Vingt ans

Vu Louise. Dans vingt ans elle aura vingt ans. Moi qui avait l'impression qu'il n'y avait aucune différence entre quarante-quatre et soixante-quatre ans, je me dis maintenant qu'il y a le temps que Louise ait vingt ans.
Merci Louise !

Et sinon vu Hairspray en comédie musicale : «A toi la moumoute, à moi le bœuf en croûte!» Très bonnes traductions, très bons chanteurs/danseurs.

Les risques

— Pourquoi ça ne m'arrive pas, à moi?
— Parce que tu es tiède. Parce que tu ne te mouilles pas, tu ne t'engages pas. Alors il ne t'arrive rien.

Me revient une phrase, il me semble qu'elle est de Coluche: «Ma mère me disait quand je quittais la maison: "fais attention, surtout qu'il ne t'arrive rien!". Mais quand tu es gosse, ce qui peut t'arriver de pire, c'est qu'il ne t'arrive rien.»

Suzanne

C'est la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers, vécue IRL, à cela près que Suzanne n'est plus étudiante.

Elle était embauchée en CDI depuis septembre, après un master en audit et finances. Elle travaillait dans l'équipe du projet. Le 15 décembre, la RH lui a appris qu'elle ne devait pas se présenter le lendemain. Motif: sa carte de séjour était arrivée à expiration. Il fallait attendre son renouvellement.

Suzanne n'est pas revenue. Elle attend. Elle ne risque pas l'expulsion, elle prend ça avec philosophie, rend visite à ses frères en Belgique et en Allemagne (elle est camerounaise). Elle se prépare à emménager dans un appartement procuré par le CE de l'entreprise. Elle n'est pas payée. A-t-elle droit au chômage dans un cas comme celui-là? Débat entre nous.

Je n'y peux rien, je n'y suis pour rien, mais j'ai un peu honte.

Six jours

Vu deux films, tricoté une écharpe, lu un demi-livre. C'est déjà beaucoup plus que d'habitude.
Ecrit aucune carte postale ni carte de v?ux, ce qui est tout à fait inhabituel.
Rêvé sur des catalogues de tricot en me disant que ce n'était pas raisonnable. René Girard à l'?uvre: ma nouvelle collègue tricote beaucoup.
Malade à force de poils de chien. «Pourtant, les poils de chien sont très peu allergènes». Certes, mais je soupçonne qu'à défaut d'être nicotinisés, les poumons de mes parents sont poilus.

Je n'ai rien de particulier à raconter, mais j'ai beaucoup de billets ou sujets en retard. Je fais une liste, j'essaierai de les traiter au fur à mesure.
- Suzanne le 28/12/11
- Le Havre, A Dangerous Method le 05/01/12
- Khodorkovski, Benjamin, L'exercice de l'Etat
- Les Suisses
- Le voyage à Venise
- Petit déjeuner vénitien le 2 janvier 2012
- Atteindre Tarente
- 2 août 2011
- 3 août 2011
- 4 août 2011
- 5 août 2011
- 6 août 2011
- 7 août 2011
- 8 août 2011
- 9 août 2011
- 10 août 2011
- L'Inde
- Le Brésil
- Réussir sa vie
- L'anniversaire de Matoo
- une réponse à Parapluie
- Des photos de lecteurs, que je n'ai pas osé mettre au fur à mesure parce que j'ai eu peur de ne remplir mon blog que de cela et que cela soit "tricher" (comprendre: "trop facile") le 30/12/11

Trois jours

Bof, pas vraiment envie d'en parler. Cinq poubelles de papier sorties de la chambre de ma fille hystérique. L'une des plus grandes surprises à voir les enfants grandir, c'est de découvrir la résurgence de traits de caractère d'un membre de la famille à l'autre, alors qu'il paraissait entendu que seuls les traits physiques se transmettaient. Et voilà que la collectionnite aiguë, la peur de jeter (les tickets de métro, les devoirs rendus, les crayons cassés, les papiers de bonbons, …), ressurgit une génération plus tard.
Et pendant ce temps-là je n'ai rien rangé de mon propre bordel — et maintenant départ pour la famille — et donc retour dans le bordel non traité. Frustration, c'était bien la peine de prévoir des vacances un peu larges.

Seule éclaircie, ça, qui me fait rêver. Avec ça.

Ah, et puis si: à part le souffle au cœur, je n'ai que le coutumier manque de globules rouges et de fer, mais des globules blancs extra-strong (tout le monde s'en fout ou va trouver cela très "impudique" (comme disent les anti-blogueurs), mais il se trouve que je souffre d'une forme particulière d'hypocondrie: je suis tellement persuadée qu'on trouvera quelque chose si on cherche que je refuse de chercher (syndrome Dr Knock, je pense)). Donc je l'écris, ça me fait plaisir car j'avais peur.

Go ouest

Je déteste tant les détails…
Je mets tout ici, au fur à mesure, pour que cela me soit accessible à tout moment.

Les passeports valables selon leurs dates.
L'autorisation électronique de voyage : ESTA (ils sont gentils, c'est traduit).

Les lieux (copier/coller tronqué d'une conversation FB)

Denis: Je serais vous, je partirais de SF, remonterait la côte vers le nord jusqu'à Eugene puis plein est par Boise, le Wyoming, le Dakota du sud (très beau, vu d'avion), jusqu'à Mineapolis, Chicago, Cincinnati, l'Ohio, la Pensylvanie et NYC.

Patrick: Eugene me semble indispensable… mais, M. Denis, il ne manque pas une certaine bibliothèque disparue à voir dans l'Arkansas, ou l'Indiana?

Moi: J'espère rencontrer Shuttleworth (cf mes amis FB), donc remonter jusqu'à l'état de Washington (enfin, il me semble que c'est Washington, il faut que je vérifie).

Patrick: Shuttleworth, vérification, est à Moses Lake, donc pas loin (relativement) de Vancouver.

Ne pas manquer l'immeuble de Blade Runner.

Ça ne tiendra jamais en trois semaines et encore, j'ai laissé tomber Moses Lake.

Et comment et où louer un mobile home pour six personnes? Ici. Il y en a pour une petite fortune. (Mais économie des chambres de motel).

Aller/retour New York, c'est ce qui coûte le moins cher. Mais alors, comment retraverser dans l'autre sens? Le train me fait envie, compter trois jours, prévoir 10 à 11 heures de retard au total.

— Ça sera comme une traversée en voilier, tous dans dix mètres carrés.
— Tu es folle, on va tous se taper dessus au bout d'une semaine.

Il faut beaucoup de courage pour réaliser ses rêves malgré les oiseaux de mauvais augure, dont on sait bien qu'ils ont plutôt raison.

Go ouest. J'ai envie.

Un peu de sexe

Bon, à la Guillaume, je ne garantis rien : séance de sexe intense avec.

Humour policier

L'un des chevaux de la brigade de police montée de ma ville s'appelle "Non violent". (J'ai tenté une photo, mais il faisait trop mauvais).

(Et sinon, j'ai un souffle au cœur. (— Ça veut dire quoi? — Ça veut dire que l'aorte est légèrement rétrécie, et que le sang au lieu de faire Chtomp-feu fait Tchou-ifff.) Ça me fait rire jaune; quand j'étais au collège et au lycée je considérais que les élèves qui ne faisaient pas de sport sous prétexte de souffle au cœur n'étaient que des tire-au-flanc. Je crois de plus en plus au karma.)

Thérèse Desqueyroux et le Zéro et l'Infini

Métro ligne 1 vers 18h30. J'étais debout contre le strapontin, tournée vers les sièges. Il s'est trouvé deux lecteurs, un debout à gauche, une assise à droite.


Thérèse Desqueyroux:




Le Zéro et l'Infini :

Panique tendance folie (ou: ça devient n'importe quoi)

Dans ma boîte mail ce matin un message du secrétariat du collège:

Madame, Monsieur,

L'envoi d'un message concernant la présence d'un véhicule aux abords du collège a déclenché une vague de panique. Nous vous remercions de votre collaboration mais nous vous demandons de ne pas signaler systématiquement la présence de ce type de véhicule. En effet, cela gêne le travail de la police. D'autant plus que, après enquête, les faits ne sont pas avérés.



Cordialement,



Le secrétariat

Voila qui me rappelle la fin de cet article de Libération il y a quelques jours, quand un homme est mort (crise cardiaque) simplement parce qu'il ne plaisait pas aux parents d'une école maternelle:

La rumeur a fait un mort lundi à Brest. Un retraité de 65 ans, ancien ouvrier de l?arsenal, soupçonné à tort de pédophilie par des parents d?élèves de l?école maternelle Auguste-Dupouy du quartier de Bellevue, un quartier populaire à la périphérie de Brest.
[?]
Mais pour une mère, la mort du retraité est «un mal pour un bien», car il lui faisait peur et «n?avait rien à faire à côté des écoles».

Pierre-Henri Allain, Libération, La mort d?un marginal taxé à tort de pédophilie, 1er décembre 2011

Je ne veux pas savoir ce que cette mère va apprendre à ses enfants.
Je déteste cette société de la peur.

Ring Saga

Tétralogie raccourcie à Reims en un week-end. Très bien. Formidable, émouvant, clair.

Surprise par les livrets que j'avais volontairement omis de lire: quelle confusion, quelle absence de morale, tous les contrats sont rompus, tout est faux, trahi, retourné. Vengeance et malédiction, quête du pouvoir. Tout ce à quoi je suis habituée, et qui finalement vient tout droit du catholicisme, n'est jamais une solution: le renoncement, le pardon, la rédemption par l'amour (non, Brünnhilde n'accomplit pas cela: avant de mourir, elle met le feu au Walhall). A croire que le luthérianisme protège moins bien de l'amoralisme que le catholicisme (omniprésence de la tension sexuelle, tout le temps —tout ce qui est amour-sentiment broyé ou étouffé par le besoin de pouvoir ou de sexe. On est loin de la tragédie grecque (où la tragédie naît de la volonté de respecter des principes, parfois contradictoires, et non de leur bafouement) ou de l'Iliade, sans doute pas très morale non plus (distinction bien-mal, schématiquement), mais attachée à l'honneur, l'amitié, la fraternité, la parole donnée, l'amour). Bizarre, bizarre. Comment un tel livret a-t-il traversé la tête d'un Allemand du XIXe siècle?

Brünnhilde blonde et frêle (enfin, musclée malgré tout, qui porte sa voix avec ses bras). La critique n'a pas toujours été tendre avec Piia Komsi, mais Philippe de l'escalier fait remarquer qu'il s'agit d'un parti pris intéressant (à vrai dire il paraît séduit): une walkyrie différente, la préférée de son père, celle qui désobéit, n'a pas à ressembler aux autres walkyrie. Et puis cette formation orchestrale très légère permet l'intimité, le chant n'a pas à se projeter par-dessus les instruments. Brünnhilde gagne en émotion.

Dans une formation de dix-neuf musiciens, la musique est parfaitement claire, détachée, compréhensible. Vient le moment où je cherche les sous-titres quand personne ne chante. Vient le moment où les chanteurs disparaissent pour ne plus être que leur voix.
Quatre représentations en trois jours, et la troupe est devenue familière, nous retrouvons des visages, des habitudes, il semble que la semaine pourrait se continuer ainsi, entre vieilles connaissances.

Quel froid dans le théâtre. Pas étonnant que les chanteurs soient souffrants.
— La costumière se fournit chez Décathlon.
— Tiens, après les survêtements, c'est cuir. Demain ce sera fourrure.
La flûtiste ne sourit pas beaucoup.
Ils ont dû prendre des cours de judo pour apprendre à tomber, ils vont finir par se faire mal.

— Siegfried est vraiment bon, c'est le meilleur que j'ai entendu.

— Je ne comprends pas. Pourquoi Fricka ne protège pas Sieglund comme elle voulait protéger Freia? C'est pourtant la même violence.
— Oui, mais les liens du mariage sont sacrés.
— Mais un lien ne vaut rien s'il est obtenu par la violence.
— C'est une femme blessée et jalouse.

— Si tu prends du maroille, je change de table.

— Mais tu fais comment?
— Il s'absente souvent pour aller écouter Wagner, pendant ce temps, je mange du maroille.
— D'autres prennent des amants ?
— Ce n'est pas incompatible?
— Le pouvoir aphrodisiaque du maroille?
— Mais enfin, il n'y a pas que le sexe dans la vie!

— Vivant Denon, Point de lendemain. C'est très "in bed with"!

Et puis les faux et le mont du Sinaï.

Lauren Lauren

Bal des débutantes 2011 à l'hôtel Crillon

Toutes vêtues de robes de haute couture et parées de joyaux Adler, elles on valsé pour la bonne cause, en l'occurence la Feed Foundation engagée contre la malnutrition et créée par Lauren Bush — nièce de l'ex-président américain —, qui avait participé au bal des débutantes de Paris en 2000 et qui a eu la bonne idée d'épouser le fils de Ralph Lauren, devenant ainsi Lauren Lauren…

Le carnet de Stéphane Bern, Figaro madame de cette semaine.

A noter que les garçons sont plus beaux que les filles.
Et les filles de Bruce Willis sont bien vilaines, les pauvres.

Prédiction

Pas aujourd'hui que j'écrirai… ni demain… ni vendredi, ni ce week-end: donc à lundi, avec de la chance.

Bananes flambées

L'année où le siège du Crédit Lyonnais a brûlé à Paris, un dépôt de bananes a également brûlé, au Havre.
Malheureusement, ce dépôt était mitoyen des archives du Crédit Lyonnais, et le feu s'est étendu. Les archives ont brûlé aussi.

Pas de bol.

Les essais de Michel de Montaigne

Vendredi (hier), quai de la ligne 1 à La Défense.

C'était un vieux livre de poche à la tranche verte. Comme il était couvert d'un papier blanc, il m'a fallu m'approcher pour lire le titre en haut de page, qui était indiqué exactement ainsi: Les Essais de Michel de Montaigne.



Printemps arabe

J'ai écouté Dominique Moïsi nous apprendre, à la fois confus et fier, qu'il était le premier à avoir utilisé l'expression "printemps arabe", et qu'il la regrettait, car elle était trop européo-centrée.
En effet, il s'agissait d'une référence au printemps des peuples de 1848.
Cela m'a fait sourire, je me demande combien de personnes avaient fait le lien, en tout cas pas moi.

Moïsi a dressé un portrait assez triste de l'Amérique, une Amérique qui a oublié "la forêt Asie", toute obsédée qu'elle était de "l'arbre Moyen-Orient", une Amérique qui a envie ou besoin d'être relayée par l'Europe le temps de faire une pause: «ses infrastructures sont dans un état lamentable».

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