Féerique mais froid

Ce matin en ouvrant les volets les arbres sont blancs de givre, un spectacle que je désespérais revoir alors qu'il était courant dans mon enfance. Sans doute le brouillard persistant des derniers jours a-t-il imprégné la végétation; feuilles et brindilles, tout est ourlé de givre. Il fait froid. Le spectacle le long de la A5 pour aller à Melun est féerique.

Au club il y a plus de monde qu'il y a une semaine. Nous sommes six "loisirs", Virginie propose gentiment de faire de l'ergo (ergomètre: le rameur des salles de sport) si je ne veux pas sortir en skiff.
Je prends donc un skiff même si ce n'est guère prudent. Mes doigts se réchauffent lentement au bout de deux kilomètres (pas mes orteils). Je ne transpire pas ou à peine, j'ai presque froid (mouchoir noué autour du cou en foulard), l'effort ne réchauffe pas les muscles engourdis. Une péniche courant vers l'aval paraît sombrer avec lenteur, le vent balaie des voiles de brume au ras de l'eau, les arbres sur le côteau flottent coupés de terre. Il n'y a aucun courant, les oiseaux préfèrent être dans l'eau, les mouettes dorment sur la Seine plumes gonflées, les cygnes plongent leur cou entier, les hérons d'ordinaire sur une branche basse sont aujourd'hui les pieds dans l'eau, plus chaude de quatre ou cinq degrés que le sol. Comment vont-ils manger par ce temps? Comment survivre?
Je monte jusqu'au point G (quinze kilomètres, un jour je photographierai le panneau), doublée par les cadets en pair-oar. Je ne vois plus la yolette, elle a fait demi-tour.

En rentrant je passe chercher les pains et les bûches. Je suis frigorifiée. Premier aller-retour à la voiture sans rien renverser, deuxième aller-retour pour aller chercher le saumon fumé (entier non coupé). Dernier jour de la charcuterie, elle ferme ce soir. Fin précipitée quelque peu amère pour deux célébrités du village: monsieur a l'âge de partir en retraite et le RSI n'offre son aide que s'il a fermé sa boutique au plus tard le 31 au soir. Départ si précipité que le fond de commerce n'est pas vendu et qu'il y a des frais et des dettes non couverts. Le fils a ouvert une cagnotte sur Leetchi.

Je rentre, j'ai froid. Déjeuner, Sense8, premier épisode de la saison 2. C'est la première fois que je regarde une série en même temps que le reste de la planète et non deux ans après. Quel dommage, l'acteur Aml Ameen n'est plus là, j'aimais la joie spontanée de son visage. J'ai froid. Je n'arrive pas à surmonter le stress de ce matin, mental et calorique. Je reste sur le divan dans une sorte de catalepsie tandis que H. s'affaire dans la cuisine.

Nous fêtons le Nouvel An avec les voisins.

Sagesse un peu pénible

Très mal dormi encore. J'arrive à l'âge où les conseils pour bien dormir (pas d'alcool pas de thé pas de café pas de nourriture riche) ne sont plus des conseils de santé mais des choix de vie: dans quel état souhaité-je être le lendemain, qu'est-ce qui compte le plus pour moi?
On pourrait arguer que c'est toujours le cas, mais si c'est vrai objectivement, cela ne l'est pas subjectivement. Plus tôt, on ne se projette pas le lendemain, on a moins le souci d'une économie générale de ses forces dans le but de les consacrer à ce qui compte vraiment (soit désormais pour moi commencer la journée dans une certaine allégresse et non complètement abattue par une nuit de combat dans les cauchemars et contre le chat) ou peut-être que ce qui compte vraiment s'est transformé (le plaisir ponctuel d'un spritz contre le plaisir allègre de la plénitude de ses moyens). Est-ce l'âge ou l'aviron qui a changé la donne?

(Ce billet plaintif et moralisateur parce que j'ai bu un spritz hier soir et mal dormi cette nuit).

77/365 : trajet optimisé

J'aurais dû prendre le bus ce matin (la voiture étant restée à la gare hier soir) mais H. m'a proposé de me déposer et je n'ai pas eu le courage de refuser (tant pis pour l'écologie).
A la gare à 8h55, prochain train vingt minutes plus tard, horaires de vacances obligent (je ne râle pas: des métros circulent toute la nuit sur certaines lignes pour les fêtes, bel effort).
H. me propose de me déposer à Villeneuve-St-Georges, nœud ferroviaire donc proposant davantage de trains venant de différentes directions. J'accepte moins dans l'espoir d'avoir un train plus tôt (le temps de trajet en voiture vaut le temps d'attente en gare) que pour rester avec lui au chaud dans la voiture. Il fait froid, il y a beaucoup de brouillard. Signe des temps, plus personne ne semble près à accepter qu'il y ait du brouillard, j'entends parler de pollution. Breaking news: près des rivières, au-dessus des fleuves, il y a du brouillard. "Après dispersion des brumes matinales" étaient même une expression incontournable des bulletins météo il y a quelques années. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de pollution, mais il ne faut pas tout mélanger — ou tout oublier.
Train à quai quand j'arrive à Villeneuve, train à quai quand j'arrive garde de Lyon : optimisation, pas de temps d'attente.

Le soir RAS. Départ vers 18h30, RER D vers 19 heures, zaco à quai quand j'arrive.

Ivo Livi

Par hasard j'avais vu une critique du spectacle et pris deux places puisque Yves Montand est l'un des chanteurs favoris de H.
Je suis moins enthousiaste que les critiques sans doute parce que Montand m'est indifférent, mais suivre une vie liée aux événements politiques permet toujours de mieux appréhender l'épaisseur du temps1: vraiment, Trénet et Fernandel dans l'entre-deux-guerres? déjà? mais leur carrière a duré une éternité!
J'ai beau le savoir, c'est toujours une redécouverte. Et je n'avais pas conscience de la notoriété internationale du couple Montand-Signoret qui a enchaîné des visites quasi officielles auprès de Krouchtchev puis Kennedy sur fond de répression hongroise.
Chants, claquettes, chorégraphie, impressionnant accordéon. Si vous aimez l'histoire et la variété, l'histoire de la variété, cela vaut le déplacement.

Retour dans un brouillard qui s'épaissit.

J'ose avancer qu'avec Montand, Brel, Gainsbourg et Aznavour, nous tenons un beau palmarès de laideur.
— Mais Montand n'est pas laid !
— Je trouve que si. Peut-être le moins laid, le dernier de la liste. Première place pour Brel, les deux autres entre les deux.
— Montand a du charme.
— Peut-être. Mais beauté et charme n'ont rien à voir, heureusement. Tiens, ça me fait penser à Belmondo…
— Mais Belmondo est beau !
— Je ne sais pas comment il était quand il était jeune, mais j'ai lu pendant les vacances que son prof de théâtre, Pierre Dux, lui avait prédit qu'il n'arriverait jamais à rien, trop laid, trop malingre, trop mauvais. Quelques années plus tard Belmondo croise Dux sur les Champs Elysées. Il a Ursula Andress à son bras et dit à Pierre Dux: «vous voyez, je m'applique».

Les aventures de B., suite. Son avocat (il a un procès en cours) a téléphoné. B. est en hôpital psychiatrique: que prendre comme décision, qui prend les décisions? Je vais encore faire des progrès en droit (du droit comme science empirique).

Dernier épisode de Sense8 saison 1. Je crois que le scénariste s'est mis dans une impasse avec Will: il ne va tout de même pas le garder inconscient le reste du récit?



1 : le genre de phrase qui me donne tellement l'impression d'être une copie de GC (sujet: raconter votre visite à la bibliothèque universitaire, choisissez un livre, argumentez ce choix et donnez vos impressions (sujet reconstitué à partir des extraits donnés par GC. Son but est d'obliger les élèves à aller au moins une fois en bibliothèque, afin qu'ils sachent ce qu'elle peut leur apporter.)

76/365 presque un retard

RAS le matin pour un train vers 9h30. Le train clignote "à l'approche" sur le panneau tandis que je gare ma voiture: dans l'empressement à ne pas le rater, je ne remarque pas l'heure exacte. (Mes horaires dérivent sérieusement quand je ne suis pas les horaires de O. pour la fac. C'est inquiétant pour le futur).

Je quitte le bureau à 18 heures pour être en avance à Montparnasse. Malheureusement la ligne 1 est immobilisée pour vingt minutes par un "malaise voyageur" (le malaise d'un voyageur, camusé-je). Je ressors de la station, traverse la Seine (brouillard), fais une course à Neuilly, reprends le métro une station plus loin. Le trafic a repris.
Ligne 13. Je suis à l'heure.

Nous rentrons en voiture.

Troisième jour après Noël

H. arrive dans la cuisine. Il fait une drôle de tête, il est blanc.
— Ça va ?
— Non.
(Mon cœur se serre: ses parents? sa famille? Les décès sont brutaux, inattendus, de son côté.)
— J'ai eu un coup de fil de Grégory. B. a disparu. Il s'est disputé avec son frère et il a disparu. Les gendarmes le recherchent.

Je tente de le rassurer comme je peux, de rationaliser. Je ne comprends pas comment il est possible de lancer un avis de recherche sur une personne majeure disparue depuis quelques heures seulement (cela m'inquiète mais je ne le dis pas). Je souligne à quel point cela n'est rien par rapport à un problème de santé dans la famille. Mais il pense à la fois à leur propre dispute de vendredi dernier et aux projets en cours, aux Etats-Unis, etc.: comment prendre des décisions légales avec un patron disparu? Le côté feuilleton américain est si prégnant qu'il en est irréel: est-il possible que cela soit vraiment en train de se passer?

Je classe des papiers, range un peu, non plus les pièces de la maison, mais les documents, autre sorte de pièces. Il fait un temps magnifique, nous pensons aller visiter le château de Fontainebleau mais il est déjà trop tard (il est 15 heures pour une fermeture à 17), je déroute les projets vers le club de Melun et nous suivons (à pied) la Seine rive gauche à Chartrettes. Il fait beau, froid, un skiff, un pair-oar, un double: les "compèts". La route cycliste dont l'indice quand je rame sont les vélos suit apparemment un conduit d'hydrocarbure (puits de pétrole en Brie, péniches et réservoirs à la sortie de Melun). O. et H. discutent de la nature des fils électriques: fibre ou pas fibre?
Il faudrait fibrer la France tout entière pour mieux répartir la population. C'est un argument de choc pour un village: «nous avons la fibre».

Coup de fil, B. est retrouvé, il a fallu cinq équipages de gendarmerie (dix gendarmes) pour le maîtriser (je pense à la colère de Valérie Trierweiler), il est à l'hôpital: ouf, il n'est pas mort d'hypothermie dans un fossé. Risque-t-il d'être déclaré irresponsable? Et dans ce cas, que se passera-t-il? un juge de tutelle, un conseil de famille? Comme nous sommes peu préparés à ce qui ne devrait arriver que dans les films. Comme nous oublions que la fiction s'inspire de la réalité et ne constitue pas un monde en soi.

Cahier des charges pour le film vespéral: «quelque chose de gai». J'ai repéré Ciel d'octobre il y a quelques jours. Ce n'est pas gai mais encourageant, plein d'espoir: un garçon fils de mineur veut sortir de son trou et se passionne pour les fusées. Le ciel d'octobre est celui du Spoutnick. Le jeune garçon, c'est Jake Gyllenhaal.

Episode 11 de Sense8 saison 1.

Deuxième jour après Noël

Il fait beau et froid.
A. part. Foins et débris (le lapin, le lapin !) jusqu'au milieu de la chambre. La maison paraît étrangement vide après ces derniers jours. Nous avons désormais des habitudes de vieux couple.
Classement de papiers (remontant à un an et même novembre 2014), échange d'écrans, premières cartes de vœux. Je m'astreins à ne pas regarder de films avant que le soleil ne se couche (ce qui nous amène aux alentours de cinq heures, ce n'est pas si terrible).

Episodes 9 et 10 de la saison 1 de Sense8

Les voisins à dîner. Organisation du 31. Lui est en arrêt pour burn-out. Autrefois, on aurait simplement dit que son patron pervers a eu sa peau, ou encore qu'il est épuisé nerveusement. Extension du vocabulaire. Un autre voisin est à l'hôpital pour burn-out "familial": il a demandé à ne sortir que le dimanche, pour éviter sa femme (ambiance. L'une de ses filles en est à sa deuxième tentative de suicide. Qu'est-ce qu'un burn-out? demandé-je. C'est quand on n'arrive plus à faire face, me répond-on).

Au moment de me coucher, j'apprends que Carrie Fisher est morte. Absurdement j'évoque le malaise ressenti à "la"1 voir à la fin de Rogue one. Je me souviens que je ne savais pas qui c'était quand j'ai lu un article qui l'interviewait (quand était-ce? il y a longtemps, peut-être était-ce pour ses quarante ans, donc en 1996), dans lequel elle parlait de sa façon de gérer son poids (oui, un magazine féminin sans doute chez le coiffeur. Un beau magazine, genre Elle ou Vogue, je me souviens de belles photos). Elle disait: «Ce n'est pas moi que l'on aime, c'est la princesse Leia». Mais je ne savais pas qui était la princesse Leia (et je découvrais Carrie Fisher dont je n'avais jamais entendu parler).
Morte à soixante ans. Incroyable. Pour reprendre une question de RC, comment peut-on mourir à soixante ans?



1: "la" entre guillemets car c'est une reconstruction technologique. Le problème est le suivant: soit un film tourné en 2016 racontant une action intervenant quelques jours ou semaines avant un film de 1976: comment y faire intervenir des acteurs ayant quarante ans de plus alors que leurs personnages a un an de moins?

Après Noël

J'avance la vaisselle avant que tout le monde se lève (évidemment, j'ai dormi davantage que tous les autres).

Sense8. 6 7 8 9

Le soir nous allons voir Rogue one avec A. qui repart à Lisieux demain matin. Cela me paraît meilleur que le Star Wars 7, dans son genre apocalyptique. Dès le départ, nous savons qu'ils mourront tous — puisque nous avons vu le film suivant, le premier à être tourné, le quatrième dans l'ordre diégétique.

Repas de Noël

— On lui a demandé ce que mangeaient les ours: elle a répondu des baies sauvages et des touristes. Mais en hiver, il n'y a pas de baies sauvages.

Journée magnifique

Il fait un temps superbe. Yolette avec Franck, Stéphane, Sylvie, Magali.
Nous montons jusqu'au point G («si on peut faire plaisir à Alice…»)
Sense8. épisode2 3 4 5
Je bois "mon" vin chaud.
C. et I. arrivent à 18 heures.
Hélas, je ne me sens pas très bien avant la bûche. Est-ce le vin chaud? Je monte me coucher (mais que s'est-il passé ?). De mon lit je les entends rire. Tant mieux.

Une fois encore je ne serai pas allée à la messe de minuit. Aurai-je un jour le courage de me lever et y aller, même si ça dérange le reste des festivités? Est-il souhaitable que j'ai ce genre de courage, que je dérange l'ambiance familiale? (Il me semble que oui).

Dernier jour avant Noël

Quatre: Emmanuel, Dominique, moi, Pascal. Emmanuel m'a corrigé un défaut: j'enfonce trop mes pelles, il faut avoir la sensation de ramer la moitié de la pelle hors de l'eau pour être à la bonne profondeur. Le bateau devient alors très léger et s'équilibre (je me dis qu'à ramer seule, j'ai pris l'habitude de ramer en force, soit exactement ce que je déteste chez les autres: so proustien1). Je suis enchantée d'avoir enfin une piste de travail. J'ai hâte de l'expérimenter avec d'autres équipages.

Journée à vider ma boîte mail. Par moments j'écris des dissertations sur la prévoyance et la santé (être née en 1992 et vouloir une sur-surcomplémentaire… non, ce n'est pas normal d'être à ce point obsédé par la sécurité à cet âge-là, même pour une juriste! (on va encore me dire que j'émets des jugements de valeur: oui, et j'assume (cependant (rassurez-vous), je ne fais jamais que fournir des éléments de réflexion aux personnes qui m'interrogent. "L'appétence au risque" est quelque chose de très personnelle, personne ne peut décider à la place de quelqu'un d'autre à quel niveau il doit se protéger. Je donne des informations, pas des conseils. Ici, sur ce blog, je me défoule (si un blog ne sert pas à ça, à quoi sert-il?))

Je rejoins H. chez Ladurée, décomposé. Son patron ne veut plus ouvrir de filiale aux Etats-Unis alors que tout est prêt pour mars prochain. Un Américain est embauché, un local choisi. H. a fait une ou deux erreurs psychologiques de base en ne prenant en compte que les faits, sans faire attention à la susceptibilité de B., son patron (travers que ma fille et moi partageons).

Zut. B. va encore réussir à nous pourrir nos vacances. (Je parais ainsi peu compatissante aux affres de H.: c'est que je ne suis pas inquiète, H. va trouver une solution. D'autre part, B. était si charmant depuis plusieurs moi que j'attendais le contrecoup. Je n'en imaginais pas la forme, mais je savait qu'il aurait lieu.)

A. arrive en voiture avec son lapin nain malgré tout beaucoup plus grand qu'il y a quelques mois. Il est même énorme dans la mesure où il est angora. Il n'a pas l'air effrayé (je redoutais la crise cardiaque pour son petit cœur de lapin).

Le soir, O. m'explique comment utiliser la recherche de kodi et je regarde le premier épisode de Sense8 dont Matoo et Ricroël ont parlé sur Twitter.


1 : «Et à la mauvaise habitude de parler de soi et de ses défauts il faut ajouter comme faisant bloc avec elle, cette autre de dénoncer chez les autres des défauts précisément analogues à ceux qu’on a. Or, c’est toujours de ces défauts-là qu’on parle, comme si c’était une manière de parler de soi, détournée, et qui joint au plaisir de s’absoudre celui d’avouer. D’ailleurs il semble que notre attention toujours attirée sur ce qui nous caractérise le remarque plus que toute autre chose chez les autres.» A l'ombre des jeunes filles en fleurs, Noms de pays: le pays

Troisième jour à la maison

Levée tard. (Je le précise parce que dès que je me lève au-delà de sept heures et demie, j'ai l'impression d'avoir perdu ma journée, ce qui me donne un bon prétexte pour ne rien faire et donc effectivement perdre ma journée).
Journée consacrée à ranger et nettoyer le premier étage en écoutant GC.
Je regarde Hunger Games 2. C'est vraiment étonnant, une esthétique aussi délibérément IIIe Reich et une référence si claire aux gladiateurs (d'ailleurs le lieu de combat pour la survie s'appelle "l'arène"). Je pense aussi à W ou le souvenir d'enfance.

J'ai réussi à terminer ce que je souhaitais. Je verrai la suite la semaine prochaine.

Journée de courses

Ou peut-être de course.
Avant 11 heures, à la banque pour un virement vers l'étranger (être restreinte sur internet pour les virements vers l'étranger m'agace);
St Ignace encore pour la méditation de l'Avent: un beau commentaire sur la parole et l'écoute («on peut jeter un coup d'œil, on ne peut pas jeter un coup d'oreille: écouter demande un investissement»);
coiffeur à La Défense (je devais y aller jeudi mais comme les commissaires aux comptes seront là et que j'ai prévu d'aller ramer… je ne vais tout de même pas partir à quatre et demie alors que je vais arriver à onze heures après un rendez-vous au siège);
cordonnier («ah, des Repeto… c'est du cuir gras, il faut une colle spéciale, sinon ça tient pas»);
quatre bouteilles de vin chaud (froid à faire chauffer) à la boutique Affären rue Léon Jost;
Vélib jusqu'à Madeleine sur les pavés (et mes bouteilles qui s'entrechoquent dans leur sac en plastique);
une glace Soho chez Ladurée;
je retrouve O. rue Tronchet et nous allons choisir son cadeau de Noël — puis nous nous séparons;
errance chez WH Smith, achat de cartes de Noël (il y en a beaucoup moins qu'avant);
gare de Lyon.

Le soir m'attendait mon cadeau "Redditgift" qui a traversé un tiers de la planète sans être corné ni plié: une baleine.

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Pomme, vin chaud, Sicario, Hunger game, dont la philosophie me fait penser à On achève bien les chevaux: «donnez-leur un peu d'espoir, mais contrôlez-le».

68/365 Presque

11h13: RER D puis ligne D : OK
13h45: ligne 12 puis ligne 1 : OK
16h: ligne 1 : OK
Quelques minutes plus tard : Vélib de Courcelles à Madeleine (où je prends la dernière place): OK
Un peu avant 19h, ligne 1 : OK

J'ai failli faire un sans faute, mais en arrivant gare de Lyon à 19h09, le zico (donc normalement à quai) devant partir à 19h12 est invisible.
Message sur les tableaux d'affichage: «Prévoir un temps d'attente de 5 à 15 mn sur l'ensemble de la ligne. Une alerte de sécurité à Paris Nord et un voyageur malade à Pompadour pertubent la circulation jusqu'à 21h00.»
Le zico apparaîtra quelques minutes plus tard (avec une annonce stupide du genre «ce train est terminus et ne prend pas de voyageurs» alors qu'il arrive vide, toutes lampes éteintes qui s'allument dès qu'il s'arrête à quai tandis que ses portes s'ouvrent) et partira après le zaco de 19h20, qui lui est exceptionnellement mis à quai quai 4, soit deux escaliers entre les deux trains (ce qui oblige à prendre une décision et s'y tenir).
Je papote avec un arabe qui a ri en me voyant monter dans le train avant que sa destination ne s'affiche: lui a attendu prudemment de savoir à quoi s'en tenir.

A la maison

Journée de rangement et de ménage.
Je termine Kiss kiss bang bang qui serait aux romans policiers de gare ce qu'est Les cadavres ne portent pas de costard aux films noirs des années 40.
Je décore le sapin et monte la crèche en écoutant les traductions sans filet de Guillaume (essayez aussi ses rondels). Je range, récure, étend le linge, compte les assiettes…

H. a trouvé le temps de déplanter l'apple TV (enfin!) ce qui nous a permis de voir True Believer, avec Downey Jr à vingt-quatre ans. Film classique dans ses thématiques mais bien fait, intéressant.

Dimanche ordinaire

J'avais oublié que les vacances commençaient ce week-end et il n'y avait pas grand monde à l'aviron. J'ai refusé de faire deux yolettes de quatre (un barreur et trois rameurs, c'est vraiment trop fatiguant, je suis paresseuse!): une yolette, un double et moi en skiff.
Temps gris, eau très claire. Mais pourquoi ne suis-je pas venue hier quand il faisait si beau? Ah oui, je ne voulais pas ramer trois jours de suite.
A la réflexion, c'est stupide.

Après-midi farniente, je termine In her shoes et commence Kiss kiss bang bang.

Une soirée

Sortie en double avec William. Un peu mieux que mes dernières sorties. Encore en tee-shirt, c'est magique.
Pourquoi ai-je tant de problèmes en double à Neuilly (problèmes d'équilibre) tandis qu'à Melun ça se passe bien? La largeur de la Seine, le fait de ramer avec des femmes un peu massives (ça stabilise le bateau) ou des bateaux plus lourds, plus anciens, plus stables?
Je crois que les bateaux de Neuilly sont plus techniques. C'est ce qu'il faut pour progresser. Mais il me suffit de deux sorties ratées pour avoir l'impression que je ne saurai jamais ramer.

Repas chez D. Quelle jolie déco. Ça me fait envie, mais je n'aurai jamais le courage de m'en occuper. Combien cela prend-il de temps?
Son mari ne jure plus que par le régime sans gluten. Comme dirait mon cousin médecin, «si on ne comprend pas mais que ça marche, pourquoi s'en priver?» Si seulement les personnes qui adoptent ces régimes particuliers pouvaient éviter d'en parler. Après tout, il va de soi que l'on sert ce que l'on juge le plus approprié à ses invités, y compris pour leur santé, alors à quoi bon le leur répéter à tout moment?
Entre les rhumes, les allergies alimentaires et un burn-out, ma santé avait quelque chose d'incongru.

63/365 RAS

Matin : RER D 8h30, RER A, ligne 1.
Fin d'après-midi : lignes 1 puis 12. Passage à St Ignace pour aller chercher une bougie de neuvaine (en clair, qui tienne neuf jours, jusqu'à Noël).
Vers 18 heures : lignes 12 puis 14. TGB pour l'oulipo.
Ligne 14 puis RER de 23h02, de justesse.

Jour tranquille

Journée de travail sans fantaisie mais fructueuse. Mes cadeaux de Noël sont finis, à un près. Mais celui qui manque est compliqué.

H. rentre de Tours aphone.
Les amants du Capricorne. Larmoyant pendant la première moitié, prenant de l'épaisseur ensuite en intriquant les cas de conscience. Ce genre d'intrigue ne serait plus possible: les personnages principaux auraient divorcé rapidement. C'est cet interdit qui permet la tension du film: comment résoudre les contradictions puisqu'il n'est permis ni de se séparer, ni de tuer?

—————
Jour tranquille. Je me demande si je dois changer le titre. Alep tombe, Poutine semble victorieux sur tous les fronts. Par un enchantement que je ne comprends pas, personne ne semble oser ou même souhaiter lui tenir tête. Je me dis que je vais faire mon mémoire de dernière année sur le diable (je me demande si on me laisserait faire. Ce n'est plus une explication du mal très prisée. Je pense avoir compris la méthode de ce genre de travail: établir un vaste panorama historique, à commencer par le Nouveau Testament, où Belzébuth et ses légions sont clairement nommés, ce qui permet de noicir quatre-vingt-dix pour cent des pages à rendre.)

Dans les bizarreries du temps, et pour passer de la tragédie à la farce, les époux Balkany sont accusés d'avoir organisé un mariage pour s'approprier un terrain. Dickens, Brontë, Balzac, je ne sais plus très bien. Mais que se passe-t-il?

Cette impression de farce est permanente. Farce aussi, tragique elle, le cabinet de Trump: un banquier de Goldmann Sachs aux finances, un climatosceptique à l'environnement, un général fou de guerre à la Défense, un nazi pour porte-parole, un pétrolier poutinophile aux affaires étrangères, un médecin anti Obamacare à la santé…




Je note tout ceci en espérant encore que cela paraîtra ridicule dans quelques temps, qu'il va être un président apportant la paix et la propérité… Je note tout ceci pour avoir quelque chose à répondre aux enfants qui ne sont pas encore nés lorsqu'ils viendront nous demander pourquoi nous n'avons rien fait: je note notre impuissance et notre appréhension.

62/365 Chance

RER D à 7h20 (c'est la magie des examens: le retour des levers matinaux).

Problème sur la A le soir: je prends la 1. Problème sur la D, les tableaux annoncent le prochain train dans vingt minutes. Quand j'arrive sur le quai, une rame comme oubliée est là, non annoncée. Elle partira une minute plus tard.

Je prends le bus pour rentrer: désormais qu'O. a son permis, nous partageons la voiture, je la garde quand je rentre tard, soit cette semaine et la précédente, quatre jours sur cinq. Donc à O. la voiture ce soir.

Minuscules péripéties

- Méditation de l'Avent à St Ignace. Ephraim, Jérémie. «Si aujourd'hui on fondait des épées pour en faire des charrues, c'est sans doute qu'on aurait inventé de meilleurs moyens pour tuer que des épées, des moyens qui permettent de tuer à distance, sans voir le corps de l'autre.» Long parcours dans l'Ancien Testament: si je ne savais pas que l'intervenant est protestant, aurais-je trouvé ce parcours si protestant?

- Bibliothèque de l'ICP. Alerte incendie. Six étages à descendre et remonter. Les pompiers amateurs chronomètrent: notre évacuation est trop lente.

- Schleiermacher. Je pose des questions que je suis seule à me poser (car les autres connaissent les réponses). Les Luthériens sont plutôt au nord de l'Europe, les réformés viennent plutôt de la sphère suisse (Calvin, Zwigli, etc). Ces derniers ont essaimé à travers le monde suite à la persécution française, ils sont très répandus. Les protestants comprennent ces deux groupes et les baptistes, etc.
Schleiermacher a beaucoup œuvré à la réconciliation entre Luthériens et réformés (je ne pose pas de question sur les différences de dogmes). C'est ce que symbolisent des statues sur le dôme de Berlin.

«Toujours à nouveau, immer wieder, on dit ça toute la journée en allemand, à son buraliste, à ses enfants, à ses collègues. Toujours à nouveau, ça paraît tellement important en français, alors qu'en réalité, cela indique simplement la répétition, quelque chose comme "sans arrêt", "tout le temps".»
Moralité: en philosophie et en théologie il faut dégonfler les traductions françaises de l'allemand de leur emphase mal à propos .

- Bookcrossing, enfin sauf pour la dame qui n'a pas présenté un livre mais un film, pas sur le thème imposé mais à sa fantaisie, et n'a apporté ni le livre (elle avait songé malgré tout à L'Œuvre au noir) ni le film. En somme une sorte de performance dans l'inexactitude.

61/365 RAS

8h30 RER A. RER D. Ligne 1 à La Défense. Il y a tant de monde (pourquoi?) que je renonce à accéder au quai et me poste en face, sur le quai d'arrivée des rames venant de Paris. Je monte dans la rame qui vient de se vider, avance seule dans le tunnel (avec un peincement, pourvu qu'elle ne parte pas au garage). La rame s'arrête et repart en sens inverse vers Paris, s'arrête le long du quai bondé. Pari réussi.

12h15. Ligne 1 puis 12.

16h10. Vélib Assas - boulevard Arago
20h 20. Vélib Arago - Port Royal. La station à l'intersection de Gobelins-Port Royal est pleine, je dois rebrousser chemin pour garer mon vélo à la station précédente (temps perdu).
23h10. Vélib Port Royal - gare de Lyon. Cette fois, la station de Vélib rue Van Gogh a disparu. (Je note ici autant la transformation de la ville que mes aventures infimes).

23h32. dans le RER D deux minutes avant son départ.

Et donc techniquement ce billet est forcément écrit après minuit puisque le train met une demi-heure à rejoindre Yerres. Je le laisse en date de mardi par convention.

Droits de l'homme

Je suis restée à la maison ce matin. Lu Le Procès des droits de l'homme (qui est plutôt une défense).
O. s'est occupé de l'intendance, c'est gentil à lui.

Sorbonne pour écouter JYP. Club de fans venues de FB (dont Claude Chuzel: je suis heureuse de l'avoir rencontrée).

Une salle de bibliothèque, pleine (de gens: aucun livre). Exposé sur le livre puis discussion d'environ une heure. J'avais noté en lisant que la notion de "droits" n'était pas définie; je pensais qu'il s'agissait des droits de l'homme au sens strict (ceux de 1789, 1948 et la déclaration d'Helsinski de 1975); de la discussion qui a suivi il ressortirait que tout droit, dans n'importe quel code, est un droit "de l'homme", puisque c'est un droit exerçable par un homme (exemple d'un homme voulant se promener en sécurité dans un parc: c'est un droit de l'homme, ça?). Voilà qui est très extensif, je me demande dès lors quel est l'intérêt de préciser "de l'homme". Evidemment JY me rétorquerait qu'il y a les droits de l'enfant. Cela me paraît inquiétant: cela signifirait-il que "l'homme" n'inclut pas "femme" et "enfant"?

Retour sans histoire.
L'Arbitrage. Ce genre de film semble une spécialité américaine.


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Pour mémoire (je note les nouvelles du monde pour me souvenir du moment où tout a commencé à déraper), la moyenne de vie aux Etats-Unis a diminué en 2015. Ce n'était pas arrivé depuis 1993 (le sida).

56/365 RAS

Un aller-retour sans histoire :
15h13 RER D puis B aux Halles.
vers 19h RER B à Cluny (très plein, normal?) puis D aux Halles.

Tranquille

Hier après l'aviron je me suis rendue compte que j'avais oublié mon téléphone au bureau. J'ai décidé de ne pas y retourner même si j'y conservais mon billet d'opéra. Je me suis servie de mon ordinateur pour entrer à Bastille.
Ce matin, je n'ai pas pensé à le chercher; je n'ai donc pas eu le temps d'avoir peur : un mail d'une salariée m'indiquait qu'en ramassant ses papiers personnels sur mon bureau, elle avait emmené mon téléphone par erreur. Bizarrement, au lieu de me le ramener, elle me prévenait qu'elle l'avait laissé à l'accueil.

Réunion chez l'assureur de branche. Quelques explications sur les multiples dysfonctionnements qui ont marqué l'année.

Retour. Je dîne seule, O. est en "raid". Ménage et surtout rangement en écoutant les traductions de GC. Je termine le rez-de-chaussée.
Mon siliconage de dimanche a l'air efficace, les WC du haut semblent ne plus fuir.

55/365 Caténaire sur les voies gare du nord

Le matin : RAS.
RER D à 9h, arrivée à la Défense à 9h40, voyage réellement rapide, je ne pense pas qu'on puisse faire plus court (il faut ensuite ajouter la station de métro ligne 1 jusqu'à esplanade)

Le soir j'arrive à gare de Lyon à 20h. Les quais sont noirs de monde. Une rupture de caténaire gare du Nord gêne la circulation, et le RER D vient du nord. Deux rames passent qui vont vers Corbeil. La troisième est pour moi, vers 20h18. Allons, ce n'est pas si mal vu la gravité de l'accident (pas de chance pour le RER B: hier aussi il a été arrêté une partie de la journée, tant et si bien que des bus, mais aussi des TGV (??!) ont fait la navette entre Paris et Roissy.)

J'entendais ce soir à la radio que le matériel prévu pour durer soixante ans en a soixante-dix.

Sidération

Les points forts du jour :
- Ramé comme une brêle en double avec A-S. Zut, une sortie gâchée. Trop crispée. Sans compter que je me suis rendue compte plus tard que j'avais prévu d'aller à la méditation de l'Avent au centre Sèvres qui est prêchée par quelqu'un qui était avec moi en cours d'allemand il y a deux ans (et donc un protestant prêche l'Avent chez les jésuites). Zut, j'ai oublié.
Magnifique soleil.

- Je lis Le Procès des droits de l'homme pour jeudi. Emprunté Beowulf à Malraux pour estimer si c'est un cadeau envisageable pour reddit Noël 2016 (mon "match" semble un geek intello, ou un intello geek).

- Allemand. Pour une fois je n'avais rien préparé. Entre mes quatre heures de sommeil et mon heure d'aviron, j'ai lutté contre l'endormissement durant la deuxième partie du cours.

- Cavalleria rusticana et Sancta Susanna d'Hindemith à Bastille. Dans les mises en scène de ce soir, les deux pièces sont liées par le Christ en croix qui surplombe la scène.
Très beaux chœurs et très beaux duos dans Cavalleria (Elina Garanca, Yonghoon Lee et Vitaliy Bilyy).
Sancta Susanna a plongé la salle dans la sidération. Les applaudissements ont retenti sitôt le gong final, sans même laisser les harmoniques s'estomper et le rideau tomber; mais cela ne cache pas que les spectateurs ont littéralement fui la salle. Et pourtant Anna Caterina Antonacci était admirable (tant par la voix que la présence scénique: le metteur en scène l'a mise à contribution autant comme une actrice que comme une chanteuse) et le décor, avec son aspect de miniature hollandaise puis de peinture à la Jérôme Bosch (je spoile), était remarquable.

Sauvé

J'ai décidé de sécher mon cours pour aller assister à une lecture de Sauvé d'Alfhild Agrell.
(Il s'est produit ici une de ces coïncidences qui prouvent soit que le monde est petit1, soit que nous circulons toujours dans les mêmes cercles, soit les deux: je connais la traductrice par Guillaume sur FB et le directeur des acteurs directement via une histoire de bananes (également sur FB, mais bien antérieurement à la traductrice, à une époque où il était beaucoup plus facile d'entrer en relation avec des inconnus (aujourd'hui nous sommes plus méfiants). Il s'était alors avéré qu'il avait fréquenté le lycée où j'avais fait mon hypokhâgne: le monde n'est pas petit, il est minuscule)).

Les deux ont travaillé ensemble sur cette lecture — j'ai donc deux raisons d'être là, qui s'ajoutent à la curiosité de découvrir un lieu et la pièce elle-même.

Un peu assommée par mon week-end, je dors sur ma chaise en attendant le début de la lecture (pour une fois que je ne suis pas en retard!). La salle se remplit très silencieusement, sans me réveiller, et je serai toute étonnée de la découvrir pleine à mon réveil. (C'est la salle de la bibliothèque nordique — dont j'ignorais l'existence jusqu'à ce soir — attenante au lycée Sainte Barbe).

La lecture est animée, vivante; les acteurs par leur seule lecture la font vivre devant nous. La pièce est étonnante, à la fois engagée et ambiguë, les motivations des deux personnages les plus "sympathiques" (l'héroïne et son oncle) pas totalement pures ou compréhensibles, le mari peut-être davantage mal élevé, gâté (comme une pomme), que méchant.

Buffet offert par la boutique suédoise Affären (rue Léon Jost) après la lecture. (Le vin chaud est délicieux et je décide illico d'en offrir quelques bouteilles à Noël). J'erre devant les rayonnages, frustrants car peu d'ouvrages sont en français ou en anglais. L'accès à cette bibliothèque est-il ouvert à tous? Question rhétorique, elle est trop éloignée de mes trajets avec des horaires trop restreints pour qu'elle m'intéresse vraiment (toujours à la recherche pour travailler d'endroits calmes, gratuits et sur le chemin du retour).
Je discute un moment avec le directeur de la bibliothèque Sainte Geneviève, ce qui ma foi m'impressionne beaucoup (comment, il existe? Et on peut le rencontrer? Il ne reste pas enfermé dans son bureau en ayant peur des élèves?) Il a un look davantage artiste qu'archiviste (contribution aux clichés).

Plus tard encore, j'accompagne Benoît, Corinne et les comédiens qui vont prendre un pot (avec toujours le léger embarras de ne pas être sûre de ne pas m'imposer). Discussions à bâtons rompus, legos pour filles et garçons (du regret de ne pas avoir choisi son filleul), méthode pour apprendre les textes, etc.


1 : Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, Clarac p.926/ Tadié p.317-318

Expo de collages

Soirée au MPAA pour voir les collages de Françoise.
Elle a réalisé des collages sous forme de cartes postales, envoyées fictivement par Perec, rédigées par ses amis. Les cartes sont suspendues à un parasol formant un grand mobile; c'est joyeux, gai.
L'exposition dans son ensemble, y compris les autres artistes, est très réussie.

Restau indien. On parle Japon et RSI.
M. est mathématicien et c'est toujours lui qui est interpelé au moment de l'addition. Est-ce ce soir-là que M. m'a raconté l'histoire suivante? c'est le moment de l'addition entre oulipiens, on fait appel à Roubaud, le matheux de la bande, qui refuse et se fait prier, on insiste, il finit par accepter et demande:
— Bon alors, on est combien?
— Dix.

Au retour, je vis un épisode un peu étrange dont je ne sais s'il relève du harcèlement (toutes les femmes semblent si promptes à tout qualifier ainsi que je n'ose utiliser ce mot, mais je sais bien que se poser la question, c'est déjà y répondre par l'affirmative).
Je me suis installée dans un coin de RER, sur la première banquette dont le siège près de la fenêtre est en face d'un porte- bagage qui permet d'appuyer les pieds, et effet habituel de l'aviron, je m'endors la tête contre la vitre en attendant que le train s'ébranle.
Trois hommes montent, entre vingt-cinq et cinquante ans, d'Europe de l'Est (ce qui signifie que je ne comprends pas leur conversation). Le plus jeune s'installe non pas à côté de moi, mais contre moi, je sens son poids. En face de biais (puisqu'en face se trouve le porte-bagage), les jambes d'un autre homme me frôle.
Je ne bronche pas. Je ne me recule pas, je n'ouvre pas les yeux, je fais comme si tout était normal, comme si je n'avais rien senti. Une partie de moi les surveille (je ne risque pas grand chose à part l'humiliation, la voiture est pleine), une autre essaie de se rendormir. C'est le chat et le chien, si le chat ne court pas, le chien passe à autre chose.
Le train démarre, la vitre est froide, j'ouvre les yeux, ne regarde personne en particulier, ouvre mon sac, farfouille à l'intérieur. Mon voisin évalue d'un coup d'œil le contenu du sac (livres et affaires d'aviron). Je croise son regard sans l'affronter mais sans le fuir, je laisse le vague du sommeil adoucir ma fermeté. Je mets mon bonnet d'aviron afin de me protéger de la vitre et me rendors contre la fenêtre.
Est-ce le contenu de mon sac, mon bonnet, mon regard ou mon âge qu'il a dû comprendre en me regardant dans les yeux, je sens qu'il se désintéresse. Il s'appuie toujours autant sur moi, mais se penche parfois en avant pour discuter un point ou un autre avec ses compagnons.
Ils descendront à Maisons-Alfort.

50/365 Des retards le matin

Matin. Train à 8h09 en retard qui arrive si plein que je le laisse passer. Je prends le suivant, je suis assise et heureusement. Le train est très lent. Les gens essaient de monter à Maisons-Alfort, nous entendons des cris.

Vers 18h30 : ligne 1 puis 13.
Ligne 4 puis RER D à 23h32.

Divers

Journée de formation sur la (les) responsabilité des administrateurs de Mutuelle. La précédente avait eu lieu en février 2013, je n'avais rien noté sur ce blog. J'étais plus discrète alors, il est fort possible que je sois trop indiscrète aujourd'hui. Peut-être suis-je trop persuadée que ceci, ce blog, n'intéresse personne: il suffirait d'un.
D'un autre côté, mes commentaires sur l'état des différentes sociétés et organismes sont dans la presse ou sur le net.

O. a son permis. Etrange impression. Voilà, voilà, voilà. Il est indépendant, je suis encore plus libre.
C'est un soulagement de ne pas avoir eu d'accident. Mener un projet contre l'avis de son conjoint, c'est le mener rongé par le doute, c'est se demander à tout instant: «et s'il avait raison?»
Le camp scout d'O. est en août, nous parcourrons donc l'Europe en juillet.

Seul soir de la semaine où je n'ai rien de prévu (si, il y avait cela, mais j'ai décidé de ne pas y aller).
Dead Man avec O., vautrés sur le divan. Je ne me lasse pas de cette bande-son. Exebeche, «who talks loud, signifying nothing». J'y pense souvent.

49/365 RAS

Cela arrive de temps en temps.

Matin : RER D 7h45 puis A puis ligne 1.
Soir : l'inverse
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