Demain déplacement pro. Comme je n'ai pas envie de me lever aux aurores pour arriver gare de l'Est à sept heures, j'ai décidé d'y passer la nuit. J'ai dormi comme une bûche dans le TGV, avec toujours l'angoisse: ai-je ronflé (peut-être), ai-je bavé (non).

Hôtel, cinéma, Asteroid city. Je pense à Six Personnages en quête d'auteur et à Picasso, qui ne dessinait plus, ne peignait plus, ne traçait plus que quelques traits, arrivé au bout de ce qu'il avait envie d'exprimer, épurant encore et encore, minimaliste jusqu'à la disparition.

Même chose avec Jarmusch, les frères Coen, Anderson: de moins en moins de récit et de personnages, de plus en plus d'images et de simplification, menant pour eux à la caricature: The Dead don't die, Avé, César!, et pour Anderson French Dispatch et maintenant Astéroid City: des images, de la couleur, une graphie à la limite de la bande dessinée.

Je sors du cinéma trop tard pour trouver un restaurant ouvert et échoue au McDo près de la cathédrale. Une serveuse ressemblant à Anna Kendrick, tirée à quatre épingles malgré la chaleur et l'heure tardive, semble sortie tout droit d'un film américain.

Ni pluie ni orage. Eclairs dans le lointain.