Un souvenir de Maître Mô (préparation au réveillon et proposition de résolution 2016)

Les tweets sont ici, le blog ici.

J'ai eu envie de rire d'effarement, cependant sans être totalement surprise.

Je reprends ce récit d'une part parce qu'il va se perdre dans Twitter, d'autre part à cause d'une citation de The Long Good-Bye (les familles qui s'engueulent au-dessus de la bûche), enfin en souvenir du frère de J. qui, bourré, a tué au fusil un conducteur qui lui avait fait un appel de phare (et j'y pense. Souvent je ne fais pas d'appel de phare.)
Les points de suspension correspondent aux tweets successifs (140 caractères).

Une année lointaine, j'étais de permanence le 1er janvier. Avec mes deux confrères de renfort, on a vu arriver deux familles nombreuses…

au complet, qui s'étaient littéralement entretuées la nuit du réveillon, avec tous couverts de cuisine disponibles; deux blessés graves…

tous blessés légers a minima, une vingtaine de personnes ivres de haine (et tout court) s'insultant dans les geôles, crachats et dénis…

Ils réveillonnaient et étaient tous à 3 grammes, enfants un peu moins, et tout était parti en couille sur un sujet douloureux, très dur:

moqueries de la teinture de cheveux "es Réveillon" de la grande fille O'Timmins par le fils aîné de la famille O'Harah.
Ratée, c'est vrai.

Résultats : la moitié au trou, un mec décédé 3 jours plus tard, couteau à pain dans le bide.
Et personne ne savait plus qui avait fait quoi.

Et des peines fermes à l'arrivée évidemment.
Voilà. Bonne Année.
En 2016 on pourrait décider d'être moins cons - et qu'on commence ce soir !

Suite

Donc rendez-vous annuel avec mon supérieur hiérarchique (j'ai lu quelque part que ce pensum était remis en cause par certains gourous des relations humaines. Bonne idée.)
En l'occurrence, c'est plutôt intéressant, même si mon chef semble me voir en hippie prêchant la paix parce que je défends le mutualisme (non, je défends la logique: ce n'est pas un contrat d'assurance, c'est une mutuelle).
— Ne vous trompez pas, simplement je n'ai pas l'habitude des représentants syndicaux. Je vis dans un milieu d'ingénieurs, je vise l'efficacité.
— Ah, n'utilisez pas de gros mot !


J'ai récupéré la montre de ma grand-mère. Elle fonctionne enfin, c'était la troisième tentative. Minuscule, aiguilles dorées sur fond doré, je n'arrive pas à lire l'heure avec ma vue déclinante. Mais ça n'a pas d'importance, ça me fait plaisir.


Fini Honeymoon with my brother.
Commencé The Last Lecture de Randy Paush (Le Dernier Discours). Un ingénieur qui n'a plus que quelques mois à vivre écrit un testament de vie pour ses trois enfants entre un et cinq ans: comment réaliser ses rêves d'enfants. (Je ne peux en dire plus, je commence le chapitre deux.)

Lapin

En arrivant devant mon immeuble, je me rappelle soudain que j'avais rendez-vous avec mon chef. Mais aujourd'hui ou demain?

C'était aujourd'hui.
Normalement je devais retourner travailler lundi, mais H. s'est trompé dans les billets de retour et j'ai posé une journée de repos de plus: donc le rendez-vous était le jour de mon retour et non une journée plus tard comme prévu initialement.

Ce n'est pas très grave. Mon chef paraissait détendu au téléphone. Ces périodes de fêtes sont reposantes.

Enfin, pas tout à fait. Quarante-sept messages téléphoniques. Le dernier courrier explicatif que nous avons envoyé est arrivé au moment des attentats. Les retraités sont restés scotchés devant la télé (je suppose. En tout cas c'était très calme au bureau) et ils se réveillent maintenant en recevant l'échéancier mensuel (ce n'est pas comme s'ils ne nous avaient pas envoyé un RIB et une autorisation SEPA). Bon. Pas grave. Plutôt amusant, en fait.

Dernière visite

Lowell
Bagel banana peanut butter (pure curiosité) - Brewd Awakening Coffeehaus. chaudement recommandé. Le meilleur des ginger apple.
Marketecture : l'art de nommer. Ça marche très bien avec moi. Un sandwich nommé Spicy Capitalist.
Restaurant de jazz.

Portland

Journée à Portland dans le sud du Maine. Un temps extraordinaire, on se promène sans manteau (l'année dernière à la même époque, il avait neigé par vagues successives pendant trois semaines: quand il cessait de neiger, il gelait, quand le temps se radoucissait, il neigeait. La neige avait atteint des hauteurs jamais vues depuis 1978).

Tous les magasins sont fermés, ce qui me paraît logique mais étonne mes compagnons. Nous voyons le moment où nous n'allons pas trouver de quoi déjeuner. Une recherche Google plus tard (eat in Portland Christmas day) nous trouvons refuge dans un hôtel (Portland Harbor Hotel) où je peux enfin manger mon premier homard du voyage (c'est la spécialité de toute la côte). Le restaurant est excellent et très cosy. A notre demande, la serveuse part à la recherche du quarter du Maine, en vain («Oh, my father does this collection too!») Je le trouverai plus tard dans un magasin de "souveuniiirr".

Promenade le long de la côte (the "Easter promenade", sponsorisée par le Rotary. Ici, tout ou presque est financé par l'équivalent d'associations. Si quelque chose vous tient à cœur, trouvez d'autres personnes à qui cela tiennent à cœur, levez des fonds, faites du lobbying, menez votre projet à bien. Nous aurions pu devenir amis du musée des transports, mécènes de la High Line, adopteurs d'autoroute. Tout cela donne l'impression à mon esprit français d'une grande fragilité, qu'à tout moment la High Line ou la maison de Melville pourraient disparaître (et c'est peut-être le cas); cela montre par contraste combien nous sommes habitués en France à ce que l'Etat pourvoit et supplée à tout (je ne dis pas que l'un est mieux que l'autre; simplement, ce sont vraiment des modes de pensée, d'être et d'agir aux antipodes)), le soleil se couche une heure plus tôt qu'en France, la journée est courte.

J'aimerais bien voir un élan.

Christmas eve

Harvard à Cambridge
Vu en librairie : la biographie d'Henrietta Lacks (The Immortal Life of Henrietta Lacks), la femme cancéreuse dont les cellules qui ne meurent pas ont permis de fantastiques progrès en médecine. (A lire. Existe en français mais ne paraît pas connu.)
Beacon Hill à Boston
Le dernier Star Wars. Les grandes tragédies sont toujours familiales.
Le credit score (série : vivre en Amérique)

New York sous la pluie

H. a très mal dormi («Il ramasse les poubelles à trois heures du matin avec un camion antédiluvien, c'est comme si on dormait dans la rue») et moi comme une masse (aidée de ma boule quiès fétiche). Petit déjeuner à deux pas, chez Pax. Cinq pancakes, j'ai mangé pour la journée.

Nous avons le choix entre retourner au Met ou suivre la High Line. Evidemment, toujours logiques, comme il bruine, nous avons choisi la High Line. C'est au bout de la rue ou presque, nous sommes sur la W 35th st, ça commence au bout de la 34th.

Je repère le nom de Richelieu sur un immense bâtiment qui paraît être une ou la poste. Mais pourquoi?


(Nous achetons des timbres au passage.)
Tout le quartier vers les docks est en travaux, les hommes en bleu de travail et casques de chantier vont déjeuner (il est presque midi), un building est quasi fini, un autre sorti de terre, deux autres n'en sont qu'aux fondations. Cette ville dégage une énergie folle.


Près de l'Hudson se trouvent les parkings de bus et les voies de garage de Penn Station. Il bruine.
Comme de juste, de détours en diverticules nous arrivons par la 33th et non la 34th. H. refuse de faire demi-tour («il y a des escaliers, je les ai vus sur le plan») et nous suivons la High Line… d'en bas, ce qui me fait rire (une atmosphère de casses automobiles et de monde qui se dissout dans la brume de l'Hudson).
Sur la photo, le but, c'est la voie suspendue, interdite, inaccessible.


(Nous finirons par trouver des escaliers.) Grâce au mauvais temps il n'y a pas beaucoup de monde. Evidemment, ce doit être beaucoup plus joli au printemps ou à l'automne, mais même ainsi, cela me plaît beaucoup. J'aime les bancs, les rails désafectés, les herbes jaunies, les immeubles, les rideaux noirs de suie, le ciel…

A deux cent mètres de la fin se trouve cette maquette de Manhattan taillée dans la pierre. J'ai beau savoir que cela ne rendra rien avec mon iPhone, je la prends en photo: une vue d'ensemble, Central Park et Wall street.



Soupe et latte au café Kava du coin, retour en passant par Penn Station pour acheter nos billets et reconnaître notre chemin dans ce dédale. Il pleut de plus en plus.
Deux heures avant le départ. Nous allons perdre du temps chez Macy's, puis récupérer nos bagages à l'hôtel et nous tremper comme des soupes en allant à la gare.

J'écris du train (arrivée à Boston à 20h30). Vive la 3G et la technologie! (Depuis le début du voyage je rends grâce à mon iPhone. C'est tout de même une invention incroyable (bon d'accord, ça fait deux ans que je l'ai. Mais je commence tout juste à m'en servir réellement. Et puis il faut que je m'habitue aux bonheurs du jour (Depuis combien de temps n'ai-je pas dit à quelqu'un que l'une des choses qui m'a le plus marquée dans les blogs, c'est ça?))

Journée grise

Matinée à l'hôtel encore (après un petit déjeuner somptueux), H. est en rendez-vous. «Ce matin je vois Happy Potter», m'annonce-t-il au petit déjeuner. Je suis un peu surprise, mais après explication, il s'avère qu'il s'agit d'"un pipoteur". (Finalement non, (ou peut-être, mais il le cache suffisamment pour faire bonne impression), et la réunion sera prolongée).
Même routine qu'hier (après avoir vérifié que je n'ai pas le temps en son absence de monter jusqu'au cimetière du Bronx où est enterré Melville), en son absence je range tout ce que je peux et me remets devant l'ordi (c'est tout de même un grand plaisir de pouvoir écrire et surfer, d'avoir du temps pour cela, même si cela paraît stupide de le faire à New York: autant rester chez soi (mais non, ce n'est pas tout à fait vrai, pensé-je en regardant le mur de briques en face et les cubicles vides à travers les fenêtres (hier les bureaux étaient animés, aujourd'hui personne)). Il pleut, il bruine. Je commence Poésie du gérondif. L'auteur a beaucoup d'humour, et sur le fond, c'est fascinant. «…l'une des leçons qu'on apprend à force de fréquenter Internet, c'est qu'aucun cinglé n'est seul de son espèce» (p.13)1.

Visite du musée du métro et trains de banlieue (ce n'est pas au 130 rue Livingston, mais à l'angle de la place Boerum et de la rue Shermerhorn: l'entrée ressemble à une entrée de métro (signalée par les habituelles boules vertes), normal puisque c'en est une: une ancienne station de métro transformée en musée (mais pourquoi ne change-t-il pas l'adresse sur le site internet? au 130 se trouve les bureau de la MTA (équivalent de la RATP), et ils ont dû être si souvent dérangés que deux petites plaques gravées sont collées sur les vitres indiquant la véritable entrée. Incompréhensible.)

C'est le paradis des enfants et une grande bouffée de nostalgie. Je me demande si un jour quelqu'un trouvera jolis nos wagons, comme nous trouvons jolies les voitures du début du XXe. Possibilité de s'offrir des boutons de manchette frappés du Y des anciens jetons qui servaient de billets d'entrée jusque dans les années 80.

Exposition sur les crises: septembre 2001, bien sûr, août 2003, où les gens étaient si soulagés que ce ne soit qu'une coupure de courant qu'ils sourient tous largement, ouragans Irène et Sandy. En fait le métro vit des situations de crise très régulièrement et accumule de l'expérience: prévoir des camions-batteries surper-puissants (en 2001, l'une des tours qui s'est écroulée fournissait de l'électricité au bas de Mahattan), prévoir un circuit téléphone de secours (des talkies-walkies appelés téléphones aller-retour ou téléphones va-et-vient, je ne sais comment traduire mot à mot), prévoir des lampes-torches pour chaque conducteur (400 000 personnes évacuées en trois heures en 2003. J'ai pensé à l'incident sur le RER A2. Nous ne sommes pas très préparés. H. m'assure qu'il ne peut y avoir de telles coupures d'électricité à Paris, que la structure de nos équipements n'est pas la même.)
Je retiens que le grand ennemi, le monstre qui menace, c'est l'eau: par temps sec, le métro pompe et refoule 93000 gallons d'eau par jour. En août 2003, le plus gros risque fut l'interruption des pompes.

Encore une exposition qui donne envie de devenir ingénieur. Une ode aux héros du quotidien, aussi, à tous ceux qui apprenant la catastrophe mettent leurs chaussures et retournent à leur poste sans attendre d'être appelés.

Paradis des enfants : volants, moteurs, manettes, ils sont invités à manipuler tout ce qui se trouve à leur portée. Avec cette conséquence, qui nous a beaucoup plu:



En sortant, nous décidons d'en profiter pour traverser le pont de Brooklin. Il fait anormalement doux, c'est extraordinaire (trois pieds de neige l'année dernière à la même époque, a dit le taxi à H. ce matin). Une soupe et un sandwich dans un Potbelly (c'est le nom d'une marque de poêle qui a réchauffé des générations de familles américaines). Je suis amenée (tant mieux) à me dire que j'ai écrit n'importe quoi il y a deux jours: on peut manger très bien dans des établissements sans prétention. Le problème de Philadelphie, c'est qu'il s'agissait d'adresses pour "repas d'affaires", donc prétentieuses.
Une affichette en devanture illustre les rapports bien compris entre clients et fournisseurs (le reste de la déco était très plaisante, variation sur des vues de New York enfui).


Entrez manger avant que nous ne mourrions de faim tous les deux.


Traversée du pont. Il bruine. One World Trade Center disparaît dans la brume. Aucun intérêt de monter si haut. Un paquebot au loin, les navettes de touristes qui longent le bas de Manhattan tristement désertées. La statue de la liberté paraît toute petite.
De l'autre côté du pont se trouve le bâtiment le plus laid que j'ai jamais vu: le Manhattan Municipal Building, quelque chose qui évoque Brazil et l'Union soviétique. Au secours! (De façon générale, cette ville est très laide. Très vivante mais très laide).

Retour à l'hôtel où nous avons laissé nos affaires. Nous allons déménager, à partir de maintenant l'hôtel n'est plus payé par l'entreprise d'H., nous allons descendre en gamme (c'est l'agence de voyage de l'entreprise qui a choisi cet hôtel luxueux dans le bas de Manhattan: à partir de maintenant nous ne dépendons plus que de nous). Je photographie une peinture murale à deux pas.



Une bassine de café latte plus tard, nous partons pour notre nouvel hôtel dans la 35th. La chambre est très jolie, mais elle s'avèrera terriblement bruyante.
Dîner au Coréen d'en face (Han Bat 53W, 35th St. W 35th St, c'est la rue des Coréens, c'est à peine si les menus sont traduits en anglais. Pratiquement que des Coréens comme clients). Je mange une marmite en fonte brûlante de riz aux crevettes et à la pieuvre (haemul dolsot bibimbap). Le garçon désespéré me voyant pêcher timidement du bout des baguettes quelques crevettes à la surface de ma marmite intervient: «c'est mon plat préféré» et il me montre comment mélanger le tout avec vigueur avec la cuillère plate qui accompagne les baguettes: la fonte est si chaude qu'elle fait frire le riz qui craque sous la dent. C'est effectivement très bon. Je découvre un goût inconnu, quelque chose entre la rose et la violette. Aucune idée de ce que c'est. H. suggère que c'est l'huile de cuisson qui est parfumée. Mais à quoi?


Notes
1 : Cela me rappelle la triste histoire de la baleine solitaire. J'aimerais tant apprendre qu'elle en a croisé une autre ayant la même anomalie.
2 : 2012… Je n'imaginais pas que c'était si vieux. Je me demande s'il y a un rapport entre la commission d'enquête évoquée en fin d'article et les travaux qui ont commencé cet été et vont durer sept ans.

De Philadelphie à New York

H. part en rendez-vous. Je fais ma valise, plie ce que je peux, dors dix minutes et écris ce ce premier billet, à titre de récapitulatif pour moi-même.
Train entre Philadelphie et New York, hôtel Roxy dans Tribeca, beau et étrange, "vintage" je suppose, avec ses notes oranges (les lampes), son lavabo sans mitigeur et son papier peint géométrique. L'immeuble est en triangle, la cour intérieure a été couverte et des coursives ajoutées le long des murs. Cela a quelque chose d'une prison de luxe.
Deux photos, une du quatrième étage où se trouve notre chambre, une du rez-de-chaussée en regardant le ciel.



H. ressort pour un rendez-vous, j'écris ce second billet. La nuit tombe.

Nous ressortons dîner dès qu'il rentre. L'idée est d'aller chez Russ and Daughters café, mais pour une fois H. se trompe en lisant la carte (que s'est-il passé?) et part dans le mauvais sens. Nous nous retrouvons devant Barnes & Noble dans l'est de Manhattan et nous en profitons pour acheter une carte des Etats-Unis pour ranger notre collection de quarters1. Nous achetons également des cartes de vœux (vœux pieux, je le crains).

Nous cherchons l'adresse de Russ and Daughters dans l'application "Plan" de l'iPhone; il la trouve automatiquement et nous repartons bravement. Les kilomètres de trottoir s'allongent dans les rues commerciales puis des avenues plus désertées, nous sommes épuisés. C'est encore loin?
Quand nous arrivons devant, c'est fermé. Et c'est bizarre, parce que cela ressemble davantage à une épicerie qu'à un café. Y aurait-il quelque chose à l'étage?2

Nous nous rabattrons sur un minuscule restaurant thaï en face, Tai Thai. Extérieurement il ne paie pas de mine, mais c'est excellent. ("En face", ce n'est plus Houston St, mais le 78 E 1st St.)



Notes
1 : liste de nos manquants si vous voulez nous aider : Washington, Californie, îles Marianes du Nord, Idaho, Wyoming, Utah, Nouveau Mexique, Hawaï, Kansas, Oklahoma, Minnesota, Arkansas, Tennessee, îles Vierges, Maine, New Jersey, Floride (15 sur 56)
2 : je ne comprendrai que plusieurs jours plus tard: l'iPhone nous a automatiquement emmené à l'adresse la plus ancienne, donc la plus connue, celle de l'épicerie, alors que le café se trouve 127 Orchard Street. Ce sera pour une prochaine fois. Ou pas. Parce que finalement, c'est plus amusant d'entrer n'importe où que de suivre les traces des autres.

New York, New York

J'attends H. parti en rendez-vous. Je surfe encore.

En français, tout sur New York.

Je disais tout à l'heure en prenant le métro que j'aurais aimé savoir comment le métro avait été remis en marche après Sabrina. Ça tombe bien, il y a une une expo sur le sujet.
Plus généralement, une vidéo qui fait un peu peur sur le métro (pour Matoo et Jean Ruaud et Vincent (désolée Philippe, c'est en anglais, mais certaines images parlent d'elles-mêmes)).
Et une histoire du métro par la typographie.
J'ai essayé de vérifier si cette façon de voir la station de City Hall était encore valable. Apparemment oui (nous n'aurons certainement pas le temps de vérifier par nous-mêmes).

New York en 50 objets.
New York avant New York
Un guide de New York en 1916
Portraits de New Yorkais: que font-ils le mercredi?
Des gens qui aiment des lieux (pas uniquement New York).
Des photos prises par des inconnus par un appareil laissé à dessein sur un banc avec un petit mot: "prenez les photos que vous voulez, je reviens ce soir".
Encore de très beaux portraits
Des "guides" de New York quartier par quartier par une amoureuse de sa ville (je crois que c'est une femme mais je ne sais plus où je l'ai vu).

Des étrangers à New York (la dernière histoire en date longuement développée, mais il y en a d'autres)
Et le New York des tunnels, dans les marges.

Parisiens versus New Yorkais en vignettes (assez vieux : c'est devenu un livre).

Jetlag

Cinq heures du matin. Bien réveillée. Aujourd'hui, H. a un rendez-vous à neuf heures à Philadelphie, puis un à trois heures à New York. Mercredi nous rejoindrons Boston.

Je surfe un peu pour trouver des idées. La plus grosse difficulté pour nous est de trouver des endroits qui nous conviennent pour les repas. Nous sommes atrocement difficiles, tout nous paraît trop sirupeux et trop sucré. (H. m'a beaucoup fait rire en me racontant que le deuxième ou troisième soir à l'hôtel, il avait expliqué au serveur comment faire cuire un steak. Le serveur a appelé le cuisinier qui est venu à la table, H. lui a expliqué: du beurre, du sel, du poivre, ET C'EST TOUT. «Parce que tu comprends, un steak Angus, noyé dans la sauce Worcestershire, c'est quand même dommage. (Pauvre bête, Astérix1.)». Je me demande si le chef a essayé pour lui-même, une fois rentré chez lui. Je me demande si ce goût de la chose elle-même est communicable, une fois qu'on a grandi dans les sauces et le sucre.) Ce qui nous fascine, c'est la façon dont ils confondent sophistiqué et bon.
Ça me navre, j'aimerais tant tout aimer, mais leur cuisine, à part le petit déjeuner (pancake, sirop d'érable, œufs brouillés, bacon: je me couche en me réjouissant de petit déjeuner le lendemain), j'ai du mal. Ah si, et les salades, ils ont un art de la salade composée que nous ignorons totalement en France, en rajoutant des ingrédients inattendus (ce qui ne marche pas avec le cuit fonctionne bien avec le cru).

Bref, je surfe. La dernière fois nous n'avons pas visité la statue de la Liberté en travaux, ni le One World Trade Center qui n'était pas terminé. Ça me paraît très cher, mais une fois ici, on ne va pas pinailler.

Deux blogs de Françaises, une à Boston, une à New York: Mathilde et Jane (avec des adresses de resto).

Deux à Philadelphie, mais à part la la Barnes fundation, nous n'avons rien fait. Ce n'est pas très grave. Un jour je ramerai sur la Schuylkill (ou le Delaware).

Et bon anniversaire, Vincent.


Note
1: — Et si vous échouez, je vous livre aux lions, bouillis dans de la sauce à la menthe!
— Pauvres bêtes, Astérix.

Une journée à Philly

Premier petit déjeuner : pancakes et sirop d'érable, depuis le temps que j'attendais cela!

Nous passons la matinée à la fondation Barnes, un incontournable à juste titre. Les rois philadelphes : qui ont épousé leur sœur (cours de jeudi dernier).
Les villes jumelées avec Philadelphie.

La fondation Barnes.

Errance dans la ville. Quartier des avocats, quartier gay, le gingko ne sent pas bon. Independance Hall, quartier des bijoutiers.

Sommeil. Dîner avec Jack. Philadelphie, le quartier des avocats. Les mauvais conducteurs : Massachussets et New Jersey.

Retour à l'hôtel. Les Eagles en mauvaise posture (voir The Happiness Therapy (attention, ce n'est pas un feel good movie, plutôt un film sur la folie)).

Martine apprend que l'iBook, ce n'est pas magique

Houellebecq

Martine découvre la magie de l'iBook

Lune de miel

Bienvenue aux States

Hier soir - J'ai pris un Vélib lourd comme un âne, j'ai raté le train de 22h32, je rentre un peu avant minuit. Un thé, je prépare mon cartable pour le lendemain, l'expérience prouve que cela fait la différence entre être à l'heure ou être en retard.

Donc ce matin très tôt - 00:42. Je reçois un sms d'Hervé sans doute à New York (ou en train de quitter New York pour Philadelphie):
— Le voyage commence mal. Je me suis fait voler mon manteau, mes gants, mon écharpe et mon chapeau.
— Dans l'avion?
— Non. Taxi voleur. A sorti ma valise, m'a dit qu'il m'apportait mon manteau qu'il avait pendu et redémarré sans demander son reste. Heureusement j'avais tout dans ma veste. Il est 19h. Je suis dans le train pour Philadelphie. Je pense que c'était un faux taxi car il n'y a rien sur son reçu.



Ceci était l'échange par sms. Le récit par mail reçu le lendemain (je n'étais pas destinataire mais en copie).
Pour la petite histoire, j'ai pris un "limo-service", ce qui n'est pas du tout une limousine, mais une voiture noire à la Uber en France. Je n'avais pas réservé et j'en ai pris une dans une file. Y'avait marqué quelque chose comme "limo-taxi" dessus.
Le monsieur, 65-70 ans, marrant, charmant même m'a emmené pour cher ($110 + $11 de TIP quasi obligatoire) à Penn Station dans Manhattan depuis JFK. C'est $20 plus cher que la dernière fois où j'avais pris un taxi, mais la voiture était clean et il a battu des records de vitesse pour faire le trajet.
C'était d'autant plus intéressant qu'il y avait au moins 40mn de queue à la file des "vrais" taxis.
J'avance dans l'histoire : le Monsieur très serviable m'avait pris mon manteau, l'avait mis sur un cintre avec mon écharpe et posé le chapeau correctement sur la plage arrière.
Au moment de descendre, il sort, m'ouvre la portière, la referme derrière moi, sort ma valise du coffre et me dit qu'il va chercher mes vêtements… et au lieu de le faire, il grimpe au volant et se casse.
J'étais en train de commencer un SMS, je ne l'ai vu faire que du coin de l'oeil et je suis resté comme un con sur un trottoir de New York.

J'ai couru un peu sous le regard étonné de la foule, mais avec une valise de 20kg et un sac, rattraper une voiture, c'est dur.
Là j'ai regardé le reçu qu'il m'avait donné : rien dessus.
Bilan de l'opération, un manteau, un chapeau, des gants et une écharpe en soie + $50 en liquide et un smartphone à un peu moins de 200€ au prix de gros.

Bon, j'ai été naïf, con même. Cela étant dit, cela en dit long sur les problèmes de transport, y compris à NY.


Remarque quelques jours plus tard après conversation avec des Américains
Il parait que cela arrive tout le temps: «in New York, if it's not yellow, do not step in.»

La valse hégélienne

«C'est une erreur de la cigogne. Hegel est un Souabe. Il aurait dû être viennois. Présupposition, scission, réconciliation.»


Je note ici un titre, pour mémoire :
«Il y a ce livre de Von Balthasar, "le tout dans le fragment" (Das Ganze im Fragment), que le traducteur traduit par De l'intégration: c'est un livre dans lequel Von Balthasar dit beaucoup de mal de Hegel, et le traducteur lui donne le titre le plus hégélien du monde».



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Et sinon, trois ans plus tard ou à peu près, un passage est rouvert entre la ligne 4 et la ligne 14. Ce n'est pas le même passage réaménagé, mais un nouveau passage taillé à même le roc et pas encore parachevé. Il a le défaut d'être plus long que l'ancien passage, faisant rejoindre l'avant de la rame 14 plutôt que l'arrière, mais il doit être possible de trouver des raccourcis (en nous déroutant, les travaux nous donnent une science des tunnels que nous n'aurions pu acquérir autrement).

Bâtons rompus

— Maman, il va lui falloir une stèle, tellement il y a de choses à écrire sur sa tombe.
— Mais non, on fera un écran qui défile.
— Dans ce cas, il ne faut pas qu'on meurt en même temps, il n'y a que papa pour développer ça.
— Et moi j'irai hacker le système.
Gravehacker, c'est pas mal comme nom…


— Mais si, tu te souviens, ce film pas possible, on en a regardé un quart d'heure et j'ai craqué… Avec l'ex de Demi Moore… Kushner, quelque chose comme ça…
Sex Friends, avec Nathalie Portman!
— Oui, sans doute… Franchement, je ne comprends pas, comment peut-on passer de Bruce Willis à ça? Il a du lait qui lui sort par le nez quand on presse…
— Cherche pas maman, il a une grosse teube.
— Je veux bien, mais qu'est-ce que tu fais le reste du temps quand tu te croises?
— Ça n'arrive pas. Tu l'enfermes dans sa chambre avec sa playstation.


Et sinon, il y a ça: on s'inscrit et le système vous alloue une personne à qui envoyer un cadeau anonymement. Par ailleurs vous êtes le destinataire du cadeau de quelqu'un de la liste. C'est ainsi que C. a reçu du chocolat biélorusse et une poudre à la cerise qu'il faudra délayer pour obtenir une sauce. (Je sens que je vais être la seule à oser essayer.)
Il est trop tard pour recevoir des cadeaux cette année (il fallait s'inscrire en novembre, je pense), mais vous pouvez servir de voiture-balai à un laisser-pour-compte, ie envoyer un cadeau à quelqu'un qui devait recevoir un cadeau et n'en a pas reçu. Tenir une promesse à la place de quelqu'un qui ne l'a pas tenue.
C'est un peu compliqué, il faut s'inscrire sur reddit, puis sur redditgift, puis attendre un peu (six heures, douze heures? j'étais si impatiente que j'ai cru que ça ne marchait pas et que j'ai abandonné. Deux jours plus tard C. a vérifié: le site m'avait alloué un destinataire (une destinatrice) aux Pays-Bas).

Scotchée

Un an plus tard, j'en suis toujours là. (J'ai honte de l'avouer1, je ne devrais pas l'avouer, car paradoxalement, l'avouer permet de se sentir moins coupable. C'est en cela que le célèbre aveu de Rousseau concernant un ruban volé m'a toujours paru louche, et non courageux: une façon de se dédouaner à bon compte.)



Note:
1 : nous sommes plusieurs dans ce cas, c'est ce qui rend l'aveu plus facile; certains ont même plusieurs devoirs en retard: de façon sadique, le fait qu'ils soient plus dans les choux que moi m'encourage. (Et là, je devrais vraiment avoir honte, mais en fait pas tant que ça. C'est mon mauvais fond qui ressort.)

Samedi

Matinée sur Nietzsche et L'Antéchrist.
Au bout de cinq ans, c'est vraiment un grand plaisir de se retrouver à une dizaine pour parler du dossier que nous avons préparé. Nous avons un niveau homogène (ceux qui n'avaient pas un niveau de formation initial suffisant ont abandonné) et des expériences de la vie différentes, ce qui permet de vrais croisements de point de vue. C'est très intéressant.

Achat du cadeau de Noël de C., flameküche avec A. qui arrive de Lisieux.
Nous passons devant la librairie polonaise en retournant à la voiture. J'y entre en me disant qu'y acheter quelques livres la soutiendra financièrement. J'en ressors avec un peu plus que prévu:
- deux pavés pour les Noëls de ma sœur (les quatre Pajak) et de ma fille (une intégrale de Sherlock Holmes)
- Arno Schmidt, Scènes de la vie d'un faune (je voulais prendre aussi Histoires, mais je me suis trompée)
- Sebald, De la destruction, Sebald, que je dois lire depuis que Compagnon en a parlé,
- Mendelstam, Le bruit du temps, parce que j'aime profondément Mendelstam (merci Aline de me l'avoir fait découvrir)
- Minaudier, Poésie du gérondif, parce qu'il était dans mes intentions de lectures depuis ce billet et que je n'ai pas résisté en le voyant sur les rayons (ce qui confirme que la librairie polonaise est une bonne librairie pour avoir cela en stock)
- Svetlana Alexievich, La supplication, parce que GEF a dit jeudi qu'il avait fermé ce livre avant la fin tant c'était atroce (témoignages sur Tchernobyl. Cela m'a fait penser au Livre noir de Grossman et Ehrenbourg, le pire livre que j'ai lu à ce jour). Curiosité malsaine? Non, je ne crois pas. Comme un chant de larmes au dedans de moi.
- Jane Sautière, Dressing, totalement inconnu, sur les conseils de la libraire (mais puisqu'elle m'avait dit que Poésie du gérondif était très bien, j'ai pris le risque, moi qui écoute si rarement les libraires).

Rentrée. Je dois écrire une dissert ce week-end et je n'ai toujours pas commencé.
J'ai réservé un hôtel pour le 18. J'ai fini l'histoire d'Agnès et Margaret.
Lu le journal en ligne de RC pour la première fois depuis longtemps. C'est épouvantable. Cet homme est véritablement fou, enfermé dans son obsession.

Justice

Pourquoi ce vote Front National de ceux qui se sont déplacés, cette abstention de tant d'autres?

Je connais le fond français de râleurs (je ne dis pas qu'il n'y a que cela, ni que tous les râleurs votent FN! je parle simplement de cette façon de ne jamais être contents, de toujours se plaindre), toujours à vérifier que le voisin n'obtient pas plus qu'eux, qu'ils ne sont pas moins bien traités que le voisin. les envieux, toujours à découvrir que si, évidemment, ils sont lésés.

A écouter les uns et les autres, à connaître quelques villages de France, à lire les protestations exaspérées ou désabusées sur twitter, je crois que nous avons, tous, profondément besoin de justice, que ce que nous réclamons, c'est de la justice, une justice qui applique la loi à tous, qui se fait respecter de tous, du riche et du puissant, bien sûr (et là sont visées les "affaires" à répétition), mais aussi les défavorisés, quels que soient leur couleur, leur sexe, leur âge, leur handicap. Il ne suffit pas d'exposer ses plaies pour être au-dessus des lois, j'ai l'impression que cela finit par courir sur le haricot à pas mal de mes contemporains — et je le comprends.

Car si nous avons tous intégré, je pense, Tu ne feras pas dévier le droit de ton pauvre dans son procès (Exode 23,6), nous avons oublié ni ne favoriseras le miséreux dans son procès (Exode 23,3).
De la justice, de la droiture, de l'honnêteté.
Et laissons tomber la "morale" ou l'instruction civique à l'école puisque personne n'est d'accord sur son contenu, et contentons-nous de la politesse, ce sera déjà un progrès.


J'ai découvert l'importance de la justice, de la justice désormais si souvent oubliée par les "gens de gauche", par les "chrétiens", par tous ceux qui tentent, qui souhaitent, être généreux, faire le bien, soulager la misère, dans ce texte d'Arendt à propos de Jean XXIII:
Ayant demandé à l’un de ceux qui travaillaient au Vatican «Comment ça va», l’homme répondit: «Mal, mal, votre Éminence», expliquant ce qu’il gagnait, et combien de bouches il avait à nourrir. «Il nous faudra faire quelque chose à ça. De vous à moi, je ne suis pas votre Éminence, je suis le pape». Quand on lui dit ensuite qu’on ne pouvait faire face aux nouvelles dépenses qu’en rognant sur les œuvres de charité, il répliqua imperturbable: «Alors nous devrons rogner. Car la justice passe avant la charité».

Hannah Arendt, Vies politiques, p.78, Tel Gallimard
La justice (humaine) passe avant la charité. J'y pense souvent. Nous l'avons oublié.



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Agenda
Mauvaise sortie en yolette de pointe, ramé à peine quarante minutes, sans puissance.
Jérôme, moi à la nage, Céline, Yann, Patricio qui fait la tête mais rame très bien.

Oulipotes

Premier Oulipo de l'année (la dernière fois j'ai oublié de venir).
Pièce de théâtre W ou les souvenirs d'enfance au jeudi de l'Oulipo. Le texte suit fidèlement le livre et c'est glaçant.

Puis pizzeria, dans une salle où nous sommes seuls et pouvons nous permettre de rire à gorge déployée (bon, ce n'est pas comme si nous nous gênions beaucoup habituellement).
Conversation avec M. qui a repéré quelques citations de ma part qui parlent de chameau et d'hébreu.
Par coïncidence, lui-même lit actuellement les écrits de grandes voyageuses des siècles précédents et il est rempli d'admiration. Il me cite Jane Dieulafoy (quel nom!) qui suivit son mari en Perse habillée en homme (elle passait pour son fils) et madame de Bourboulon qui incita son ambassadeur de mari à traverser la Chine pour rejoindre Moscou (plutôt que le traditionnel voyage par mer).

Le résultat de quelques recherches internet :
Trois livres de Jane Dieulafoy chez Phébus, sans doute lisibles en ligne sur Gallica :
Une amazone en Orient. Du Caucase à Persépolis 1881-1882: Paris, Phébus, 1987, 2010
L'Orient sous le voile. De Chiraz à Bagdad 1881-1882: Paris, Phébus, 1990, 2011
En mission chez les Immortels, Journal des fouilles de Suse 1884-1886: Paris, Phébus,1990

Une page de l'ambassade de l'ambassade de France en Chine rend hommage à Catherine de Bourboulon et Hélène Hoppenot. Le voyage de Mme de Bourboulon a été raconté par Achille Poussielgue.

Je signale pour mémoire cette liste de "mémoires par ou sur des diplomates français".

Marchands de tapis et mœurs vaticanes

Un conseil d'administration

James Joyce par le petit bout de la lorgnette

A well-trained bitch

Ma CAC a le mauvais œil administratif

Sécu
USA
naissance

Le soir Phénoménologie de l'esprit. Le bas et la chaussette.

Encore un dimanche




Très bonne sortie ce matin. Yolette Lifa. A la nage, Virginie, Florence, Vincent, Magali.
Dormi tout l'après-midi en sentant mes muscles récupérer.


Elections régionales: je n'ai pas écouté de près, pas trop envie, mais j'ai cru comprendre que le FN était à 27%. Comment expliquer que je suis embarrassée d'être blanche dans le RER tard le soir. Pas effrayée, non1, gênée, comme quelqu'un qui aurait toutes les chances parmi des gens qui en ont moins.





Photo prise à 23 heures 16.


1 : j'ai cru m'étrangler en voyant une gourde ex-députée sur la liste de Dupont-Aignan dire (écrire) qu'«elle n'osait plus sortir le soir, prendre les transports en commun».
Viens avec moi ma poule, accompagne-moi une semaine et tu verras que ça se passe très bien, c'est même une expérience humaine curieusement chaleureuse et paisible: nous sommes ensemble dans notre fatigue et nous rentrons chez nous ensemble dans la nuit.
Arrête de circuler en voiture avec chauffeur.

Trois parts

Matinée sur Cana, Jn 19, 25-27 et Ap 12.
La professeur : «Ah oui, "spectre de fer"… Regardez dans Genèse 49, la bénédiction de Jacob, je n'y avais pas pensé».
Ces professeurs qui non seulement connaissent la Bible par cœur, mais les chapitres ou les versets, et font des associations à partir de quelques mots, scrupuleusement traduits par les mêmes mots à des pages d'écart… Comment fait-on? Suffit-il de lire beaucoup, souvent? — Mais je ne retiens pas les chapitres ou les versets.

Lire avec des yeux neufs. Quasi impossible (sauf quand je traduis. Alors tout me paraît neuf). Lire les noces de Cana et découvrir pour la première fois — grâce aux questions posées — qu'il n'y a qu'un nom propre dans la péricope. Apprendre que ce récit n'apparaît que chez Jean. Etc, etc. Apocalypse 12 fait écho à la Genèse, au moins en partie.


Suite du colloque. Des envies d'Arabie et de Moyen-Orient, une nostalgie de ce que je n'ai pas connu. Comment peut-on être nostalgique de ce qu'on n'a pas connu?
Photos de Jérusalem et autour datant d'avant 1920. Plaques de verres. Trésor des communautés religieuses.

Starbucks (pour attendre. J'adore leur café au lait de saison, au potiron, au pain d'épice…) en lisant Les aventurières du Sinaï.
Le pont aux espions. Je me souviens de notre surprise à Postdam: il est très court.
Un beau film, mais qui me donne trop cette impression de "catéchisme à l'usage des jeunes Américains". C'est un aspect que je trouve à la fois sympathique et démodé, il me manque un peu de cynisme, c'est vraiment trop gentil.
La douleur est de voir la façon dont est traité l'espion russe et de songer à Guantanamo (Essential Killing en forme de gifle).

Tous les soirs

Mardi : grec III
Mercredi : la Samaritaine et Marie de Magdala dans St Jean (avec la possibilité d'une jalousie des apôtres envers Marie qui ne la supportent plus (Lol (hypothèse émise à partir de certains apocryphes)). La discrétion de la tradition johannique coincée entre Pierre et Paul.
Jeudi : Hegel à vingt ans, dit Hegel à Berlin.
Vendredi : colloque sur le monde de la Bible, au croisement des centres d'intérêt des archéologues et des exégètes.

Il ne reste plus beaucoup de temps pour travailler le TG de demain.

Réfugiés

Hier, jrsfrance.

définition d'un réfugié. français/anglais

le bon et le mauvais réfugié

un réseau d'associations

la photo du petit garçon, les propositions d'aide

Aider en Syrie

Persévérer

«Les notions mathématiques qui demandent, pour être domestiquées, une certaine durée d’apprentissage sont perçues comme trop difficiles et provoquent chez certains étudiants une réaction de rejet immédiat, ils n’ont pas l’habitude de persévérer après des tentatives infructueuses. Il est très difficile de faire comprendre que l’erreur est souvent féconde en mathématiques.»
La sonnette d'alarme de la Société des mathématiques françaises.

A Neuilly nous ramons entre adultes, entre salariés. A Melun, nous croisons les minimes, les cadets, qui s'entraînent pour la compétition. Ils se lèvent et viennent ramer. Cela me fait un bien fou de voir des jeunes qui ne glandent pas au lit en jouant aux jeux vidéo mais se lèvent pour s'entraîner (et souffrir!)
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