Je suis au Glasgow, pub de Fontainebleau qui sert de la Guinness.
C'est ce qui m'a décidée à venir.

Nous regardons ensemble, entre militants, à l'étage privatisé, le débat Macron-Le Pen.

Ce n'est pas ma tasse de thé, je n'avais pas regardé celui de 2017, je n'avais pas l'intention de regarder celui-ci. Cela me met mal à l'aise, un grand O d'adultes qui ressemble à un combat de gladiateurs.
Je n'aime pas cela.

Je regarde à l'écran ce que je connais par cœur : l'impossibilité de se défendre contre le mensonge; le manque de séduction de la réalité (de l'expérience) face au rêve.


Deuxième pinte de Guinness.

Dans la journée, H. a passé un coup de karcher sur la terrasse en teck et j'ai commencé à la passer à l'huile de lin. Commencé, car je n'ai pas eu assez d'huile. Nous en avons commandé.
J'espère qu'il fera beau samedi afin de terminer.



Avant d'aller à Fontainebleau, passage à Vernou chez T. pour lui apporter des tracts : elle a prévu de nombreuses actions dans les deux jours qui restent et manque de matériel. Nous discutons. Elle est asiatique, peut-être chinoise.
— L'autre jour nous avons tracté à Mormant. Un homme m'a dit "je n'étais pas sûr, mais maintenant, je vais voter Le Pen, il faut faire le ménage".
J'ai honte — Cela t'affecte?
— Ça va, mais ma fille, l'autre jour, a pleuré.

J'ai honte. Mais comment m'excuser? Et pourquoi? Et au nom de quoi?