J'avais pensé choisir Athanase, mais une observation des rayons (deux façons de chercher: entrer le nom de l'auteur dans le catalogue informatique ou camper sur ses deux pieds longuement immobile devant les étagères la tête penchée pour déchiffrer les dos (on s'excuse en riant de croire au doigt de Dieu et de chercher ainsi l'inspiration, la désignation, mais en réalité, c'est le prétexte au plaisir pur de la lecture des noms et des titres (ou l'inverse, en fait je ne suis sûre de rien)) m'a fait ouvrir Sur les titres des Psaumes de Grégoire de Nysse. Enthousiasme immédiat : commenter les titres, et non les psaumes, quelle idée magnifique et bizarre! (Que l'exégèse était alors développée. Pourquoi veut-on nous faire croire qu'elle commence avec Schleiermacher?)
Je vais donc passer les quatre à six semaines à venir avec Grégoire.

Je découvre au passage l'existence de "chaînes exégétiques"1 sans trop comprendre ce que c'est. (Plantée devant les rayons de la collection "Sources chrétiennes", je lis: La chaîne palestinienne sur le psaume 118).

Une fois rentrée, je feuillette mon exemplaire des Psaumes traduits de la Septante (LXX pour les intimes), donc du grec2 et non de l'hébreu comme la plupart des Bibles contemporaines3 et la Vulgate (Bible traduite en latin par Jérôme). A vrai dire, je n'ai aucune idée de ce que sont les titres des psaumes, mais une note de bas de page sur la première page de Sur les titres des Psaumes commencé dans le métro est intrigante: «Celui qui lit ou prie les psaumes demeurera toujours perplexe face à ces titres qui obscurcissent plus qu'ils n'éclairent le contenu des psaumes. Vient un moment pour lui où surgit la question suivante: en fin de compte, suis-je sûr de bien comprendre ces textes dont les titres me sont si obscurs? Le contenu d'un psaume ne m'échappe-t-il pas si je n'en ais pas saisi le sens?» (cité par D. Bouguet in «La structure des titres des psaumes, Revue d'histoire et philosophie religieuses, t.61, 1981, p.109-110).


Note
1 : Mince alors, une recherche google plus tard, je me rends compte que c'était la spécialité de ma prof de grec de deuxième année.
2 : version privilégiée par les orthodoxes.
3 : Bible de Jérusalem dite BJ, TOB (traduction œcuménique de la Bible, unissant des savants catholiques, protestants et orthodoxes) pour citer les plus courantes. A noter les Bibles Osty, Segond et la traduction de la Pléiade réputée pour sa qualité.