Par Alice,
samedi 28 février 2009 à 14:34 :: Sur la toile
Mais pourquoi je reçois
ça ?
(Mise à jour en 2015 en remplaçant le lien brisé par un lien équivalent).
Par Alice,
jeudi 26 février 2009 à 23:56 :: 2009
J'ai reçu hier une carte de ma mère: «Pour
Renée, c'est toujours pareil, c'est effrayant de voir ce qu'une agonie peut durer.»
Quand mémé resta seule, papa alla la voir une ou deux fois par semaine, faisant les 80 km dans la journée ou passant la nuit à la ferme. La ferme était très isolée; le reste du temps, ma grand-mère faisait appel à des amis ou à des voisins pour ses courses et ses médicaments.
Suite à des complications diabétiques, son neveu obèse d'une soixantaine d'années est aujourd'hui amputé des deux jambes au niveau du genou. La peau cicatrise mal. Lui aussi vit grâce à ses voisins qui s'occupent de ses courses et de ses papiers administratifs (pas une mince affaire).
Et tandis qu'on parlait de ce cousin durant le déjeuner de Noël, je me souviens de mon père disant d'une voix blanche de remords et de regrets : «Je crois que les inconnus sont bien plus généreux que la famille».
Par Alice,
mercredi 25 février 2009 à 21:49 :: 2009
J'avais vu traîner ça chez Matoo, je crois, mais je n'avais pas de photo. Maintenant que j'en ai un stock à force de m'amuser avec photobooth, j'ai essayé.
J'aurais peut-être dû m'abstenir. J'ai essayé trois photos différentes, avec toujours le même résultat.
Ce doit être mes origines slaves qui remontent.
Par Alice,
mardi 24 février 2009 à 23:42 :: Réflexions méta-bloguiennes
Sur un blog ou un forum, tout le monde est à égalité, ou à peu près, une fois les éventuelles inscriptions effectuées.
La particularité des outils de "réseaux sociaux", c'est que vous ne savez pas très bien ce que voient les autres.
Sur
twitter, vous voyez les gens que vous "suivez", et chacun d'entre eux voient ceux qu'il suit. Comme personne ne suit exactement les mêmes, personne ne voit exactement la même chose. Cependant, vous pouvez aller farfouiller parmi les personnes que suivent ce que vous suivez... et suivre ceux qui vous plaisent, puisqu'il est autorisé de lire qui ne vous lit pas (sauf si ses informations sont protégées).
Sur Facebook, c'est plus compliqué, puisqu'il existe des niveaux différents, amis, "amis d'amis", réseaux, "tout le monde", et que l'on peut donner des accès différents à chaque cercle. On peut ensuite repréciser une deuxième fois qui a accès à quoi, au niveau des photos, par exemple.
Surtout, merveilleuse invention (!), on peut se rendre invisible: on entre un nom détesté, et soudain, vous n'existez plus à ses yeux (problème: si quelqu'un s'est ainsi rendu invisible à vous, vous ne pouvez plus, par définition, vous rendre invisible à lui, puisque vous ne le voyez plus pour pouvoir sélectionner son compte. J'espère que cela a été bien pensé et que toute personne se dissimulant ainsi à vous ne vous voit plus, par défaut).
Ensuite, il y a des solutions pour suivre le compte de ses "amis" par fil rss, par mail, pour effacer ses propres traces sur sa page, etc. Mais vous ne savez jamais quelle information atteint qui. Vous ne savez pas ce que voient les autres. Il est troublant de se dire que personne ne voit exactement la même chose de la même page (par exemple, aucun d'entre nous n'apparaît jamais dans la liste des amis affichée sur la page de l'ami qu'il consulte: personne ne voit la même liste que son voisin).
Certains commentaires d'inconnus chez nos "amis" peuvent être commentés, d'autres non. Certains liens d'inconnus sont accessibles, d'autres non.
Etc, etc.
Nous savons ce que nous voyons. Nous ne savons pas ce qui nous échappe sur la page que nous voyons (notre meilleur ennemi invisible y a peut-être écrit). Nous ne savons pas ce que voient les autres de la même page.
Nous vivons dans un monde de réalités partielles qui se recoupent partiellement. C'est à la fois angoissant et amusant.
Par Alice,
lundi 23 février 2009 à 04:10 :: Réflexions méta-bloguiennes
Qui m'a dit récemment qu'il aimait le design de ce blog?
L'idée et les couleurs des colonnes roses et blanches viennent de là :
Note le 24 février 2015: Pour comprendre ce billet, cliquez sur "Cheshire cat" dans la marge. Le décor du blog a été modifié ultérieurement.
Par Alice,
dimanche 22 février 2009 à 12:44 :: 2009
Dans les marges de
la lecture de ''L'Amour l'Automne'' (cf.p.38):
— La Dyane, c'était mieux que la deux-chevaux, non?
— Oui, c'était la frange supérieure de la classe moyenne inférieure.
— Tu as raison. Je me souviens que mes copines étudiantes avaient une deux-chevaux, puis quand elles devenaient institutrices elles avaient une Dyane.
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(Je précise six ans plus (22 février 2015) : premier cruchons hors de chez Rémi, au Bouillon Racine (bien entendu, il n'est pas venu, il attendait sa femme de ménage). La conversation ci-dessus avait pour protagonistes Patrick et Pascal.)
(Mais comment sommes-nous parvenus à l'insulte: «hétéro-trotskyste ! » ? )
Par Alice,
vendredi 20 février 2009 à 06:18 :: 2009
Il y a au dernier étage de l'aile Sully quelques salles dédiées à trois donations. Ce sont devenues mes salles de prédilection, parce qu'en peu d'espace on traverse les siècles (foin des kilomètres de couloir à arpenter), tout en s'imaginant que ces tableaux ont été pendus à de vrais murs, aimés par de vrais propriétaires.
La donation
Carlos de Beistegui propose un petit Fragonard roux, poupin et luxurieux au titre évocateur,
Le Feu aux poudres.
Un angelot semble allumer le sein de la jeune femme avec sa torche, à moins qu'il n'allume sa torche à la pointe du sein: c'est indiscernable. De même, la trace rousse aux creux des cuisses est-elle flamme ou toison? Une seule tache de couleur dans les deux cas permet de figurer deux possibilités, éveillant la curiosité et une certaine frustration de ne pouvoir décider: voyons, que vois-je exactement?
Et il me semble représentée en ce tableau du XVIII
e la souplesse de la langue française à son apogée, son élégance et sa finesse, et sa terrible propension à laisser percer les allusions et les double-sens libertins sous les tournures les plus innocentes ou les plus sérieuses.
Finalement, la langue anglaise est peut-être l'art de la litote, du [je-dirais-même-moins|https://vehesse.eu/dotclear/index.php?2004/04/26] tandis que le français serait l'art du double-sens, de l'amphibologie.
Par Alice,
mercredi 18 février 2009 à 23:35 :: 2009
«Dépassionnez-vous ! »
«Déconcentrez-moi ! »
C'est tout de même moins banal que «Concentrez-vous et passionnez-moi».
Par Alice,
mardi 17 février 2009 à 22:32 :: 2009
Je regarde une jolie jeune fille et une beau jeune homme se séparer devant la station de métro. Il se penche pour l'embrasser, elle recule un peu avant d'avancer les lèvres, ils se bécotent.
Et je me surprends à penser: «Mais vas-y, sotte, roule-lui un patin à lui ramoner l'âme!»
Je descends l'escalier.
Par Alice,
samedi 14 février 2009 à 21:48 :: 2009
J'assiste à la conversation:
« — Elle est blonde, toute mimi, très féminine. C'est une lesbienne, elle vit avec un trans...
— Un trans... dans quel sens? homme vers femme ou femme vers homme? »
Et les quelques secondes qu'il me faut pour comprendre ce qui vient d'être dit me font prendre conscience que décidément, ce monde m'échappe un peu.
Par Alice,
jeudi 12 février 2009 à 21:57 :: 2009
Durant des années (de onze à vingt ans?), on m'a offert traditionnellement l'agenda de l'Unicef (avec de grandes photos colorées des enfants du monde) à Noël. Je m'en servais pour noter les événements du jour, du genre «il a neigé», «Tartempion [un prof] est absent» et le titre des livres lus (pour tenir des statistiques).
Je les ai systématiquement jetés tant j'avais honte de me relire.
Par Alice,
mercredi 11 février 2009 à 18:42 :: Paul Rivière
Je déjeune avec Paul Rivière environ une fois par semaine depuis janvier ou février 2000.
A l'origine, l'idée était d'échanger des connaissances ?nologiques (les siennes) contre des connaissances littéraires (les miennes). Nous avons donc tout naturellement commencé par nous rencontré dans un bar à vins, passage Puteaux (rue de l'Arcade), puisque je travaillais boulevard Haussman. Vins au verre ? nous comparions deux vins à chaque repas, j'apportais des échantillons de ma bibliothèque.
Fin 2001, j'ai changé de lieu; j'ai travaillé deux ans à l'angle de la rue Saint-Georges et de la rue des Victoires. Changement de restaurant, découverte de "Chez Georgettes", ses oreilles de cochon aux échalotes et son fontainebleau.
Fin 2003, j'ai atterri rue Washington: nous avons pris nos quartiers au Cercle de l'aviation sur les Champs-Elysées (avec un service détestable, d'une familiarité déplacé, et une cuisine très moyenne. Bizarrement Paul n'y semblait pas du tout sensible. Qu'importe, nous étions seuls dans une immense salle décorée de bouquets extravagants).
Fin 2004, je suis revenue dans le quartier de la Madeleine. Nous avons erré un peu, il fallait trouver un restaurant pas trop cher (même si Paul, un jour que je lui faisais timidement remarquer que j'étais gênée qu'il m'invitât toujours, me déclara royalement que «j'étais son budget cigares» (j'ai le chic pour m'attirer des mots gentils qui sont objectivement des mufleries) (il avait arrêté de fumer quelques années plus tôt)) et pas trop bruyant, Paul devenant de plus en plus dur d'oreille.
Un jour, Linda, la serveuse de notre premier bar à vins, a contacté Paul sur son téléphone portable pour prendre de ses nouvelles. Elle lui a arraché notre clientèle. Linda est portugaise, elle a une cinquantaine d'années, trois petits-enfants, une silhouette de jeune fille.
Aujourd'hui, je ne sais pourquoi, l'air du temps ou ma tête, elle nous a apporté une coupe de champagne juste avant le dessert. Nous l'avons chaleureusement remerciée, lui disant qu'elle avait eu une bonne idée puisque nous avions quelque chose à fêter.
— Ah bon ? Vous êtes grand-mère ?
Par Alice,
mardi 10 février 2009 à 22:23 :: 2009
Je suis contente qu'on envisage de m'offrir du vin (et quel !) plutôt que des fleurs.
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Neuf ans plus tard, j'explicite : déjeuner avec Olivier pour mon anniversaire. C'est au cours de ce repas qu'il prononça la phrase « Dépassionne-toi ! » (cela concernait un collègue. J'étais en train de lui raconter mes agacements de boulot.) J'ai parlé de H., de mon ressentiment devant ce que je ressens comme son mépris à l'égard de notre vie patiente de salariés qui ramenons la pitance au bout de chaque mois (et sa citation de la fable Le loup et le chien, très maladroite). Olivier hochait la tête en approbation. Nous sommes peut-être des chiens avec un collier, mais nous nourrissons nos famille. Cela représente un certain courage, un courage certain.
Par Alice,
lundi 9 février 2009 à 22:11 :: 2009
67/ Je regrette de ne pas avoir fait plus attention le 20 février 2002 à 20 heures 02.
68/ Ce jeu est addictif.
69/ La moitié de mes cheveux au naturel seraient blancs, ou gris. J'aimerais voir ça, je suis curieuse des corps, de leur vraie évolution, du travail de la nature en nous, et en premier lieu, en moi.
70/ La mort des autres me dévaste, mais la mienne m'intrigue. Je dirais bien ''«j'aimerais bien essayer»'', si ça ne paraissait pas aussi stupide.
71/ Je m'imagine un jour avec de courts cheveux bouclés aux reflets mauves (ou bleus? je n'ai pas encore totalement décidé).
72/ J'admire l'élégance de Jacqueline de Romilly, le rose de ses toilettes. C'est mon modèle pour plus tard.
73/ Qu'Edwige Feuillère était belle dans De Mayerling à Sarajevo.
74/ Slothorp m'a bien fait rire en déclarant qu'un jour, chirurgie aidant, il n'y aurait plus d'actrices pour jouer les vieilles dames, ou les vieilles femmes.
75/ Un monde sans visage de vieux me paraît sans sel.
76/ La jeunesse est belle.
77/ Nous ne savons plus la perdre.
78/ Nous ne voulons plus rien perdre.
79/ Qu'y gagnons-nous?
80/ Je n'ai jamais joué à un jeu plus égocentrique. C'est sans doute pour cela qu'il est si facile.
81/ Ce matin j'ai vu un bas opaque filé. Je ne savais pas que c'était possible.
82/ Je porte des Dim-up depuis que ça existe. La technologie a fait beaucoup de progès, ils ne serrent pas, ils accrochent.
83/ Il y a bien longtemps, j'ai changé de tenue dans un confessionnal de Saint-Leu, rue Saint-Denis. Je ne sais plus à quelle occasion.
84/ Deux ans pour vingt centimètres de cheveux. C'est long. Pouvait-on réellement constituer une dot en vendant les cheveux des filles?
85/ Imaginer que les perruques poudrées des vieux magistrats étaient constituées de cheveux de jeunes filles ou de nonnes. Impression de perversité ou de sacrilège.
86/ J'ai fini Sobrarbre.
87/ J'utilise comme marque-pages les cartes postales de Zvezdo. Celles que je préfère viennent de Russie.
88/ Je viens de râler et je suis embarrassée, j'ai des remords.
89/ J'ai été en colère de façon quasi-continue entre 2005 et 2007. Les raisons en sont obscures et multiples. Le parti de l'In-nocence de RC est l'une des raisons les plus constantes de cette colère.
90/ Je ne peux pas lire sans une table, et de préférence avec un crayon (exemple de construction foireuse).
91/ J'aime les constructions syntaxiques foireuses.
92/ Je n'aime pas la vulgarité.
93/ J'aime le mauvais goût, à condition qu'il soit outrancier.
94/ Je peux donner la date et les circonstances d'achat d'à peu près tous mes vêtements. Ma garde-robe doit avoir un âge moyen de cinq ou six ans. Peu de choses, beaucoup aimées, portées longtemps, jusqu'à tomber en lambeaux (littéralement: tissus atteignant la transparence à force d'usure, déchirures spontanées).
95/ Je pense à la phrase de Swann : «Je ne trouve pas mes chapeaux, je les garde ! »
96/ Dernière cigarette ce matin. Combien de temps?
97/ Les taches de bleueur de Doris dans Le monde de Nemo.
98/ Il y a une cadence dans ce jeu qui m'évoque les roues d'un train, les syllables martelant le souvenir. Blaise sommes-nous loin de New York, mais tu m'ennuies Jeanne et le fer à repasser ces soirées passées à repasser en écoutant des livres-cassettes j'ai commencé avec Cendrars sommes-nous loin de Montmartre il reste les samovars dans la plaine russe et les échoppes juives de New York et la lumière du salon l'odeur du linge la solitude et la lecture de Fado Alexandrino mais c'était bien avant huit ans environ les souvenirs sont toujours immédiats sans profondeur il n'y a pas de recul tout est là en ronde il n'y a qu'à fermer les yeux.
99/ Quand je ferme les yeux je suis immédiatement ailleurs. Quand je rouvre les yeux il faut un centième de secondes pour me souvenir d'où je suis (mais je ne sais pas où je suis quand je ferme les yeux).
100/ J'ai des remords concernant mon père. Je sais maintenant qu'il essayait réellement de m'aider quand j'avais seize ans. Mais ne pas vouloir d'aide et ne pas reconnaître l'aide proposée faisaient partie de mon mal.
101/ Est-ce que Madame Aubert est morte? Voilà quatre ans que je devrais lui écrire. Chaque heure perdue est grave.
102/ J'aime Marie Borel.
103/ C'est beaucoup plus facile à écrire qu'un billet. Je pourrais garder cela pour en faire une cinquantaine de billets. Mais l'épaisseur permet d'espérer que les gens ne liront pas tout (je ne devrais pas sauter de ligne).
104/ Je conduis le plus souvent pieds nus (pour ne pas abîmer mes chaussures) et d'une seule main (parce que mes voitures sont légères à la mains).
105/ Intérieusement, j'utilise souvent un langage équestre pour désigner certaines sensations (un cheval franc, une bouche légère, des postérieurs engagés sous la masse).
106/ J'ai remarqué avec amusement que je tiens les anses de mon sac comme des rênes, le pouce assurant le cuir sur l'index passé entre les deux anses.
107/ Je pense à ce jeu tout le temps, c'est devenu une manie.
108/ En cinquième, un sergent recruteur de l'armée (il n'était peut-être pas sergent) est venu au collège nous expliquer les carrières militaires. Pouvais-je devenir pilote de chasse? Non, pas les filles. Après le bac, je suis retournée poser la question. On me proposait de piloter des avions-cargos. Non, mais ils m'avaient bien regardée ?
Je regrette aujourd'hui de ne pas avoir posé la question concernant les hélicoptères.
De toute façon, je ne crois pas que j'aurais supporté l'armée plus de quatre secondes et demie.
109/ Où est-ce que j'ai mis mon caddie?
110/ La première fois que j'ai fait de la moto, c'était en stop en sortant du terrain de parachutisme de Royan. Il était inutile de tant se presser, c'était un dimanche de changement d'horaire, je ne le savais pas, j'avais une heure d'avance à la gare.
111/ J'aime la vitesse et la mécanique. J'aime le kart.
112/ Je regrette d'avoir vendu dans un dépôt-vente le pull que j'avais tricoté durant cette semaine à Royan. Je n'arrive pas à décider si sa couleur, mandarine légèrement scintillante, était hideuse ou layette.
113/ Malgré le froid et la neige, de nouvelles pousses commencent à apparaître sur le rosier grimpant.
114/ J'aimerais avoir un beau jardin, même une jungle plutôt que le terrain vague actuel. Si j'avais le temps, prendrais-je la peine de m'occuper du jardin?
116/ Les roses anciennes.
117/ Il est exclu qu'on touche au sapin derrière la maison.
118/ Jack London, Fenimore Cooper, James Olivier Curwood.
119/ Certains hommes semblent avoir une vision castratrice du jardinage: tout ce qui dépasse doit être coupé. Et même ce qui ne dépasse pas, car ça finira bien par dépasser un jour.
120/ Nos thuyas sont si énormes, débordent tant, que toute entreprise d'élagage passant dans la rue s'arrête inévitablement.
121/ Il faut revoir la décoration du salon. J'ai des idées. H. a peur. Il a souvent peur quand j'ai des idées.
122/ Je n'ai peur de rien. J'ai peur des gens. Je me fais peur.
123/ J'aime bien les hommes.
124/ Je me dis parfois que la vie serait plus simple avec deux planètes séparées, hommes/femmes.
125/ Ou encore plus simple, avec une planète pour moi seule, façon Petit Prince.
126/ J'aime pas les gens.
127/ Le Petit Prince m'ennuie, mais il faut bien reconnaître que je pense souvent à certaines de ses phrases.
128/ Ne compter que sur soi, et encore pas beaucoup. (Alphonse Allais?)
129/ Je fais la sieste à des heures bizarres, dès que j'en ai l'occasion: dix ou vingt minutes ou une heure et demie (pour tomber sur des cycles entiers de sommeil). (J'y vais).
130/ Je lis la Grevisse comme un roman.
131/ Mon téléphone portable me sert de minuteur, de réveil, d'appareil photo. J'envoie des SMS. Parfois, en désespoir de cause, je téléphone.
132/ La lettre de Frédéric me donne des remords.
133/ Il faut que je copie le CD de Bruno Coli pour Michel.
134/ Bureau toujours pas rangé. Il faudrait poser une journée de congé pour cela. Mais je la passerais à autre chose qu'à ranger mon bureau.
135/ Aller passer quelques jours chez D. dans le Jura en février me paraît une drôle d'idée.
136/ Je bois mon thé dans une tasse d'un demi-litre achetée en 1985 à Versailles.
137/ La soucoupe en est brisée et recollée, un éclat de porcelaine a sauté sur le bord où l'on pose les lèvres.
138/ Elle est décorée d'un vélo à la Perec.
139/ Galopent, galopent les chevaux du souvenir.
140/ Est-ce que Roland a trouvé un éditeur ?
141/ Je n'arrive plus à m'habiller le matin pour aller travailler.
142/ Je ne sais pas traire les vaches. Ma grand-mère a essayé de m'apprendre à traire les chèvres. Je n'ai pas été assez appliquée. Je le regrette.
143/ J'ai appris à monter à cheval au Maroc, sur des étalons. Mes jambes ne dépassaient pas les quartiers de la selle. J'ai pris des mauvaises habitudes.
144/ Quand on tombait, il ne fallait pas lâcher son cheval qui ne rêvait que d'aller se battre. Rentrée en France, je me suis fait gronder parce que je ne lâchais jamais les rênes, quitte à me faire traîner dans tout le manège.
145/ Les voisines, infirmières à la retraite, allaient se baigner dans la mer tous les jours, en toute saison. M. Lolmed, qui avait peur que le ciel ne lui tombe sur la tête, ou plutôt que la terre ne l'engloutisse (mais ça revenait au même) dormait dans le jardin sous une tente. Mme Bosc apprenait une fable de La Fontaine par semaine pour entretenir sa mémoire.
146/ Qui se souviendra d'eux quand je ne m'en souviendrai plus ?
147/ M. Bosc avait deux chiens deux chasse qui obéissaient au doigt et à l'œil. Quand il ordonnait down, les chiens s'applatissaient comme des carpettes et ne se relevaient que sur son ordre. C'était fascinant.
148/ Je me souviens du jour où j'ai découvert que les nuages bougeaient.
149/ Je me souviens des étoiles quand la nuit était encore noire.
150/ La poutre de ma chambre chez ma grand-mère avait un défaut qui formait une tête de chien. Quand la chambre a été refaite, ce motif a été effacé. Mais de toute façon, j'ai changé de chambre.
151/ J'ai rêvé que les châtaigniers de la ferme avaient été abattus.
152/ J'ai passé beaucoup de temps à essayer de trouver des salamandres ou des tritons dans les trous d'eau en bas de la ferme. En vain.
153/ Je regrette de ne pas avoir fait de planeur avec Paul quand il était encore temps.
154/ Il ne faut pas attendre.
155/ La première fois que je suis allée à Venise, c'était en cachette. C'était le 1er mai, les Italiens portaient des œillets rouges.
156/ J'avais emmené Fable de Venise pour tout guide. J'ai beaucoup marché, beaucoup rêvé, rien visité.
157/ Je n'ai pas aimé être enceinte (encombrant et voyant). J'ai aimé accoucher (mystérieux et incompréhensible).
158/ Les gants ne réchauffent pas les mains. Ils gardent au chaud des mains chaudes (parole de gantier).
159/ Les dames qui s'occupaient de notre blanchissage à l'internat étaient adorables. Elles reprisaient et recousaient de leur propre chef, sans se contenter de repasser.
160/ Par manque de fil, au cours d'un stage d'aviron à Cholet, j'ai reprisé des collants de sport avec deux couleurs différentes, chaîne sur trame. Cela a beaucoup plu à mes compagnes de chambrée.
161/ Quand j'entends Francis Cabrel, je pense à cette semaine de stage (une semaine de Francis Cabrel, et en particulier cette chanson que je n'ai jamais réentendue: La femme sur le trottoir d'à -côté (ou d'en face ? Je ne sais plus)).
162/ Hemingway, Thomas Mann, Saül Bellow. BU de Nanterre.
163/ Automne 1989. Périgueux et Strasbourg. Deux rivières, un même nom: L'Isle.
164/ J'ai froid aux mains.
165/ Blogguer est une drôle d'idée. Bizarrement, j'y arrive plus facilement quand j'écris beaucoup à côté, comme si cela faisait moins peur.
166/ J'aime les R8 Gordini. Sur FB, si l'on cherche "R8", on trouve des floppées de groupes célébrant l'Audi R8 (que je ne connais pas).
167/ Personne n'imagine comme sont jolis les poussins de pintade.
168/ Quand le sort voulait que des animaux orphelins grandissent dans la cuisine (poussins, lapereaux, canetons), ils avaient la vie sauve. Ma grand-mère ne tuait pas un animal élevé dans la maison.
169/ Parmi les deux mensonges de mon enfance, celui qui me cachait que les chevreaux étaient destinés à la boucherie (l'autre concernait le père Noël).
170/ Il est probable que les boules de Noël rapportées par papa de Pologne pour sa mère ont été données à ma tante, depuis divorcée et sortie de la famille. En tout cas, on ne les a pas retrouvées. (J'y tenais beaucoup.)
171/ Cette tante tenait des fonctions à la direction vétérinaire de l'Aveyron. Son service devait goûter (pour approbation) le roquefort. Elle nous en ramenait des quarts de meule. Pendant des années, j'ai mangé des tartines de roquefort au petit déjeuner, trempées dans du chocolat.
172/ Elle possédait une règle en plastique avec des petits cœurs. Elle disait que c'était le compte de ses amants.
173/ C'était peut-être vrai.
174/ Le vêtement idéal est une djellabah.
175/ Je ne porte pratiquement que des robes.
176/ Nostalgie n'est pas assez grand pour ce qui m'étreint.
177/ Il y a peu de temps que j'envisage la possibilité que l'avenir puisse être plus intéressant que le passé (janvier 2007 ? juin 2008 ? juillet 2008 ?)
178/ Le premier prêtre que j'ai vu portait un tee-shirt avec une chauve-souris. Je me suis précipitée sur lui en m'exclamant : « Oh, une chauve-souris ! » et ma mère m'a grondée.
179/ Les frères proposaient des ateliers après le catéchisme, et notamment la possibilité de construire des abats-jours en pots de yaourt qui me faisaient rêver. Egalement des inclusion en résine qui me paraissaient le top du top.
180/ J'ai conservé des vibrisses de ma première chatte en me disant qu'un jour peut-être… je les inclurai dans de la résine (**shame**). La boîte qui contient les vibrisses contient également des tickets de métro jaunes (« t'as le ticket chic ») et une série de sucres illustrés par des visages de clowns naïfs.
181/ J'ai admiré l'imagination d'une amie qui s'est déguisée en ticket de métro lors d'un bal costumé (c'était d'autant plus improbable qu'elle devait dépasser les soixante-dix kilos).
182/ J'ai arrêté d'écrire à cette amie, agacée 1/ qu'elle ne donne des nouvelles que lorsqu'elle était en vacances dans des endroits exotiques 2/ qu'elle remercie l'ensemble de son carnet d'adresses par un mail circulaire alors que nous lui avions apporté une aide circonstanciée lors d'une recherche d'emploi.
183/ J'ai continué à écrire quelques années à une amie après avoir quitté le Maroc. A douze ans, elle m'a dit que son livre préféré était La brute de Guy des Cars. J'ai emprunté un Guy des Cars, ai commencé à le lire, arrêté d'écrire à cette amie.
184/ J'ai usé une paire de chaussures en deux mois en travaillant chez Mollat.
185/ J'ai trois "amis" FB que je virerais bien: un parce que nous n'avons aucune affinité, le deuxième parce qu'il est lourd, le troisième parce qu'il devrait être plus présent.
186/ Mon personnage WoW est un toren chamane. (Je ne m'en sers jamais, les enfants le font évoluer pour moi.)
187/ J'aime le graphisme de WoW, mais c'est un jeu trop lent pour moi, il ne correspond pas à ma nervosité.
188/ J'entends encore dans mes rêves le sabot des ânes sur la piste cyclable,
189/ et les grillons, et l'appel à la prière du muezzin, et le coassement des crapauds.
190/ Je revois le cheval de mon père s'enfoncer dans la mer droit vers le large. J'ai eu peur. J'en rêve encore.
191/ C'était un cheval gris pommelé qui s'appelait Tempête.
192/ Je suis tombée de Bébé Mistral qui s'était emballé, affolé par l'espace vide devant lui. Tandis que je ne me souviens de pratiquement aucun de mes camarades de classe en primaire et au collège, je me souviens du nom de tous les chevaux d'avant mes huit ans. Je peux même dessiner le plan des boxes.
193/ L'odeur des graines de caroube dans le hangar empli jusqu'au plafond.
194/ Je contemple souvent les balustrades de fer forgé de l'immeuble en face de mon bureau. Elles sont magnifiques.
195/ Il faut que je retrouve la définition du traditionalisme. Pour cela, je dois ranger mon bureau. Je n'ai plus assez de place pour ranger, plus exactement, il faut que je change de méthode de classement pour contenir le flot croissant d'articles que j'imprime et conserve.
196/ Pourquoi deux cents? Parce que cent était court. C'est le prochain nombre rond franchement rond.
197/ J'espère que personne n'aura le courage de lire tout ça.
198/ A qui reviendra ma bibliothèque ? Que va-t-elle devenir ?
199/ Mon livre le plus précieux dans tous les sens du terme est la thèse de Clémence Ramnoux.
200/ J'aurais aimé connaître Clémence Ramnoux.
Par Alice,
samedi 7 février 2009 à 22:34 :: 2009
La personne qui s'occupe de la "page" concernant Anatole France sur Facebook nous adresse cette étrange requête :
I address you folks, though, with an entirely different agenda.
I was recently in Belgium, and in a visit to the supermarket I noticed a grocery list left behind in my cart by a previous customer. Being a foreigner I found it more fascinating than a local might have, and placed it in my pocket. I have since returned home (Tel Aviv) and recently encountered an abandoned list in a cart here as well, which I collected.
I decided to take on a documentation project à la Sophie Calle and collect grocery lists from as many locations as I can to later form a current image of world wide capitalist life.
I decided to address you folks, as you represent an amalgam of cultures. If any of you feel like participating in this project, It?d be awesome if you could send me an authentic supermarket list in your native language, stating the language, and if possible (but not necessary), a translation into English.
It is very important that it be a real list, not one conducted for the project. Perhaps an old list of yours or one you find in a cart written by a stranger.
I'm not yet sure what I will do with the lists once gathered. I will consult and brainstorm with different ppl form the art scene here and am,of course open to interesting ideas.
If you feel like participating, message me and I'll give you my Tel Aviv address.
Have a great day, folks.
Meira
Donc je traduis et résume: au lieu de jeter vos listes de courses — quand vous avez fini de faire vos courses, mettez-les sous enveloppe direction Tel Aviv. (Vous pouvez les accompagner d'une traduction en anglais, c'est mieux mais pas obligatoire).
Ça c'est exotique !
(Je me charge de récupérer l'adresse de Meira Marom si vous avez la flemme de vous en occuper.)
complément le 10 février 2009
PS1: ça y est, j'ai l'adresse.
PS2 : précisions de Meira:
La traduction n'a pas grande importance, mais si l'écriture est difficile à lire, ce serait bien de l'accompagner d'une copie en capitales.
Merci de noter précisement où la liste a été utilisée (ville et pays) et le nom soit de la personne qui a écrit la liste, soit de celle qui l'a trouvée.
Par Alice,
vendredi 6 février 2009 à 06:46 :: 2009
Après la séance de l'Oulipo, nous allons traditionnellement dîner dans une pizzeria. C'est très amusant, très instructif, et je ne connais à peu aucun des sujets ou auteurs évoqués. Mais je fais très bien semblant d'être à peu près au courant, sauf parfois (il faut bien obtenir quelques renseignements) :
—
Botul ? Comme le botulisme ?
et tout le monde rit.
Notes à l'intention de Patrick et Jérémy : il faut fouiller dans les liens d'
Elisabeth. Voir
Alain Zalmanski (grand râleur devant l'Eternel) et
Gilles Esposito-Farèse|.
Jacques Tramu a fait une très rapide apparition (je savais qu'il voudrait voir ma tête ! (ce qui nous a permis de voir la sienne)).
Par Alice,
mercredi 4 février 2009 à 23:08 :: 2009
Finalement, c'est facile :
32/ Ce matin, une jeune fille à vélo remontait le boulevard Malesherbes à gauche de la voie de gauche.
33/ J'ai vu un moineau. Ils sont en voie de disparition.
34/ La main sur un flanc comme sur une encolure.
35/ Je me souviens du ciel au-dessus de la Loire à l'automne.
36/ J'appartiens à la Loire.
37/ En quatre occasions au moins, j'ai vu des hommes se branler en public: sur un pont au-dessus d'une voie rapide, sur le quai du RER D, sur les bords de la Loire (moi étant sur la Loire), dans des toilettes de train porte ouverte.
38/ Dans ces cas-là je reste impassible.
39/ J'ai cassé la vitre permettant l'accès à la clé de l'aile condamnée du lycée. Je me suis souvent réfugiée dans cette aile contenant les lits en vrac de l'ancien internat.
40/ J'ai vu un caneton très jeune tomber du trottoir le long du jardin Jean XXIII sur le flanc de Notre-Dame. D'ou venait-il?
41/ Je ne sais pas ce que je veux.
42/ Etre lue est toujours une surprise.
43/ Hier j'ai rencontré un fantôme de mon passé, variété "Oscar-dans-les choux". On a parlé du bon vieux temps. Je connais les légendes de l'assurance, de 1945 à 1960, le temps des "boîtes à chaussures" et des aristocrates devenant agents d'assurance.
44/ Je n'ai pas encore abandonné l'espoir de croiser une fée ou un lutin.
45/ Les gens sont si sérieux pour des choses qui n'en valent pas la peine.
46/ Je ne comprends pas pourquoi on raconte tant de bobards sur la mort, sur le mort présent, la présence du mort: le vide est sidérant, l'absence absolue.
47/ J'ai appris que Louis XVI et Marie-Antoinette étaient en deuil quand ils ont été arrêtés: ils venaient de perdre un enfant.
48/ J'avais une ou deux choses à dire que j'oublie pour la deuxième fois.
49/ A huit ans, j'avais un plan pour rejoindre Agadir à pied à partir de Blois: suivre la Loire jusqu'à l'Atlantique, puis suivre l'Atlantique jusqu'à Agadir (Tanger posait un problème).
50/ A seize ans, c'était plutôt les rails de chemin de fer que j'envisageais de suivre lors d'une fugue (vers la Suisse. Pourquoi la Suisse? je ne sais plus.)
51/ Si je ne vais pas chercher mon café, il va être froid.
52/ Je n'ai pas envoyé deux cartes de vœux importantes. J'ai des remords. Il faut que j'écrive aujourd'hui.
53/ Si je ne reprends pas en main la paperasse, je cours à la catastrophe; j'ai déjà raté une échéance importante samedi dernier.
54/ Je pense que notre aîné est en train de nous rouler dans la farine (trop évasif): à quel sujet? (j'ai une idée).
55/ J'ai acheté les billets allers pour Venise, j'oublie depuis trois jours d'acheter les billets retour. Est-ce volontaire ?
56/ J'aime les gants, je pourrais dépenser des fortunes en gants.
57/ Mais aussi en vaisselle, porcelaine, voilage, linge de maison, tapisseries.
58/ Je n'aime pas l'odeur de la cigarette sur les gants.
59/ De toute façon, je suis censée ne plus fumer depuis deux ans.
60/ Je m'en fous.
61/ Je vais avoir 42 ans. C'est un bon chiffre, la réponse à toutes les questions.
62/ Je veux une serviette "Don't panic" pour mon anniversaire.
63/ Je ferais sans doute mieux de m'en occuper moi-même. D'un autre côté, ce serait bête de me retrouver avec deux serviettes "Don't panic".
64/ Je me laisse pousser les cheveux pour le plaisir littéraire de pouvoir utiliser l'expression "en cheveux".
Par Alice,
mardi 3 février 2009 à 23:48 :: 2009
— Prison Break saison 1. La question que se pose le scénariste est la suivante: quel est à ce stade du récit l'élément indispensable au plan d'évasion? Puis il le fait disparaître: un morceau de peau tatouée, l'accès à la cabane d'où part le tunnel, le jeu de la trappe dans l'infirmerie, etc.
— Oz saison 2. La question est "qu'est-ce qui pourrait déstabiliser ce personnage, quel est son point faible?" Adebisi et l'Afrique, Vern et ses fils, O'Reilly et son frère… La réponse est très souvent la famille. La famille est le lieu de la force et de la faiblesse.
Ainsi fait-on survenir les péripéties. C'est assez simple. Beaucoup plus difficile, comment les résout-on ? Comment passe-t-on outre ?
A étudier: les jeux d'entrées/sorties de personnages, car nous sommes en milieu clos. Faire entrer un nouveau personnage n'obéit à aucune règle, c'est l'occasion pour le scénariste d'exercer son arbitraire. Mais chaque personnage doit arriver avec une histoire déjà riche saturant l'espace de nouvelles lignes de force (un clan, une famille, un savoir-faire (la loi, le baskett, le violoncelle, la drogue, la haine raciale,…), des appuis extérieurs, etc) et obligeant chacun à se repositionner. Trois ou quatre phrases, quelques gestes, suffisent à chaque fois à faire comprendre les nouvelles hiérarchies au téléspectateur.
— Pierre qui brûle : cinq opérations, cinq lieux, cinq moyens, en crescendo: un musée, une prison, un commissariat, un asile d'aliénés, une banque; des uniformes, un camion, un hélicoptère, une locomotive, un hypnotiseur. Amusant de constater que le téléphone portable transformerait considérablement les derniers chapitres.
Par Alice,
lundi 2 février 2009 à 17:23 :: 2009
Pour ne pas abîmer mes livres, je tends à privilégier les cartables.
Mon voisin de bus (inconnu) se penche sur mon cartable ouvert:
— Votre sac est bien rangé.
Je ne comprends pas ce qu'il veut dire:
— Je ne comprends pas, qu'est-ce qu'il a de spécial ?
— Rien. Pour un sac de femme il est bien rangé.
Je ne lui ai pas expliqué qu'il était impertinent, indiscret et pétri de préjugés.
Le plus étonnant est que la scène s'est répétée pratiquement à l'identique à quelques jours de là — à cela près que j'ai compris tout de suite.
Comme on se moquait de mon absence de "sac de dame", j'ai fini par trouver chez Loxwood le modèle idéal pour transporter des livres. Il existe en plusieurs tailles, plusieurs matières, plusieurs couleurs, qui changent à chaque saison (mais la forme reste la même).
Problème: les jours de pluie ou de neige.
Vendredi dernier : jour d'
Eglogues.