Il se fait tard, la nuit vient

Messe. Les pélerins d'Emmaüs (je l'ai traduit en cours, je corrige mentalement la version liturgique que j'entends (la version liturgique gomme les aspérités de l'original, elle est plus facile à entendre, à comprendre): les stades traduits en heures de marche, l'espace traduit en temps…).
Il n'y aura strictement aucune allusion à la situation actuelle, à l'entre-deux tours, mais au moment de l'envoi, le prêtre sud-américain conclura de façon très solemnelle par «je vous invite cette semaine à méditer cette parole de l'Evangile d'aujourd'hui: "reste avec nous Seigneur, car il se fait tard, la nuit vient"».


A trois heures je participe à la première manifestation de ma vie, devant la mairie, à Yerres. Dupont-Aignan, qui s'est allié à Marine Le Pen, a qualifié les Yerrois d'idiots utiles.



Fontainebleau

La tension entre ces deux tours est intense. Je crois que l'on peut parler de haine. Twitter, Facebook, tout est devenu insupportable.

Pour ma part, je crois que ce qui définit le mieux ce que je ressens, c'est le chagrin. J'ai du chagrin, du chagrin de voir où en est la France, du chagrin de ne pas reconnaître mes amis, du chagrin de ne pas comprendre cet emballement, du chagrin à être impuissante à rassurer et à calmer. «Que se passe-t-il?» sera ma question de 2017.

Nous sommes allés visiter le château, un peu tard : il faudra revenir, nous n'avons pas tout vu. Il faisait très beau. J'ai trouvé de la camomille, de la vraie.


Folie : la reprise

Je continue à prendre des notes pour le futur, quand nous ne comprendrons plus ce qui s'est passé (si tant est que nous le comprenions maintenant, mais au moins nous le vivons).

Trump est à deux doigts de déclarer la guerre à la Corée du Nord.
D'après "Rogue Potus", un compte twitter de "résistants" qui twitte de l'intérieur de la Maison blanche, les félicitations remportées par son bombardement en Syrie en réponse à un gazage de la population (et notamment des enfants) sont montées à la tête de Trump qui souhaiterait obtenir à nouveau le même type de louanges:
Rogue POTUS
Precisely. All the praise for being "Presidential" when he bombed Syria went to his head. Now he's looking for his next fix.


En France, l'hystérie s'est emparée du pays. Nous sommes loin de la réaction spontanée et solidaire de 2002 contre le Front National. S'est-on habitué à l'idée, ou la fille fait-elle moins peur que le père?

Mélenchon n'a pas appelé à faire barrage contre le FN, les évêques de France ne se sont pas encore prononcés, LaManifpourtous (devenue l'association Sens commun), sans (grande) surprise, se rallie à Le Pen.
Des gauchistes déclarent qu'ils s'abstiendront, comme si Macron était pire que Chirac, comme si Macron n'avait pas été un ministre de Hollande. (Faut-il que Macron soit brillant pour déclencher autant de haine. En tout cas, moi qui n'en pensais pas grand chose, je vais finir par le croire.)
Certains déclarent que voter Macron en 2017, c'est faire le lit du FN pour 2022 (cherchez la logique de favoriser celui-ci dès aujourd'hui).
Bien mieux, la nouvelle tendance semble de déclarer qu'on s'abtiendra (genre "je ne mange pas de ce pain-là") mais de pousser les autres à voter contre Le Pen "parce que le FN, c'est terrible".
Plus Tartuffe tu meurs.

Voici un fil twitter d'une femme de gauche détestant Macron mais appelant à voter pour lui. Ce qu'elle pense ne représente pas mon opinion, mais je trouve intéressant sa récapitulation de ce qui se passe aujourd'hui dans les mairies FN: ce qui se passe au présent, pas dans le futur.
Les tweets datent du 25 avril. Depuis, la tweeteuse L'étagère (c'est son nom) s'est déconnectée pour ne pas trop s'énerver.
Donc voici la suite des tweets, pour les lire aujourd'hui, les conserver demain.
Ce lundi j'ai lu plusieurs threads d'abstentionnistes de gauche expliquant pourquoi ils refusaient de voter, et avant de couper twitter 10j

j'aimerais répondre -sans agresser les gens- que je. ne. comprends pas. Vraiment pas. J'entends le "on lutte déjà", "on luttera autrement",

de nbrx militants associatifs de terrain, de gens dans l'opposition à l'échelle locale etc. Qui oui, s'engagent tous lrs jours, vote ou pas

Mais puisqu'on a le *pouvoir* de bloquer le FN *pourquoi* ne pas l'utiliser pour avoir à lutter contre le moins violent des 2 ?

Je ne comprends pas qu'on puisse prendre un risque aussi dingue. Macron c'est l'ubérisation de la France le libéralisme taré, totalement.

Mais putain l'autre c'est le fascisme. Le genre qui arrive au pouvoir par les urnes mais n'en repart pas forcément de la même façon.

Bordel même Fillon a appelé en 30 s à leur faire barrage. Même Alliance ! Tandis ce matin JMLP (Jean-Marie Le Pen) soulignait la dignité de Mélenchon :-(

Je rejoins totalement l'idée que le "vote utile" et les stratégies font toujours décaler un peu plus la "gauche" vers le centre / la droite

Que tous les 5 ans le candidat "de gauche" l'est moins que le précédent qui l'était moins que le précédent. Et d'ailleurs, convaincue depuis

bien *2 mois* que j'allais voter Macron en me bouchant le nez j'ai changé d'avis au dernier moment. Compris les potes qui votaient blanc

(Tout en agonisant jusqu'aux résultats et en remerciant ceux qui nous auront évité un 2d tour Fillon / Le Pen)

Mais on est au 2d tour. Avec un FN sur une base solide d'électeurs (qui ne s'abstiendront pas, eux) & une sacrée réserve de voix potentielle

mais surtout, surtout, avec un gouvernement actuel qui leur a mis en place tous les outils pour bien nous niquer dès leur arrivée.

La loi renseignement, l'état d'urgence. Evidemment que ça me débecte de voter pour ces gens là et que je me sens prise au piège

Ms est-ce qu'on peut pas juste bloquer l'autre & décider qu'on luttera de ttes nos forces contre celui qui ne tirera pas à balles réelles?

En fait ce qui me terrifie le *plus* quand j'écoute les amis de gauche abstentionnistes, c'est de réaliser qu'ils pensent vraiment Macron

aussi dangereux que Lepen. Ou plutôt, Lepen pas plus dangereuse que Macron. Alors sans nier une seconde le danger du candidat non-fasciste

Je vais tenter un petit rappel de ce que font les candidats facistes. Et nan je vous insulterai pas avec une comparaison France / CdN (Corée du Nord, je suppose)

Et préfère m'en tenir purement à ce que font les élus FN avec un mandat, ici, en France.
Genre, ficher les élèves musulmans (Béziers)

Ou confisquer les locaux de la Ligue des Droits de l'Homme (Mantes-La-Ville)

Ou interdire tout enregistrement de leurs conseils municipaux (arrondissement Marseillais)

Ou encore bannir les journalistes des dits conseils (Fréjus)

Faire virer les adjoints qui repèrent le trucage des comptes de campagne (Hayange)

Faire interdire des conseils de rock, ou des spectacles de danse orientale, ou un film (Revoyez-le tiens, "Chez nous".)

Virer les subventions des clubs de foot parce que les jeunes y parlent trop en mode "banlieue"

Se réjouir de l'assassinat d'un homme par les terroristes car "bonne diversion !"

Annoncer l'armement de la police municipale avec une campagne délirante en mode "les armes sont nos amies"

Recruter des ex Générations Identitaires fichés par la DCRI (quoi c'pas fiché S ?) (Cogolin)

Repeindre ou censurer des oeuvres d'art (Hayange), retirer @libe de la bibliothèque municipale (Fréjus)

Faire construire un mur anti-roms, pardon, "anti cambriolage" et transformer des rues en impasse (Hénin-Beaumont)

Faire évacuer le stand du Parti de Gauche par la police sur un marché (Fréjus)

Interdire l'accès au spectacle de Noel aux gamins ne présentant pas de papiers d'identité français (Marseille)

Annuler la participation de la ville au Téléthon tout en cherchant à s'augmenter de + de 40 % (Pontet)

Donc oui, j'ai 50 alarmes rouges clignotantes avec sirènes qui gueulent dès que Macron parle travail, chômage, entreprise, start-up

Mais avec le FN plus rien ne sonne parce que ça a déjà explosé depuis longtemps. Le FN au pouvoir c'est ça : une censure de la presse, de la

*culture*, le blocage des associations militantes, des partis d'opposition, et des affiches et initiatives qui feraient rêver la NRA

Si vous vous abstenez parce que vous pensez que MLP ne passera pas, qu'on est large, demandez vous combien font ce calcul

Et si vous vous abstenez parce que merde et "on fera avec" je vous conseille de passer quelques jours à Hénin-Beaumont, ou de lire ceux qui

y vivent (je vous renvoie sur le FB ou twitter de @marinetondelier, entre autres), de voir un peu avec quoi "on fera avec" #Régime

Suis toute pr descendre dans la rue les 5 ans qui viennent mais allez savoir pourquoi j'ai l'espoir que la lutte sera un cran moins réprimée

Si on fait barrage au parti qui veut tuer nos assos et nos moyens de lutter, armer leurs milices & faire taire la presse qui les dénoncerait

Bon & très égoïstement j'aurais rien contre garder le peu de droits acquis ss Hollande ni voir ma binationale de mère

Ou ma pote reconduite à la frontière mais ça c'est encore autre chose

Vous vous rappelez la mobilisation dantesque contre la Loi Travail? Et ses résultats? Sa répression déjà ultra agressive?

Parce qu'a priori la répression sous le FN ça sera pas juste des matraques un peu plus longues et 10 volts de plus dans les tasers.

Voter contre Marine (et pas "pour Macron") c'est pas se trahir, c'est juste se foutre un gilet pare-balles avant de descendre dans la rue

C'est absolument pas incompatible, en ce qui me concerne, avec l'idée de lutter sur le terrain contre cette politique libérale de merde.

Alors que sous le FN, pas dit que "être en capacité de lutter tout court" devienne un privilège plus restreint que jamais.

J'en profite pour dire aux amis abstentionnistes-mais-qui-partent-vivre-au-Canada que pour le bien de notre amitié on se reparlera post 7mai

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Agenda
Charlotte chez le vétérinaire. Détartrage et arrachage de dents.
Acupunctrice. Très encourageante en regardant mon IRM. Elle a piqué des endroits très douloureux dans le pied.
Reprise du travail. Je suis reposée.

Macron au deuxième tour

Lu sur twitter :
Sebastian Marx
Les français en 2002 : "Oh putain, c'est Le Pen en 2eme !" Les français en 2017 "Ouf, Le Pen est qu'en 2eme !"
Macron est arrivé premier.
Trump, le Brexit, B., la folie qui semble s'être emparée de la planète depuis neuf mois est en suspens un moment.
Dans les contacts FB ou Twitter déçus, je lis deux types de réactions : ceux qui accusent Macron de continuer le hollandisme (sous-entendu des mesures tièdes et une absence de mouvements et de réformes) et ceux qui l'accusent d'être à la botte de la haute-finance (sous-entendu un ultra-libéralisme débridé qui va démembrer la France).
Cela me paraît de bon augure. Par expérience, je sais qu'être sous le feu d'accusations contradictoires est le signe d'une certaine liberté de pensée, d'une pensée qui déconcertent ses contradicteurs qui eux-mêmes pensent par rapport à une norme figée.


Il reste à ce que Macron soit élu au second tour. Ce n'est pas encore fait et une menace inattendue se précise : Le Monde et L'Obs mettent en garde contre une intervention de la Russie.
En Russie justement, jusque tard dans la soirée, la chaîne d’information Rossia 24 et plusieurs agences russes ont placé Marine Le Pen en tête du premier tour de l’élection présidentielle française, devant Emmanuel Macron. Avec force bandeaux rouges ou incrustations d’écran, la candidate du Front national l’emportait obstinément comme si le compteur, en Russie, s’était figé sur «50% des bulletins dépouillés».
Le Monde

Pour Vladimir Poutine, le face-à-face Macron-Le Pen est le pire des scénarios. Trois des quatre principaux candidats étaient favorables à un rapprochement avec Moscou – voire un alignement. Il était donc très possible que la finale oppose deux partisans d’une ligne "souple" vis-à-vis de la Russie. Or c’est le quatrième compétiteur, le plus hostile à la politique russe actuelle, qui arrive en tête. La victoire probable d’Emmanuel Macron, qui entend renforcer l’Union européenne et s’opposer à l’idéologie populiste, serait une grave défaite pour Vladimir Poutine, à la fois sur le plan international et interne. Poutine va-t-il le laisser gagner sans tenter quelque chose? Probablement pas…
D’ores et déjà, les institutions russes soutiennent ouvertement Marine Le Pen, que le chef du Kremlin a reçue juste avant le premier tour. Pour le constater, il suffit de regarder certains comptes Twitter officiels. Celui de la puissante chaîne télévision de l’armée russe, TVZvezda, par exemple. Son annonce du résultat du premier tour, contient le hashtag #JeVoteMarine…
Le Nouvel Obs

Promesse

Si nous avons Fillon-Le Pen au second tour, je déclare Penelope comme personne à charge dans mes impôts.

Emploi du temps

Je ne suis pas allée en cours d'allemand ni en cours de théologie (trois cours manqués d'affilé).

J'ai fait le point sur l'oral de mardi prochain. Je ne suis pas encore tout à fait sûre du sujet que je choisis.

L'analyse de sang reçue aujourd'hui ne fait rien paraître de particulier. Dommage, j'aurais aimé un manque de potassium ou de calcium, cela aurait été si simple.
Demain acupuncture, jeudi dentiste (on m'a dit que des dents mal jointives pouvaient jouer sur le dos), IRM (rendez-vous pris aujourd'hui!!), ostéopathe.
Dans l'ensemble ça va mieux: sciatique qui prend vers quatre heures du matin et passe vers dix heures (mais pourquoi?), point dans le dos qui est le même que celui que j'ai connu en janvier et février.

Vendredi je retourne au bureau; A. se charge gentiment d'emmener les chattes chez le vétérinaire. Elles vieillissent.

Loup y es-tu ?

Nous avons passé la journée chez mes parents pour fêter l'anniversaire de H., de ma tante et le mien.

Le soir, nous prenons l’autoroute pour rentrer. J’ai terriblement mal, si mal que j’hésite à demander à s’arrêter. Mais à quoi bon? Il fait froid, ils ne peuvent pas me laisser dans le fossé, il faudra repartir. Comment vais-je faire? C’est insupportable.
J’appelle les enfants à l’aide : «Il faut que vous me fassiez penser à autre chose. Racontez-moi quelque chose, sinon je ne vais pas y arriver».

Alors ils racontent des souvenirs d’enfance. (En particulier, O raconte qu’une nuit il a fait pipi dans le placard tant il avait peur de faire du bruit et de nous déranger. Je suis traumatisée: est-ce que nous étions des parents méchants à ce point-là? — J’étais petit, maman!1) C. nous raconte un jeu de colonie de vacances: le loup-garou. Parmi les joueurs, un a tiré la carte du loup-garou, il est le loup-garou. Les autres qui sont les villageois doivent deviner qui est le loup parmi eux. Il y a plusieurs rôles, le paysan, la petite fille, la sorcière, etc, avec des attributs particuliers (certains guérisseurs, d’autres immortels, etc). Les villageois décident dans la journée qui ils tuent (celui qu’ils pensent être le loup-garou, qui participe sans se dévoiler à leurs discussions), le loup-garou tue un villageois chaque nuit. (Si vous voulez jouer, il faudra vérifier les règles, je raconte à peu près).
En colonie, mes trois enfants ont vécu la même expérience: ils paraissaient toujours louches par leurs suggestions, ils se faisaient tuer tout de suite par les autres joueurs.

— Une fois, raconte O., les rôles en présence étaient tels que nous aurions tous pu vivre éternellement sans jamais nous faire tuer. J’ai essayé de leur expliquer comment s'y prendre. Il fallait réfléchir, ils ont préféré me tuer.

Cette phrase va me poursuivre le restant de mes jours, je crois. Quel résumé!

En tout cas, mission accomplie, merci les enfants: leurs récits ont été si passionnants que j’ai réussi à atteindre la maison sans trop penser à mon dos.



Note
1 : ajout en septembre 2022 : j'ai obtenu des explications supplémentaires. En fait, il jouait sur sa Gameboy sous les couvertures et comme H. travaillait très tard, O. avait peur d'être vu allant aux WC et de se faire enguirlander. Me voilà rassurée: en fait c'est sa culpabilité qui l'avait poussé à cet acte étrange.

Dédramatisons

Le miracle fut de courte durée. Ce matin, les mollets, les os, brûlent, surtout assise.
Je me lève de ma chaise de petit déjeuner en gémissant, en expulsant l'air (après tout, c'est à cela que servent les cris): «ah, ah, ah, ah».
Et le plus jeune de fredonner: «stayin' alive, stayin' alive».

Reprise

9h acupunctrice. Il est un peu plus difficile de dormir alors qu'on vient de se lever…

10h30 La Défense. J'ouvre le courrier, je récupère les fichiers nécessaires au dossier pour l'ACPR (pour le 30 avril), je prends quelques documents, je fais attention à n'ouvrir aucun mail qui pourrait montrer que je suis là, je ne réponds à aucun coup de fil.

14h. Déjeuner à la brasserie en face avec H. qui me sert gentiment de chauffeur.
— J'ai eu OA au téléphone. Il me dit que si la boîte est à Paris, nous obtiendrons directement cinquante mille euros de la mairie de Paris. Avec ces cinquante mille, on prend des gens pour trouver des subventions à Bruxelles. On devrait obtenir un million et un prêt de la BPI.
(Je note ici pour avoir une trace de mon ahurissement. Ce projet n'aboutira peut-être jamais, mais s'il aboutit, j'aurai des dates, des lieux, sur sa progression concrèté.)

16h30 retour chez la doctoresse. Nouvel arrêt d'une semaine (pas plus : retour au travail vendredi prochain!). IRM, kiné (pour muscler le dos (je suis un peu surprise, je ne me considérais pas dans les peu musclées, mais après tout, va savoir, Charles. C'est toujours relatif)), prise de sang, anti-inflammatoire (ibuprofène 400 trois fois par jours): mais pourquoi avoir tant focalisé sur la douleur et ne pas s'être occupé plus tôt de soigner le fond? Je m'en fiche d'avoir mal, c'est juste fatigant et difficilement "exposable" en public.

Le soir, vers minuit, miracle : plus rien. Ni dos, ni jambes. L'ennui de devoir faire tous ces examens? L'ibuprofène? L'acupuncture?

«L'alcool nuit à votre santé, mais surtout à votre réputation.»

Pas d'amélioration. Limite de sciatique.
Fondue aux morilles et vin de paille au Petit Castel à Château Chalon. Excellent (un peu surprise que leur note ne soit pas meilleure dans les avis en ligne, mais le patron est du genre "bourru" décrit il y a quelques jours).
Sieste, à la fois digestive et pour fuir la douleur. Je commence Le Brave Soldat Chveïck. Il me fait penser au sapeur Camember (lui issu de la guerre de 1870, je viens de vérifier).

Orage

Ai-je trop dormi hier? Autant j'allais mieux, autant je pensais hier soir avoir passé le paroxysme et être sur la voie de la guérison, autant mon état avait empiré ce matin. J'ai mal même immobile, même dans mon sommeil, ce qui n'était pas le cas jusqu'ici. Je n'en vois plus la fin.

Départ des "voisins" dans la matinée après une ultime discussion politique, moi m'enflammant quand "le voisin" chante les louanges de Ségala (Ségala et Jacques Attali, mes deux bêtes noires).

Orage dans l'après-midi. Candycrush et quelques textes de théologie morale dans le salon au coin du feu. Je n'ai toujours pas choisi mon sujet pour le 25 avril. Je m'interroge: est-ce que mon lumbago est lié à ma lassitude de la mutuelle et à la peur de cet oral? Après tout, l'année dernière à la même époque c'est mon genou qui m'avait immobilisée (mais sans arrêt de travail), me permettant d'écrire ma dissertation de fin d'année plus ma dissertation en retard…
Est-ce que je psychote trop et raconte n'importe quoi?
C'est long.

Dimanche

Un temps magnifique dont je n'aurai rien vu : j'ai dormi une partie de l'après-midi dans le bruit des boules de billard qui s'entrechoquent.

Discussions politiques au dîner. Mélenchon au second tour ? Deux poutinistes au second tour? Revivre le mitterrandisme, les expériences qui nous font prendre dix ans de retard avant de revenir aux contraintes de la réalité?

Frontenay

Petit déjeuner à la Cimentelle avec une fantastique confiture au citron. La table d'hôte doit être exceptionnelle mais nous ne savions pas qu'il y en avait une et il faut réserver. Nous discutons avec le propriétaire (plus détendu que sa femme elle-même plus détendue qu'hier) qui nous conseille le Soufflot à Irancy.

Dernière partie de voyage calamiteux entre Avallon et Frontenay: je finis allongée sur le siège arrière en chien de fusil (nous avions pris des oreillers). Un moment sur le parking de l'autoroute j'ai cru ne pas sortir de la voiture, mon cerveau ne savait plus quels ordres envoyer. Je suis sortie à la force des bras, paraplégique, suspendue à H.

Arrivée dans une immense maison de famille jurassienne appartenant à des amis qui nous ont invités quelques jours ainsi que nos voisins ("le" voisin, celui qui nous boit toutes nos bières!).
Enorme maison, murs épais, meubles dépareillés ayant traversé les années, billard dans la pièce centrale sur laquelle s'ouvrent les chambres, papier peint d'époque, prises électriques des années cinquante, tout solide et délabré.

Sieste, farniente, il fait magnifiquement beau, je ne peux m'allonger dans les chaises longues peur de ne jamais me relever, coucher de soleil contemplé de Château Chalon avec vu sur la Seille et les reculées du Jura, soirée au coin du feu.

Je n'aime pas le vin jaune mais je ne le dis pas (je l'écris ici).

Acupuncture

Je continue l'exploration des solutions possibles : après l'ostéopathie, la rélexologie plantaire et l'allopathie, l'acupuncture. Cela a apaisé, mais pas longtemps, et surtout beaucoup détendu le reste du corps, y compris les traits du visage. Je me suis endormie dès que l'acupunctrice m'a laissée seule avec les aiguilles.
Interdiction de porter des charges lourdes.
Elle voulait absolument trouver une raison précise, un mouvement précis, à l'origine de ce lumbago. Mais rien, sinon le fait d'avoir continué à ramer alors que je sentais une gêne (c'est à ce moment-là que j'aurais dû aller chez l'osthéopathe), ne pas m'être suffisamment étirée, avoir porté des yolettes en serrant les dents alors que cela devenait insupportable, avoir poussé à l'ergo, avoir allongé mon coup d'aviron sur l'arrière, augmentant la bascule avant-arrière du corps1… et finalement avoir mis cinq minutes à sortir de la coccinelle. Je n'ai pas fait attention aux signes: «c'est comme ça chez les yang, ils encaissent, et quand arrive quelque chose, c'est souvent brutal».

Je continue l'exploration de ce qu'il ne faut pas faire. Ce soir, le long trajet en voiture. Invitation d'une amie en Franche-Comté, le voyage était prévu depuis longtemps et difficilement décommandable car déjà remis une fois. Cela fait un moment que j'insinue que je préfèrerais prendre le train (pour pouvoir me lever, marcher. Assis, c'est vraiment le pire), mais notre destination est loin de tout. Nous avons décidé de faire une étape afin de faire deux fois deux heures de voiture plutôt qu'une fois quatre.
Depuis deux jours, j'ai beaucoup plus mal que durant les trois semaines précédentes.

Nous arrivons à huit heures dans une belle propriété près d'Avallon, "la Cimentelle". La chambre est très jolie, la propriétaire ne fait aucun effort d'amabilité. Nous rions d'imaginer des Américains accueillis par une telle personne. Ça doit leur faire un choc. Il faut que nous leur apprenions le terme "bourru" comme une caractéristique française. Le Suisse lent, l'Américain jovial, le Français bourru. Pour une anthologie des clichés destinés à l'indulgence.
Quatre Porsches et une Picasso dans la cour, toutes suisses.


Note
1 en août dernier, je n'ai pas pu me servir de mon pouce gauche pendant un mois (imposible de saisir ou porter) après avoir modifié ma prise sur la pelle.

Rechute

Matin en forme.
Puis j'ai fait l'erreur d'aller jeter le verre dans le container à cinq cents mètres de la maison.
Ou l'erreur de faire des étirements.
A midi, douloureux. Pris un rendez-vous chez un acupuncteur dans un moment de "après tout essayons", mouvement aussitôt regretté mais pas le courage d'annuler.

Il est possible que ce soit en train d'évoluer vers une sciatique. Difficile de s'appuyer sur mon pied droit, je sens le bassin appuyer sur la tête du fémur, à droite. Quel dommage de ne pas mieux comprendre son corps, c'est intéressant, curieux: tout ce qui habituellement n'existe pas, n'envoie pas de signaux, devient sensible, mystérieux: que se passe-t-il, qu'est-ce qui a mal, pourquoi? Enflé, pincé, contracté, déplacé? Quel dommage de ne pas avoir une sensation assez fine de son propre corps pour comprendre se qui se passe.

Découragée ce soir. Si je m'arrête, tout le travail va retomber sur J. Si je m'arrête, ce sera uniquement pour éviter les transports. Etrange raison.

Oui, découragée. J'arrête les médicaments (je n'ai pris qu'un doliprane codéiné à midi (au lieu des trois prescrits)), ils ne soulagent rien mais me sapent le moral.

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Podcast sur la vie de Malcom X. Début de celui sur Aimé Césaire.
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Aujourd'hui Pascale a cinquante ans. Où est-elle ?

Poutou ce héros

Ah, dans mes bras, Poutou. Il a latté sa gueule à Fillon et Le Pen. Dans les choux, à terre, ratatinés. Je me passe en boucle, avec le son, cette vidéo (oui, AVEC LE SON, moi qui ne supporte jamais les musiques de m***). Ça me console, ça me ravit, ça m'enchante.

Je me suis levée à sept heures pour envoyer les deux derniers rapports puis je me suis recouchée (je partage le lit avec le chat: elle en prend la moitié et moi l'autre, c'est très difficile de dormir avec un chat et un lumbago). A midi j'ai appelé pour un dernier point. Mercredi midi : je considère que j'ai fait ma part, qu'ils se débrouillent. Je ressens si peu de culpabilité que je suppose que je dois être en colère, en colère de voir partir ceux avec qui j'aimais travailler, en colère de ne pas être prise au sérieux lorsque je dis que le vrai risque de cette mutuelle, c'est que nous ne sommes que deux à en connaître les rouages, en colère de voir la CAC nous soûler avec des problématiques qui ne sont pas les nôtres, en colère d'avoir si peu de visibilité sur l'avenir de cette mutuelle.

Je dors, je joue à Candycrush, je bois de la camomille.
Ce soir ça va un peu mieux.
Je copie-colle ici une défense pro-Macron que j'ai écrite en réponse à une remarque sur FB, parce que je vois passer dans mes contacts des attaques violentes contre lui comme je n'en vois pas contre Fillon (mais lui est au-delà des mots), Hamon ou Melenchon. Est-ce parce qu'il est crédible qu'il focalise ainsi les attaques?

«
Macron s'est dit attaché à l'Europe. Je n'en connais pas d'autre qui le proclame ainsi clairement.
Il considère que l'accueil des réfugiés est un devoir, et ça correspond à ce que je pense.
On lui reproche de vouloir supprimer 50000 postes: supprimés ou non remplacés? Parce que s'il fait ça brutalement, nous aurons tout le monde dans la rue, comme d'hab.
En revanche, s'agissant de l'éducation, il est sans doute le seul à prendre le problème au sérieux (selon le mot de Houellebecq dans Soumission: «la droite n'avait jamais su ce que c'était, il y avait longtemps que la gauche avait abandonné ce terrain»).
Quant à l'hôpital, je peux vous dire via un spécialiste de droit social (le genre qui m'a permis de connaître Piketty ou le revenu universel avant que ce ne soit à la mode) que les ressources humaines des hôpitaux sont très mal gérées.
Il y a un vrai problème de partage entre le public et le privé, je vous l'accorde (il est anormal de rebasculer dans le privé ce qu'on ne sait pas gérer dans le public), mais il ne s'agit pas d'abord d'embaucher mais de réorganiser (et ensuite éventuellement d'embaucher, mais cela ne ser une solution que si l'on a d'abord réfléchi). J'espère que Martin Hirsch qui s'occupe de l'AP-HP restera en poste car c'est quelqu'un de pragmatique qui n'a pas peur de mettre les gens autour de la table (par exemple il a fait rencontrer aux directeurs de l'ex-ANPE des chômeurs: ils n'en avait jamais vus... (lors de l'élaboration du RSA)). »

Le débat

Trois jours seule à la maison. Je travaille lentement. J'envoie le rapport de gestion et le rapport sur la délégation de gestion. Je dors une partie de l'après-midi, assommée par les médicaments. Sont-ils destinés à me soigner (décontracter les muscles, si j'ai bien compris) ou à atténuer la douleur? Parce que si c'est la seconde réponse, je peux arrêter: ils n'atténuent rien du tout et m'endorment. Je n'ai pas si mal que ça si je ne bouge pas, c'est pa transition debout assise ou n'importe quel mouvement vers l'avant qui sont insupportables.

Donc je dors, de façon anarchique, de dix heures à midi, de trois heures à cinq heures, de sept heures à neuf heures. C'est à ce moment-là que je m'aperçois que le CAC (commissaire aux comptes) a envoyé des corrections sur l'annexe et qu'il remet en cause le classement des titres entre revenus fixes et non fixes… C'est bien le moment, je ne peux rien vérifier loin du bureau.

Avec toutes ces siestes je n'ai pas sommeil, je travaille jusque tard dans la nuit et termine quasi en transe les deux derniers rapports sur le contrôle interne et la solvabilité. Un reste de décence me fait ne pas les envoyer (trois heures du matin…), je me lèverai demain pour cela.

De loin en loin je suis sur FB les réactions suscitées par le débat entre les onze candidats à la présidentielle. (Quelle drôle d'idée, onze. Quand passera-t-on le nombre de parrainages à mille au lieu de cinq cents?) Cela me paraît très long, quatre heures, cinq heures… Je ne peux pas regarder ce genre de choses: comme je ne les crois pas, aucun d'entres eux, je m'ennuie très vite. Les discours en entreprise me font le même effet: ils mentent, nous savons qu'ils mentent, ils savent que nous le savons, et nous continuons comme si de rien n'était.

Lundi chargé

Dans le meilleur des mondes j'aurais passé mon week-end à travailler et je pourrais pleinement profiter de ma semaine d'arrêt. Dans la réalité je n'ai rien fait et je m'y mets dès le matin : envoi de mails pour prévenir de mon absence et du fait que je vais envoyer dès que possible des premières versions de documents qui seront à relire afin d'être présentés en conseil d'administration vendredi.
Envoi du procès-verbal du dernier conseil, de l'ordre du jour, de l'annexe des comptes corrigée selon les dernières normes de l'ANC (j'en veux au commissaire aux comptes de m'avoir prévenue de ce changement de normes… mercredi dernier! Quelle andouille, heureusement que je l'aime bien).

Sieste puis départ pour le bistrot d'Edgar près de la grande bibiothèque.
Nous finirons par voir Kwa plus régulièrement maintenant qu'il vit à Boston que lorsqu'il était à Brétigny… (phénomène à la fois étrange et bien connu).
Parlé des élections, et bien sûr de Pénélope, des emplois fictifs, du manque de vergogne:
— Mais en plus, elle travaillait ailleurs, dans une revue ou je ne sais où… (toujours surprenant de constater que quelque chose que l'on considère acquis semble à peine connu par d'autres)
— Oh tu sais, les emplois fictifs, ça se cumule!
Cette capacité à rire de tout, à s'offusquer quelques jours puis se mettre à rire, à tourner en ridicule… Est-ce pour cela qu'il fait bon vivre en France?

Logan

Je retranscris ici le fil d'une twitteuse parce que je le trouve fantastique et je ne veux pas le perdre.
(Chaque saut de ligne correspond à un tweet (140 caractères)).
Je vous ai dit que j'étais allée voir Logan ?
Je suis allée voir Logan.
J'ai trouvé ça vachement bien.
Les deux dames à côté de moi aussi.

Enfin c'était pas gagné. Déjà, elles sont venues avec du pop-corn bruyant et pas briefées. "Tu as lu le synopsis Aimée ?"
"Non Gabrielle."

"Ca va nous faire la surprise alors ! "
Ah bah ça, tu m'étonnes ça va être la surprise, le 12è volet ciné d'une saga BD en cours depuis 1945

On a attaqué bille en tête avec le trailer de Ghost in the Shell.
-C'est une sorte d'agent secret Aimée ?
-Je suppose, Gabrielle.

-Et elle est obligée d'être toute nue pour ça ?!
EXCELLENTE QUESTION, Gabrielle. Excellente question. Gabrielle est affûtée, ça va groover.

Logan commence et là PAS DE BOL, Aimée est pas fan du tout (#surprise) et du coup, envoie des textos et fait gling-gling avec son sac.

(Car Aimée vient au cinéma avec son tel réglé sur Éclairage Stade de France et un sac à grelots, bon, chacun son style)(de relou)

Coup de bol, Gabrielle is having none of this shit et l'envoie faire pipi pour l'occuper un peu. Première baston, Gabrielle est à fond.

Elle rigole comme une bossue et glousse des "pif ! " et "paf !" genre Gabrielle revit les Quicke et Flupke d'antant. Aimée revient et boude.

Gabrielle essaye de l'amadouer. "Regarde moi ce jeune nazi, comme il est appétissant" (= le blond de Narcos +10 pts accuracy pour Gabrielle)

Gabrielle ne pose QUE de bonnes questions. Ma préférée étant "mais elle ne se brosse jamais les dents cette gamine ?"

A ce stade même Aimée est à fond dedans et aide le reste du public à ne pas perdre le fil. "Ouh celui-là il est méchant !" "Dis voir, il n'a pas

l'air en forme, ton Logan. Ainsi que ""Ces voitures américaines sont increvables, c'est comme ma Twingo." Sur ce, Gabrielle : "comment va

Tina ?!" Petit interlude sur Tina qui fatigue (Tina est la Twingo d'Aimée, on est tous super inquiets pour Tina". Mais ouf ça va en fait).

On passe à des considérations sociétales "tu vois ce vieux est fatigant mais il le balade partout quand même, il a bon fond".

Pas comme la nièce d'Aimée qui laisse sa mère en maison sans jamais venir la voir. A ce stade on a établi que Wolverine >>> la nièce à Aimée

"Oui oui" la coupe Gabrielle, car c'est re-baston et Gabrielle aime bien quand ça fait la BAGARRE. Aimée ne dit plus rien, car #Débardeur

Aimée glisse "discrètement" (tout le monde n'entend qu'elle) qu'un membre robotisé, ça pourrait quand même être bien pratique. Elle ne dit

pas *quel* membre mais l'enchaînement Hugh en débardeur > membre infatigable ne dupe personne. Gabrielle rigole. Sur ce, on canarde des

enfants, et Gabrielle et Aimée sont OUTRÉES. Et dire qu'elles auraient pu aller voir au pif un autre film et ne jamais croiser mon chemin.

C'est la baston finale. Hugh est pas en forme. "Il se sert de son environnement pour compenser ses faiblesses", estime Gabrielle qui vient

en gros d'attribuer des points de participation à Wolverine (je suis écroulée sur mon siège, à ce stade elles ne gâchent rien puisque c'est

juste de la grosse bagarre, bon, et puis avec tout ça Aimée n'a pas envoyé un seul texto depuis 1H20). Bientôt la fin, l'émotion monte.

"MAIS C'EST LUI EN PLUS JEUNE !" s'exclame Gabrielle, à qui on ne la fait pas même si bon il y a eu un temps de flottement (on est sur les

15 dernières minutes). J'éternue de rire et j'ai de la morve plein ma manche. La meuf devant Aimée et Gabrielle part précipitamment aux WC.

Générique.
"Alors ?"
(verdict du test)
"Oh non c'est trop violent pour lui".
Le petit-fils de Gabrielle ne verra pas Logan.
Le pauvre.

On sort. Dehors, 25 personnes sont en train de s'allumer des clopes en répétant "MAIS C'EST LUI EN PLUS JEUNE !" et se marrent.

Gabrielle, Aimée et ses grelots repartent dans le soleil couchant pour d'autres aventures. Bref allez voir Logan...

Même si votre séance sera forcément moins bien que ma séance.


(J'ai posé la question à quelqu'un qui a vu le film: «c'est lui en plus jeune» correspond à un flash back.)

Le futur

Vincent (petit Padawan)1 passe le week-end à la maison à réfléchir avec Hervé aux contraintes et à la modélisation d'un futur programme. Comment ne pas penser à François ou Eric? J'apprends incidemment (ça m'agace, cet "incidemment": je ne sais jamais si c'est délibération ou négligence, et les deux sont agaçantes, vexantes pour ne pas dire humiliantes) que H. envisage de monter sa propre boîte montée avec les cadres de sa boîte actuelle et un investisseur encore à trouver ou choisir.
— J'aurais aimé être au courant.
— Mais je ne te l'ai pas dit? De toute façon rien n'est encore décidé.

Et de nouveaux les mêmes chemins depuis l'adolescence, comme si nous étions condamnés à réemprunter les mêmes routes jusqu'à trouver une issue.
Heureusement que je ne me suis pas laissée tenter par le CDD à mi-temps de secrétaire de rédaction dans la revue Istina en novembre (de la rédaction et de la traduction anglais et allemand en milieu œcuménique: fascinant). Je m'étais dit que cela rendrait fou H.
Je ne suis pas sûre de ne pas le regretter. Après tout lui ne se gêne pas pour mettre le ménage en péril. Vivement la prochaine offre d'emploi de ce type.


Note
1 : Vincent a la moitié de notre âge. En entendant les discussions techniques, je prends conscience à quel point l'informatique s'est transformée en vingt-cinq ans. Oui, bien sûr que je le savais, mais le point de vue d'un utilisateur n'est pas celui des développeurs. Ils ne parlent plus des mêmes choses, de la même façon. Ce qui m'étonne chez Vincent, ce sont moins ses compétences techniques (sans elles il ne serait pas dans ma cuisine en train de prendre son petit déjeuner) que sa connaissance poussée des dernières tendances du marché, les temps de réponses chez OVH, les déplacements de backbones, les derniers providers, les bascules entre intervenants, X qui devient mauvais, Y qui monte (c'est important pour un produit, cela conditionne les temps de réponse. Pour ou contre le scrollage infini sur une page, quel temps d'affichage, etc): on dirait qu'il fait une veille sur tous ces points, c'est impressionnant
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