Incompréhension et amitié

Une fois encore, pas de rapport entre les deux éléments du titre de ce billet : ce sont les deux teintes de la journée, tant la seule unité de nos journées n'est parfois que nous-mêmes.

H. m'appelle vers midi. Il est décomposé:
— B. ne veut pas signer les billets d'avion pour Nat. Il ne veut plus aller aux Etats-Unis.
— Mais il a bien signé pour la création de l'entreprise?
— Oui. Il est fou. C'est impossible de travailler avec lui. Je ne sais plus quoi faire.

Je donne quelques conseils, en particulier d'envoyer sans commentaire un résumé en français en quelques points ne dépassant pas la page A4 des documents envoyés en anglais, puisque B. ne veut pas avouer qu'il ne parle pas anglais.

Le voisin est d'un grand secours. H et lui ont organisé un concours pour savoir qui avait le patron le plus fou.

Le soir je vois Aline. Nous parlons chats, santé, voyages. Elle me raconte la grande époque des éditions J'ai lu, avant les années 90, le début de la financiarisation. Cela me paraît toujours mythique, j'ai commencé à travailler à ce moment-là.
Elle me parle d'un voyage des cruchons pour visiter les châteaux de la Loire. D'un côté je viendrai de les visiter une fois encore avec Nat, d'un autre côté il s'agit de la partie au-delà de Tours, que je ne connais pas. Et puis H. devrait être aux Etats-Unis, s'il est encore possible d'y croire. Je vais essayer d'y aller.

108/365 RAS

Matin : RER D à 8h, puis A, puis ligne 1.

18h : ligne 1 puis ligne 12. Il y a beaucoup de monde. Sur la ligne 1, un lecteur des mémoires de de Gaulle, sur la ligne 12, un lecteur de l'histoire de la deuxième guerre mondiale de Winston Churchill.
22h10 : ligne 4 puis RER D.

Fauteuil club

— Un fauteuil club, c'est du mouton, pas de la vachette. Et c'est teinté dans la masse, pas verni. C'est pour cela que cela se griffe, ça se patine. Evidemment, cela ne reste pas impeccable comme ceux de Cuir center. Mais ceux-là craquellent au bout de quinze ans, alors que les fauteuils-clubs se transmettent de génération en génération. Ramenez-moi le coussin dans un mois, je rajouterai de la plume quand il se sera tassé. Ce qui caractérise le fauteuil club, ce sont les ressorts. S'il y a une barre, des sangles, ce n'est pas un fauteuil club. Je vous mets une bombe, il faut la passer une fois par mois, et du cirage, une à deux fois par an.


Vendredi

Encore un beau quatre. Le moment où le bateau quitte le ponton et se retrouve au milieu du courant est un moment de ravissement: à chaque c'est une redécouverte, à chaque fois j'oublie combien j'aime être là, surtout avec trois autres rameurs que je connais maintenant depuis des années. Confiance et fraternité le temps d'une sortie, voilà un sentiment que je n'éprouve plus sur la terre ferme. Marc, Philippe, Jean-Pierre, moi à la barre. Un tour de l'île et un barrage. Un bateau sans doute moins beau que mercredi, mais les conditions sont moins dures, il fait moins froid.

Absurdement je passe l'après-midi à trier et jeter des mails dans mes archives (mais pourquoi?)

Le soir réunion avec les CAC (commissaire aux comptes). (Réunion à 16 heures un vendredi soir. Lol.) J'abandonne mon vocabulaire zazou (celui destiné à ne pas me prendre au sérieux qui fait qu'on ne me prend pas au sérieux) pour utiliser des mots davantage Science-Po (celui qui écrase toute personne ne me prenant pas au sérieux).
Je n'arrive pas à comprendre comment quelqu'un de mon âge peut encore utiliser la rhétorique du yaka faukon:
— Mais il suffit de rapprocher les fichiers puisqu'on a une clé commune…
— Certes, je vous fournis les fichiers puisque vous proposez de nous aider. Mais je vous ferai remarquer que ce qui compte, ce sont les dates d'affiliation et de radiation. Le fait que les personnes apparaissent dans les deux fichiers ne suffit pas. Or le fichier fourni par X ne comporte pas de date.
— Ah…

Ben oui. Sinon nous aurions déjà fait le nécessaire. Que croit-elle ?

Jeudi et vendredi H. a vu son patron B. (sorti de l'hôpital psychiatrique le week-end dernier). Il lui a exposé tout ce qui ne lui convenait pas, exactement comme si B. était (dans son état) normal (mais il n'y a pas d'état normal de B., c'était connu avant, cela ne paraissait pas si grave. Le problème, c'est que la forme juridique de l'entreprise est une SAS, c'est-à-dire qu'il en est le seul actionnaire. Il n'y a personne pour prendre le relais en cas de défaillance de B. maintenant qu'il a révoqué le mandat de mandataire social de H. en sortant de l'hôpital.)

Mort de Henry-Louis de La Grange. Pensées pour Vincent.

105/365 Léger retard le soir

Matin
7h58 aller sans problème

Retour
Je cours gare de Lyon dans l'espoir d'avoir le RER D de 19h38.
C'était inutile, le train a du retard. Le message est effrayant: «Votre attente est prolongée de 20 minutes en moyenne. Un train en panne et l'intervention des pompiers dans un train pertubent la circulation jusqu'à 22 heures» mais en réalité je n'attendrai que sept minutes.

Chroniques du temps immédiat

Suspendue aux nouvelles du monde. Une impression de mauvais rêve. Tout est logique et irrationnel.

Fillon a embauché sa femme pour cinq cent mille euros sur huit ans.

Lundi, France Inter a préféré commenter la primaire de la gauche que les centaines de milliers de femmes qui ont marché contre Trump.

L'état-major du Département d'Etat américain démissionne. (Enfin. Enfin de la résistance en haut lieu).

Trump signe décret sur décret, IVG, mur, oléoduc, fait disparaître des pages du site de la Maison Blanche. Sa femme a l'air profondément triste.

Le terme "alternative facts" fait exploser les ventes de 1984 (un livre interdit en Floride pour son contenu communiste…)

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Agenda
Finalement B. a signé. La boîte aux Etats-Unis est créée. Nat vient en France le mois prochain.
J'ai choisi mes spectacles à l'opéra pour l'année prochaine.

104/365 gare de surface

7h52 RER D. Arrivée en gare de surface. J'opte pour la ligne 1, aussi simple à aller prendre, mais plus lente que le RER. Pour une fois le sort me donnera raison car j'entendrai qu'il y a des ralentissements sur la ligne A. Je sors à Esplanade à 8h58: j'ai perdu une dizaine de minutes, c'est très raisonnable.

Le soir ligne 1, RER A à 19h18 (il arrive quand j'arrive sur le quai), RER D à 19h38 (attente de trois minutes). Retour en bus.

103/365 RAS

8h52 Pas de problème
Ligne 1 puis ligne 4 pour arrivée à 17h38 à St Germain
Ligne 4 puis RER D aux Halles pour une arrivée 19h50 à Yerres

Ce que je découvre en écrivant ces comptes rendus de transport, c'est à quel point j'utilise les transports en commun. Ils me rendent des services constants. Ça ne marche pas si mal, au total, si l'on regarde toutes les fois que je les prends. Ce qui est insupportable, c'est la dépendance et l'imprévisibilité.

Un homme en colère

Bon. Encore un. Encore un que j'énerve spontanément, sans me forcer.
— Tu devrais peut-être changer de poste s'il te met dans cet état. Chaque fois que je t'ai au téléphone tu es exténué ou en colère.
— Mon poste me va très bien. C'est toi qui m'énerves.

Evidemment, de mon point de vue, c'est plutôt moi qui devrais être en colère. Après tout, me dire «mais qu'est-ce que vous faites à la mutuelle?» sous-entendu «vous vous la coulez douce pendant que moi je trime» et «la mutuelle représente 2% de mes problèmes, tu le sais ça?».
Oui je le sais, ça fait cinq ans que tu me le répètes à chaque fois que je t'ai au téléphone. Décidément, c'est moi qui devrais être en colère. Mais il me fait rire.
Bon, mais qu'est-ce qui peut l'énerver comme ça? Je ne représente pourtant pas un grand risque pour lui (nous avons le même patron). Mes mails sont-ils trop bien écrits? Ou peut-être n'apprécie-t-il pas que j'ai commencé subrepticement à faire de la formation continue à ses équipes parce qu'il est incapable de leur transmettre une procédure claire et simple (autrement dit, je téléphone et j'explique directement (gniark gniark. A sa place je n'aimerais pas. Mais je ne suis même pas sûre qu'il s'en aperçoive tant il est loin de ses équipes.)).
Enfin bon.

Trois cartes de vœux (écrites), ce qui fait cinq. Je suis terriblement en retard.

Allemand (cours): J'ai posé la question des fiches de lecture à M. Boss. Ça l'a fait rire : «Laissez tomber. Considérez-les comme des exercices scolaires, académiques.»

Vietnamien (resto): Comme O. à la voiture, H. accepte de passer me chercher à la gare pour me déposer à Montgeron. Vous dînons ensemble et parlons de B., inévitablement. Celui-ci ne veut plus aller aux Etats-Unis. H. est désemparé, exaspéré, il voit tout ce pour quoi il travaille depuis décembre 2014 (avec le soutien sans faille de son patron) s'écrouler. Il pense à tous les engagements qu'il a pris envers des gens qu'il considère maintenant pour certains comme des amis.

Catéchisme: information/formation des parents avant la prochaine rencontre avec les enfants. C'est intéressant de voir les messages que fait passer le prêtre en une heure à des parents un peu déboussolés de tant de nouveautés sur l'œcuménisme, la responsabilité de l'Eglise dans les affaires de pédophilie, l'exégèse et l'ancien testament).

102/365 Pas de problème

8h58 RER D. Aucun problème. Arrivée Esplanade de la Défense vers 9h50 (c'était mon horaire lorsque les enfants étaient en primaire).
14h30. ligne 1 puis ligne 6 à l'Etoile. station St Jacques. 18h40 passé. ligne 6 puis RER B. J'ai de la chance, un Zaco est à l'approche aux Halles quand j'arrive sur le quai. RER D à 19h02.

Patatras

B. rétrograde H. de DG au poste de directeur technique. Il lui retire sa délégation de mandataire sociale qui faisait qu'en pratique, H. prenait toutes les décisions. En particulier, H. était l'interlocuteur privilégié de la BPI. Fin du projet américain (oui ou non?)

C'est bizarre, cette impression que le monde prend les couleurs de Trump, c'est-à-dire de la bêtise arbitraire et de la folie.
Hier, en écoutant L'Amérique de Kafka, je songeais que cet arbitraire du monde, cette impossibilité de ne jamais pouvoir se faire écouter, que jamais la vérité ne puisse éclater et redresser les malentendus devaient directement provenir de l'expérience de Kafka juriste dans une société d'assurances.

Je lis La supplication.

101/365 Lentement

RER D à 8h20. RER A très plein et très lent. Il y a un problème à Châtelet, mais je n'ai pas compris lequel (la voix du haut-parleur était brouillée).
En arrivant à La Défense, l'accès à la ligne 1 était impossible tant la foule était dense. Certains faisaient demi-tour. Aucune information.
Je sors et marche jusqu'au bureau.

19h: ligne 1 puis ligne 12 (correspondance à Concorde). 22h10: ligne 4. RER D à 22h32 aux Halles.

Douches froides

Vendredi soir H. apprend que B. reste à l'hôpital.
Samedi il apprend que B. a envoyé un sms à un directeur de l'entreprise.

C. et I. se séparent. Ils n'auront pas tenu quatre mois ensemble une fois quittée la maison. Voilà qui relativisent les remontrances de C. concernant notre tendance à nous disputer souvent, H. et moi.

Apéro chez le voisin qui a reçu samedi une lettre de convocation à un entretien préalable à licenciement après trente ans dans la même entreprise. Son patron ne supporte pas la place qu'il a prise. Il est terriblement démoralisé. Sa femme a essayé de joindre H. tout le week-end, mais celui-ci, lui-même découragé par la résurrection de B. après quinze jours de silence, a laissé se décharger son téléphone sans le recharger. En désespoir de cause, la voisine a fini par me téléphoner (je ne suis pas celle à qui on téléphone. Je suis celle sur qui l'on compte pour répondre aux mails et se souvenir des dates.)
Nous allons donc prendre l'apéro pour donner quelques conseils sur la façon d'aller à l'entretien (se faire accompagner, toujours) et de prendre un avocat. (Leur expérience de la justice est celle des divorces et gardes d'enfants: c'est autre chose, mais ça fait également dresser les cheveux sur la tête par instants.)

En rentrant, H. finit par donner un coup de fil à l'un des directeurs: B. est sorti de l'hôpital et se repose chez sa mère.

Temps magnifique

Il fait froid, peu de monde à Melun. Yolette de quatre, trois rameurs et un barreur. Je déteste ça, je me souviens d'une ou deux sorties très dures ainsi. Je suis à la nage (puis Christian, Damien), Franck se dévoue et barre toute la sortie. Il y a si peu de courant que je ne me ferai pas mal.

Quand j'arrive à la maison, les livreurs sont passés livrer notre matelas de trente-cinq centimètres. Le lit a gonflé, il vogue sur le parquet, il ne lui manque qu'une voile pour s'élancer vers le large.

Nous allons voir Paterson, film entièrement dédié à la poésie et au quotidien. Comment habiter poétiquement le monde, ou plus optimiste encore, comment serait-il possible de ne pas habiter poétiquement le monde?
«Au fond, dit H., quand on y regarde suffisamment de près, tout le monde est dingue», ce qui est une autre définition la poésie du monde, le détail qui détone, la rationalité qui prend la clé des champs.
La bienveillance dans ce film est permanente, extrême et sans pesanteur.
C'est un film qui se regarde, où il s'agit de regarder les images: ce n'est pas un film à écouter (contrairement aux films habituels de Jarmusch), c'est un film où le plus grand événement est sans doute une panne de bus.
Frank O'Hara : qui est Frank O'Hara?
C'est très égloguien: Paterson (les biscuits, etc), mais aussi le fait que le personnage principal porte le nom de la ville.

Derrière moi

L'oral est passé (question après l'exposé: «comment expliqueriez-vous à l'homme de la rue la différence entre Thomas d'Aquin et Schillebeckx?»)

Bavardage avec une jeune esthéticienne venue des îles. Elle et ses amis n'utilisent que des assiettes et des couverts jetables quand ils dînent ensemble.
— Ce n'est guère écolo… et je n'aime pas manger dans des assiettes en carton.
— Oui, mais après il faut laver, et puis j'ai peur qu'on me casse ma vaisselle.
— Oh mais c'est de la vaisselle Ikéa, hop, on rachète.
— Oui, mais il faut y aller… Mais moi non plus je n'aime pas la vaisselle jetable. Quand les copains me donne une assiette en carton, ça va encore, mais des couverts en plastique…
— Lancez une nouvelle mode, amenez votre assiette et vos couverts quand vous allez chez vos amis.

J'ai passé l'oral. Demain carte de vœux, billets de blog, le dernier Jarmush, une sortie sur la Seine, des livres lisibles… Demain est un autre jour, je vais me coucher, je suis debout depuis trois heures, oral oblige.


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Investiture de Trump. Pourquoi cela m'affecte-t-il autant, après tout je ne suis pas concernée. Mais d'une part je le suis, évidemment; et d'autre part je ne peux m'empêcher de ressentir de la honte, une honte collective, commune, une complicité à faire partie d'une humanité capable d'élire un type qui s'est moqué d'un handicapé, qui a fait rire des plus faibles, qui a pour ambition d'écraser et non de protéger (voir le discours de Meryll Streep qui exprime cela parfaitement). Je suis accablée de me prendre cette vérité en pleine poire. Je la connaissais, bien sûr, mais je l'évitais, je l'oubliais. Réveil brutal, KO debout depuis novembre.

98/365 Des problèmes sans trop de conséquences

RER D à 8h37. Problèmes sur le RER A, très plein: des ralentissements dans les deux sens dus à un voyageur malade à Châtelet. Je laisse passer une rame. Sortie Esplanade de la Défense à 9h31.

15h40: ligne 1 puis ligne 12 jusqu'à Rennes. RAS.

19h15. ligne 4 à St Placide jusqu'aux Halles. Je m'assois et m'endors. Les Halles, je monte dans le premier RER D pour aller jusque garde de Lyon.
Message : «Prévoir un allongement du temps de parcours de 20-30 minutes au passage du vert de maisons et ce jusqu'à 21h. La cause, une altercation entre voyageurs avec des traversées de voies.»
J'attends dix minutes, ce qui est raisonnable. RER à 19h41.

Riposte

Encore une règle du monde comme il va : quand on creuse derrière les réclamations de ceux qui râlent très fort en mettant tout le monde en copie, on trouve souvent une action ayant tendu à profiter du système en ne respectant pas tout à fait les règles. En y réfléchissant, c'est logique, puisque s'ils râlent si fort, c'est que soudain le système leur résiste alors qu'ils sont dans leur droit, alors qu'ils l'avaient fait fléchir quand ils ne l'étaient pas.
Souvent ils font tant de bruit qu'on ne regarde pas de près, on essaie de leur donner satisfaction, d'une part parce qu'ils sont dans leur droit et d'autre part parce que leur tintamare gêne toute réflexion sereine.
Parfois ils dépassent leur but (overkill), ils font tant de bruit qu'on décide d'aller y voir de plus près, il y a un ou deux points qu'on ne comprend pas, il y a des incohérences et on finit par être curieux. Alors on creuse et on découvre soudain que s'ils n'avaient rien tordu, que s'ils s'étaient comportés correctement, leur légitime réclamation actuelle n'aurait jamais eu lieu d'être. Ils ont provoqué leur propre malheur.
C'est avec une certaine satisfaction qu'on expose l'enquête et ses résultats à tous ceux qui étaient en copie de la réclamation initiale et des multiples mails de relance en caractères gras.

97/365 Rapide

Aller : 9h13 RER D, sortie de la ligne 1 Esplanade le Défense à 10h01.

Retour. Oublié de partir : ligne 1 à 19h55 pour gare de Lyon (je ne tente pas le RER A car apparemment il y a des problèmes). RER D à 20h37. A la maison à 21h15.

Baisers volés

Tellement en retard pour mon oral que j'ai posé une journée de congé. J'ai tout repris sous un autre angle. Article "symbole" de Ricœur dans Introduction à la pratique de la théologie.

Regardé Baisers volés de Truffaut. DVD double face, au dos Antoine et Colette. Témoignage sur un monde disparu, pressage de vynil et pneumatique.
Il me semble qu'une réflexion de la jeune fille reprend exactement ce pour quoi Facebook s'insurge aujourd'hui: « Tant mieux si c'est éclairé, ça vous évitera de me tripoter ». Omniprésence du désir masculin, lourd, obsédant; impression de chasseur et de gibier. Un film pareil ne serait-il pas attaqué aujourd'hui pour cette traque qu'il montre comme évidente, naturelle ?

Journée lisse

Double Sofia avec Philippe. Il fait très beau et très froid, si froid que nous transpirons à peine. Les doigts se réchauffent lentement. J'ai essayé les moufles, mais cela emprisonne les mains et je ne me sens pas rassurée en bateau court de ne pas avoir ma liberté de mouvement. J'essaierai en quatre. Les yeux pleurent contre le vent du nord. Dès que je suis avec quelqu'un qui ne m'impressionne pas, je rame mieux. Bateau plus équilibré.

Journée sans aspérité. Je décris tout ce que je fais en tenant une chronologie annuelle (savoir dans quel ordre enchaîner les tâches au moment de la clôture est précieux) dans l'idée de laisser mon poste dans un an. Cela ne sera sans doute jamais lu, mais sait-on jamais. Nous avons découvert un dysfonctionnement exaspérant : si la sécurité sociale envoie un flux au gestionnaire de prestations1 et que celui-ci n'a pas de RIB pour rembourser ce qu'il doit, il ne fait… rien. Pas de demande de RIB, rien. Si l'affilié ne s'inquiète pas, il n'est jamais remboursé. Comment cela est-il justifié en comptabilité? Cela passe-t-il en pertes et profits au bout de deux ans? Ou cela n'atteint-il jamais la comptabilité, restant coincé au niveau de la technique?
Je déteste ces no man's land des circuits technico-informatiques. Il faut un hasard pour les découvrir.
Et nous découvrons tant de choses par hasard, parce que quelqu'un pose une question innocente, que j'ai l'impression vertigineuse qu'il y a des erreurs de tous côtés. Quelle était la citation? «Cela nous submerge. Nous l’organisons. Cela tombe en morceaux. Nous l’organisons de nouveau et tombons nous-mêmes en morceaux.»

Je récupère la voiture gare de Lyon. J'en profite pour acheter trois répertoires à la librairie au coin du parking, des Clairefontaine référence 9609C, mes préférés difficiles à trouver.

Note
1 : le règlement des prestations est délégué à un prestataire.

95/365 répercussions amorties de problèmes survenus plus tôt

O. n'a pas TP. Je pars seule donc plus tard.
8h58. Le RER est à l'heure mais il n'y a plus de place assise, ce qui est étonnant à cette heure-là. Il y a dû y avoir des problèmes avant, peut-être un train supprimé. Je voyage debout (chaussures plates, pas grave).
9h24 gare de Lyon. RER A lui aussi très plein. Des perturbations dans les deux sens sont dues à une agression de conducteur survenue plus tôt à Nanterre préfecture. Le train stationne longuement à chaque station, beaucoup de monde se presse sur le quai pour tenter de monter. J'ai réussi à m'assoir aux Halles (une station après gare de Lyon).
La durée de mon trajet sera peu rallongée (l'appréciation psychologique du retard n'est pas la réalité des horloges). Ma collègue me dira avoir mis une demi-heure de plus à arriver en venant de plus près et de l'ouest — mais en étant partie plus tôt.

Le soir je vais jusqu'à gare de Lyon (ligne 1, RER A à 18h30) récupérer la voiture de H. au parking. Je rentre en écoutant Crooner, une radio essayée en tripotant les boutons.

Embarras

Coup de téléphone d'un bookcrosser à midi. Il souhaite me rencontrer. C'est ainsi que tout avait commencé avec Paul (enfin, pas par un coup de fil, par une carte postale paniquée de ma part quand je m'étais rendue compte qu'il allait être choqué par le livre que je lui avais prêté, Le voleur de bible. Je ne sais plus comment nous sommes revus ensuite).

Je n'en ai pas envie. J'avais quarante-six ans d'écart avec Paul, un tel écart ne se reproduira pas. Je ne sais pas qui est cet homme (parmi ceux rencontrés ce soir-là je ne revois pas son visage), je sais que nous n'étions pas à la même table, peut-être veut-il parler de Gottland, je n'y crois pas, je ne crois plus à de nouvelles amitiés, je voudrais juste qu'on m'oublie, que je puisse me réabsorber en moi-même, et disons-le tout net, de ce point de vue vieillir est une bénédiction.

Bon, on verra bien. Mais je m'ennuie déjà à l'idée des conversations poussives, ou à l'inverse j'ai déjà honte à l'idée d'un sujet que je défendrai avec passion. Pourquoi se voir sans rien à se dire?


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La générosité et la bonne volonté chez Descartes

94/365 non affectée par un passager malade à Nation

O. reprend les cours. Il attrape son RER de justesse (je le largue (ce n'est pas populaire, c'est le sens aéronautique)) et vais me garer.
RER D de 8h23. OK
RER A bondé. Je laisse passer une rame, le tableau annonce qu'un voyageur malade à Nation ralentit le trafic. J'hésite à aller prendre la 1. J'arrive à monter dans la rame suivante. Cela ne fait quasi aucune différence sur ma durée de trajet.


19h00. ligne 1 puis 12
22h10. ligne 4.
Sur le quai aux Halles, une femme (slave, sans doute) avec une poussette et trois fillettes (c'est étrange, elles paraissent avoir toutes le même âge, six ou sept ans) s'installe à deux pas. Une petite fille ramasse un 20 minutes, s'installe à côté de moi, tourne les pages. Je ne peux m'empêcher de commencer à lui donner les noms de ce qu'on voit sur les pages, un ballon, un cheval, une bague, en essayant de faire un rapport avec les mots écrits autour. Elle a un sourire magnifique. Elle connaît le mot ballon et spectacle en français.
D'autres arrivent, un homme, un petit garçon avec un chiot. Quand je me lèverai pour prendre le train, l'homme et la petite fille me diront merci avec une chaleur qui me serrera le cœur.
RER D à 22h32. Rentrée sans histoire. Il gèle.

Disparition annoncée

Par une bizarrerie (sans doute de la négligence), après m'avoir traitée comme une indésirable, la S*RC continue à m'envoyer les comptes rendus de ses assemblées générales.

Je signale donc à ceux que cela pourrait intéresser que le site risque de fermer pour une durée indéterminée. Si vous voulez faire des copies de certains documents (je pense en particulier aux versions intégrales des Eglogues (je ne retrouve pas Journal romain), mais aussi à certains articles ou interviews), dépêchez-vous.


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Je ne suis pas allée ramer. Je lis désespérément lentement. H. a invité les voisins pour une galette, je me suis enfuie au bout d'une demi-heure pour continuer de lire. O. et H. ont choisi un abonnement sur un serveur pour héberger vehesse qui lui aussi risque de ne plus être en ligne un certain temps (et être très dépeigné quand il réapparaîtra).

Le soir The Brass Teapot, traduit moins joliment en Cash Teapot. Un joli conte, agéable à regarder, presque pour enfants. Je note le rôle normatif du Seigneur des Anneaux: le héros prend une décision d'ordre moral après avoir comparé la situation à celle de la compagnie de l'anneau: «nous venons de rendre l'anneau à Sauron!» (remarque incompréhensible pour qui ne connaît pas l'histoire de l'anneau). En cela, et comme Harry Potter je pense, Le Seigneur des Anneaux fait désormais partie des mythes du temps présent.

L'annonce de la fermeture du site de la S*RC me fait poser une fois de plus cette question proustienne: ai-je perdu douze ans de ma vie pour quelque chose qui n'en valait pas la peine? Et surtout, surtout, remords lancinant, sont-ce les enfants qui en ont payé le prix?

Abus de pouvoir

Je vois venir le moment où l'un des administrateurs de la mutuelle va m'obliger à accorder un passe-droit à un cadre supérieur, cadre auquel nous avons déjà dit non quatre fois et qui à chaque fois va plaider sa cause indéfendable auprès de quelqu'un d'autre. Dommage, il s'est adressé au trésorier, très sensible aux marques de pouvoir. Le président nous aurait fait confiance et aurait dit non.

Et comme ce cadre a une particule (et même deux: de machin de truc), toute la détestation des privilèges remonte dans mes veines plébéiennes.


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Je lis L'économie sacramentelle du salut et c'est passionnant (qui l'eut cru?).

91/365 Pas de chance

O. m'emmène le matin afin de garder la voiture ensuite (pas très écolo, j'aurais pu prendre le bus — il voulait éviter de prendre le bus).
Je vois partir le RER de 9 heures devant moi, nous avons été retardés par une voiture municipale hésitante qui a fini par se garer sans mettre son clignotant. Je prends celui de 9h15.
Trajet total rapide et sans histoire, je sors du métro Esplanade de la Défense à 9h58. Je ne sais pas si ce n'est pas un record (j'ai regardé l'heure sur un écran en station. Je me dis maintenant tandis que j'écris que l'heure était peut-être fausse).

Soir : je pars tard de façon à rejoindre O. au conservatoire pour rentrer ensemble. RER gare de Lyon à 19h50. Il est très lent et stationne en gare à chaque arrêt.

Oulipotes

Il y a tant de vent que j'hésite un moment à me rendre à la TGB. Avis de tempête sur la France. J'y arrive tard, trop tard pour la séance (il paraît que c'était très bien).

Pizzéria. J'interroge Sophie sur son voyage en Russie. Elle m'impressionne, elle a voyagé seule entre Moscou et Saint-Pétersbourg, prenant le train, se débrouillant dans un pays où quasi personne ne parle anglais, où l'alphabet est différent («on est content de s'être tapé le cyrillique!») Elle chante les louanges des outils modernes, le téléphone qui permet les traductions et les plans dynamiques.

Chocolat équitable dont la particularité est d'être fabriqué sur place, au Costa-Rica, et non en Europe.

Conversations de mélomanes. «Bellini, Bellini, je déteste Bellini. La seule chose qui me fait supporter Bellini, c'est d'avoir découvert son influence sur Chopin».
Etonnants amis mélomanes, qui ne méprisent rien, s'intéressent à tout, sont capables de parler du la bémol (est-ce un la bémol?) de la chanson "Libérée, délivrée" de La Reine des neiges: un vrai amour, une vraie curiosité qui ne se ferme aucune porte (cette remarque à titre de leçon générale pour moi-même).
En les écoutant, je me rends compte que mon seul vrai intérêt pour la musique contemporaine est pour la musique de film. J'évoque la bande originale de Fury Road et The grand hotel Budapest.
Dominique évoque Bob Dylan. Il fait les mêmes remarques que Guillaume sur la difficultés de ses textes. Il confirme que "How many roads must a man walk down" est de Dylan, ce qui était bien mon souvenir (on m'avait dit non); or il me semble que "42" était la réponse à cette question (car dans Le guide intergalactique, nous avons la réponse, mais pas la question).
En rentrant je recherche la page de cette réponse, en vain.

C'est quoi ce délire ?

Cette expression me paraît traduire WTF mieux que "Fichaises", qui serait plutôt bullshit, à mon sens.

Il y a quelques temps (six mois, un an?) avait couru la rumeur que la directrice des ressources humaines de notre entreprise allait partir: mobilité dans le groupe ou démission? J'avais émis l'idée qu'elle remplacerait peut-être mon supérieur bien-aimé dont le départ en retraite est proche.
Puis il ne s'était rien passé.
Nous avons appris à midi qu'elle devait bien partir. Elle avait même fait un pot de départ avec ses équipes.
Puis elle était restée.



(Par ailleurs, des rumeurs courent sur le départ d'à peu près tous les cadres de direction alors que le nouveau DG vient d'arriver.

Aristote

Ethique à Nicomaque.
je copie-colle un quart de mes notes, par extraits.

Bonheur : activité de l’âme en accord avec la vertu.

C’est en pratiquant les actions justes qu’on devient juste, les actions courageuse qu’on devient courageux.
La vertu morale est une disposition de la volonté. C’est un habitus que nous accueillerons par habitude. La vertu ne préexiste pas à nature ou aux actes. Disposition constante et répétée : on n’est pas vertueux pour un acte de temps en temps. Disposition de la volonté libre. Comment commencer : rôle fondamental de l’éducation.

La justice : volonté constante d’attribuer à chacun son droit. (définition traditionnelle). Un juste milieu dans la chose. C’est une justice objective. Le but de la justice est le bien.
La vertu vise le juste milieu. Comment comprendre le juste milieu ? (livre II 1106 a 30) Un sens absolu : point identique pour tt le monde. Par rapport à la chose. Un sens relatif : par rapport à nous.
Livre IV : la générosité comme la vertu de celui qui les exerce toutes. Problème : la générosité n’est pas un juste milieu. Un excès. Cependant Aristote va essayer de démontrer que la générosité est un juste milieu. Je ne donne que pour recevoir.

1124b10. Aristote abandonne la question de la générosité pour passer au livre V : la justice comme vertu supérieure. Juste milieu dans la chose. Distingue entre justice générale (légale. Même fonction que la loi) et justice particulière (justice distributive entre les différentes parties de la cité. Justice corrective. Règle les échanges.) La justice particulière se réfère à l’équité. La justice est la plus parfaite parce qu’elle contient toutes les autres vertus.
Triple spécificités : - ne porte pas sur mes passions mais sur mes actions
- ne règle pas mon rapport à moi-même mais les rapports à autrui (ou entre autruis)
- met en œuvre des principes mathématiques : égalité arithmétique (maintenir l’égalité pour avoir l’égalité. Un bien qui vaut deux = deux biens qui valent un) et égalité géométrique (à des mérites inégaux des récompenses inégales. La justice n’est maintenue que si l’on maintient l’inégalité. Justice distributive) .

Définition : la justice est une disposition volontaire et constante à attribuer à autrui ce qui lui revient selon une égalité soit géométrique, soit arithmétique. Aristote se réfère à la loi civile. Résultat de la délibération de citoyens qui se reconnaissent mutuellement comme libres et égaux en droits (homme, propriétaire, époux, chef de famille). Il s’agit de régler des différends. Détermination du bien totalement immanente à la cité. Il n’y a que des applications particulières. L’équité : la jurisprudence. Fondamentalement, pas de distinction entre la loi et la justice. Il n’y a pas de loi naturelle chez Aristote, pas d’écart entre la justice et la loi. Pas de fonction critique de la justice. Ne pas christianiser trop vite Aristote.
De même, le traité de l’amitié n’a pas de rapport à la charité. Les bons comptes font les bons amis. Une logique d’équivalence qui empêche toute notion de surabondance. Aristote : l’homme le plus heureux est celui qui pratique la plus haute vertu, et donc la justice. Le citoyen le plus vertueux est celui qui se tient lieu à lui-même de loi. C’est le philosophe. On retrouve cette idée de St Paul Rm14: celui qui se tient lieu à lui-même de loi.

87/365 Suppression le matin, signal d'alarme le soir

O. a une semaine "intensive" sur l'architecture des ordinateurs : moralité il commence à midi tous les jours, sauf aujourd'hui où il commence à 9h30.
Nous quittons donc la maison à 8h30. Nous avions oublié que c'est la pire heure à cause des voitures arrêtées devant l'école qui bloquent la circulation, mais ça n'a eu aucune importance: nous n'avons pas raté le train puisque celui-ci était supprimé.
Un quart d'heure d'attente dans la voiture garée (plutôt que sur le quai), train à 9h12, très plein. Voyage debout.
H. qui était parti un peu plus tôt en voiture est dans le même train, ailleurs. Il avait pourtant prévu large, il a été bloqué par un bus scolaire, il aura vingt minutes de retard à son rendez-vous.

Le soir train à 22h32 aux Halles. Il s'arrêtera quelques instants à Maisons-Alfort suite à un signal d'alarme tiré à cause d'un vol ("sans agression", précise le conducteur).

Dimanche

Messe d'abord, puis une heure de catéchisme après.
Messe "des familles" : un genre qui ne me correspond pas, du bruit en permanence, un fond de chuchotement et de papiers froissés. J'aime le silence et le recueillement. Tant pis.

Le plus gênant dans cette histoire de caté, ce sont les parents qui restent: non seulement je ne peux pas dire ce que je veux (enfin, dans la forme!) mais c'est agaçant cette mère qui reste auprès de sa fille pour lui souffler les réponses. Comme si le problème était d'avoir des réponses. Moi j'aime les questions, surtout avec les enfants : il arrive toujours qu'ils vous désarçonnent, qu'ils vous présentent un angle de vue inattendu.
Les enjeux: comment les marquer, comment leur donner quelques fondamentaux qui pourront leur servir pour vivre ? (Ou pour croire, mais je ne sépare pas véritablement les deux.) D'autre part, comment les détacher de cette obsession de la "bonne" réponse pour les pousser à réfléchir et dire ce qu'ils pensent, même si ce n'est pas "orthodoxe" ? : comment leur donner confiance dans ce qui se joue ici? Ce n'est pas l'école.

Notes pour la prochaine fois : mieux préparer le minutage, m'asseoir du côté du tableau, installer les tables en rectangle et non en carré et m'installer à un petit côté de façon à embrasser tout le monde d'un coup d'œil.

C'est petit, un CM1 (neuf ans). J'avais oublié.


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Agenda H. et O. passent deux heures à remettre le réseau d'équerre. Réadressage des différents appareils connectés.
Fou rire mémorable dans la cuisine quand nous faisons découvrir à H. la légendaire vidéo de Winnie l'Ourson.
Le soir, The OA 2 et 3.

Ethique et marivaudage

Les deux ne sont pas liés.

Journée de TG.
Etant arrivée en retard, je ne sais exactement quel était le thème de la journée, mais le contenu fut le cours d'un théologien moraliste rédacteur en chef à La Croix sur l'éthique (en suivant Ricœur, les chapitres 6 à 8 de Soi-même comme un autre) et la morale (comme obéissance à la norme ou aux normes).
« Le chrétien est moral, il se réfère à des normes. C'est extrêmement mal vu aujourd'hui, de respecter des normes. Cependant, la norme ne doit jamais avoir le dernier mot. Selon St Thomas (entre autres), le plus grand péché est de ne pas respecter sa conscience. »
Je cite sa définition du libéralisme économique: « offrir le plus grand choix à chacun » et celle du christianime : « répondre à un appel (une vocation) ».

Greiner a beaucoup insisté, comme désormais tous nos professeurs ou presque depuis l'année d'ecclésiologie, sur l'aspect communautaire des pratiques et surtout sur le fait qu'il n'y avait pas de foi sans praxis (pratiques : il s'agit ici de pratiques religieuses, prière, rassemblement, participation aux sacrements, et non de "bonnes actions", qui ne sont pas proprement chrétiennes, évidemment).

Curieuse discussion — à deux doigts de la dispute — à propos du permis de tuer de façon "extra-judiciaire" (traduire: illégale) de futurs terroristes. Deux élèves défendent l'obligation de se défendre au nom de la Real Politik. Greiner fait remarquer qu'au nom du Décalogue il est tout de même permis de s'interroger. Les deux élèves paraissent le tenir pour un doux rêveur.
Pour ma part, je n'étais pas au courant de cette récente polémique. Il me semble d'une part que cette pratique est évidente depuis la prise d'otage de la maternelle de Neuilly et la traque du terroriste Khaled Kelkal. Je regrette que les terroristes soient abattus systématiquement car il me semble que nous nous privons de témoignages importants.
Par ailleurs, je suis persuadée depuis l'expérience des procès de Nuremberg que le procès a une valeur cathartique (écouter, faire parler) et historique (laisser une trace autre que journalistique) fondamentale.
Quoi qu'il en soit, si un chef d'Etat décide des exécutions "extra-judiciaires", il me semble que cela devient son fardeau personnel. Cela fait partie du poids du pouvoir. En aucun cas il ne doit en faire l'étalage: qu'est-ce qu'un chef d'Etat d'un Etat constitutionnel qui se vante de ne pas respecter la loi? Que cette histoire éclate maintenant me laisse soupçonner une manipulation des bas instincts de la population: «Voyez, la gauche n'est pas si molle que vous le pensez, regardez ce que nous faisons pour vous».


Le soir, nous assistons à Villebon/Yvette à trois pièces en un acte de Marivaux au bénéfice de l'association Rétina qui aide la recherche sur les maladies de la vue.
L'ensemble est très plaisant; je suis toujours aussi ébahie à l'idée que des auteurs du XVIIIe siècle faisaient jouer de telles satires devant la noblesse: quels portraits peu flatteurs! Quels penchants féministes! Et quel recul au XIXe siècle: Balzac, Hugo ou Flaubert n'ont jamais atteint ce niveau de mordant.

La dispute : les femmes sont spontanément coquettes et égocentriques, les hommes sont fraternels tant que les femmes ne les poussent pas à la querelle. Cependant l'un et l'autre sexe est volage et inconstant, sans que la responsabilité puisse être rejetée sur l'un ou sur l'autre.
Cette pièce tient de l'expérience de laboratoire, mi-Ecole des femmes, mi-Barjavel. Un très beau jeu de miroir, au sens propre et figuré. Les acteurs masculins jouaient à merveille les benêts sautillants.

La colonie : une sorte de Lysistrata. Les femmes d'un navire échoué décident de faire sécession si le pouvoir des assemblées n'est pas partagé. La meneuse souhaite même qu'il y ait des femmes avocates!
Malheureusement le camp des femmes se dispute beaucoup, et par-dessus tout, les femmes n'ont pas appris à se battre: il leur faut compter sur les hommes pour se défendre. (Finalement, sans doute n'est-ce pas pour rien qu'en France, ce sont les guerres mondiales qui ont fait avancer la cause des femmes.)

Les acteurs de bonne foi était moins intéressante: une pièce dans une pièce, classiquement, avec des acteurs ne sachant plus où s'arrêtent leur rôle et commencent la "vraie" vie.

Pas le jour

Zut, je suis agacée. Et je devrais travailler et je ne travaille pas. Tout est allé de travers aujourd'hui, à peine, imperceptiblement, bien peu par rapport à l'agacement généré, à commencer par le réveil que je n'avais pas mis à sonner, le téléphone oublié dans la voiture dont je ne savais plus si je l'avais fermée, les "amis" FB qui vous menacent si vous ne signez pas leur pétition (??) alors qu'eux-mêmes ne réagissent jamais à aucune de vos sollicitations, ceux qui vous signalent que votre statut est ridicule, A. qui est incapable de comprendre que si j'envoie une question par sms c'est pour avoir une réponse et ce soir le réseau de la maison qui est tombé (problème d'adresses, de baux DHCP) alors que je me faisais une joie de regarder la suite de The OA.

(Mais qu'est-ce que j'ai? Rien de cela ne justifie mon énervement. La frustration aussi de savoir que si j'expliquais ma façon de penser à deux ou trois niquedouilles, ils ne s'en remettraient pas et qu'il faut donc que je me retienne. Je suis trop gentille.)

Et sinon il y a ça qui traîne (GOP: Républicains = Great Old Party): «domaines que les Républicains souhaitent réguler». Je le publie moins pour la sixième image que pour les cinq premières, résumé lapidaire de ce qui désormais occupe le devant de la scène (je me souviens d'une époque où c'était la guerre froide, la faim dans le monde, le prix du pétrole (élevé)).


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84/365 Mes propres erreurs

Des retards liés à moi et non aux transports.

RER D de 9h31 puisque oublié de me réveiller. Puis RER A et ligne 1 sans histoire.

Au retour je prends la ligne 1 dans le mauvais sens, donc je change à Etoile pour la A.
Zico à quai gare de Lyon, départ 18h30 (tant pis pour le zaco de 18h25, je n'ai pas envie de rester debout à l'attendre).
Bus car O. a récupéré la voiture ce matin en allant chercher mon téléphone.

Reprise

Je lis Beowulf.

Journée peu productive. Je n'ai pas eu le courage d'aller ramer. Formalisation de mon entretien annuel. Dans la perspective du départ à la retraite de mon interlocuteur et très-aimé patron, j'en fais une sorte d'héritage spirituel et d'exposé des problèmes de fond à résoudre dans les prochaines années.

Je rentre presque tôt (cela fait partie des bonnes résolutions) et travaille une heure à Laudato si.

L'animatrice du catéchisme passe à la maison (j'ai choisi un soir en l'absence de H.) pour me transmettre les éléments vus en réunion hier pendant que j'étais à l'opéra. Je ne comprends pas bien pourquoi elle a besoin de moi, les parents des enfants catéchisés ont l'air très impliqués.
Quand je pense que je vais faire du catéchisme à nouveau, moi qui étais si soulagée que cela s'arrête… Les enfants m'intimident.
— Tu n'étais pas obligée de dire oui, fait remarquer O.
— Un peu quand même : on ne suit pas ce genre d'études pour garder pour soi ce qu'on apprend.
Je ne lui dis pas que je vois un signe dans le fait que c'est l'année où nous étudions la sacramentaire qu'on me demande d'intervenir sur le déroulement de la messe.

83/365 Anicroches

RER D à 8h59. Le précédent a-t-il été supprimé? Quoi qu'il en soit il entre en gare déjà plein, des gens debout dans les couloirs.
Voyageurs agacés, un peu agressifs.
RER A puis ligne 1 : OK.

Retour : ligne 1 et RER A quasi aussitôt.
Gare de Lyon. Zico et zaco sur deux quais séparés par deux escaliers (au lieu d'être de part et d'autre d'un même quai central, voies 1 et 3). C'est très handicapant, car il faut soit trouver un écran d'affichage sur le quai du RER A pour choisir sur quel quai du RER D monter (les voies 1-3 ou les voies 2-4) en prenant le risque de perdre les quelques secondes qui permettraient d'avoir le train justement à quai (mais lequel); soit monter au hasard sur l'un des quais (plutôt le 1-3, traditionnel) et prendre le risque que le premier train à partir soit justement sur l'autre quai.

Je suis sur le 1-3, pas de zico avant vingt minutes quand une annonce nous apprend qu'un zaco attend voie 4. Précipation, volées de marches descendantes (quai RER A) puis montantes, le zaco part trois minutes plus tard (soit un stationnement supérieur à ce qui est habituel : pour attendre les informés de dernière minute ?)

Impressing the Czar

Je suis encore en vacances, c'est-à-dire que j'avais prévu de travailler aujourd'hui à mon TG de samedi, sachant que je n'aurais rien fait pendant les fêtes. Ayant emprunté Laudato si, je le lis. J'affectionne particulièrement ce paragraphe:
59. En même temps, une écologie superficielle ou apparente se développe, qui consolide un certain assoupissement et une joyeuse irresponsabilité. Comme cela arrive ordinairement aux époques de crises profondes, qui requièrent des décisions courageuses, nous sommes tentés de penser que ce qui est en train de se passer n’est pas certain. Si nous regardons les choses en surface, au-delà de quelques signes visibles de pollution et de dégradation, il semble qu’elles ne soient pas si graves et que la planète pourrait subsister longtemps dans les conditions actuelles. Ce comportement évasif nous permet de continuer à maintenir nos styles de vie, de production et de consommation. C’est la manière dont l’être humain s’arrange pour alimenter tous les vices autodestructifs : en essayant de ne pas les voir, en luttant pour ne pas les reconnaître, en retardant les décisions importantes, en agissant comme si de rien n’était.

Encyclique Laudato si, sur la sauvegarde de la maison commune, pape François, 24 mai 2015
«une joyeuse irresponsabilité», «décisions courageuses», «tentés de penser que ce qui est en train de se passer n’est pas certain»: tout me plaît.
Je n'aurai jamais terminé pour samedi.

Danse à nouveau ce soir au palais Garnier. Semperoper Ballett de Dresde pour Impressing the Czar de William Forsythe. Les quatre pièces donnent l'impression d'un chaos permanent et seul le fait qu'il se poursuive de longues minutes oblige à admettre le fait que c'est un chaos organisé et non en voie d'atomisation. C'est impressionnant.
La première partie m'a fait penser à un tableau de Jérôme Bosch (sans que rien objectivement ne soutienne cette association, ni les costumes, ni la musique. Sans doute l'impression de farce, de parodie. Par moments il semblait que l'on tournait le bouton d'un vieux poste de radio à la recherche d'une station, d'autres fois que l'on était dans un aéroport à cause d'annonces criées au micro, le tout dans des costumes de velours somptueux). La deuxième pièce, après l'entracte, est ma préférée, autant par la danse que la musique de Thom Willems. La troisième est cacophonique (peut-on dire d'une danse qu'elle est cacophonique? des corps discordants?), sorte de critique de la télévision commençant par une vente aux enchères d'objets dorés (ou de danseurs, comme l'explique cet article qui paraît avoir tout compris). Trop bizarre pour me retenir. La quatrième pièce se présente comme deux rondes échevelées et désynchronisées d'écolières japonaises, impressionnantes dans leur gestuelle.

Ce que je retiendrai de la soirée sera la découverte de Thom Willems.

Philosophie morale

J'ai passé une grande partie de la journée à chercher Laudato si (encyclique papale sur l'environnement), déplaçant et auscultant des piles de papiers et de livres.
Il faut me rendre à l'évidence, je n'ai pas dû l'acheter, je ne l'ai pas trouvé (il est téléchargeable, mais je voudrais le lire sur papier et dans ce cas, je préfère avoir un livre que l'imprimer moi-même).
Passé chez l'encadreur déposer ma baleine.

Le cours du lundi a lieu exceptionnellement aujourd'hui. Grande retenue dans les vœux: on dirait qu'avec la conscience de l'ère Trump qui s'annonce (et Dieu sait qui en France), personne n'ose vraiment prononcer les mots de « Bonne année » (en tout cas pas moi).

Premier cours de philosophie morale. La professeur (jeune, très belle voix un peu grave) a trois cours pour nous parler de la vertu à travers trois auteurs. Elle a choisi Aristote, Augustin, Descartes.
Elle commence pourtant par Kant. La nouveauté de Kant: la vertu comme but en soi et non comme moyen d'atteindre le bonheur, soit une sorte d'héroïsme de la vertu, ce qui amènera Nietzsche à retourner la proposition : la vertu en tant qu'effort héroïque de la volonté est une preuve de la volonté de puissance et devient par là-même un vice.
Cours très structuré, très agréable à suivre.

De façon tout à fait inhabituelle elle nous demande de lire les livres I et II de L'Ethique à Nicomaque pour lundi prochain. Plus Laudato si pour samedi et Schillebeckx pour l'oral du 20.
C'est reparti sur les chapeaux de roue.

O. est en train de jouer quand je rentre. Nous dînons très tard.
H. est parti ce matin.

Deuxième jour

Il a plu, la magie a disparu mais les oiseaux reviennent.

Aller-retour à Blois dans le brouillard. Discussion dans la voiture: ce blog devrait connaître des transformations de fond dues à des contraintes techniques (notamment, à partir de mars, je ne vais plus pouvoir afficher les photos via Dropbox comme c'est actuellement le cas). Combien de temps cela va-t-il prendre pour être effectivement en place?

Premier épisode de The OA. Fascinant.

Premier de l'an

Tout est encore gelé. Pas un oiseau. Restent-ils immobiles abrités à jeun durant le gel ? Est-ce plus efficace pour survivre que chercher de la nourriture ?

Encore une vaisselle. Etant la première levée, je l'avance par pitié pour les deux autres.
Journée à petite vitesse, pas de déjeuner, le reste des bûches à quatre heures. Qu'ai-je bien pu faire de cette journée? Aucune idée, ça m'agace, il ne me reste plus tant de temps que je ne sache pas ce que j'en fais.

Le soir nous allons voir à Paris Killer Joe. (— Il n'y a rien au cinéma. — Tu as regardé au Grand Action? Au Reflet Médicis? (J'ai toujours trouvé quelque chose à voir dans ces deux cinémas. Encore un festival Herzog. A la grande époque j'y avais vu tous les Lubitsch.))

Killer Joe. Saisissant de violence, de sensualité, de bêtise. Un huis clos malgré les quelques scènes d'extérieur. McConaughey déjà extraordinaire (je dis "déjà", car il s'est fait connaître du grand public avec Dallas Buyers Club et True Detective). Juno Temple très jolie, magique d'innocence et de franchise.
(Le soir H. regarde sa filmographie: The brass Teapot a l'air d'un nanar de première grandeur (genre WTF). A essayer.))

Livres lus en 2017

Seuls sont notés les livres lus de A à Z (pas les articles, pas les chapitres lus pour un besoin particulier lié à mes cours, etc.)

- 7 janvier. Laudato si, Pape François, édition commentée, éd Paroles et silence, 2015
- 24 janvier, La supplication, Svetlana Alexievitch

- 14 février, Quartier lointain, t.1, Jirô Taniguchi, Casterman 1998
- 15 février, Quartier lointain, t.2, Jirô Taniguchi, Casterman 2003
Le grand incendie, Le journal de mon père, Jirô Taniguchi, Casterman 1999
- 16 février, L'Arabe du futur 3, Riad Sattouf. (BD). Calme, désagréable, désespérant sans que la raison en soit claire: les lâchetés du père, c'est toujours terrible.
- 17 février, La séparation, Le journal de mon père, Jirô Taniguchi, Casterman 2000

- 12 mars, JRR Tolkien, Beowulf, Actes Sud, 2014
- 13 mars, Charlotte Delbo, Aucun de nous ne reviendra, édition de Minuit, 1970
Une connaissance inutile, idem.
- 14 mars, Charlotte Delbo, Mesure de nos jours, éditions de Minuit, 1971

- 20 avril, Lieutenant X, Langelot sur l'île déserte

- 9 mai, Jaroslav Hašek, Le Brave Soldat Chvéïk

- 12 juin, Amorgos de Nikos Gatsos
- 20 juin, Graham Greene, Le Troisième Homme, pour préparer le voyage à Vienne
- 22 juin, Uwe Johnson, Une visite à Klagenfurt
- 26 juin, Shane Kuhn, Un stagiaire presque parfait. Tellement verbeux, larmoyant, content de lui-même, que je me demande pourquoi je me suis obtinée à le lire en entier.

- 3 août, Tintin chez les Soviets, Tintin en Amérique, Tintin au Congo. Rien à faire, Tintin m'ennuie.
- 15 août, Dagmar Halas, Le silence de la peur. Une longue lettre, un cri d'amour blessé.
- 18 août, Joseph Conrad, Lord Jim. Lecture sur des mois qui m'empêche de la saisir comme un tout.
- 22 août, Philip K. Dick, Le maître du Haut Château. Intéressant mais dieu qu'il écrit mal !

- 7 septembre, Harry Harrisson, Bill the Galactic Hero. A la deuxième lecture, je me demande ce que j'avais vu à la première. Un héros épicurien.
- 11 septembre, Hervé Le Tellier, Toutes les familles heureuses. A lire une fois. Un intérêt plus amical que littéraire.
- septembre, 3 Jérôme K Jérôme (BD)
- septembre, 3 Gaston Lagaffe (BD)

- 10 octobre, Alexandre Dumas, Vingt ans après.
octobre, Antonio Tabucchi, Le fil de l'horizon. Etrange impression d'avoir déjà lu ce livre. Est-ce possible que je l'ai oublié à ce point ? Ou je l'ai juste feuilleté ?
octobre, Jean-Yves Lacoste, Narnia, monde théologique
- 25 octobre, Harald Salfellner, Kafka et Prague
- 28 octobre, Balzac, L'enfant maudit, 1831
- 30 octobre, Balzac, Le réquisitionnaire, 1831. Fait penser au Proust de Combray : la vie de province où tout le monde se surveille.
- 31 octobre, Balzac, El Verdugo, 1831. Très court. Terrible.

- 2 novembre, Balzac, L'élixir de longue vie, 1831. Fantastique tendance horreur.
- 7 novembre, Balzac, Les Proscrits, 1831. Je me suis un peu ennuyée.
- 18 novembre, Alexandre Duyck, Charles de Foucauld explorateur, 2016. Je ne suis pas sûre que cela apporte beaucoup aux connaisseurs de Foucauld, mais ce n'était pas mon cas.
- 22 novembre, Laurent Chamontin, L'empire sans limite, 2014.

- 11 décembre, Mario Soldati, Le père des orphelins, 1999
- 18 décembre, William Golding, Rites de passage
- 23 décembre, William Golding, Coup de semonce
- 27 décembre, William Golding, La cuirasse de feu

32 livres (45 avec les BD). Les livres (souvent théologiques) non terminés ne sont pas comptabilisés. Les articles des TG occupent la plupart de mon temps (mais je suis quand même embarrassée d'avouer publiquement que je lis si peu.)

Sorties en 2017

1er janvier : William Friedkin, Killer Joe au Grand Action avec H.
4 janvier : William Forsythe, Impressing the czar, Semperoper Ballet Dresden, Aaron S. Watkin à Garnier.
7 janvier : Marivaux, La dispute; la colonie; les acteurs de bonne foi au profit de l'association Retina.
21 janvier : Jim Jarmush, Paterson à Yerres avec H.

5 février : musée des Beaux-Arts à Nancy, musée des ducs de Lorraine
9 février : Tom Ford, Nocturnal Animals, 2016
21 février : Anne Charlotte Leffler, Les vraies femmes, Alfhild Agrell Sauvé, lecture par la compagnie Benoît Lepecq à la librairie Palimpseste

4 mars : château d'Angers (tapisserie de l'Apocalypse), château d'Oiron
5 mars : église de Cunault, abbaye de Fontevraud, cathédrale de Tours
8 mars : Anne Charlotte Leffler, Les vraies femmes, lecture par la compagnie Benoît Lepecq à la bibliothèque nordique
23 mars : Aki Kaurismaki, L'autre côté de l'espoir

20 avril : Les faux-british, texte de Henry Lewis, Henry Shields, Jonathan Sayer, mise en scène Gwen Aduh
23 avril : Theodore Melfi, Les figures de l'ombre. Avec "les voisins", pour ne pas attendre le résultat des élections scotchés à la maison
29 avril : château de Fontainebleau

3 mai : Raúl Arévalo, La colère d'un homme patient, 2016
6 mai : Martin Granger à la Cave à Bananes. Générateur de critique de danse contemporaine
8 mai : James Gunn, Les gardiens de la galaxie, II, 2017
9 mai : Jordan Peele, Get out, 2017
10 mai : Terence Davies, A Quiet Passion, (Emily Dickinson), 2017. Mauvais
19 mai : Kim Seong-hoon, Tunnel, 2016. Pas mal si on ne tient pas compte d'un certain nombre d'invraissemblances
22 mai : lecture mise en scène de Ah l'amour ! d'Anne Charlotte Leffler
29 mai : Guy Ritchie, Le Roi Arthur, 2017. Bof. Histoire minimale, bcp de combats, un peu de magie. A éviter.

4 juin : Palazzo Pubblico de Sienne, basilique St François, Santa Maria della Scala de Sienne (vu que le rez-de-chaussée)
5 juin : musée étrusque Guarnacci, Palais des Prieurs de Volterra
13 juin : jardin Rodin
19 juin : Valérie Lemercier, Marie-Francine. Mignon.

1er août : musée Hergé. Nous y passons trop de temps, trop tard pour Rimbaud.

14 septembre : Charles Laughton, La nuit du chasseur.
15 septembre : Doug Liman, Barry Seal, 2017. Excellent, peut-être pas dans l'art cinématographique (mais je me tape de l'art cinématographique) mais dans le pseudo documentaire historique, à la manière de Vingt ans après et la Fronde : le Cartel de Medellin, l'Irangate, le second choc prétrolier,…
19 septembre : Barry Seal une deuxième fois, la première heure, en attendant d'aller fêter l'anniversaire d'O.
21 septembre : Tommy Wirkola, Seven sisters. Pas mal. Sans doute pas à revoir, mais au moins à voir.

5 octobre : Michel Hazanavicius, Le Redoutable, 2017. Pas vraiment mon genre, le personnage principal est trop insupportable pour que je supporte un tel film. Quelques jours plus tard j'apprendrai la mort d'Anne Wiazemski ce jour-là.
6 octobre : Eric Toledano et Olivier Nakache, Le sens de la fête, 2017. Sans grand intérêt malgré les commentaires plutôt bon sur allô ciné.

3 novembre : Ruben Östlund, The Square, 2017. Intéressant, touchant.
14 novembre : Roman Polanski, D'après une histoire vraie, 2017. Bof.
15 novembre : Andreï Zviaguintsev, Faute d'amour, 2017.
24 novembre : Janaceck, De la maison des morts,
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