à la conclusion que nous voulions juste rentrer chez nous.
Et enlever mes chaussures.
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