Paul va vraiment mal. Signe de son trouble, de son essouflement et de sa fatigue, il me vouvoie, alors qu'il était passé au tutoiement depuis au moins cinq ans.
Ce soir j'ai compris qu'il ne souhaitait pas que je le rappelle : « Je vous appellerai quand j'irai mieux ».

Il me reste à lui écrire.


———————————

Je relis cela huit ans plus tard jour pour jour, en 2018.
Je lui en ai voulu. Je ne sais plus si je lui ai écrit.
Il a rappelé, quand ? en février, en mars ? Il a laissé un mot sur mon répondeur… et je n'ai pas rappelé. Je ne suis pas allée le voir à l'hôpital. Je ne l'ai pas revu avant sa mort.

Cela me hante. Cela n'est pas rattrapable.