L'incendie du Crédit Lyonnais
Par Alice, lundi 6 mai 1996 à 22:20 :: 1996 :: #3667 :: rss
Un post de Gilda me permet de dater quelque chose dont je me souviens très précisément mais que j'aurais été incapable de dater.
Quoique. 1996, évidemment : peu après la naissance d'A., après mon départ négocié de G** (mars?), après la semaine de stage d'anglais avec AC (avril).
AC travaillait avec moi à G**, nous nous y étions rencontrées et devenues amies (elle est la marraine d'O.) Elle avait quitté G** en 1994 pour aller travailler à Tahiti et était rentrée récemment en France. Nous nous aidions mutuellement: je la motivais et la briefais avant ses entretiens d'embauche, elle me disait comment négocier mon départ (demander un an pour obtenir six mois, etc: sans elle je n'aurais jamais osé; là, je me contentais de suivre ses indications, en m'interdisant de réfléchir).
Nous avions vécu les années Pétriat (vingt ans plus tard j'apprends son destin) ensemble, nous avions résisté ensemble à une hiérarchie bête (et concernant la mienne, méchante), nous nous tenions les coudes.
Je ne sais plus qui a appelé l'autre cette après-midi-là en apprenant l'incendie du Crédit Lyonnais, mais je me souviens de moi dans le salon à Villecresnes, de nous au téléphone en train de rire souffle coupé, incrédules : «ils ont osé», dans notre reconnaissance instinctive de ces magouilles dont nous avions souffert ensemble pendant trois ou quatre ans.
Jamais, même une seconde, avons-nous cru que ce n'était pas un incendie criminel, volontaire, une façon de faire disparaître la preuve de malversations. (Je ne sais plus pourquoi cela paraissait si évident à l'époque: affaires Adidas, MGM (Metro Goldwyn Mayer))?
Plus tard, en 2011, j'ai appris lors d'une formation à la "gestion du risque" que les archives du Crédit Lyonnais avaient brûlé au Havre le même jour, ce qui me parut la preuve définitive que c'était bien un incendie criminel.
Quoique. 1996, évidemment : peu après la naissance d'A., après mon départ négocié de G** (mars?), après la semaine de stage d'anglais avec AC (avril).
AC travaillait avec moi à G**, nous nous y étions rencontrées et devenues amies (elle est la marraine d'O.) Elle avait quitté G** en 1994 pour aller travailler à Tahiti et était rentrée récemment en France. Nous nous aidions mutuellement: je la motivais et la briefais avant ses entretiens d'embauche, elle me disait comment négocier mon départ (demander un an pour obtenir six mois, etc: sans elle je n'aurais jamais osé; là, je me contentais de suivre ses indications, en m'interdisant de réfléchir).
Nous avions vécu les années Pétriat (vingt ans plus tard j'apprends son destin) ensemble, nous avions résisté ensemble à une hiérarchie bête (et concernant la mienne, méchante), nous nous tenions les coudes.
Je ne sais plus qui a appelé l'autre cette après-midi-là en apprenant l'incendie du Crédit Lyonnais, mais je me souviens de moi dans le salon à Villecresnes, de nous au téléphone en train de rire souffle coupé, incrédules : «ils ont osé», dans notre reconnaissance instinctive de ces magouilles dont nous avions souffert ensemble pendant trois ou quatre ans.
Jamais, même une seconde, avons-nous cru que ce n'était pas un incendie criminel, volontaire, une façon de faire disparaître la preuve de malversations. (Je ne sais plus pourquoi cela paraissait si évident à l'époque: affaires Adidas, MGM (Metro Goldwyn Mayer))?
Plus tard, en 2011, j'ai appris lors d'une formation à la "gestion du risque" que les archives du Crédit Lyonnais avaient brûlé au Havre le même jour, ce qui me parut la preuve définitive que c'était bien un incendie criminel.
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