Double effet Kisscool

Ce soir, A. nous envoie une photo d'elle en toge, sourire jusqu'aux oreilles.

Qu'est-ce que c'est que ça? Elle a pourtant échoué aux épreuves et doit repasser en septembre?

J'appelle. Elle a eu mention bien à son mémoire soutenu le matin-même. Le directeur l'a croisée et l'a autorisée à se mettre en toge avec les autres — même non diplômée.

Je suis furieuse de frustration. Donc d'une part notre fille n'a pas son diplôme, d'autre part elle a eu droit à la remise de diplôme en notre absence. Quelle est la fonction d'une remise de diplôme si ce n'est de permettre à l'ensemble de la famille et des amis de se réjouir?
Donc elle n'a pas eu son diplôme et elle a eu le cérémonial de diplôme, mais en notre absence. Quelle sorte de directeur et de direction est-ce donc?
(Avouons que je me demande si ma requête mardi de rencontrer le directeur n'est pas à l'origine de cette soudaine mansuétude. Un moment j'avais pensé que cela lui ferait suffisamment peur pour qu'il accorde son diplôme à A.: eh non. Pas tout à fait mais presque).)


Et elle, en toute innocence, de nous envoyer la photo.
J'ai appelé pour comprendre. Et j'ai pêté un cable. Quand devant ma frustration elle a dit qu'elle n'y était pour rien, j'ai fait la liste de ce que nous avions à lui reprocher: quatre ans à ne rien faire, l'année dernière au mois de mai un mail pour nous dire qu'elle allait peut-être redoubler, depuis l'été un marquage à la culotte pour qu'elle effectue ses stages (avec un arrêt de ses efforts chaque fois que nous arrêtions la surveillance), le lapin adopté sans nous en avertir alors que nous lui avions repris son chat justement pour qu'elle puisse se consacrer à son travail et son intérieur, l'appartement dans un tel état qu'un de ses frères et son père ne veulent plus lui parler…

Hervé envisage qu'à partir de la rentrée, l'argent ne soit plus donné, mais prêté: «Il n'y a que ça qui compte, ça va peut-être la motiver».
Ça me paraît brutal, mais c'est peut-être juste.

Mon bon coeur

Test cardiaque ce matin à l'aube (8 heures, ce n'est pas si tôt, mais à Nanterre Préfecture un jour de grève, cela demande de l'organisation).
Tout va bien (je m'en doutais). C'est beaucoup moins dur que ce que je redoutais (je suis la génération traumatisée par Goscinny), bien moins dur que n'importe quelle séance en salle de sport.

Tout cela n'est pas gratuit : il y a un projet en vue. J'en reparlerai le moment venu.

J'ai ensuite testé les douches des nouveaux immeubles : mazette, ils n'ont pas lésiné. C'est mieux que ma salle de sport. Carrelage peut-être un peu glissant.

A midi j'ai découvert un accès au toit (j'explore). Cette porte ne devrait pas être ouverte, ne devrait pas rester ouverte.

Privatisation

J'ai réservé une salle de réunion pour moi toute seule, pour être tranquille. J'y ai passé l'après-midi. #mesvoisinssontbruyants
Je sens que je vais le refaire souvent.


Les Allemands ont perdu et tout le monde est bien plus ému que lors de la victoire des Français.

J-31 Ma tante

J. m'envoie un sms pour me demander à quelle date il nous faut une réponse. Donc elle envisage de ne pas venir...



J'ai répondu: le 10 juillet. Je ne ferai rien pour la convaincre, je n'insisterai pas, je ne donnerai pas le nom des autres invités. Elle m'avait déjà suffisamment choquée à ne pas venir au mariage de ma sœur parce que le marié ne lui plaisait pas (CSP insuffisant: mais pour qui se prend-elle?) Raison officielle: «Je m'ennuie dans les mariages». Mais tout le monde s'ennuie! En général on ne connaît que les mariés, l'art des plans de table vous sépare de votre famille. On ne vient pas pour se faire plaisir mais pour participer à la joie de ceux qui se marient, pour leur porter bonheur en quelque sorte: «tous nos vœux de bonheur».
Ma sœur et moi sommes sa seule famille. Elle devrait réfléchir avant de se couper de nous.

Jullien

Sortie en skiff, première sortie depuis Bréhat. Je n'ai pas le courage de venir ramer le midi, j'ai toujours l'espoir de rédiger cette dissert qui n'en finit pas le soir… Donc je ne rame plus.
Du vent mais il fait très beau, très doré.
Marin me regarde trois minutes et me dit de me détendre… #malediction


Jullien est le nom du skiff.


Le soir, planches et côtes du Rhône au pied de la Butte-aux-Cailles. Encore des habitués. J'ai faim.

Mes tantes

Ce soir j'ai appelé mon autre tante que je n'ai pas vue hier (c'est bête, je n'ai pas pensé que j'aurais pu la prendre en passant à Orléans. Cela lui aurait fait une promenade en décapotable). Elle a beaucoup parlé, principalement pour se plaindre de sa sœur aînée.

Que de malentendus entre les êtres. C'est impressionnant de les raconter chacune l'autre : je ne reconnais absolument rien dans ce que dit l'autre. L'une se plaint que l'autre ne sait pas prendre son temps, flâner dans les magasins, qu'il faut toujours rentrer le plus vite possible; l'autre se plaint que l'une est perfectionniste, toujours en train de trouver de nouvelles tâches, "lui met la pression" (dirait-elle si elle connaissait l'expression).

Retour du Berry

Rentrée en passant par Cosne/Loire. Crépuscule interminable sur les coteaux du Sancerre. Nous sommes encore dans les jours les plus longs.

Rentrée en écoutant Victor Hugo sur Napoléon III, avec quelques extraits de Marx.
Trois heures de Victor Hugo. Magnifique.

J-34 Deux invitations

J'ai fait l'aller et retour chez ma tante dans la journée pour l'inviter aux cinquante ans de mariage de mes parents. Je ne la préviens que maintenant car c'est sans doute le maillon faible de la liste des invités : elle et mon autre tante sont bavardes.

Nous étions en train de papoter. Je lui annonce mon projet. Elle n'a pas répondu, a regardé ailleurs, a poursuivi la conversation sur le sujet précédent.
Plus tard je lui ai dit qu'elle était en quelque sorte à l'origine de cette idée car c'était elle qui m'avait expliqué pourquoi je n'étais pas sur les photos de mariage de mes parents. (Douleur d'enfance, mystère, envie devant l'arrière-petite-cousine de deux ans en robe blanche qui me "remplace" sur ces photos: pourquoi pas moi?)
Réponse: «j'aurais mieux fait de me taire».
Je crois qu'elle est terrifiée.

Nous montons à la ferme des parents de l'arrière-petite-cousine (ils ont plus de quatre-vingts ans aujourd'hui) pour les inviter également. Ils sont surpris, mais aussitôt en train de s'organiser. Je les préviens que leur fille et leur fils (lourdement handicapé) viennent aussi: qu'ils s'adressent à I., elle a tout planifié, prévu de prendre le camion (pour le fauteuil roulant) et réservé l'hôtel.

SF ou SR (science-réalité) ?

«Quand nous aurons rendu im-monde notre monde (car je rappelle que mundus veut dire propre), laisserons-nous notre monde derrière nous, comme un citron pressé ?»

Goût amer

A. a raté son rattrapage mardi. Elle n'a pas son diplôme.

Suite à son échec du 15 (elle a avoué plus tard qu'elle avait raté les trois épreuves et pas une seule) je lui avais recommandé de demander les commentaires de ses profs : réponse du secrétariat : pas disponible.

Elle a un rattrapage en septembre. Depuis l'année dernière à la même époque, il n'y a que rattrapage sur rattrapage. Est-elle si mauvaise? et si non, que se passe-t-il ?

Menace

— Si tu m'embêtes, je vais regarder le foot.

Martine roule en Mobike

Repris un Mobike ce matin : vendredi mon compte avait été bloqué parce que l'application avait ouvert l'antivol tandis que celui-ci ne restait coincé (donc le compteur a commencé à tourner sans que je prenne le vélo: photo, déclaration d'incident dans l'appli — et compte bloqué); mardi matin le compte était débloqué et annonçait joyeuxement un solde négatif de 241 euros pour 4819 minutes de trajet (ne perdant pas courage j'ai envoyé un mail pour demander l'annulation de cette dette); mardi soir je recevais un sms m'annonçant que la dette était annulée.

Pas de Mobike mardi soir : je n'ai jamais réussi à trouver le vélo indiqué par l'appli, sans doute quelqu'un l'avait-il garé dans une cour.

J'y ai pris goût

La grand-mère de ma coiffeuse était florentine (je m'en doutais, je me doutais de quelque chose!)

J'ai lu un peu de Sophie Calle. Ce que dit Angot n'est pas faux: ce n'est pas sain et dangereux et manipulateur d'ainsi mettre en scène une lettre de rupture. Cela m'avait fait instinctivement fait fuir la première fois que j'en avais entendu parler: l'humiliation de l'homme. (Depuis j'ai lu la lettre et je la trouve si mauvaise que ma répulsion est passée à l'arrière-plan.) Pas eu le temps de terminer le conte de Marie Desplechin. Ce sera pour la prochaine fois.

Casque

J'ai essayé de travailler en écoutant de la musique (pour ne pas entendre mes voisins parler cuisine et vacances).
Youtube, Richter, Gould, Bach, Chopin.
Je n'y arrive pas, ça m'abrutit.

Laïcité

Dernière séance de catéchisme. Les enfants sont peu nombreux, peut-être parce que nous avons changé la date de la séance en mai à cause de Bréhat.
Je ne sais plus bien comment, je me suis retrouvée à leur faire un cours sur la différende entre les laïcs dans l'Eglise, par opposition à la vie consacrée; et la République laïque qui dessine deux sphères privée et publique et qui est censée protéger ces deux sphères (dont le droit à vivre sa foi dans la paix). J'ai expliqué, très utopiste, qu'un synonyme de laïcité de la République serait, devrait être, neutralité, un arbitre qui surveille qu'on respecte son voisin et qu'on ne dérange personne.
J'ai pointé au passage la difficulté de rester ainsi discret et de "proclamer le message du Christ" comme nous y engage l'Eglise ou le pape François: «je vous conseille de ne rien dire. Ayez une petite image, une croix, sur vous. Si quelqu'un est curieux et vous pose des questions, répondez, mais ne vous mettez pas à parler comme les apôtres à la Pentecôte!»

— C'est encore vous l'année prochaine ?
— Ah non, moi je redouble, vous vous passez en aumônerie.
(Décidément je n'aimerais pas être prof. C'est triste de quitter les enfants.)


Apéro chez les voisins (les voisins) qui dégénère en dîner, comme très souvent. Tous leurs animaux ont été tués par une fouine. Je leur en veux un peu de ne pas être plus rigoureux et de ne pas les avoir enfermés chaque soir. Mais cela n'aurait sans doute rien changé.


Parmi mon surf de l'après-midi, la vocation du dernier des Hasbourg.

Bloomsday

En retard chez Nicolas. Jeux oulipiques (qui m'impressionnent toujours, je ne suis pas très douée) puis buffet à partir de ce que chacun à amener.
Nous célébrons aussi le Bloomsday.
Le domaine est si paisible, cette famille si accueillante avec tant de naturel.


Robert Rapilly a inventé le Chaïpku: soit deux groupes, chaque groupe écrit un haïku en fonction de ce qui l'entoure puis le danse (ou le mime) à l'autre groupe qui doit deviner ce qui est représenté et (tenter de) retrouver le texte du haïku dansé.

Voici le nôtre :
La jeune glycine
Le silence du chenil
Maronniers vigies.

Très amusant de danser le silence du chenil.


Haïku de l'autre groupe:
Le volet ouvert
Deux pavés l'herbe frémit
Les oiseaux pépient.

13e arrondissement

En voiture jusqu'au 13e arrondissement. Petit déjeuner. J'essaie de reprendre un Mobike mais le verrou ne s'ouvre pas tandis que mon compte commence à décompter les secondes. Oups… Je prends une photo comme indiqué. Mon compte est bloqué. Pas de chance.

Corvisart (à pied) puis ligne 6 puis RER A.

Le soir Chris Marker. Deux courts-métrages sur Berlin en 1990. Décevant: tant de gros plans qu'on ne voit rien, pas de recul, pas de vue d'ensemble. Cet homme qui dit qu'il a toujours été du côté des perdants et qu'il s'y ait habitué…

Dîner en terrasse. Pastis, planche de charcuterie et brouilly. Papotage avec des voisins de table. Ce quartier est vraiment agréable.

A. a raté l'un des examens de fin d'année.

Dernier Oulipo

Dernier Oulipo, dessinateurs, drôles et impressionnants.

Pâtes flambées dans une meule de parmesan. Glace au limoncello. (Très bon).

Lire Jules Romains, Le dictionnaire du diable et l'hexagonal tel qu'on le parle qui si j'ai bien compris se moquait en 1970 de tournures devenues entretemps courantes.

Quoi qu'il en soit, le dico hors sol de la parlure Hidalgo paraît irréel.

Les papiers nickelés sont à la recherche d'un metteur en pages (sans avoir beaucoup de moyens: donc abonnez-vous, rabonnez-vous!)

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Transport en temps de grève
Lever cinq heures et demie, départ sept heures, une heure de voiture, une demi-heure de petit déjeuner, dix minutes de Mobike (quelle est jolie, la Cité des fleurs au pied de la Butte-aux-Cailles), trois quart d'heure de ligne 6 puis RER A.

Vers six heures, RER A puis ligne 14 gare de Lyon pour la TGB. (Tandis que j'attends sur le quai de la 14, je songe au RER C : trois mois de crue, trois mois de grève…)

Retour en voiture.

Sept sites et un film

J'ai enfin vu la Révolution silencieuse, tirée d'une histoire vraie. Une histoire d'amitié et de trahison, une ambiance Signe de piste, pour ceux qui connaissent.
Au niveau personnel, cela pourrait être une réflexion sur la répercussion de nos actes. L'intermède du début, la noisette lancée sur les soldats soviétiques, ajuste (rend juste) la façon de voir ce film. (On s'en rend compte après coup, vous le dire vous permettra de le faire de façon consciente).
A un niveau politique, historique, philosophique, cela ouvre un abîme de réflexions: qu'est-ce que c'était qu'avoir dix-huit ans en Allemagne de l'Est en 1956? Etre né en 1938, avoir grandi sous les bombes puis dans les ruines puis sous occupation étrangère… Que vous racontaient vos parents, quels silences, quelles vérités? «Tout le monde a ses raisons» prend une fois de plus tout son sens. Finalement la seule vérité reste celle qui nous unit à notre entourage direct: mentir (pour protéger: bonne ou mauvaise idée?), trahir, rester fidèle, accepter ou pas ce que subissent les gens qu'on aime — ou qu'on aime moins.


Assisté à la remise des prix "créateurs de confiance" :
- Pour vendre ses céréales au meilleur prix.
(Je n'ai pas bien compris à qui cela servait: qui achète directement des céréales? J'ai posé la question à un céréalier de Champagne:
— C'est réservé à de très gros acheteurs. Le prix n'est pas un prix brut, mais un prix qui intègre le transport, «le prix rendu Rouen», par exemple. Cela permet de connaître l'état du marché.
— Ah. Merci. Et pendant que je vous ai sous la main, que pensez-vous du glyphosate? C'est une question sans piège, je voudrais connaître l'avis de quelqu'un du métier.
— C'est un faux problème en France. Le glyphosate tue tout ce qui est organique. Aux Etats-Unis, ils utilisent des OGM résistants au glyphosate. Donc ils balancent du glyphosate, deux fois, trois fois, sur les cultures. En France les OGM sont interdits. Si je fais ça, je tue ma récolte, je n'ai plus rien. Donc j'en utilise très peu, un petit coup sur les sols en inter-culture entre l'ensemençage en avoine puis en colza, par exemple. On peut tester mes céréales : on ne trouvera pas trace de glyphosate dedans.
(NB : je n'oublie pas les abeilles, les vers de terre, le ruissellement, le labour trop ou pas assez profond, etc. Mais je trouve intéressant le point de vue d'un agriculteur qui cultive. Remarque d'H. à qui je rapporte cette réponse: «je m'étais toujours demandé comment ils utilisaient le glyphosate puisque ça tue tout.))

- Partager ses dépenses effectuées en carte bleue (Sharepay): à l'origine conçu pour les potes qui partent en vacances ensemble, à l'usage beaucoup utilisé par les couples (sans compte joint, je suppose).

- Echange de maisons entre particuliers: l'idée est non seulement d'échanger les maisons pour les vacances, mais d'introduire de la souplesse dans cet échange: parce que vous n'avez pas forcément envie d'aller chez celui qui a envie de venir chez vous. Donc si un Napolitain veut venir à Paris mais que vous voulez aller à Montevideo, cela vous permet de le faire par un système de points.
La beauté de la chose est que c'est non monétaire, plutôt de l'ordre du troc.

- Faciliter la location de locaux professionnels en mettant en rapport des entreprises ayant des locaux inoccupées et des entrepreneurs ayant de petits besoins.

- Un feu de freinage pour les motard qui fait aussi balise de détresse. Commercialisé dans les semaines à venir. Va exister pour les cyclistes, les skieurs. Réflexions pour le BTP (les ouvriers sur les échafaudages, etc).

- Récupérer et partager les médicaments entre hôpitaux: c'est l'idée qui m'a le plus enthousiasmée (le genre de chose qu'on ne pensait pas qu'elle ne pouvait pas ne pas exister). Il s'agit de ne pas laisser perdre des médicaments qui pourraient être utiles à d'autres, ailleurs. 50 millions d'euros de médicaments périmés perdus en France par an.
L'autre application (hospiville) est destinée à permettre à tous les professionnels de santé interagissant avec un malade d'être au courant de l'ensemble de son traitement. (Et pour avoir vu les conséquences d'un diabète en hospitalisation (quels médicaments prendre si on est à jeun? Faut-il les prendre?) je vois bien l'intérêt de cette appli. Comme dirait Jaddo: «si vous voulez sauver votre grand-mère, mettez dans son porte-monnaie la liste des médicaments qu'elle prend tous les jours.»)

- Une appli pour les aphasiques (plus de cordes vocales suite à un cancer, plus de voix suite à un AVC, certains autismes, etc). Ma surprise aura été que cela soit nécessaire, j'aurais pensé que "l'accessibilité" des ordinateurs permettait cela depuis longtemps.
Apparemment on peut se créer son propre clavier en fonction de ses besoins et habitudes, pour retourner acheter le pain, aller chez le coiffeur, etc (et soudain je me demande si cela pourrait être utilisé dans un contexte de pays dont on ne parle pas la langue).


Au cours de la soirée j'apprends que demain Groupama SA (re)devient Groupama Mutuelle. Cela me fait profondément plaisir. J'aime l'utopie mutualiste, l'idée qu'il est possible de s'entraider plutôt que s'entretuer.

Transhumanisme

— Je n'ai pas compris le rapport avec la théologie.
— Que devient ta foi si nous ne mourrons plus ?
— Bah, déjà que je trouve bizarre de ressusciter...

Je donne juste quelques noms entendus ce soir. "L'homme augmenté" a été employé pour la première fois par le comité olympique en réponse à Oscar Pistorius. "Transhumanisme" est une création de Julian Huxley (le frère de) dans un article de 1957.

FM-2030, Fereidoun Esfandiary
L'Extropy Institute
Max O'Connor se fait appeler Max More en référence directe à l'utopie.
Ray Kurzweil étudie l'immortalisme. Embauché par Google qui lui fournit des fonds et un laboratoire. Il semble avoir tenté avec la mémoire de son père quelque chose qui ressemble furieusement à L'Invention de Morel.
En Europe, Nick Böstron.

Au passage je trouve cette sympathique horloge décomptant les minutes nous séparant de la fin du monde (en 1995 nous avons pu respirer).

L'année prochaine

Rendez-vous à l'ICP pour préparer le mémoire à rendre l'année prochaine. Les trois professeurs présents sont surpris de nous voir si nombreux — alors que nous sommes surpris de voir qui manque.

L'idée est que nous donnions notre sujet, notre ébauche de sujet, pour que les professeurs puissent orienter nos lectures de l'été (je rêve du moment où je pourrais me remettre enfin à lire des romans).
Les sujets sont variés, parfois surprenants: le Christ priant (dans les Evangiles), qu'elle était véritablement la maladie appelée lèpre dans l'Ancien Testament, l'utilisation d'Amos dans les doctrines politique et sociale aujourd'hui, Sylvie Germain au prisme de la Bible,…
J'évoque l'idée de travailler autour du concept du repos à partir de la règle des diaconnesses de Reuilly: «le contraire de la contemplation n'est pas l'action, mais le souci».
J'écope de Saint Augustin : «mon cœur repose en toi» (citation très à peu près, je m'en rends compte an faisant cette recherche de lien Google).


Avant de partir, on nous propose des affiches pour le cycle C à déposer dans des endroits choisis. Je murmure à ma voisine:
— Franchement, à qui pourrait-on conseiller de faire quelque chose d'aussi difficile, d'aussi long, d'aussi pénible?
— Mais arrête, tu n'as jamais été aussi heureuse qu'ici! Tu as assisté à plein de cours, tu as lu des livres, tu as rencontré du monde… C'est juste que la dissert t'emm**, c'est difficile d'être au pied du mur.
Je l'aurais volontiers embrassée. «Jamais aussi heureuse» est peut-être exagéré, mais pour le reste, elle n'a pas tort. C'était bien. C'est bien. J'ai compris beaucoup de choses dans ma relation au monde, aux autres. J'en bave, j'en ai bavé, mais je me suis bien amusée. Peut-être qu'il n'est pas possible d'avoir l'un sans l'autre, dans ma structure d'esprit tout au moins.


Repas rapide en brasserie avec H. qui est passé me chercher. Il est si préoccupé par sa prochaine livraison (mise à jour de progiciel) qu'il dessert à peine les dents. Nous aurions fait aussi bien de rentrer manger des pâtes à la maison.
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