Rangement, départ

Les travaux prévus dans la maison devraient commencer lundi (enfin, ils ont déjà été reculés d'une semaine et ils le seront peut-être encore. Ça ennuie H. qui aurait voulu faire passer les factures sur 2018 (optimisation fiscale)).

Comme je ne suis pas là du week-end, j'ai donc posé ma journée pour dégager le dernier étage. Difficile de dire que j'ai rangé, disons plutôt que j'ai entassé ailleurs. L'élan qui me poussait à classer et vider quand j'espérais que nous partirions aux Etats-Unis est bien mort — ou profondément endormi.

TGV à 17h19, direction Nice pour ramer deux jours. Je profite du voyage pour avancer les billets d'Alice et classer mes photos (Europe 2017 : nostalgie). J'aurais peut-être mieux fait de travailler sur le TG que je dois rendre par écrit puisque je ne vais pas y assister demain (galère!).

Arrivée à l'hôtel Saint Paul. C'est un ancien couvent et en première impression sous la pluie dans la lumière des réverbères, il est magnifique.
Pour moi, il présente surtout l'intérêt d'être à deux pas du club où nous avons rendez-vous à 8h30 demain.

Tautologie

Dans la cuisine, éclat de rire et jugement sans appel :

— C'est débile tellement c'est con !

Sortie en huit

Comme il y a une semaine ou comme il y a quinze jours ? Le temps passe si vite.
J'ai failli ne pas y aller, nous étions dix ce matin dans l'appli (le site) yaentrainement, mais plus que huit à onze heures (il faut être neuf pour faire un huit : il y a un barreur).
Evidemment problème de RER, c'est frustrant d'être désormais à Nanterre préfecture (une station de RER, changement à la Défense, une station de métro. C'est long). J'ai quasiment pris la décision de ne plus ramer en semaine en attendant le retour de l'heure d'été (pour ramer le soir puis rentrer — et non retourner au bureau).
Sauf s'il faut compléter un huit.

Belle sortie, j'adore ça : il faut être concentrées, l'épuisement cérébral — et non physique — se sent au fur à mesure de la sortie, les cerveaux manquent de sucre: d'abord replacer le tronc, tirer les talons vers soi et non les fesses vers les talons (c'est bizarre mais ça change totalement la stabilité du bateau), préparer les pelles, pousser, dégager les coudes bien écartés… à chaque coup. Impression de ne rien savoir, de tout réapprendre. Plus du tout le temps de regarder les canards ou les feuilles.

Finalement c'est cumuler tous les avantages : le plaisir de sortir dans ce bateau de temps en temps sans l'obligation de s'entraîner cinq fois par semaine.

Salut, c'est pour un sondage

(Phrase d'accroche du Colaroshow, me semble-t-il (ça ne nous rajeunit pas. Cette émission a totalement disparu des mémoires)).

La banque Trucmuche nous a envoyé un lien pour un sondage de satisfaction.
Il y avait une seule question: «Etes-vous satisfait de la banque Trucmuche ?»



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Transport : depuis quinze jours, les problèmes se multiplient matin et soir. Ce matin, tous les RER D terminus gare de Lyon étaient supprimés, puis problème mécanique sur le RER A. Ce soir problèmes mécaniques sur le RER A et D.

13 pouces

Nouvel ordinateur, MacBookAir 13 pouces, gris foncé. Magnifique écran rétina, douceur des touches neuves sous les doigts. Triste de quitter le 11 pouces, d’une part pour des raisons écologiques (H. a beau m’assurer que tout est recyclé, j’ai toujours un doute. Mais bon, nous allons le conserver comme ordinateur de voyage); d’autre part parce qu’il m’a accompagné partout depuis l’été aux Etats-Unis et notamment durant mes années d’études (avouons que c’est sans doute à cause du fait que mon ordinateur devienne portable que j’ai cessé d’écrire régulièrement sur mes blogs: le fait d’avoir le portable partout avec soi incite davantage à traîner sur FB qu’à écrire… Il me faut un cadre formel pour travailler).

Le 11 pouces est bien fatigué, la batterie est à bout de souffle et il ne supporte plus les dernières évolutions du système d’exploitation: risques de failles de sécurité, me dit H. (ce qui ne m’effraie guère, mais enfin).

Actualités

Poser une balise pour le futur.

Naissance de deux jumelles "OGM" en Chine. Elles résistent au virus du sida. Mais résisteront-elles à la rougeole? (Ce n'est pas une boutade: je veux dire que si nous nous ressemblons tous génétiquement, la moindre maladie non prévue nous décimera, comme cela fut déjà pour les récoltes de céréales aux Etats-Unis.
Enfin, ce serait peut-être à espérer. (Je ne dois pas dire ça. En tant que chrétienne, je représente l'espérance, je n'ai pas le droit de dire ça.)

Par ailleurs, un fonctionnaire du Sénat a été arrêté, soupçonné d'espionnage pour la Corée du Nord. (WTF? Je pouvais comprendre qu'on idéalise l'URSS, mais la Corée du Nord? «Pour de l'argent», me dit raisonnablement H.)
S'appeler Quennedey : non mais lol !!

Boycott

Alexis Corbière invité sur France Inter explique sans complexe ni honte (sans vergogne, dirait RC) qu'il a navigué d'un groupe à l'autre en mettant ou enlevant son gilet au gré de la situation.

Je ne comprends pas la complaisance de France Inter pour le mouvement des gilets jaunes, anti-impôt et anti-taxe: après tout, cette radio est financée avec nos impôts.
C'est bon, leur anti-macronisme me fatiguait, cette fois-ci la coupe est pleine. Je vais voter avec les pieds, c'est à dire désinstaller l'application sur mes appareils (dans l'espoir que la désinstallation se voit dans leurs statistiques).
Je vais tester Europe 1 recommandé par Elisabeth.


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Premier vin chaud au Cassette.

La fratrie Boulet

C. m'apprend que la sœur de Boulet, Jacquotte, est théologienne.

Du coup j'ai exploré sa blogroll: il y a aussi son grand frère qui parle de cinéma, son petit frère qui dessine et son autre sœur qui est libraire.

Retour à Melun

Comme le huit était complet, je suis allée ramer à Melun avec Guenaële pour la première fois depuis septembre. Ça m'a fait un bien fou au moral. Bien que n'ayant pas ramé de la semaine j'ai ramé les quinze kilomètres sans difficulté : les entraînements en huit ont été efficaces.


A. est à la maison pour fêter son anniversaire, mais mes parents et mes beaux-parents ne viendront pas demain: les «gilets jaunes» font comme une rumeur de guerre civile à la radio et sur Twitter.
Pour 10% de personnes en réelles difficultés financières, 90% sont des personnes qui ne veulent pas payer d'impôts, pas payer de taxes, en un mot surtout ne pas soutenir les 10% dont cela devait être le combat.
Manif de beaufs dans tous ce qu'elle a de méprisable et désolant: extrême-droite et extrême gauche, Mélenchon et Le Pen et Dupont-Aignan. (L'un des meneurs du mouvement, Franck Bulher, a rejoint NDA après avoir été exclu du FN pour racisme. Ça laisse rêveur.)


Le soir H et moi allons revoir Bohemian Rhapsody à Bercy avec les enfants. Coïncidence, je le découvre au générique de fin, c'est l'anniversaire de la mort de Freddie Mercury.
A. nous raconte les tribulations de Benjamin qui squatte chez elle quand il ne peut pas squatter chez Quentin, parce que par décision du juge, Quentin ne peut pas rester chez lui quand ses frères et sa sœur rendent visite à leur mère.
Cette histoire est louche. Je suis soulagée que ce soit Benjamin et non Quentin qui soit coloc chez A.

Je suis Amy

Ce soir, l'une des rameuses nous a invitées à prendre l'apéro chez elle «pour mieux se connaître» (puisque nous sommes deux ou trois groupes à devoir se fondre: celles du midi, celles du week-end et un groupe à part car bonnes rameuses mais un peu pestes). Retour dans les petites rues de Courbevoie. Nous étions une douzaine entre vingt-cinq et cinquante ans.
L'une d'entre elles me dit comme une grande découverte: «ce qu'il y a de bien à l'aviron, c'est qu'on ne se présente pas, on ne sait pas ce qu'on fait dans la vie, on le découvre beaucoup plus tard, c'est reposant». J'ai alors réalisé que je vivais ainsi depuis des années, avec les blogs, avec les inconnus acceptés en amis sur FB: des années parfois à découvrir la situation professionnelle ou familiale de certains.
Je n'ai pas commenté.

Je raconte la soirée à H:
— Je crois que c'est la première fois que je participais à une soirée entre filles. J'ai eu l'impression d'être Amy tout excitée par ses soirées avec Bernadette et Penny.
— Bref, vous avez bitché.
— Oh, pas tant que ça.

E-santé, théologie, grec

1/ Colloque sur l’e-santé à la Mutualité française.
Pas de journée réussie sans commencer par des problèmes de transport: j’ai eu beau m’appliquer, prévoir un RER plus tôt, je me retrouve coincée à la Madeleine (RER D puis ligne 14 puis ligne 12) par une panne de signalisation. J’essaie la 8 qui ne va pas mieux. Je prends un Mobike, six kilomètres, heureusement qu’il ne pleut pas.

Intervention très intéressante d’un anthropologue, Sylvain Flender. A la demande de la Mutualité, il a enquêté sur ce qu’était la santé pour nos contemporains (donc nous-mêmes).
Il commence par une remarque de base: personne ne sait définir la santé. La santé se définit par ce qu’elle n’est pas: ni maladie ni douleur (comme je suis déformée je pense aussitôt théologie négative).

Il a travaillé par des questionnaires approfondis proposés à soixante personnes choisies selon des méthodes statistiques. Les réponses ainsi que des recherches en fonction des pistes ainsi ouvertes (j’ai demandé comment il était possible de proposer une analyse aussi large à partir de soixante personnes seulement) l’ont amené à définir quatre imaginaires de la santé:
1/ la santé sensation. Etre bien dans son corps, ralentir pour résister au stress contemporain. Vocabulaire de l’élimination, de la transpiration: éliminer les toxines de la vie contemporaine.
2/ la santé compétence (à résonnance esthétique: avoir la forme et être en forme). Bouger, faire et surtout être capable de faire. Potentiel.
3/ la santé capital. Prendre soin de soi pour préparer l’avenir, avec quatre sous-types: le déni (inutile de faire des efforts; tout est dans les gènes; regardez Churchill); le fatalisme (il faudrait que j’arrête telle ou telle addiction mais je n’y arrive pas, tant pis); le funambule (compense les excès d’un soir sur la semaine); l’orthodoxe (une forme d’ascétisme).
4/ la santé émotion. A la recherche du bon, du bien. Centripète (vers l’extérieur) plutôt que centrifuge (égocentré). Trois sous-types: le rédempté (a souvent vécu un burn-out); le carpe diem (attentifs aux petits bonheurs); le méditatif (conscience aaugmentée, vision holistique, en accord avec l’univers).

Je n’aurais jamais imaginé de mettre cette dernière catégorie dans la santé. Pour moi c’étaient des spirituels, voire des mystiques pour les plus allumés d’entre eux.
Donc Nerdfitness est dans la santé compétence, Zen habits dans la santé émotion.


2/ Théologie
En sortant je passe chez une camarade d’atelier qui m’a proposé de me prêter des livres. Neusch et les Mélanges offerts à Mgr Doré. Ce dernier est un très gros et beau livre. Je le commence (dans le désordre puisqu’il est composé d’articles. J’ai rencontré deux des auteurs à Cerisy) en mangeant un œuf mayonnaise dans une sympathique brasserie, La Marquise. Mes voisines se plaignent des fautes de français sur France Culture (émoticône yeux qui pleurent bouche qui rit).


3/ Grec
Je salue la prof de la part de la camarade que je viens de quitter: à ma surprise vite transformée en évidence, celle-ci connaissait Anne-Catherine B. Je suppose qu’elle doit sortir de l’ENS, spécialité allemand ou langues classiques. Après tout, elle fait son mémoire sur les noms du fils dans une homélie (non traduite à ce jour) de Grégoire de Nysse.

Jean 11. Résurrection de Lazare. L’héroïne est davantage Marthe que Marie.
— Mélo, se préoccuper, se faire du souci. Voyez-vous un prénom qui vient de cette racine?
Nous séchons.
— Amélie, celle qui est sans souci.

Management d'équipe

A la rentrée O. était fier d’avoir été choisi comme xxx (je ne sais plus le nom: celui qui organise les combats. A l’écouter jouer le soir, j’avais l’impression qu’il était aiguilleur du ciel) dans une guilde de WoW.
Une guilde se compose de vingt personnes. Cela permet de combattre des monstres plus gros, de mener des quêtes plus intéressantes. Ils avaient rendez-vous tous les vingt chaque dimanche et chaque mercredi («car le mercredi est le jour où les serveurs sont mis à jour et où de nouvelles quêtes sont proposées»). Je m’appliquais donc à ce qu’il soit à l’heure ces jours-là, c’est-à-dire que nous ayons fini repas et vaisselle.

Depuis quelques temps les réunions s’espacent. Comme j’avais l’impression que cela lui tenait à cœur, je m’inquiète, je m’informe. Il est plutôt déçu.

— Nous n’étions plus vingt, alors on s’est allié à une autre guilde. Mais mon chef de guilde n’aime pas comment je parle à cette deuxième guilde. Tu comprends, je peux être indulgent avec ceux de ma guilde, mais avec celle-là… c’est pas ma guilde. Mon chef trouve que je suis désagréable, mais ils sont tellement lents… et ils discutent tout, ils ne veulent rien essayer…

Bref, ils ne vont pas assez vite, ils ne comprennent pas la logique de O, ils ne lui font pas confiance. C’est l’histoire des loups-garous all over again.

La disparition des cadres

Matinée au cercle des Pyramides, un cabinet d’experts dans la législation sociale qui organise régulièrement des petits déjeuners de formation et d’information.

Très intéressant comme toujours. J’avais entendu parler de la fusion Agirc-Arrco, mais je n’en avais pas compris la conséquence: la disparition du statut de cadre, «un statut qui n’existe pratiquement qu’en France», «devenu inadéquat à une époque où l’expertise compte davantage que les capacités d’encadrement».

Beaucoup de contrats de prévoyance qui faisaient référence au statut de cadres (créé en 1947) vont devoir être réécrits. Les cotisations sont harmonisées, certains vont y perdre, d'autres y gagner.

L’avocat fait également allusion au projet de Macron de fondre les quarante-deux régimes de retraite en un seul… et évoque le problème des réserves : certains régimes ont de quoi couvrir dix ans de pension, alors que les réserves de tous les régimes représentent 160 milliards d’euros, soit six mois de pension pour tous les régimes confondus.
Je ne suis pas sûre qu’avec les émeutes actuelles ce soit vraiment le moment d’évoquer cela.

Autre sujet ambivalent : afin d’inciter les personnes à partir plus tard à la retraite, ceux qui auront acquis le droit à une retraite à taux plein en 2019 se verront appliquer une décote de 10% pendant trois ans sur leur retraite complémentaire s’ils partent aussitôt. S’ils partent huit trimestres plus tard, ils auront une surprime de 10%, et ainsi de dix en dix pour douze et seize trimestres.
Evidemment, ce n’est incitatif que si l’on en parle, et le moment ne me paraît pas extrêmement favorable. Donc cela va se faire en catimini, les gens vont partir et se retrouver avec la décote de 10% sans avoir été prévenus, ce qui va générer du mécontentement, etc, etc.


Je passe aux Galeries Lafayettes m’acheter une veste car je suis partie si vite ce matin que j’ai oublié d’en prendre une. Dans l'après-midi, entretien en interne pour un poste de chargée de mission auprès d’un directeur. Je crains d’avoir paru trop indépendante.


Puis allemand. J’ai failli ne pas y aller en me disant que j’étais trop en retard, mais le prof l’était plus que moi: bloqué dans le RER B, grand foutoir tout l’après-midi car un train s’est retrouvé, d’une façon que je m’explique mal, sur les lignes du RER, et il n’était pas évident de le dégager. (L’inventivité en termes d’incidents techniques serait une source d’admiration si elle n’était une source d’agacement).

Barreuse

Emmitouflée jusqu’aux yeux (un look d’éboueuse), j’ai barré le huit.

(Donc je n’ai pas ramé et je ne suis pas retournée à Melun. Mais ça faisait longtemps que j’avais envie d’essayer. Empathie pour les filles en train de souffrir, quand on sait exactement ce qu’elles sont en train de vivre).

Désormais un ennemi

Le président ayant été autrement réceptif que le trésorier, je faisais ce matin une présentation de « mon » site aux quatre administrateurs de la mutuelle représentant les entreprises: au président favorable, au trésorier défavorable (mais le président ne sait pas que le trésorier a déjà vu et refusé le site), au secrétaire adjoint qui était le seul à ne l’avoir jamais vu. Le quatrième était absent.

Le président ayant maintenu son enthousiasme devant un trésorier ayant senti le vent tourner, j’ai obtenu le droit d’utiliser le site (c’est-à-dire de le diffuser). Me voilà donc en guerre larvée déclarée avec le trésorier dont j’ai soigneusement évité de croiser le regard pendant la présentation. De même, je n’ai pas répondu à ses «félicitations», faisant celle qui n’entendait rien (je n’étais pas bien sûre de ne pas le fusiller de mon mépris).
Encore un qui ne va pas me pardonner d’être plus moderne, plus rapide, plus vivante que lui.



Le soir, Bouillon Racine avec Pascal et Daphné.

Sortie en huit

Le jeudi toutes les titulaires ne sont pas là et je complète le huit de compétition loisirs. Désormais Vincent nous suit: retour aux entraînements que j’ai connus à douze ou treize ans, avec un entraîneur sans arrêt en train de parler. Amélioration par rapport à cette époque-là: le canot moteur est beaucoup moins bruyant.

Sortie très technique, épuisante, bras seuls, bras corps, préparation des pelles, pelles au carré, dégagé énergique dans l’eau.
Découragement de certaines dans les vestiaires ensuite. Elles viennent de découvrir ce que c’est qu’une sortie où on se sent nulle de bout en bout.

La tache

Une heure et demie de voiture ce matin: la A86 extérieure par un beau soleil. But: un garage de Courbevoie, élu le garage le plus pratique pour la révision de la voiture rouge.
A pied du garage à Nanterre préfecture: Courbevoie est encore un village. En profiter avant l'arrivée d'Eole (RER E) en 2022 au niveau du stade Aréna.



Découvert avec surprise une grosse tache rouge dans mon œil gauche. Moi qui attribuais la douleur à la fatigue… Aucune idée de comment je me suis fait ça. (Ce n'est pas grave, c'est le principe d'un bleu, vaisseaux éclatés, ça passe en quelques jours.)


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Le portrait de Dorian Gray

RER A, 18h45


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Vaccinée

contre la grippe.

Dans le même temps, j'apprends que la vaccination contre la rougeole est à son plus bas en Indonésie, suite à une rumeur de porc dans le vaccin. (Est-ce plus ou moins con que redouter l'alluminium?)


J'en profite pour saluer la cascadeuse Kitty O'Neil, morte le 2 novembre et sourde à cause d'une ou des maladies enfantiles.

Elle doublait Wonder Woman, ce qui m'amène à saluer également Stan Lee, mort aujourd'hui (davantage connu de H. que de moi (en fait je le connais surtout à travers The Big Bang Theory)).

PS: sur une suggestion d'Aymeric j'ajoute ce billet. J'aime beaucoup le nom du blog.

Stupeur et désolation

Trump a refusé de prendre part aux cérémonies du 11 novembre parce qu'il pleuvait.





Nous savons tous qu'il manque d'empathie, que l'empathie lui manque, comme il lui manquerait un sens. Nous l'avons vu après les cyclones, après les fusillades dans les écoles, aujourd'hui pendant les terribles incendies de Californie. Son indifférence et son ennui sont, essentiellement.
Il est impossible de s'y habituer, et chaque fois il parvient à nous surprendre.
Comment les Républicains ont-ils pu présenter un type pareil à l'investiture? Cela demeurera pour moi à jamais un mystère.

Black Mirror, SOS Bonheur and so on

L'une des clientes de H. lui propose un investissement dans "Villages nature", une sorte de Center Park, mais à côté (toujours à côté) d'un Disney World: il devrait y en avoir à Shangaï et à Orlando. C'est un montage juridique auquel nous n'aurions jamais pensé de nous-mêmes, à base de bail commercial et loueur de bien meublé non professionnel.

Nous étions donc invités cet après-midi à visiter le site. Nous avons été accueillis par «j'espère que vous n'avez pas oublié vos maillots de bain!». Euh, non, nous pensions nous trouver autour d'une table à commenter des tableaux d'amortissements.
En fait il y a un bassin extérieur chauffé à 30° par géothermie, et en cette saison il y a peu de monde, de quoi en profiter vraiment. Le parc est magnifique (combien de jardiniers?) et l'architecture des bungalows très pensée et intégrée.

Tout cela est si beau, si parfait, que j'ai l'impression d'être dans l'un de ces films où l'on appâte le client avant de le ferrer et qu'il découvre l'envers du décor. Je me sens très mal à l'aise, avec une envie de fuir dès que possible.
J'ai regardé trop de science-fiction.

La communauté d'agglomération Val d'Yerres Val de Seine

Dans la perspective des municipales de 2020, j'étudie la communauté d'agglo. Ce n'est guère brillant. Huit communes : par ordre de taille de population, Vigneux-sur-Seine, Draveil, Yerres, Brunoy, Montgeron, Épinay-sous-Sénart, Quincy-sous-Sénart, Crosne, Boussy-Saint-Antoine.

Le maire de Draveil, Georges Tron, est actuellement jugé suite à des accusations de harcèlement et de viol, celui de Vigneux, Serge Poinsot, a fait de la prison préventive avant de passer en jugement pour blanchiment et favoritisme dans l'attribution des marchés publics (il a démissionné en octobre).
A Epinay, des adjointes ont fait une grève de la faim pour protester contre le maire (elles avaient sans doute accordé leur confiance politique un peu vite avant de découvrir que leur chef de liste ne leur convenait pas).
A Yerres, Nicolas Dupont-Aignan (qui depuis a laissé sa place pour être député) s'est rapproché de Marine le Pen en avril 2017.

Heureusement que Boussy remonte le niveau, avec Romain Colas devenu directeur de cabinet du premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure.



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En fin d'après-midi, Bohemian Rhapsody aux Halles. Que je connaisse toutes les chansons prouve à quel point Queen était universel, car j'ai plus ou moins grandi dans une cave. J'ai de plus en plus souvent la nostalgie de mon enfance, non parce qu'elle aurait été idyllique, mais parce qu'il me semble que je comprends enfin dans quel monde, dans quel contexte je vivais, et que je saurais aujourd'hui en profiter.
(Je ne comprends pas comment quelqu'un qui a édité Dark side on the moon a pu hésiter devant Bohemian Rhapsody. Tout cela est une affaire de capacité à transmettre de l'énergie.)

La règle Mbappé

En grec, le n devient m devant m, b, p (cette règle phonétique est passée directement en français).

«Ah oui, dit la prof, dans les collèges cela s'appelle désormais la règle Mbappé.»


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Premier cours de l'année (puisque j'étais absente en septembre). Une bonne surprise en ouvrant la porte : nous sommes nombreux, au moins une dizaine. En allemand comme en grec, l'excellence des profs finit par payer et remplir le cours (dix, ça ne paraît peut-être pas beaucoup, mais c'est un cours entièrement "gratuit": pas de contrôle des connaissances, pas d'acquisition d'ECT (unité de valeur) à faire valoir pour l'obtention d'un diplôme… On vient par pur désir.)

Ergo : le test

Ou encore : fin de partie.
Le test se passait à midi, et sans surprise je suis largement dans les choux: pas de compétition pour moi, je servirai de bouche-trou à l'entraînement quand l'équipage sera incomplet.

Mes sentiments sont ambigus, je souffre d'un "ils étaient trop verts". Je sais que je n'ai pas fait mon maximum, mais je ne sais pas si mon maximum aurait été suffisant: dès lors, n'est-ce pas une façon de pouvoir penser au fond de moi «si j'avais voulu…»? (sauf que les autres sont si loin devant que je n'ai pas ce niveau, cette puissance. Enfin, niveau… le niveau technique, sur le bateau, peut-être, mais à l'ergo, non, pas la puissance, rien à faire).

Est-ce que ça m'ennuie vraiment?

D'abord j'aurais bien aimé courir à Tours, faire venir René. Cela m'aurait fait plaisir.

Ensuite ça me vexe, je suis vexée. Et puis il y a toujours ce regret de ne pas «être douée», de n'être douée (ie exceptionnelle) pour rien. J'ai beau faire, je sais que je regretterai toute ma vie de ne pas avoir été naturellement douée dans quelque chose (ma sœur avait des aptitudes en sport. Elle avait été remarquée. Elle m'enviait, je me suis toujours demandée pourquoi: elle avait quelque chose de précieux, pas moi).

Il y a aussi quelque chose qui proteste en moi: ce test ergo, je le vis comme une brimade. Vincent a décidé de le faire pour «éviter qu'on s'engueule». Mais nous ne nous serions pas forcément engueulées. J'ai beau me dire qu'il a fait son boulot d'entraîneur, que cela lui permet d'avoir une hiérarchie, de proposer un programme, de mesurer les progressions, quelque chose en moi proteste. «Ne cours pas» ai-je envie de crier quand je regarde L'armée des ombres.
Mauvaise tête.
Mais est-ce vrai ou ne suis-je qu'en train de me justifier parce que je suis mauvaise?

Et je me dis que je vais être libérée de ces entraînements du week-end à Neuilly (je préfère Melun), que je vais pouvoir m'entraîner deux fois et pas trois (c'est compliqué depuis Nanterre préfecture), que je ne me blesserai pas à l'ergo, que je n'aurai plus cette sensation d'épuisement et que j'aurai davantage de temps pour la dissertation canonique.

Oui, je souffre d'un "ils sont trop verts".

Il y a vingt-trois ans, au lieu de faire la couillonne sur un ergo, je venais de donner naissance à ma fille. Je me demande où je serai dans vingt-trois ans.

Gründlichkeit

— Gründlichkeit… en ce qui concerne les Allemands, c'est un cliché. Le Français est frivole, l'Allemand est gründlich, minutieux, sérieux, voire pataud.
— Frivole? en allemand Frivolität ?
— Oui, tout à fait.
— Ça alors, je commence à comprendre… J'ai un ami philosophe qui utilise frivole quasi comme un reproche… Je commence à comprendre d'où lui vient ce pli.
— C'est toujours un ami ?



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Pendant ce temps dans le monde
élections de mid-term aux US.

En retard

Je devais rendre un plan pour la dissert. J'ai écrit quelque chose rendu au dernier moment (alors que j'aurais dû le rendre jeudi), mais que c'est puéril. J'ai un style plus pastoral que théologique: toujours la même réticence en moi à écrire dans un style académique (que je ressens pompeux). La simplicité me paraît une politesse, mais je sais qu'elle paraît niaise. Ne pas trop y réfléchir pour ne pas déprimer. (Il va falloir me plier à l'académisme, ce sera mon effort pour cet exercice.)

L'atmosphère de l'"atelier" (groupe de travail) est étrange: un moine, un prêtre, une sœur et trois laïcs. Nous ne sommes que trois de l'année dernière, les autres viennent de circuits parallèles. Il y a des débats que je ne comprends même pas, sur l'héroïcité des vertus (mais de quoi parlent-ils? je n'ose pas dire que je ne comprends rien. J'ai l'impression que le débat porte sur les raisons pour lesquelles "faire le bien": pour soi-même (avoir une bonne image de soi-même, obéir aux injonctions extérieures, "gagner son paradis") ou pour les autres. C'est le genre de débat que je trouve stupide: la personne aidée est aidée, quelles que soient les raisons qui animent l'aidant, raisons indémêlables la plupart du temps. Surtout, je trouverais dommageable d'arrêter d'aider sous prétexte qu'on le fait pour de mauvaises raisons!
Mais ce n'est peut-être pas ça. Je ne comprends pas).

Les morts

Ce matin pendant la messe a été énoncé le nom de tous les morts de l'année (à condition d'avoir eu des funérailles catholiques). C'est la première fois que j'assistais à cette cérémonie. Je ne sais pas si c'est un rituel annuel, j'avoue ne pas être très assidue.

Cardio l'après-midi. Je ne fais pas d'ergo pour préserver mon dos. Test mercredi. J'écoute un podcast sur Shakespeare. Je n'apprends rien si ce n'est qu'il existe aujourd'hui des descendants vivants de Shakespeare (via sa fille, qui avait un frère jumeau dont le nom ressemblait furieusement à Hamlet).

H. a jeté nos réserves de pois cassés, céréales, riz, infestés de charançons depuis cet été. Les paquets neufs ont été versés dans des bocaux. C'est joli.

Hors du monde

* Entraînement le matin en quatre. Décevant.
O. a bien analysé mon problème : trouver des personnes de mon niveau aussi motivées que moi pour s'entraîner sérieusement. Or celles qui ont mon niveau ont l'esprit de compétition (entre elles) plutôt que l'esprit d'équipe.
En un mot, je suis en train de m'ennuyer. Je ne sais pas quelle décision prendre. Ne plus faire que du skiff à Melun? Mais seule je ne progresserai pas. J'aimerais progresser encore (un peu).

La Seine une semaine plus tard, une heure plus tard du fait du changement d'heure.

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Après la sortie Isabel et moi revissons toutes les planches de pieds.


* Courses en supermarché l'après-midi.
Je le note car cela n'arrive plus souvent, une fois tous les deux mois peut-être, pour les boîtes pour les chats, la lessive, les bières ou les biscuits apéro (le fond, quoi: tout ce qui nourrit pas).
A chaque fois c'est la même surprise, la même impression que le monde m'échappe: que de nouveautés inutiles! que de raffinement dans les motifs, les couleurs! Que de bouteilles, de bocaux, de cuillères, de yaourts à la tarte tatin…

A la caisse, mon étonnement atteint son comble quand je découvre un agenda Hildegarde de Bingen. Hildegarde de Bingen! Et pourquoi pas Maître Eckhart?
J'ai ouvert, curieuse de découvrir psaumes et musique sacrée. C'était purin d'ortie et cataplasme de seigle.


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Zut, je ne sais plus où j'ai rangé mon chocolat.


* O. regarde une émission sur Warcraft III "reforged"encore du travail? Travail terminé» «Oui mon Seigneur!»: bande son de l'enfance des enfants). Tandis que je regarde des soldats passer des quidams au lance-flammes, il m'explique que ceux-ci se transforment en morts-vivants à cause d'un virus et que le chef militaire (le prince?) a décidé de les tuer avant la transformation.
Je frémis devant la constante de ce thème à travers les âges. Je me souviens d'Edmond Michelet racontant les baraques de quarantaine à Dachau, le choix des catholiques d'accompagner les mourants, le choix des communistes de se préserver pour la société à venir et à construire… Toujours le même choix, de mythes en guerres en jeux. (Je me contente de dire à O. que cela soit un jeu me met très mal à l'aise).

La GABO*

Journée de pont.
Peu de monde. Je télécharge une appli pour mesurer les décibels de l'open space: de quarante à cinquante, "maison calme", "rue calme".

Je commande aussi des bouchons d'oreilles. Je découvre l'univers des bouchons pour motards ou musiciens ou fêtards, je reste pensive devant le casque anti-bruit à trois cents euros. Le plus triste est sans doute ce descriptif de casque pour enfants: plutôt qu'obtenir le silence en classe pendant les devoirs surveillés, mettre un casque anti-bruit
(Le silence studieux durant les interrogations ou les dictées faisaient partie du charme de l'école. Comment expliquer cela à ceux qui ne l'ont jamais connu?)


* GABO : gêne acoustique dans les bureaux ouverts

Redbubble

Passé l'après-midi à choisir des tee-shirts manches longues sur Redbubble pour l'anniversaire de A.
Normalement j'aurais dû faire un plan (un premier plan) pour la dissertation canonique et dresser l'état des lieux des forces politiques en présence dans les municipalités du Val d'Yerres Val de Seine et même remplir ce blog en souffrance dans lequel j'écris par à-coups (même si je garde dans les limbes des traces rapides pour "quand j'aurais le temps".
Je ne l'ai pas fait.
Dès que je n'ai pas travaillé le matin, je n'arrive pas à travailler l'après-midi. Il faut que je mette au point une stratégie avec (ou contre) moi-même.
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