J+3 Fendu

Retour au bureau. En tentant de nettoyer une fine ligne sur mon téléphone, je me rends compte que l'écran est fendu de haut en bas: que s'est-il passé, quand cela est-il arrivé? Ce téléphone a cinq ans, il est vieux selon les critères actuels (iPhone 5S) mais ça me fait de la peine.

Cinéma : The Guilty. Pas mal. Pas indispensable mais intéressant. Un huis clos plus que clos, un gros plan sur un visage pendant quasi un film entier. Belle contrainte.

Le soir je classe et j'identifie les photos en regardant les premiers épisodes de 13 Reasons Why. Sans doute pas mal en tant que campagne de sensibilisation des ados contre le harcèlement, les phrases et les gestes qui blessent au-delà de ce qu'on imagine (parce qu'en réalité on n'imagine rien, on aime juste se moquer et rire).
Cela ne me concerne pas réellement et ne m'intéresse pas beaucoup.

J+2 Récupération

Je peine à récupérer. Je suis sonnée par la quantité d'affects reçus samedi soir. Le photographe m'a envoyé environ sept cents photos via "We transfer" (un photographe qui fait aussi des reportages de foot: pas de pose, les gens pris dans le feu de l'action. Le plus incroyable est qu'il n'a oublié personne) que je découvre, trie et commence à légender.

Dans l'après-midi je retourne voir Woman at war avec H. Il supporte bien une deuxième vision. (Fatalitas, la salle de St-Maur-des-Fossés n'est pas climatisée.)

Soirée chez les voisins rentrés de vacances.

J+1 Que les vegans apportent leur tupperware

Mes parents avaient prévu à l'origine de fêter leurs noces d'or avec leurs enfants (donc ma sœur et moi) et leurs petits-enfants. Nous sommes donc allés au restaurant et j'ai fait l'erreur de m'assoir en face de l'aînée de mes nièces.

J'avais déjà été agacée par ma sœur hier soir quand elle avait déclaré qu'elle était végétarienne comme sa benjamine et que l'aînée était vegan: elles n'ont donc pas mangé grand-chose. Il ne lui est jamais venu à l'idée en un an de me prévenir? J'aurais dû lui faire payer les trois repas!

Au restaurant, ça a été un festival. En résumé, elle mange vegan (donc ni lait ni beurre ni œuf ni miel, que du végétal), mais elle ne mange pas non plus cru et n'aime pas les tomates. Et elle est intolérante au gluten.
D'autre part elle est impolie, murmurant entre ses dents au serveur qui propose de lui apporter de la tarte Tatin : — comme vous voulez mais je n'y toucherai pas. (Ça lui aurait écorché la gueule (je deviens vulgaire) de sourire et dire merci et de partager autour d'elle?)

Apothéose le soir quand ma mère lui fait un plat aimé, des courgettes au riz (mais sans fromage):
— Qu'est-ce que t'as changé dans la recette mamie?
— Rien. Mais j'ai mis un bouillon cube entier alors que les proportions étaient plus petites. C'est peut-être ça… ce n'est pas bon?
— Ça va… mais il ne faudra pas recommencer.

Cerise sur le gâteau, sa sœur n'aime pas le riz. Mais quelles emmerdeuses. Ma sœur m'a ennuyée toute mon enfance avec ses lubies alimentaires, les femmes de la famille se mettaient en quatre pour répondre à ses caprices, elle a réussi à transmettre ça puissance mille à la génération suivante!

H. était scandalisé. Pour ma part, j'ai compris que lorsque ma sœur divorcée disait d'un air pénétré à propos de sa fille: «elle ne veut plus aller chez son père», c'est peut-être que lui traite ces caprices par le mépris et le rire.


Une chose est sûre : si elle vient chez moi, c'est elle qui fait les courses et la cuisine. Moi, je mangerai ce qu'elle aura préparé. Et je veux bien faire la vaisselle.

J. 50 ans de mariage

Mise en ligne progressive de billets écrits depuis un an, mais restés hors ligne par peur des fuites. Voici donc un récit débuté il y a un an qui commence par la fin: le jour de la fête surprise pour les noces d'or de mes parents, fête que j'ai voulu organisée comme un mariage.

Journée sous le signe de la trilogie pagnolesque, en commençant par Le Temps des secrets.

Dernier désistement le matin-même: un cousin malade (je ris car c'est sa femme qui appelle: nous avons vraiment un problème avec le téléphone dans la famille.)

Petit déjeuner à Tours, beaucoup d'enfants dans cet hôtel rempli d'hommes d'affaires pendant le reste de l'année. Les serveurs ne sont pas habitués. Pour la première fois depuis des jours, il fait presque trop froid pour rester dehors (quelle chance: parmi mes peurs, celle qu'il fasse trop chaud et que les invités fassent des malaises (après tout, la plupart ont plus de soixante-dix ans)). (Et de penser in petto : «Une chance pour le temps.»)

Nous récupérons A. devant l'église de Candé où elle laisse sa voiture et nous partons chez mes parents où nous arrivons bien plus tôt qu'ils ne le pensaient (évidemment: nous ne venons pas de Paris…)
Un repas et un après-midi sans se couper, à parler de tout et de rien, à rester calmes, très calmes. Nous avons dit à mes parents que nous les invitions le soir dans un "restaurant éphémère", tenu par un ami d'H. (ainsi mes parents ne peuvent pas vérifier la réservation, ou la décommander, ou…) Le petit voisin de cinq ans fête son anniversaire ce jour-là, dommage je ne le savais pas (j'aurais prévu une bougie), il est invité le soir, ma mère lui parle à travers le grillage, H. m'avouera plus tard que c'est le moment où il a eu le plus peur d'une fuite. (Ce que nous craignons, c'est que si mes parents se doutent de quelque chose, ils refusent de venir.)

Se préparer à partir, sans précipitation, s'habiller un peu, mais pas trop. H. coupe court: on prend notre voiture, oui, une seule voiture. A. est chargée d'envoyer des sms à ses frères de minute en minute, nous ne savons pas si les sms arrivent à destination, la réception est mauvaise au château. Nous décidons du lieu où tous les invités doivent se réunir pour attendre les héros de la fête (dans le château, sur la pelouse? Finalement ce sera en bas sur la terrasse. A. communique la décision.)
De quoi avons-nous parlé dans la voiture? Du Niagara, de la chute "le voile de la mariée" découverte en Amérique du sud, peut-être du Panama (où était-ce l'après-midi?), d'oiseaux ou d'araignées, rester calme, très calme. Les invités doivent descendre de la pelouse à la terrasse, soixante personnes, ça prend du temps, pourvu qu'ils soient prêts.

H. franchit la grille du château, traverse la cour, contourne le mur, arrive devant la terrasse noire de monde. Je suis impressionnée par la foule, je ne m'y attendais pas. «Oh, regardez, il y a déjà un mariage», s'est exclamé ma mère.
Puis elle a reconnu une personne, puis une autre.
Mes parents sont sortis de la voiture, souffle coupé.

Le reste comme dans un rêve, La gloire de mon père et Le château de ma mère, ou l'inverse.

J-1 Vouvray-Candé-Tours

Nous partons en voiture bleue (ie pas en roadster deux places mais en voiture familiale: nous avons prévu que A. nous rejoigne demain à Candé (pour justifier qu'étant trois nous ne soyons pas en voiture rouge) ce qui permettra le soir de ne prendre qu'une seule voiture pour notre fausse invitation au restaurant (pour éviter les hésitations, les doutes et la fuite) puisque nous ne serons que cinq (les garçons et ma sœur ont prévenu qu'ils n'arrivaient que dimanche, au désespoir de ma mère))1.

Arrêt à L'oiseau gourmandeur, le caviste préféré de H. qui cite Rabelais par cœur, achat de château Moncontour et de quelques bouteilles supplémentaires de Coudray-Montpensier (la légendaire crainte de manquer).

Pique-nique au bord de la route, arrivée au château, rangement des bouteilles au frigo, mise en place des tables (grands cercles en pastique, c'est amusant) et des chaises (plus fastidieux). La traiteur arrive pour mettre les nappes, pendant ce temps passage à l'intermarché de Chailles qui nous a préparé l'eau et les jus (je fais de la pub car ils sont très serviables: le magasin propose de reprendre ce qui n'est pas bu si on le ramène le lundi suivant), retour au château, mise au frigo, répartition des petits paquets de fruits secs sur les assiettes en suivant le plan de table. J'envoie mes ultimes recommandations par sms aux garçons (les pauvres! Heureusement qu'ils sont indulgents, ils ont conscience de mon stress) qui seront seuls ici demain à accueillir les invités pendant que nous jouerons la comédie auprès de mes parents.

Départ pour Tours où nous avons rendez-vous avec la responsable du syndic de propriété à 18 heures. Nous nous demanderons pourquoi elle voulait nous voir. Sans doute pour nous voir.
L'Indochine dit "Le petit Mao" (buffet au forfait où l'on paie en supplément ce qu'on laisse dans son assiette).
Hôtel. Nuit au frais, ce qui est appréciable en ce moment.




Note
1 : en donnant toutes ces explications sans doute incompréhensibles je me sens vraiment control freak. L'important est dans les détails.

Alphonse Allais

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Vu Woman at war1 . Formidable. Dire que j'ai failli le rater.

Le soir, profité de la présence d'O. pour descendre une étagère du dernier étage (car H. et moi quittons la maison demain matin et je ne sais pas quand je croiserai O. de nouveau avant son départ en camp scout).




Note
1 : à 15h aux Halles car j'avais posé une journée de congé pour préparer samedi, journée finalement inutilisée.

J-3 Invitation lancée

H. vient d'appeler mes parents pour les invités au restaurant, à cinq (eux, ma fille et nous deux), samedi soir.
Alea jacta est
ou le rubicon est franchi.

(J'en perds mon latin — mais il n'y a pas grand chose à perdre).



Par ailleurs, appris ce matin que trois enfants de mes cousins ne venaient pas (ce que je comprends mais c'est dommage : nous nous voyons si peu).

Inquiétant

Journée de rattrapage de blog. Il faut bien avouer que le visionnage de séries entières ne favorise pas le blogage. Encadrement à l'aviron le soir avec Camille. Bataille d'eau avec Grégoire.

Pizzeria. H. quasi aveuglé de l'œil droit suite à un passage chez l'ophtalmo. Sa vue a beaucoup baissé de ce côté-là, sans explication.



Aller et retour en voiture — je conduis au retour (habituellement je laisse toujours O et H conduire quand nous sommes ensemble car la place passager est plus étroite). Le retour le long de la Seine rive droite est pure merveille par ce temps. J'aime passer à Ivry, Vitry, Villeneuve. J'aime les quartiers populaires.

J-4 Bonne nuit

Hier à 23 heures je découvre un message de ma sœur : maman ne comprend pas pourquoi elle (ma sœur) ne vient que dimanche. Elle l'attendait le samedi.
Je ne comprends pas: j'ai pourtant prévenu ma mère que les garçons n'arrivaient que le dimanche, j'espère qu'elle n'a rien prévu samedi soir…

La nouvelle a dû m'assommer car j'ai très bien dormi malgré la chaleur. (Mon téléphone prévoit qu'il pleut à Blois vendredi et samedi prochain…)

J'avais laissé un message à ma sœur pour lui dire qu'elle pouvait me rappeler très tôt (car mon portable est inutilisable au bureau : pas de réseau). Nous nous sommes mises d'accord («pas de problème, je vais dire que ça ne m'arrange pas d'être là samedi»). Au passage elle m'a appris qu'elle avait eu ma tante au téléphone, que celle-ci paraissait toute ravie et émoustillée par le projet.
Ça alors!







Quelques explications : la difficulté est d'amener mes parents à venir au château samedi soir. Nous avons imaginé d'être trois (H, A et moi) et de les emmener au restaurant en prétextant une réservation dans le nouveau restaurant d'un ami vers Chaumont («Mais il faut y être à sept heures car ensuite la table est réservée donc il ne faut pas qu'on s'attarde). L'idée est de ne prendre qu'une voiture pour ne laisser aucune chance de s'échapper (car je redoute une réaction de rejet).
Evidemment, ce serait plus compliqué avec ma sœur et ses filles (mais pas impossible: simplement moins naturel).

J-5 Derniers préparatifs

Fini les derniers paquets de fruits secs en regardant How I met your mother. Série amusante mais je crois que je vais arrêter là. Pas très intéressant, juste pour le fun.

Les paquets sont classés dans deux cartons selon le plan de table.
Je suis fière de mon évaluation de poids de fruits secs: il ne m'en reste qu'un, qui est celui que m'a offert le commerçant.

En ligne

Journée à m'enregistrer sur des sites de comptabilité en ligne pour les tester.
Je n'ai besoin que de quelque chose de très simple (pas de TVA, pas d'émission de facture, très peu d'encours clients): le problème est que les solutions les plus simples (donc les moins chères) partent logiquement du principe que les utilisateurs de ce genre de logiciels ne sont pas comptables (mais chefs de TPE). Tout est donc très guidé et rigide. Or j'ai besoin d'adapter le plan comptable général au plan des assurances.
Il va sans doute falloir que je choisisse quelque chose de plus cher.

Il fait très chaud. La climatisation est très bruyante (bruit d'un sèche-cheveux, à peu près).

RER D bloqué le soir par un accident de voyageurs (apparemment situation insupportable dans les voitures arrêtées sur les voies. Il faut savoir que l'été, la température atteint facilement 35 à 40 degrés dans les voitures qui stationnent au soleil avant d'être utilisées. Je n'ose imaginer la température dans des wagons remplis de voyageurs immobiles). Je suis restée dans le RER A, H. est venu me chercher à Boissy.

Retour d'Avignon

A neuf heures, sur l'eau avec Gwenaële. Qu'il fait beau, que c'est beau. La Seine est un lac.

A trois heures je vais récupérer O. à la gare de Marne-la-Vallée. Le plan de circulation est étrange: la route fait un U devant la gare (donc une impasse prévue pour qu'on en sorte), et l'entrée de ce U est défendue par une barrière qui oblige à prendre un ticket: c'est en fait un arrêt-minute obligatoire (je dis obligatoire car il n'y a pas de sorties latérales qui permettraient de ne pas entrer dans le U).

Bouchon pour arriver jusqu'à la gare (la route est en cours d'élargissement. Des platanes de quinze ou vingt ans ont été plantés (solidement arrimés à des cadres en bois): déplacés et replantés lors de l'élargissement?), bouchon pour en partir. Je règle l'application Michelin sur "le plus court" (j'ai abandonné Waze qui ne connaît plus que les quatre voies) et nous rentrons par les petites routes (château de Ferrières, moissons, quelques kilomètres de forêt). O. raconte Avignon, les spectacles auxquels il a assisté. «Rien de classique», précise-t-il. Il a aimé Le Maître et Marguerite, Convulsions, Signé Dumas. Il a rarement autant parlé, raconté. Je suis heureuse.


Je finis la saison 4 de Prison Break.

J-6 Dans les détails

Mise en page des menus (rédaction approximative car j'ai laissé mon dossier au bureau: nous ne savons plus exactement ce qui est prévu. Par ailleurs j'ai à nouveau oublié le nom du vin rouge laissé au château en septembre. Impossible de remettre la main sur le papier où je l'avais noté).
Impression du nom des tables.
Je continue à peser mes petits paquets en regardant la saison 4 de Prison Break.

Temps radieux

Je ne me souviens pas qu'il ait fait aussi beau durant une période aussi longue depuis longtemps.

Je me lève tôt, comme d'habitude (j'ai réussi à gratter une heure: réveillée six heures, recouchée, rendormie, réveillée sept heures, levée).

Pendant que je coupe les roses fanées du côté de la rue, un voisin inconnu (je le décris à Hervé: «Celui qui lave tout le temps sa voiture? —Oui, sans doute. —Il a dû reprérer que tu lavais la tienne! (Rires) —Je crois plutôt que j'étais la seule dans la rue) me propose une douzaine d'œufs de ses poules: «vous partez en vacances? —Non, j'ai trop d'œufs.»

Chez le photographe pour une photo d'identité qui ait l'air pro (voir mon visage est un choc: rouge, brillant, large. Je ne m'y habitue pas). Pour une photo dynamique, la photographe me fait me pencher vers l'avant. Soudain je comprends pourquoi les gens ont l'air de sortir du cadre: ils sont penchés.

The Last Movie, "film expérimental" dit Allôciné. Oui, on peut dire ça comme ça. Déçue de ne pas voir davantage de paysages. Puis au Reflet qui a retrouvé son aspect d'autrefois, c'est-à-dire que la cuisine est de nouveau dans l'arrière-cuisine, et non exposée aux yeux de tous.

Traduction

Matinée à terminer la traduction d'un fil de Twitter sur la signification des broches de la reine d'Angleterre. Que de finesse et d'intelligence.
J'ai mis trop de temps à terminer cette traduction: une semaine après elle n'est plus d'actualité; l'affaire Benalla occupe toute la place dans les médias. L'avenir du pays dépend pourtant davantage des relations internationales que de ce genre de dérapage.
Le plaisir de la coupe du monde aura été de courte durée (ou peut-être pas: les gens sont en vacances, loins de BFM TV).

Skiff le soir. Bien. Je prépare plus tôt, je penche moins à babord. Il faut que je mette mes mains davantage au fond du bateau (que mes pelles soient plus hautes au-dessus de l'eau).

Chou blanc

Encadrement des débutants. Cool: deux débutantes, trois confirmés. Les débutants sont doués cette année, très bon équilibre, yolette stable.

Passé dans deux magasins le soir dans l'espoir vague de faire les soldes. J'ai décidé de me faire une garde-robe pro, ie bleu marine, blanche, beige (les trois B. Je plaisante mais pas tout à fait. Je n'irai pas jusqu'à adopter le tailleur, je n'aime que les robes).
Rien trouvé. Ce sera pour une autre fois.

Pris un Mobike pour rejoindre H. Comme nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord sur un restaurant dans le quartier, nous avons repris la voiture et échoué au Bambou (rue Baudricourt), le plus vietnamien des Vietnamiens. Salade de papaye et crêpe de porc accompagnée de mystérieuses feuilles (lotus d'eau? mûriers?): beaucoup trop mangé.

J-9 Vérification du photographe

En attendant un RER A qui n'arrivait pas (tout fonctionne très mal cet été), j'ai appelé le photographe pour m'assurer qu'il ne nous avait pas oubliés car il enchaîne un mariage puis notre "événement".
Il m'a rassurée, il ne nous avait pas oubliée.

Tag stress.

LinkedIn

Matinée à étudier LinkedIn dans un groupe dont deux RH (intéressant: la vision du recruteur). Ce lien permet d'avoir la vision des recruteurs (voir tout en bas de page).

Je suis en train de réaliser que je n'ai jamais pris la (ma) vie professionnelle au sérieux: c'était une sorte de hobby destiné à me nourrir, en aucun cas quelque chose de noble dans lequel s'investir. Ce n'était pas digne d'intérêt.
Aujourd'hui que je ne crois plus à l'intérêt général de la culture (art et littérature)1 j'ai envie de voir ce que donnerait l'investissement dans la vie professionnelle: est-ce là qu'il est possible d'être utile, de servir à quelque chose? (J'aimerais bien être utile). J'espère qu'il n'est pas trop tard.


Le soir vu Ocean 8. J'aime beaucoup Rihanna. Pour le reste ce film est totalement creux.


Note :
1 : cela n'a d'intérêt que pour soi-même, donc cela ne regarde que soi-même. L'injonction d'être cultivé vient des personnes cultivés en manque d'interlocuteurs pour discuter. Mais à part ça…

Marcelle et Job

Matin en quatre de couple à 9 heures à Neuilly (Anne-Sophie, Isabel, Anne). Tour de l'île la Jatte pour profiter de la fraîcheur relative des arbres. Nous étions encore sur l'eau quand nous avons vu passer les avions pour le défilé. Je ne les avais jamais vus aussi bien — je ne les avais jamais vus IRL le jour J.
J'ai donc vu passer l'avion qui s'est trompé de fumigène (j'aime bien ce genre d'erreur, ça me permet de moins angoisser sur mes projets : rien n'est si grave).
Et aussitôt, bien entendu, c'est le côté sympathique des Français (si si), tous de rire et de s'emballer.

Plus tard j'ai pris le chemin des écoliers pour rentrer en utilisant l'application Michelin réglée sur "le plus court" (Waze ne fonctionne plus du tout. Sa seule obsession est de vous ramener sur les routes sans feu rouge pour aller le plus vite possible. Moi je cherche des rouges ombreuses pour me promener). J'ai donc vu passer les hélicoptères qui doivent venir du sud. Je suis passée devant la mairie de Thiais et dans des quartiers neufs sortis de terre. Travaux du tramway ligne 9. le Grand paris est en train de bouleverser la banlieue; je me demande s'il y a eu autant de chantiers autour de Paris depuis la construction des villes nouvelles dans les années 60.


La nouvelle chargée de catéchisme m'avait contactée début juillet, je lui avais dit ne pas pouvoir la rencontrer avant août (mais pourquoi la rencontrer? Je n'ai rien à lui dire), elle m'a rappelée il y a deux jours, de guerre lasse j'ai cédé, j'ai accepté de la voir aujourd'hui à quatre heures.
Sieste, voiture dans la chaleur écrasante, rencontre à l'oratoire de M***, frais. Il ne sort rien de cette rencontre bien entendu. Pourquoi ai-je une telle horreur des bons sentiments? Je n'aime pas les bons sentiments, je les redoute. Je ne veux que des actes, de l'organisation, de l'efficacité.
Une défense, sans doute.
Je ne supporte pas l'image du catho niaiseux.


C. arrive en fin d'après midi avec CS, que j'ai déjà rencontrée au concert Theo & the Hearts et qui entre-temps a acquis le statut de petite amie. Elle nous fait rire en prétendant appeler leurs futurs enfants Marcelle et Job, ce qui horrifie C. Je m'abstiens de faire remarquer que le seul Job que je connaisse est Job Getcha, archevêque des églises orthodoxes russes en Europe occidentale et me contente de commenter que ce sera plus facile à écrire en maternelle que Pierre-Emmanuel.

Nous passons une agréable soirée sur la terrasse, plus agréable que quinze jours avant où il avait vraiment fait trop chaud (j'avais eu peur que cela ne décourageât C. de revenir).
Je propose plutôt Marcellin et Félicien.
— Mes enfants ne porteront pas un nom de fromage!
— Fun fact : le St Félicien est produit à St Marcellin.
(ou le contraire, je ne suis plus très sûre).

CS possède un humour digne de celui de mon beau-père (les blagues pourries!)

J-19. Que boirons-nous ?

J'ai oublié quel vin nous avons laissé au château en septembre. J'ai appelé, M. Lépissier est gentiment descendu dans sa cave pour me donner l'information.

Dans le même temps il m'a donné les coordonnées de la personne à contacter à l'Intermarché à proximité: si l'on fait ses commandes de boisson dans ce magasin, celui-ci propose de reprendre les bouteilles non bues (et intactes) le lundi suivant.

Coup de geule (déception)

Il y a deux jours, nous (les filles) avons reçu ce message de notre entraîneur :
Bonjour à toutes et à tous,

La coupe des Dames à Angers est programmée cette année les 13 & 14 octobre. C'est une compétition en huit ouverte aux Loisirs et compétition en Open). La longueur du parcours est de 15 km.
La compétition Dames a lieu le samedi à 15h et la compétition Homme le dimanche à 10h.
Nous disposons d'une place pour un huit dans la remorque de Port Marly et nous ambitionnons de présenter un équipage Dame et un équipage Homme.

Cette manifestation est une course réservée aux rameuses et rameurs motivés et de bon niveau (aviron d'or et d'argent et capable de se mobiliser à l'entraînement avec régularité. En fonction des profils, des candidatures des brevets de bronze peuvent aussi être retenues). Si vous êtes intéressés faîtes le savoir par mail à Vincent avant le 22 juillet en mettant JP en copie.

La sélection pour constituer les équipes sera ensuite faîte par les entraîneurs, éventuellement après un test de performances sur ergomètre.

Les détails pratiques d'organisation vous seront communiqués en septembre.
Déception profonde : comment, après m'avoir dit non, c'est oui, alors que je ne peux plus participer puisque je me suis engagée pour la randonnée sur le lac d'Annecy auprès d'Anne-Sophie?
Ainsi à la liste des hommes ayant trahi s'ajoute maintenant Vincent. J'ai voulu que les choses soient claires.
Cher Vincent,

Je dois avouer que je me sens trahie sur ce coup-là.

En décembre quand je t'en ai parlé (et que nous aurions eu toute une saison pour s'entraîner) tu m'as répondu que "ça te pétait les couilles un bateau de filles" et "vous serez bien contentes de trouver des mecs pour compléter votre bateau".

Devant tant d'enthousiasme et d'élégance, j'ai laissé tomber.
Je ne me suis pas inscrite au stage organisé par Dominique et Jean-Pierre le 14 octobre pour conserver malgré tout la date libre au cas où.
Puis quand Anne-Sophie qui organise la randonnée d'Annecy a dit qu'il lui manquait du monde toujours ce même week-end, j'ai dit oui, parce que cela permettait de poursuivre notre équipage des impressionnistes.

Et maintenant on nous sort la coupe des dames d'un chapeau... Et d'autres iront faire cette course que j'avais tant désiré préparer sérieusement (soit sur neuf mois et pas trois).

Bof. Alice
Le plus surprenant c'est que Vincent ne s'est pas excusé ou n'a pas botté en touche (un simple «Désolé, les circonstances ont changé. Je suis navré que tu sois aussi déçue»), non, il a attaqué avec agressivité, sans reconnaître sa vulgarité de novembre (en m'accusant quasi de mentir alors que la conversation a eu lieu devant témoins), sur un ton victimaire qui m'a rappelé celui de GC.

En y réfléchissant, je me dis que le point commun entre ces deux hommes doit être qu'ils manquent énormément de reconnaissance dans leur boulot.

Vincent a terminé son mail en proposant "d'échanger". Je n'ai rien à ajouter. On ne va pas pleurer sur le lait versé, surtout que je suis désormais décidé à quitter MaGrandeEntreprise et fuir Nanterre préfecture et La Défense. Je veux seulement continuer à ramer au club aussi longtemps que possible.
Nul besoin d’échanger : tu as dit ce que tu pensais, j’en ai fait autant. Sujet clos pour 2018 pour ma part. Je poursuis les engagements pris avec Anne-Sophie.

Je suis dispo pour encadrer ce soir.

Bonne chance aux filles.

Bise
Alice

Chaleur

Journée plutôt ratée, il faut le reconnaître, et je le regrette.

Mes beaux-parents voulaient passer pour fêter l'anniversaire de C. qui est venu avec deux amies, Charlotte et Myriam. Nous avons fait l'erreur de déjeuner sur la terrasse et nous n'avons pas tardé à avoir beaucoup trop chaud, sans avoir le courage de rentrer (réinstaller les couverts, etc.)
La conversation est restée languissante tout l'après-midi, Charlotte saignait du nez (j'aurais dû imposer l'eau oxygénée mais je n'ai pas osé), fallait-il jouer aux cartes? pas osé proposer non plus. Tout le monde avait plus ou moins mal à la tête, accablés de chaleur.


Point positif malgré tout : j'ai retrouvé au pressing ma robe grise japonaise que je me désespérais d'avoir perdue depuis avril.
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