vendredi 22 novembre 2024
Par Alice,
vendredi 22 novembre 2024 à 06:36 :: Transports en commun
Levée à 4h20 pour être au bureau vers 7 heures.
Arrivée à la gare à 5h48 (à pied pour éviter toute glissade en voiture. La neige gelée craque à chaque pas).
Train annoncé à quai dans une minute. Mais à l'horizon, rien, nul feu qui perce aérien au-dessus du viaduc.
Instruite par l'expérience, je remonte le quai pour changer de voie (train en provenance de Montargis) si le train de Montereau n'arrive jamais.
C'est le cas. A 6h04, changement de quai pour le train montargois de 6h08 benoîtement annoncé sur les écrans.
Secondes, goutte à goutte.
Minutes.
Un train passe en sens inverse, sans s'arrêter, vide. Machinalement je pense: «si c'est le nôtre, il y en a pour un moment».
Annonce inaudible. Il me semble comprendre «reprise des trains à 7h30».
Je consulte
Twitter:
Le trafic est interrompu de Montargis vers Melun et de Montereau vers Melun, via Héricy et via Moret, dans ces sens de circulation, en répercussion de conditions climatiques dégradées.
Je vais donc arriver à la même heure que d'habitude.
J'écris cela dans la salle d'attente non chauffée de la gare de Moret. Toufik n'a pas été remplacé, il n'y a plus de quoi boire un café au chaud et attendre en riant (en décon***). Il n'y a pas de wifi (je me vois toujours proposer le wifi SNCF, je ne me souviens pas avoir réussi à m'y connecter une fois en six ou dix ans), j'utilise la 4G.
Dans un état d'esprit fin du monde, je me dis que lorsque mon ordinateur sera déchargé, ce sera fini.
Mais bon, j'ai un livre.
Je vais remettre
Mad Dog. Arnaque à l'assurance, un côté Perry Mason. Assez difficile à suivre (que des sous-titres, pas de pistes audio français ou anglais) à cause des prénoms que je retiens difficilement, mais passionnant.
aucun commentaire
:: aucun trackback
jeudi 21 novembre 2024
Par Alice,
jeudi 21 novembre 2024 à 22:31 :: Boulot
Matinée sur mes mails, après-midi en réunions,14-16 puis 16-19. Tout l'objet de la première a été de rendre la deuxième efficace: faire disparaître un maximum de questions. Nous, les opérationnels, n'osons plus poser de questions, car au lieu d'obtenir des réponses (comprendre: des décisions), nous obtenons d'autres questions (comprendre: des hésitations) qui se multiplient dans un foisonnement amazonien. Pas le temps, plus le temps, tout doit être rendu demain à 13 heures.
Je n'irai pas en grec: du fait de la grève (noyée dans l'effet neige), pas de train au-delà de 19h46. J'attrape le précédent (19h32) en soufflant comme une locomotive.
aucun commentaire
:: aucun trackback
vendredi 15 novembre 2024
Par Alice,
vendredi 15 novembre 2024 à 23:01 :: 2024
Ce soir, il y avait une petite enveloppe matelassée venue de Chine dans ma boîte aux lettres. Dedans, pas de papier, seulement une poche de velours rouge et un anneau.
Pourquoi reçois-je ça? Y a-t-il eu erreur sur le destinataire? Est-ce un cadeau lié à ma commande d'un calendrier de l'avent Totoro? Ou m'a-t-on envoyé cela à la place du calendrier?
Que vais-je en faire?
---------------
Fini
Le Gars, de Tsvetaïeva. Ce n'est toujours pas le texte que j'ai entendu un soir des années 90 à la maison de la poésie. Mais c'est très impressionnant, très oulipien, vers monosyllabiques, bisyllabiques, beaucoup de noms et peu de verbes (tandis que j'entends dire que Tsvetaïeva a créé le «verbisme», beaucoup de verbes et peu de noms).
J'ai récupéré dans les casiers (
lockers!) de la gare
La Maison de feuilles dans l'édition Toussaint Louverture, épuisée (Rakuten). Il est superbe. Je ne me souvenais pas que la mise en page était si compliquée. Imprimé en Lettonie.
Vaisselle en regardant
Meurtres zen, une série allemande qui sort des sentiers battus (Netflix). Je pense que je vais m'en inspirer au boulot. Je tente la VO sous-titrée allemand, mais c'est trop ambitieux. Je repasse en sous-titrage français.
2 commentaires
:: aucun trackback
mercredi 13 novembre 2024
Par Alice,
mercredi 13 novembre 2024 à 22:25 :: 2024
Les journées passent vite quand tout est urgent.
Je passe la journée sur l'ordinateur à voir un peu flou, un peu vague: il faut que je recule mon écran et remonte mes lunettes sur mon nez au maximum pour viser le point précis de netteté prévu par les verres. Cela a des conséquences sur le port de tête et les cervicales.
Comme j'ai une fois de plus repris du poids (dès que je ne fais pas attention, paf) et que couscous le midi, raclette le soir (c'est une erreur, nous avons oublié de manger la raclette à midi: notre âge avancé et notre métabolisme vieillissant nous ont amenés à la conclusion suivante: plus de fromage fondu le soir, sinon nous ne dormons pas de la nuit), je m'agite sur vingt minutes de
Tabata. Cela fait dix-huit mois (comme le temps passe) que j'ai arrêté l'aviron, et même si je n'en ai pas conscience, il est très clair que j'ai perdu de la masse musculaire. Il faut que je m'y remette, mais quand? Le soir, je n'ai pas le courage, et surtout, cela ne favorise pas l'endormissement; le matin (tôt, vers 4h30, avant le boulot), je préfère faire du grec ou bloguer.
Et comme je n'en suis pas à une bêtise près, j'ai attendu qu'H. soit parti au ping pour descendre l'escalier du loft selon la méthode de lundi (à quatre pattes la tête la première).
C'est vertigineux.
2 commentaires
:: aucun trackback
lundi 4 novembre 2024
Par Alice,
lundi 4 novembre 2024 à 15:01 :: 2024
En catastrophe (j'aurais dû le faire pendant les vacances), parce qu'il me fallait un certificat médical dû depuis un mois, j'ai pris rendez-vous chez le médecin où j'avais atterri il y a un an quand je souffrais d'infection urinaire.
Le cabinet est toujours aussi vieillot. J'ai été reçue par un remplaçant. J'imaginais un fringant jeune homme; c'était un autre médecin à quelques années de la retraite.
J'ai eu droit à de la vitamine D, un bilan sanguin (— De quand date votre dernier bilan? — Je ne sais pas... farfouillage dans mon ordi — De 2020. — C'est loin) et un protocole pour prendre ma tension vingt-sept fois en trois jours.
J'ai trop de tension, c'est évident. Pas besoin de protocole. Mais bon.
Parkour : rendez-vous cette fois gare de Lyon, place Pierre Fresnay. Cela m'arrange, je pourrai rentrer plus vite.
A force d'être en avance, j'arrive classiquement en retard, et les échauffements sont déjà bien avancés. Nous avons eu la dernière fois la recommandation d'éviter cela: l'échauffement ici est pris très au sérieux, bien plus que je ne l'ai jamais vu pratiqué dans ma vie d'adulte (il me semble vaguement me souvenir qu'on s'échauffait avant la gym quand j'étais enfant).
J'arrive au moment où il faut monter les marches trois à trois et les descendre... à quatre pattes, têtes la première. Non seulement c'est un peu dégueu pour les mains (la prochaine fois j'amènerai de la solution hydro-alcoolique), mais c'est flippant — à mi-hauteur les bras et le ventre cèdent et on a l'impression qu'on va dévaler la pente — heureusement l'instinct de survie joue.
Sauts d'impulsion (avec élan: trois marches, quatre marches à la fois, je ne sais plus si un ou deux pieds), sauts de précision (pieds serrés à la réception, contrôle en préférant tomber en arrière qu'en avant «imaginez qu'il y a le vide devant»), exercice pour grimper au mur, il paraît que mes chaussures sont trop lisses.
Je crois surtout que je n'ai pas de muscles mais ce bénéfice du doute est gentil.
Je m'apprête donc à prendre le train de 21h16.
Et là, catastrophe: le train s'arrête à Melun au lieu de Montargis, son habituelle destination. Pourquoi?
Et donc train pour Melun, bus à 21h50 (environ) à Melun, pataquès: la SNCF a eu la bonne idée de prévoir deux bus, un direct Montargis, ce qui fera gagner un temps considérable aux Montargois, et un omnibus pour les autres, dont moi.
Sauf que c'était très mal indiqué.
Au bout de quelques centaines de mètres, arrêt des deux bus dans une rue melunoise, palabres, transfert de passagers d'un bus à l'autre pour que chacun atteigne sa destination.
Et c'est alors que l'on s'est rendu compte que tous les Montargois ne tenaient pas dans le direct Montargis. Il fut alors pris une décision très française: pénaliser tout le monde plutôt qu'avantager quelques-uns: les deux bus furent rendus omnibus.
Cela n'a rien changé pour moi, j'ai juste perdu vingt minutes supplémentaires sur le trajet.
aucun commentaire
:: aucun trackback
vendredi 1 novembre 2024
Par Alice,
vendredi 1 novembre 2024 à 23:38 :: 2024
Voyage vers Châlons dans la brume. Temps de Toussaint. J'ai sommeil, je suis rentrée tard hier et j'ai encore regardé deux ou trois épisodes du Lincoln Lawyer avant de me coucher. Peut-être le changement d'heure.
H. avait dans l'idée d'emmener sa mère au cimetière dans la MX5, ce qui représentait une gageure vu que la voiture est petite, basse et que la jambe droite de madame est d'un seul tenant, raide, sans genou.
Au bout de plusieurs minutes, ils ont réussi à trouver à eux deux l'angle pour glisser la longue diagonale du pied à la hanche entre le siège et la portière. H. a conduit sa mère au cimetière puis est revenu me chercher puisque la voiture n'a que deux places.
Nous nous sommes trouvés un peu bêtes devant la tombe toujours sans plaque en nous rendant compte dans le cimetière fleuri que nous avions oublié de prendre des fleurs. Trois plaques (à mon frère, à mon oncle, à mon parrain) sur la terre brune. Trois personnes devant, les mains vides. Difficile de se reccueillir à plusieurs, quand on souhaiterait tenir une conversation seule à seul avec le mort.
Madame était ravie de son tour en voiture rouge, ce qui m'a fait penser qu'on oubliait trop souvent de le proposer.
Nous avons rencontré l'assistante de vie du soir, une jeune trentenaire qui nous a raconté de façon très naturelle des choses ahurissantes: deux jours plus tôt, elle a été empoisonnée par un homme dont elle s'occupe (je ne sais pas s'il faut dire client ou patient). Empoisonnée paraît un peu fort, mais elle nous a raconté que l'homme venait de détartrer sa cafetière avec un produit industriel, qu'il lui a dit en riant qu'il l'avait rincée et qu'elle pouvait se servir un café et que sa petite-fille lui a demandé «pourquoi tu ris, grand-père?»
Bref, elle a vomi une journée.
Le plus ahurissant est ce qu'elle nous a raconté ensuite: après la mère de H., elle passe chez une dame seule qui s'imagine entourée d'une foule. Alors elle prépare des cafés, en met sur la table, sort des assiettes. Elle vide le frigo et dispose les aliments dans la maison. Elle est étonnée que la jeune femme ne voit pas ses invités. Il lui est déjà arrivé de sortir nue dans la rue avec une simple culotte. Elle lui dit des choses du genre: «mon chien est malade, vous avez vu? Sa tête est séparée de son corps». Ledit chien n'est pas propre et pisse et défèque dans la maison.
La jeune femme nous raconte cela sur le ton de la conversation, comme si tout était normal dans un monde normal.
Quand j'y réfléchis, cela me fait peur: et si c'était elle qui avait raison? Si comme je le soupçonne je vivais dans un monde surprotégé?
Plus tôt je me suis endormie une vingtaine de minutes et je me sens étonnamment en forme. C'est moi qui conduis au retour, dans un brouillard moins épais que ce matin.
aucun commentaire
:: aucun trackback