Le mouton



« Je suis ceux que je suis. »




Graffiti photographié à Lille posté dans un groupe FB qui me fait rire.
Projet grenoblois à l'origine.

Bonne nouvelle

Nous nous retrouvons au café avant le cours.
— Pfff, pas grand chose de réjouissant, en ce moment… Ah si, Nabilla n'ira pas au pénal.



S'en suivent quelques commentaires, à commencer par se demander comment il est possible qu'elle y échappe.


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J'ai un 11 mérité en théologie. Problème de méthode, pensée pas assez resserrée.
Surtout j'ai essayé de plaire, et j'ai honte d'avoir fait cela plutôt qu'avoir travaillé davantage sérieusement.

Week-end

- Vendredi soir : concert de fin d'année de l'école de musique

- Samedi : journée théologie. La place de l'épiscopat depuis Vatican II (cela fluctue et n'est ni très clair ni très arrêté. Quel rôle et quelle place pour les Eglises locales, voire régionales? Des pistes intéressantes pour l'avenir de l'Eglise. L'enjeu? A mon sens, avoir et faire confiance. Quand on voit comme c'est difficile alors qu'il s'agit des plus hautes instances (les évêques) nommées par une unique entité (le pape) garant d'une même foi, on se dit que finalement, qu'on puisse se faire confiance dans d'autres contextes moins unifiés est un miracle absolu.)

Le soir, spectacle de claquettes à Vincennes (notre voisine est professeur). Spectacle impressionnant par sa variété et le jeu des costumes.
J'ai la surprise de découvrir Danielle dans les danseuses. Elle était avec moi à la Vogalonga de 2011 (elle a arrêté l'aviron parce que porter les yolettes lui faisait mal au dos).

- Dimanche La flûte enchantée, pétillante et joyeuse. Enfin un décor qui n'est pas noir. Papageno remarquable. (Avouons que je ne comprends rien au livret. Les livrets d'opéra me paraissent toujours si schématiques que je devrais me forcer à ne pas en tenir compte, à simplement écouter et regarder sans chercher de sens.)

Enquête

Nous ne le savions pas alors, mais ceci est la dernière enquête. Nous l'apprendrons dans une semaine. Au revoir Gwen, et merci.

1/ Non. Juste plongé un pied : c'est froid.

2/ Non, pas vraiment. Je préfére regarder les orchestres, les musiciens, les chœurs.

3/ En principe oui. Mais je n'aime pas la façon dont ils sont commentés, ni les montages saccadés. J'ai un souvenir émerveillé des documentaires des années 70, tournés le plus souvent par des savants anglais en Afrique. C'était des scientifiques, pas des journalistes, pas des documentaristes.

4/ Euh, sans doute que oui: je suis petite, dès qu'il faut faire quelque chose en hauteur (changer une ampoule, atteindre une étagère), il faut que je grimpe.

5/ Jamais.

6/ Oui!! Punxsutawney à cause du Jour sans fin.



7/ Sur la route qui va de la frontière à Stuttgart. Horrible, plusieurs heures sur des dizaines de kilomètres.

8/ Non. Je me rends compte que je mange très vite comme si j'allais être privée de nourriture, que j'ai des réflexes de stockage, d'engrangement. Je ne comprends pas d'où ça me vient.

9/ Non, je ne crois pas.

10/ A la grande époque, sur les blogs, oui.
J'en laisse maintenant moins, tout est devenu plus compliqué, il faut avoir des profils, etc.

Ue fille sur un fil

Après l'échec d'hier, repassé à la bibliothèque (ça n'a l'air de rien dit comme ça, mais c'est compliqué en l'absence de la correspondance ligne 1-ligne 12 à Concorde. Ligne 6 à Charles de Gaulle puis 12 à Pasteur).

Le Marcel Gauchet et Karl Jaspers de Ricœur en accès libre est emprunté, celui de la réserve est introuvable, sans doute mal classé. Je repars avec de quoi m'occuper malgré tout (vu la vitesse désespérante à laquelle je lis):
- Ricœur et Changeux, La nature et la règle,
- Pierre Gibert, Une théorie de la légende (sur Gunkel),
- Auguste Diès, Autour de Platon, encore. Mais cette fois-ci j'espère bien le finir.
A rendre le 21 septembre : l'année prochaine les cours reprennent plus tard.

Vélib. Jardin Tino Rossi, de Bastille à gare de Lyon, sur les bords de Seine, le plus heureux des jardins dès qu'il fait beau.
Je remarque une fille en robe orange à fines bretelles qui marche devant moi. Plus tard (ai-je fait un détour? Comment se fait-il qu'elle m'ait devancée? Ou était-elle à vélo? Je ne me souviens de rien. J'ai de nombreuses absences en ce moment, ça m'inquiète un peu) je la vois embrasser un garçon et se diriger vers un ruban de chantier entre deux arbres.
Ce n'était pas un ruban de chantier. C'était un fil.


Pas grand chose

Un prestataire est venu installer le nouveau poste de travail de J. Il a eu les yeux exorbités lorsque nous lui avons expliqué qu'un technicien de la maison était venu la semaine "installer lotus en client lourd", avait fait planter l'ordinateur, n'avait pas réussi à l'éteindre, avait arraché la prise, n'avait pas réussi à le faire redémarrer, était parti sans jamais revenir…
Lorsque J a téléphoné à la hotline interne, son poste a été déclaré HS et elle a attendu qu'on lui en donne un autre (deux jours sans ordinateur, c'est long dans une fonction administrative).

Passage à la bibliothèque rue Vaugirard pour rendre Deleuze sur le cinéma (cours autour de Bergson). Vélib. Passage à l'ICP pour emprunter des livres: bredouille, horaires d'été, fermée à 18 heures.

Vélib jusqu'à gare de Lyon. Il fait froid. J'aurais juré qu'il y avait un gros saule pleureur à la pointe de l'île Saint Louis. Oui ou non? En tout cas il n'y avait rien ce soir.



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Signe des temps :
Un mouton croisé méduse est arrivé jusque dans nos assiettes. Cela me fait penser à la sirène servie dans un restaurant dans Le bourreau affable.
Cela me donne envie de rire. Nous allons vraiment faire notre malheur, comme ces enfants qui abîment leur jouet préféré puis pleurent «c'est pas moi, j'lai pas fait exprès».

Dissection

Après les fractals et les cafards. Conversation entre nanas acte III.

— Et il t’a parlé de la dissection ?
— Non. Vous avez disséqué un cheval ?
— Oui, à Brighton.
— Pourquoi, c’est interdit en France ?
— Non, mais ils ont un refuge pour vieux chevaux, et quand ils meurent, ils les congèlent.
Moi, incrédule: — On vous a amené un morceau, un cuisseau ?
— On a eu un cœur, un rein… il tenait juste dans ma main. J’ai eu plus de mal avec la tête. Elle était coupée en deux, une moitié pour chaque groupe. La prof a eu besoin de sortir, normalement elle ne peut pas laisser les élèves tout seuls, mais elle les a laissés en leur recommandant de ne pas toucher à la seconde moitié. Ils ont coupé la cervelle en quatre, il y a de l’eau qui coulait pour que ce soit toujours propre, ça s’effilochait dans l’eau, ils ont posé l’œil au milieu des quatre morceaux comme une fleur. C’était beurk (dit-elle réjouie au dessus de ses rognons de veau).
— Attends, j’ai pas suivi… tu faisais partie du groupe ?
— Oui, mais j’ai juste regardé. L’intérieur, c’est super, mais si on voit que c’est un cheval, j’ai du mal. La cervelle était remontée par l’orbite…
— Ah, ça avait fait dépression… Tu devrais vraiment regarder Big Bang Theory, Amy, l’amie de Sheldon, est neurobiologiste, elle est tout le temps en train de découper de la cervelle.
— On devait chercher le nerf optique, et c’est pas facile. Ils ont crevé l’œil… (Changeant de sujet) On a vu un diaphragme, aussi. C’est vachement plus facile à comprendre quand on le voit. C’est très élastique et super solide; si t’as un problème au diaphragme, c’est vraiment un problème. C’est d’un seul tenant, il n’y a que trois hiatus.
— Trois tubes.
— Oui. Veine cave, aorte, œsophage.

Etc. Le hamburger normand (camembert) était très bon.

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Agenda
Le matin concours hippique (6e sur 27, elle a une belle position, une bonne assiette, je ne l’avais pas vue monter depuis six ou sept ans).
L’après-midi Vice-versa (le film).

La guerre du Nutella

Courses pour la première fois depuis une éternité. Il n’y a plus rien, nous avons même réussi à mettre à sec la réserve de pâtes. (Heureusement, Juliette n’a pas vu mes knackies).

V'là-t-y pas que Ségolène Royal explique qu'il ne faut pas manger de Nutella. Après les voitures qui bipent quand vous ouvrez la portière, les mecs qui pourraient être vos fils qui vous expliquent comment monter dans un RER («veuillez avancer dans les couloirs», «ne marchez pas derrière la ligne»), la ministre qui t'explique ce que tu dois manger.





Ne pas oublier : le Nutella, c'est le mal.
Et moi, inévitablement, de penser comme souvent aux Animaux malades de la peste:
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance
Qu'en un pré de Moines passant,
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
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Agenda
Train pour Lisieux le soir.

Enquête sentimentale

Les questions sont ici.

1/ Oui. Il me sert principalement d'appareil photo et de pense-bête.

2/ Oui. Lundi j'ai eu très froid. (Lundi 22 par rapport à ce post publié samedi 20 puisque je le rédige le mercredi 24.)

3/ Non (à moins de compter les demandes pour une photo de groupe. Formellement, ce n'est jamais moi qui ai demandé).

4/ Je n'en parle pas pour qu'il se concrétise !

5/ Ces dernières années, j'ai été trahie une fois par an environ. Quelle idée aussi, de s'attacher aux gens et de les croire (et d'y croire)!

6/ Oui. Des petits chats, un poussin (difficile de casser une coquille).

7/ Aucun souvenir. J'avais un an et demi.

8/ Non, j'ai essayé, ça m'ennuie ou ça ne va pas assez vite.

9/ Je ne sais pas. Je ne crois pas: langue trop scolaire, aucune imagination, rien à raconter. Et la conscience aiguë qu'on manque davantage de lecteurs que d'écrivains!

Vendredi

Sortie en double avec Anne-Sophie. Bateau Kokoriko (fierté de se voir attribuer un bateau qui n’est pas les bateaux loisir habituels). Elle aussi me dit de préparer plus tôt (préparer ses pelles). Mentalement épuisée de concentration. Compliment nouveau: bon contrôle du dernier quart de la coulisse (je le note parce que c’est inattendu: c’est la première fois qu’on me dit ça. Ce doit être grâce à Jérôme, et peut-être à mes visionnages Youtube).

Les lunettes de soleil de Clément qui avaient été retrouvées au fond de la cabane ont fini dans la Seine.

J. n’a plus d’ordinateur. J’espère que nous ne venons pas de perdre quatre ans de compta (normalement c’est sauvegardé sur le réseau). Quand J aura son nouveau poste de travail, il va falloir trouver dans le dédale de l’organigramme LA personne habilitée à nous installer le logiciel de compta non répertoriée dans les listes habituelles. Du nawak en perspective.

Oulipo

Depuis que je suis des cours, j'y vais bien moins souvent. Cette année cela coïncidait de temps en temps avec les cours de grec mais j'ai dû réussir à y aller deux ou trois fois.

Le lieu a encore changé: abandon de l'asiatique, retour à un Italien.

La traduction de Vialatte, l’humour de Kafka. L’hyperacousie. Les compliments et les mufleries.

A : — Il m’a dit que j’étais son budget cigares.
B : — Je trouve ça drôlement ambigu quand même.
C : — Tu sais ce qu’a dit Freud ? Il arrive qu’un cigare soit juste un cigare.
B : — Moi qui ai connu le spécialiste de la micropsychanalyse…
C : — Il arrive qu’une cigarette soit juste une cigarette ?

Première pierre

La catho se modernise. Combien d'années de travaux ?
Cardinal Vingt-trois, maire de Paris, maire du VIe, discours. Première pierre. Le campus va être agrandi en récupérant les bâtiments de deux écoles parties en banlieue et en creusant un amphi dans le sous-sol.
L'objectif est de rester dans Paris, car «Paris tout entier est le campus des universités parisiennes.»

Petits fours. Depuis quelques temps déjà, dans les lieux publics, au milieu de la foule, au restaurant, dans les transports, je n'essaie plus de retrouver le visage des gens bébés ou enfants, mais vers seize ou dix-sept ans. Et ils n'ont pas changé, leur personnalité affleure, je les imagine au café, en train de draguer ou de discourir: ils sont les mêmes, les mêmes sourires, les mêmes gestes, les mêmes espoirs.




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Appréciation :
Dans la gradation «c'est bien», «c'est pas mal», j'ai eu droit à «continue, c'est pas si mal».
(Il s'agissait de skiff et de préparation de l'aviron d'or: j'ai eu un compliment de Vincent, hiiiiihh.)

12, 13, 14, 15, 16

- Vendredi soir, prière œcuménique à St Julien-le-pauvre. Je croyais que c'était une église orthodoxe, en fait elle est catholique-melkite.

- Samedi, dimanche et lundi : fin de la dissertation d'ecclésiologie en perdant beaucoup de temps à ne rien faire (Au début de l'année elle devait être rendue le 26 mai. Le 26 mai il me restait à écrire l'introduction et la conclusion. J'ai alors appris qu'elle était à rendre le 8 juin. Et c'est ainsi que je l'ai rendue le 15. C'est maladif (sérieux : je me dis qu'il faut que je me fasse soigner, j'ai un problème avec les échéances)).

- Dimanche H. a démissionné de son poste de trésorier du club de ping. La fin d'une époque (nostalgie: depuis combien d'années, neuf ans, dix ans? Les championnats de France pour accompagner les enfants, les compétitions le vendredi soir, les montages vidéo pour attirer des adhérents,… tout cela vite vite, en catastrophe, en retard en retard…)

- Mardi. Je fête ça en allant au ciné et m'ennuie comme un rat mort devant Desplechin. Le mal de mer devant autant de gros plans. Et il caille dans la salle.
Je rentre et fais des paquets-cadeaux devant Les Tribulations d'un Chinois en Chine.

Enquête sentimentale

Les questions sont ici.

1/ Beaucoup moins qu'avant. Je cherche plutôt à comprendre ce qui se passe pour ne pas m'opposer à moi-même, mais détourner le cours de mes émotions (la meilleure explication est celle de la bûche dans le courant: il est stupide de vouloir remonter le courant, mais on peut choisir (ou essayer de choisir) l'endroit où l'on flotte, en plein courant ou près des berges, voire dans un bras mort: je ne m'oppose plus, j'oriente mon moi-même).
Si je dois vraiment vaicre une répugnance, c'est qu'il y a une contrainte extérieure forte; je vérifie alors si elle est légitime. Parfois oui.

2/ A chercher des solutions aux problèmes, à essayer d'envisager de nouveaux angles d'attaques.

3/ Oui. Plusieurs.

4/ Blois

5/ Non. Enfin oui, mais nous étions seules en ligne! (mais avec un chono qui nous a qualifiées pour les championnats de France minimes (où nous fûmes quinzièmes).

6/ Régulièrement. Je suis du matin, mon mode de vie et ma famille contrarient mon rythme spontané.

7/ La décision de mes parents de se marier et de partir au Maroc. Des chemises à fleurs, des guitares, des pavés.
Des hommes de soixante ans m'expliquant que ce fut la chance de leur vie: quand les fils à papas ont déserté pour partir dans le Larzac se sont libérées des places dont ils n'auraient jamais rêvé.

8/ J'essaie. Je vous jure que j'essaie. Mais non seulement je ne sais pas toujours ce qui est politiquement correct, mais en plus je suis plutôt maladroite.

9/ Oui dans les magasins et chez les autres. C'est amusant. Non chez moi. Ça prend de la place et la poussière.

10/ Euh… dans un vote? Pour un choix à faire? Non.
Sinon je suis régulièrement la seule blanche de la voiture quand je prends le RER à 23h. (Je dois avouer que je ne m'en suis rendue compte qu'à cause de certaines discussions FB. Je ne fais pas attention à ça, j'ai l'habitude: à la cité U de Nanterre, il y avait surtout des étudiants des DOM, le RER était déjà très noir…)

L'affaire Tim Hunt

Des propos du prix Nobel Tim Hunt sur les femmes scientifiques on suscité le tollé: «Vous tombez amoureux d'elles, elles tombent amoureuses de vous, et quand vous les critiquez, elles pleurent» ; tant et si bien qu'il a été contraint de démissionner du University College of London où il travaillait.

Les propos de Tim Hunt ne me surprennent pas, je les ai déjà entendus. Ce qui me surprend, c’est la réponse qu’ils reçoivent.

Concernant les larmes, pourquoi pas. En tant que fille qui pleurait très facilement (au point que lorsque mon assistante m’avait demandé pourquoi je m’étais mariée (ça la torturait car elle était célibataire à vingt-six ans et j’avais trois ans de moins qu’elle) je lui avais répondu «parce qu’il a toujours des kleenex» (le pire, c’est que pendant trois secondes elle m’avait crue)) et qui recommence à pleurer facilement (les hormones?), pourquoi pas. C’est embarrassant, il faut faire avec, ne pas y accorder trop d’importance et réussir à le gérer sans avoir l’air trop con. Bon.

Ce qui manque, c’est la contrepartie masculine. Si les femmes pleurent quand on les critique, que font les hommes? C’est simple, ils ne reconnaissent JAMAIS une erreur, ils ne reconnaissent jamais leurs torts. Impossible. Au mieux ou au pire, acculés, ils se mettent en colère. Est-ce mieux et plus facilement gérable socialement que des larmes? Je n’en sais rien, mais il est sûr que c’est aux autres de gérer, car ils n’admettront pas non plus qu’ils sont en colère. Non, ils ont juste raison.
Donc j’attends simplement des hommes qu’ils soient capables d’entendre cette généralisation sans nous fournir des contre-exemples (car les hommes généralisent sur les femmes, mais si une femme leur rend la pareille, inévitablement «elle exagère». Donc s’ils reconnaissent que les hommes se mettent en colère, je reconnaîtrai que les femmes pleurent. S’ils nient, je nie aussi, je fais comme eux, je leur cite une douzaine de contre-exemples. Car pourquoi eux pourraient-ils s’en tirer ainsi et pas nous?)

Concernant la partie «les femmes mettent le bazar dans les labos par leur présence sexuelle» (et affective?), j’ai entendu cet argument entre mes treize et quinze ans, et il m’a marqué à cause des hommes qui l’ont émis: mon oncle (vétérinaire) et mon entraîneur d’aviron (ébéniste), deux hommes que j’aimais beaucoup et pour lesquels j’avais beaucoup d'admiration. Or le drame d’admirer quelqu’un, c’est que vous avez tendance à croire ce qu’il dit. Donc je prenais pour argent comptant la phrase «une fille met le bazar dans une équipe» et j’avais juste envie de supplier et de m’excuser: «mais ce n’est pas ma faute si je suis une fille. Je n’ai pas choisi, je vous assure, j’aurais préféré être un garçon, c’est tellement plus facile! Acceptez-moi quand même, je vous en prie !» (Mais bien sûr, je me taisais).

Aujourd’hui, trente ou trente-cinq ans plus tard, j’ai juste envie de répondre: «ce n’est pas mon problème. Je gère mes règles, ma contraception, mes grossesses, alors si vous avez des problèmes, gèrez-les, je ne les porterai pas pour vous, j’ai assez des miens. Vos appétits sexuels, votre problème; vos besoins affectifs, votre problème; débrouillez-vous, prenez du bromure si ça vous aide! VOS hormones, VOTRE problème.»

Le fonctionnement du Comité d'Entreprise

Je suis en train de me rendre compte qu'un Comité d'entreprise est une zone de non-droit.
Il ne doit rendre des comptes qu'à l'employeur, qui généralement n'est pas trop regardant en échange de pas trop de contestation.
Chez nous, nous avons en outre un Comité Inter-entreprises auquel chaque CE reverse 75% de ce qu'il reçoit de son entreprise. La secrétaire du CIE aurait dû quitter le groupe et partir chez A** en 2012 lors de la cession de son entreprise par le groupe: au dernier moment elle a été mutée ce qui lui a permis de rester. Elle habite en province (son poste de travail est en province) et à titre de secrétaire du CIE a droit à un appartement dans Paris payé par l'entreprise. Cela fait quinze ans qu'elle est secrétaire… et dispose d'un appartement tous frais payés à Paris.
Il paraît que cet appartement est un véritable baisodrome, cela ajoute du sel à l'affaire…

Nous nous sommes détestées au premier regard. Elle veille scrupuleusement à l'application des règles d'attribution de subvention aux salariés (c'est bien) avec des passe-droits selon son humeur et ses goûts (c'est mal). Bref, c'est l'autoritarisme du petit chef à qui l'on a confié du pouvoir. Si elle m'embête, je me syndicalise dans son syndicat.

Littérature populaire

Bookcrossing. Peu nombreux, onze. Je me sens plus à l'aise que d'habitude, je ressens davantage le plaisir de retrouver des visages connus. Nous sommes au bistrot d'Edgar près de TGB. Il fait bon, la couleur de l'air est idéal.
Expo Piaf pour un certain nombre de participants.
Je présente Pas d'orchidées pour Miss Blandish. 1938. Ce livre m'a fait penser à Sanctuaire (1931: Chase avait-il lu Faulkner?)
Je repars avec Pierre Benoit que je n'ai jamais lu.
Comme j'écris ces quelques mots jeudi soir, j'ai presque terminé Pour Don Carlos (ah ces livres qui se lisent en trois heures!) Je ne m'attendais pas à ça, noir, gothique, on dirait du Barbey d'Aurevilly.
Cela me donne envie de reprendre Le cinquante-quatrième jour.

A développer

- vendredi : sortie en huit. départ pour Berlin
- samedi : Berlin. Aviron sur le lac Tegel et la Havel. Allergie.
- dimanche : musée historique de Berlin
- lundi : traduire la Bible sous le communisme : Dagmar Halas
- mardi : traduire Hubert Félix Thiéfaine (ou de la difficulté de traduire l'anglais en anglais (entre autres)). GC dans ses œuvres. De l'interprétation des augures du garçon de café parisien. Belle librairie Wallonie-Bruxelles rue Quincampoix, la librairie du cinéma à l'angle de la maison de la Poésie a disparu, j'ai vérifié également la disparition de la librairie allemande Marissal (Saint Thomas), acheté des livres chez Colette en confondant Handke et Bernhard (mais je sais que ce qui m'a attiré, c'est ce mot de "morave" qui m'a poursuivie de Berlin à Paris).

Le joueur d'échecs

Ligne 1




Enquête sentimentale

Les questions sont ici.
Réponses apportées le 17 septembre 2016.

1/ Oui !

2/ Jamais.

3/ Oui. Il faut que la longueur des lignes soient correctes, ni trop courtes ni trop longues.

4/ Oui et non: l'entrée à Sciences-Po en première année ("AP"), un examen avec toujours le même nombre de reçus…

5/ Non. Je me souviens qu'ils ont laissé traîner un livre quand j'avais huit ans. En y repensant, il était très bien fait. Mais à l'époque, je n'avais absolument pas compris de quoi il retournait.

6/ Non. C'est assez difficile de croiser quelqu'un qui porte les mêmes tenues que moi, je ne suis pas la mode.

7/ Il me semble que oui, sans doute, il y a quarante ans…

8/ Oui.
Et non, jamais. En général, c'est plutôt le choix inverse qu'on vous demande de justifier. Une amie m'avait expliqué que cela paraissait si invraissemblable à sa famille qu'elle n'ait pas d'enfant après six ans de vie commune qu'ils n'osaient plus lui poser la question: ils supposaient une stérilité.

10/ Très rarement, pour une raison qui va peut-être paraître bizarre: par respect pour le chien.

11/ Ohlala, oui, souvent. C'est un indicateur de ma fatigue, pas de l'intérêt du film!

Trois jours

- Lundi : plus de cours de latin : je dîne avec mes coreligionnaires pour la première fois depuis septembre. Ils m'épatent, ils sont déjà en train de préparer leur post-bac, dans… quatre ans (oui, parce que nous passons huit ans à avoir un baccalauréat canonique. Consolons-nous en nous disant que c'est l'autre nom de la licence (ce dernier point n'est pas très clair. Je crois que cela tient au régime des équivalences entre le Vatican et l'Etat français)). Le Master se fait en deux ans, et en "journée", c'est-à-dire qu'il faut prendre un mi-temps…
Quand j'arrive chez moi à minuit, la maison est illuminée, la fille de la voisine a un chagrin d'amour et est venue se ragaillardir chez nous.

- Mardi : beurrer les sandwichs… tâches ne sont pas sans noblesse… Plus de sept mille mises sous pli en deux jours (convocation / bulletin de vote / enveloppe bleue / enveloppe T).
O. a validé son deuxième cycle de flûte mais j'ai eu vraiment peur. Il a fait des fautes qu'il ne fait jamais en cours.

- Mercredi : examen de latin. Décidément, je n'accroche pas avec la façon latine de mettre les mots "dans le désordre". Je ne comprends pas comment cela peut suivre la pensée (une pensée) ou permettre de penser (finalement, ça ne m'étonne pas que ce soit des Romains que vienne la langue des juristes!!).
Mais faire du latin fut beaucoup plus facile cette année qu'il y a trente ans. La méthode, le recul? Le fait d'en avoir fait il y trente ans?
Je passe à la bibliothèque récupérer une anthologie de littérature allemande. je n'avais pas prévu qu'elle serait écrite en allemand.
Je trie des papiers en regardant Mad Max 2. Je me demande si l'esthétique "grande folle" passerait aujourd'hui.
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