Je lis Gibellini. Page 57 je trouve des définitions possibles de la théologie. Théologie : réflexion responsable sur la prédication, sur l’annonce chrétienne. La théologie historique a le devoir de réfléchir sur ce qui a été annoncé, la théologie dogmatique sur ce qu’on doit annoncer aujourd’hui. Ebeling : « sans proclamation, la théologie est vide. Sans théologie, la proclamation est aveugle. » Je comprends peu à peu pourquoi la théologie est si difficile, devient si difficile au fur à meusure que j'avance: la proclamation me fait peur. J'ai peur de me présenter comme chrétienne. Et encore, chrétienne, ça irait, mais comme catholique. Je ne suis ni fière ni rassurée de m'avancer comme catholique, et cela pour deux raisons majeure: la peur du ridicule (entre foi et superstition il n'y a pas de différence pour certains (c'est d'ailleurs le mot que Leo Strauss utilise pour la foi dans Cabale et philosophie (mais en notant qu'il faut être tenté par (et renoncer à) la foi pour être un philosophe valable)) et sans doute plus grave, la peur d'être à priori jugée intolérante (ce que je suis sans doute, mais je préférerais être jugée sur mes actes et mes paroles que sur mon appartenance à une catégorie).

Et pourtant, chaque fois, je suis surprise de voir combien les gens sont curieux, intéressés (et non pas moqueurs ou agressifs, ce que j'attends toujours), sur ce que l'on peut avoir à dire sur la foi: comme s'ils étaient heureux voire soulagés de pouvoir poser des questions sur cette idée, cette position, bizarre.