Enquête

Les questions sont ici.

1/ L'arrêt de mes études et mon mariage. Ce qui est amusant, c'est qu'ils n'ont jamais compris qu'ils en étaient la cause: s'ils n'avaient pas été aussi désagréables avec Hervé, nous n'aurions pas été aussi été pressés de nous marier pour avoir la paix, et donc je n'aurais pas arrêter mes études pour travailler et être autonome financièrement. (Comme souvent, ils ont provoqué ce qu'ils redoutaient, vieille loi karmique).

2/ Oui, au moins mentalement. L'aviron sert à ça, aussi.

3/ Ça m'arrive, mais je le regrette !

4/ Non. (De toute façon je suis nulle).

5/ Oui. En bus.

6/ Je ne sais pas. Il y a des périodes où j'ai été heureuse, mais ce n'était pas liée à l'âge.

7/ Oui, sans doute. Je pense que ça ne se voit pas trop.

8/ Non.

9/ Classer mes papiers, ranger mes affaires ! (être prête à mourir à tout moment)

10/ Ce qui me tombe sous la main. Souvent des cartes postales.

Journée contrastée

Anticipation joyeuse. La fièvre monte1 et c'est amusant.
Anticipation joyeuse: je crois que je n'ai jamais ressenti aussi fort ce sentiment que je jugule habituellement, par superstition. Mais là, je ressens une sorte d'immunité: il ne peut rien arriver, tout va bien se passer.

Réglé une multitude de petits détails que j'avais laissés de côté (j'en ai oublié un et de taille: l'ACPR veut que je lui envoie des impressions… de tableaux vides (oui, j'avoue: je n'avais envoyé que les tableaux remplis (enfin, j'apprécie beaucoup qu'ils me soient demandés par mail, courtoisement, et non en lettres AR)). L'AG de la mutuelle se déroule lundi.

Aviron. Je suis venue aider à la formation des débutants. Je ne me suis pas fatiguée mais j'ai pris le soleil (comprendre: trop). Vu le martin-pêcheur à nouveau, et entendu son cri ("L'image pousse son cri", les remparts de Bayezid, Crusoé, je rame).

Réunion MOA pour la mise en place des prélèvements. Nous nous intégrons à des process existants, et cela paraît tellement simple (à la saisie de 2500 RIB près) que cela me fait peur.

La réunion se termine tard. Je pars à la recherche d'un nœud papillon assorti à mon chapeau (résultat en demi-teinte, c'est le cas de le dire).

Velib. J'arrive comateuse à mon oral de philo (est-ce le soleil de midi, la fatigue, l'angoisse?) Je fais un passage désastreux. Le prof me donnera peut-être la moyenne à cause de la conversation qui a suivi (de toute façon cet oral est représentatif, ne nous leurrons pas: des connaissances, des idées, le tout en vrac, sans articulation, dans une déplorable confusion.

Je bois une bière avec un coreligionnaire qui me remonte un peu le moral (me permet de penser à autre chose) et rejoins H. en dîner d'après séminaire. Deux verres de vin n'arrangent pas mon état.


Note
1 : note deux ans et demi plus tard : il s'agissait du mariage de Matoo et d'Alexandre le samedi suivant.

Le journal d'Anne Franck

Ligne 4, 22h46.


Point Culture

Anecdote relatée par Laurent qui m'autorise à la reproduire ici :

« Dans la salle de gymnastique, deux hommes parlent d'un troisième qui ne serait pas très au courant des choses du football, confondrait des joueurs, ignorerait la composition de certaines équipes, serait incapable de faire d'intelligents pronostics quant à la suite du tournoi de la FIFA.

Le jugement tombe, sans appel :
"Il n'est pas très cultivé."

Truc et astuce

— Je ne vais jamais y arriver, écrire sept pages… J'ai des idées pour une page et demie.
— Délaye. Ecris en corps 36. Tu as un nombre de signes?
— Un format, Times New Roman 12, interligne 1,5.
— Reviens à la ligne. Ecris comme Dumas: «— Bonjour. — Comment allez-vous?»
— Elle va avoir une drôle de tête, ma dissert de philo.

La blague du dimanche

Suite à une erreur d'aiguillage, un ingénieur arrive en enfer. Il se promène un peu:
— Punaise, qu'est-ce qu'il fait chaud!
— C'est normal, c'est la clim qui déconne depuis des mois, le service de l'entretien est trop paresseux pour intervenir.
L'ingénieur, qui est un peu bricoleur et a fait Méca Nantes, donne quelques coups de marteau, vérifie la pression, et quelques ajustements plus tard la clim se remet à marcher.
Sur sa lancée, il corrige la réfraction des murs pour rendre les locaux moins bruyants et répare la tireuse à bière.

Bref, quand quelques mois plus tard, Dieu jette par hasard un regard vers le bas, il manque de s'étrangler et interpelle le diable:
— Comment? Depuis quand boit-on des coctails dans une petite brise fraîche chez toi?
— C'est l'ingénieur, il a tout réparé, depuis c'est cool.
— Quoi !??! Mais il n'en est pas question, renvoie-le moi, c'est une erreur!
— Ah non, je l'ai, je le garde!
— Renvoie-le moi ou je te fais un procès!
Alors le diable regarde Dieu et lui demande:
— Ah bon? Et où vas-tu trouver un avocat?

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Non. J'entre trop facilement dans l'action.

2/ Non.

3/ Non. (Drôle d'idée).

4/ Oui.

5/ Non, je pensais ne pas en avoir. Mais je pensais aussi rester seule. A partir du moment où on a un mec, où l'on n'est plus libre, autant avoir des enfants, qu'est-ce que ça change?

6/ Filet de canette aux griottes. Trio de glaces classique (vanille, café, chocolat)

7/ Proximité lointaine, mais oui (la Seine).

8/ Sensible au niveau de la santé? l'air. Au niveau affectif: l'eau (la plaque de déchets au milieu du Pacifique). Au niveau matériel: le plastique, les métaux lourds.

9/ Non.

10/ Non, je ne crois pas.

11/ Oui, vite s'il est vivant (pour mieux le comprendre), lentement s'il est mort (pour ne pas arriver trop vite à la fin).

Bonjour tristesse de Françoise Sagan

L'intérêt d'être debout, c'est qu'il est possible de se déplacer pour "choisir" un lecteur et un angle de vue.
RER D, entre 8h30 et 9h30.


Souvenir de grève 1

Mon plus vieux souvenir remonte à 1986. J'avais une chambre à Nanterre, j'allais à Sciences-Po, dans le VIe arrondissement.
Devaquet, il me semble. Il neigeait. Vers la fin, l'armée amenait les gens en camion aux portes de Paris (pas le droit d'entrer dans Paris). Je me suis souvent demandé pourquoi cela n'avait pas été remis en place en 1995.
Il me semble que cela a pris fin quand un agent de la SNCF a été agressé par une foule exaspérée. Mais il est possible que je confonde, car dans ma mémoire cette conclusion est liée à des souvenirs de fortes chaleurs, ce qui est incompatible.

En 1992, j'ai eu un collègue qui me racontait qu'il avait mis en place sa grève personnelle : il avait prévenu sur les cahiers de doléance de la SNCF qu'il ne présenterait plus sa carte orange (c'était son préavis de grève). Chaque fois qu'il était contrôlé, il refusait de présenter quoi que ce soit, les contrôleurs l'emmenaient au poste de police, il montrait son titre au policier en le cachant pour que les contrôleurs ne le voient pas. Il était alors verbalisé pour refus d'obtempérer.
Cela me plaisait beaucoup, mais il faut avoir du temps à perdre.

Il m'a raconté qu'une fois, en voyant les contrôleurs entrer dans un wagon une voiture (ligne Achères-Poissy), il s'était levé et avait arrangué le wagon les voyageurs: «vous n'allez pas vous laisser faire, après tout ce qu'ils nous ont fait, vous n'allez pas présenter vos billets!». Le wagon Les voyageurs se sont enflammés, «Ouais, t'as raison, on est pas des bœufs, …» (etc); ça a commencé à ressembler à une émeute, les contrôleurs ont voulu se saisir de lui, le train arrivait en gare, les voyageurs ont fait barrage aux contrôleurs, «vas-y, barre-toi, on les tient».
— J'ai eu très peur, je ne maîtrisais plus rien, je ne recommencerai jamais ça.

Je trouve les gens beaucoup plus calmes qu'à cette époque. Les RTT, les ipods?

Pique-nique théologique

Journée de fin d'année (un peu tristoune, je ne sais pas ce qui se passe, cette année est morose). Dans mon sac un ordinateur et son chargeur, trois stylos, une carte navigo, mes clés de bureau, un dossier à préparer (que je n'ai pas préparé), une anthologie de textes sur "la question du sujet", un étui de lunettes léopard contenant des lunettes roses, un étui gris contenant des lunettes de vue, une Bible de Jérusalem, des kleenex décorés de roses achetés à Nohant, des clés de voiture, un agenda Pléiade, un téléphone, un rouleau de sopalin, une nappe et une bouteille de Cahors achetée dans le Lot.





Le repas au soleil était malgré tout bien agréable.
Personne ne paraît avoir envie de faire de l'ecclésiologie l'année prochaine.

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Je ne crois pas. Plutôt l'esprit d'association (en revanche j'associe beaucoup et vite).

2/ Je n'en ai pas l'apparence. Je montre mes émotions surtout quand je suis seule. J'évite devant les gens, parce que je ne leur fais pas confiance, ou pour ne pas les embarrasser ou ne pas m'embarrasser.

3/ Non. Mais j'ai de l'indulgence pour les corridas après la lecture de Mort dans l'après-midi. Hemingway note que personne ne peut savoir comment il réagirait avant d'avoir essayé.

4/ Acheter des livres si j'entre dans une librairie! (M'arracher les cheveux quand je passe les doigts en peigne dedans : ils ne tiennent pas, ils partent si facilement, c'est inquiétant et bizarre.)

5/ Je ne sais pas. Fais-je des efforts?
En tout cas je n'ai pas d'amertume à ce sujet. (Je me souviens de ma sœur s'exclamant: «De toute façon je rate tout ce qui me tient à cœur». Ça m'avait fait de la peine. Je n'ai pas cette impression. Je me reproche plutôt d'avoir, plus jeune, arrêté mes efforts trop tôt (aviron, allemand, lecture, etc). Aujourd'hui, quand la tentation me vient, je m'oblige à continuer.

6/ Deux et demie: Cassiopée, la Grande Ourse et les trois étoiles de la ceinture d'Orion.

7/ L'admiration que je porte aux autres un moteur, l'admiration qu'on me porte un frein (j'appréhende le moment où je vais décevoir).

8/ "Dans le monde" est un peu riche pour ma pauvre expérience! Les jardins du Palais Royal, est-ce un parc? Non. Planting Fields est sans doute le plus beau que j'ai vu, même si pour devenir mon préféré il faudrait qu'il soit un peu moins parfait.

9/ Non. (Je touche du bois, pas d'accident dans ma vie.)

10/ Oui, le fusil à lunettes de mon grand-père. J'aime beaucoup tirer.

Vendredi 13




Normalement ce soir j'aurais dû être à Tours, mais pas de TGV (la capture d'écran a été faite plus tard, pour exemple: j'aurais dû partir vers 17 heures). Il circulait un seul train, vers 17h45, partant d'Austerlitz, pour remplacer quatre ou cinq TGV. Je n'ai même pas essayé, je déteste ces ambiances où l'on écrase les poussettes et les vieilles dames pour réussir à monter dans le train. L'aîné a embouti le pare-choc de la vieille voiture qui roule encore mais qui est bonne pour la casse. J'ai reçu un mail triste et désabusé du prof de musique du benjamin: malgré les dénégations du maire, la section CHAM va fermer (vous pouvez signer la pétition ici — d'un côté le maire n'aime pas être impopulaire, de l'autre il s'en fiche, c'est son dernier mandat (il préfèrera rester député)). La fermeture d'un service public s'effectue dans la tradition des grandes entreprises: on nie tout, mais il n'y a pas de fiche de réinscription, pas d'horaire d'affiché, pas de tarif pour l'année prochaine. La décision sera proclamée cet été, je suppose, pendant l'absence des parents.

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Agenda
Agnès au téléphone (syntagme figé).
Audit CNIL interne (ie, pour préparer un audit (éventuel) de la CNIL). Le numéro de sécu ne doit pas servir de moyen d'identification, il doit être remplacé par nom, prénom, date de naissance, adresse.
??? Mais à quoi peut bien servir d'autre le numéro de sécu, et quelle importance de s'en servir pour s'assurer de l'identité d'un client en cas d'homonymie? En quoi cela nuit-il?

Ouverture de la coupe du monde de foot

France Info ce matin. Interviews d'une dame, d'un policier.
Ils expliquent leur joie et leur stress, le Brésil va vivre pour le foot, le policier est là pour contrôler et surveiller la foule.
Soudain une phrase incompréhensible qui ne sera pas expliquée: la dame espère que l'équipe brésilienne va s'imposer dès le début, «sinon les protestations (désordres, mécontentements? je ne suis pas sûre du mot exact) vont continuer».

Il faut lire internet pour savoir qu'il y a eu grève de métro et menace de grève de métro, manifestations répétées contre la corruption, la misère, les sommes mises en jeu par le Mondial.

France Info a-t-il tant traité le sujet que tous ses auditeurs habituels sont au courant et que cela va sans dire?

J'en profite pour mettre un lien vers ces photos que j'adore.

Paris à vélo

Grève hier soir, grève le matin, grève le soir. Si au moins on comprendait ce qu'ils revendiquent. (H. me dit à propos de ses salariés : «Ils ont fait la gueule quand j'ai dit qu'il n'y aurait pas d'heures sup pour le CE, qu'ils prendraient leurs heures sur leur temps de travail. Ce que je n'ai pas dit — mais je l'ai pensé très fort — c'est que de toute façon il leur serait difficile de travailler moins qu'aujourd'hui».) (Et je me dis qu'à écrire ça, certains vont être confirmés dans leur opinion que nous sommes de sales réacs. Tant pis, assumons.)
Quel rapport avec la SNCF? C'est que je me disais que malgré tout ce que je leur reproche, je leur tirerais bien mon chapeau pour le travail de nuit et le travail le week-end effectué pour déranger le moins possible le trafic — quand soudain j'ai un doute: sont-ce bien des cheminots qui travaillent, ou des sous-traitants?

En tout cas j'ai pris la peine d'expliquer ce matin à une voyageuse la vérité sur les "rames trop larges": non, il s'agissait simplement d'un retard pris dans la mise aux normes des quais, mise aux normes prévue depuis longtemps et obligatoire.

La Défense - gare de Lyon en vélib. 70 mn, cela revient cher puisque qu'un Vélib doit être rendu au bout de trente minutes. Ils exagèrent, ils pourraient allonger le délai pour les personnes qui couplent leur abonnement avec leur carte Navigo, on se doute bien qu'elles ne font pas du tourisme.

Beaucoup de monde sur les quais entre le musée Branly et le musée d'Orsay, et je pense à l'incipit de Voyage au bout de la nuit.

Tribunal

C'est un peu comme à les feuilletons américains, sauf que c'est dans les tribunaux français : vous vous retrouvez accusés de ce pour quoi vous avez porté plainte.

(Mais bon, c'est très intéressant, chacun devrait aller passer quelques après-midis dans les tribunaux pour comprendre deux ou trois choses de la procédure.)

(Ce billet pour mémoire. Pour ceux que ça intéresse, le jugement sera rendu le 9 septembre).


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J'ajoute des précisions un an plus tard, quand tout cela est en train de devenir du passé et tombe dans l'oubli : il s'agissait de l'audience d'appel en correctionnel. Nous avions gagné en première instance.
Des cas terribles dans la salle, une avocate présente par hasard (et n'ayant donc rien préparé — sans doute son client n'a-t-il pas payé); un homme à la limite de la crise de nerf, c'est la quatrième fois que son audience est reportée; un autre semble avoir tout oublié bien qu'il ait été pris en flagrant de vol de téléphone dans une boulangerie… Drôle de vie que la vie de juge.
Mécontente de ma "performance". J'ai fait l'erreur de me tourner vers JA pour répondre à une question.
En revanche surprise par son avocat qui a ébauché la question "pourquoi n'avez-vous pas fait appel concernant le procès pour diffamation?" et l'a laissée en suspens, sa voix s'amenuisant: de quelle réponse a-t-il eu peur? Ou a-t-il craint que le tribunal n'apprît que JA nous avait insultés après notre plainte?
Déjeuner tranquille avec JY. Patrick est à Kiev.
Passé à l'école où la gardienne me demande des nouvelles de C.

Préalable

J'étais rentrée pour faire la déclaration d'impôts et ma dissertation. La première action impliquait de retrouver des justificatifs, j'ai classé des papiers et passé l'aspirateur toute l'après-midi.

Il fait très lourd et très chaud, violents orages dans la nuit qui déconnectent internet. Infiltration d'eau (velux).

Retour

Moules marinières à Treveneuc avec toute la famille (les familles) et les amis qui ne sont pas encore repartis.




Je regarde ce petit monde en me souvenant de tout ce qui les a secoués depuis quinze ans.
La fille du marié que j'ai connue à huit ans vend des crêpes à New York avec son ami portugais. Elle l'a rencontré en Bretagne quand il est venu apprendre à faire des crêpes pour ouvrir son restaurant. Ah.

Retour en TGV. Le tronçon Rennes-Le Mans est fermé, nous passons par Nantes.
Violents orages.

Les amies de la mariée

La mariée avait des amies, le marié de la famille.

Le Rouge et le Noir

Le TGV pour St-Brieuc n'est pas à quai quand j'arrive à Montparnasse.
Je prends un café et quand j'arrive ensuite sur le quai, je n'ai plus le temps avec mes tongs et ma valise de remonter les deux rames de TGV : je monte dans la première qui doit être détachée à Rennes en me disant que je changerai de rame à ce moment-là.

A Rennes, j'ai bien failli ne pas réussir à monter dans la deuxième rame tant l'opération de désarrimage s'est fait vite.

Dans cette deuxième rame, ma place légitime était bien sûr occupée par une personne pensant que j'avais raté mon train. Comme elle le reconnaît aussitôt, je lui laisse la place et vais m'installer sur un strapontin entre deux voitures, ce qui explique cette photo de mon vis-à-vis prise d'un peu trop près (je n'ai pas reconnu l'édition. Peut-être une nouvelle maison.)




Galette, mairie, buffet les pieds dans le sable, punch et huîtres. Il fait très beau malgré les prévisions pessimistes mais la mer est froide.
Un mariage de raison pour la protection des enfants et du patrimoine (les vraies raisons du mariage, me dira JY, et je penserai à Balzac). Cela n'empêchera pas la mariée de s'essuyer les yeux et le garçon de sept ans qui demandait sans cesse à son père s'il dirait oui — et son père de réfléchir, de douter, de peser le pour et le contre — de crier "Yesss!!" quand son père, finalement, aura dit oui.

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Oui. Ils ne sont pas venus. J'ai sans doute mal plaidé ma cause: mon mari s'était démis l'épaule au milieu de la nuit, j'avais deux enfants en bas âge dans l'appartement (un et quatre ans ou deux et cinq, tout cela est loin maintenant), je les ai laissés seuls pour emmener Hervé à l'hôpital. J'aurais dû insister, je ne le fais jamais face à l'autorité médicale, et pourtant il le faut.
(Toutes ces fois où je regrette d'avoir été trop gentille, trop obéissante… Quand je pense qu'on me voit comme une va-t-en-guerre, j'ai toujours l'impression d'être bien trop docile.

2/ Libre, et j'en bénis l'histoire et la géographie (si je vivais à une autre époque, ou à la même époque dans un autre pays…)

3/ Oui, parfois. Quand on est une femme, on sait qu'on ne fait pas partie des "dominants". Alors noir… Noir ou noire? Parfois je médite le fait que les Etats-Unis ont élu un Noir avant d'élire une femme à la présidence… (ce qui est stupide, car dans ce cas précis, c'est sans doute purement conjoncturel). Changer de couleur avec le même sexe, ou en changeant de sexe? C'est intéressant: dans la hiérarchie, qu'est-ce qui joue le plus? La femme blanche a plus de pouvoirs (de droits) que les femmes d'autres couleurs, mais en a-t-elle plus qu'un Chinois, un Tibétain, un Congolais? (j'entends déjà JP en train de dire que c'est stupide, que c'est une question de nationalité. C'est vrai — et c'est faux. Grandes catégories héritées des siècles passés, blanc pour occidental.)

4/ Oui. 5/ Je ne sais pas. Je ne suis pas attirée par le genre de pouvoir qui attire la plupart des gens, mais j'aimerais être reconnue dans certains domaines. Malheureusement je ne pense pas être douée (non, le travail ne suffit pas. Le travail est nécessaire aux gens déjà doués.) Ce qui est agaçant, pour revenir au pouvoir qui attire la plupart de mes contemporains, c'est de dépendre hiérarchiquement d'un imbécile. Alors oui, j'ai cette ambition-là: être au-dessus des gens qui réfléchissent moins vite que moi en en sachant moins. Pas pour le pouvoir en lui-même, mais pour éviter d'être en leur pouvoir. (C'est vraiment ce que m'aura appris la vie, ce dont je ne me doutais pas dans l'enfance).

6/ Pas spécialement. J'ai quelques belles photos, mais elles sont dues au génie du photographe.

7/ Non, hélas. Retourner à Cape Ann pour en voir une.

8/ Trop vieille maintenant. Mais j'en rêvais à douze ou treize ans (chevaux et hélicoptères). Il y avait des reportages sur Rémy Julienne dans Paris Match… Je me demande si j'aurais réussi à me muscler suffisamment.

9/ Une ou deux fois par jour, sur le mode «je dois penser à…» (si possible je prends une note sur une feuille).

10/ Oui, aux moustiques près. La nuit, il fait fait beaucoup plus froid qu'on ne le pense généralement.

11/ Etrange… Je n'ai jamais rien mangé d'étrange, le plus étrange doit être des fleurs, en confiture ou beignets. Ce n'est pas courant, mais pas étrange.

Printemps

Rue d'Assas - gare de Lyon en vélib. Les quais entre Bastille et gare de Lyon (jardins Tino Rossi) sont animés, nous sommes loin du désert d'il y a trois semaines quand un rat avait failli me faire tomber en passant au ras de ma roue.

Un groupe de cuivres joue Everybody wants to be a Cat au bord de l'eau.
J'arrive dans la gare à onze heures pour un départ à onze heures deux.

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Agenda
Dernier cours de grec II (j'ai validé mon année). L'année prochaine je vais sans doute faire du latin et de la "lecture suivie" en grec. Je prendrai grec III (lecture de St Paul: difficile paraît-il, car elliptique) plus tard, quand j'aurai assuré ma grammaire.
Je n'ai même pas dit au revoir à la professeur tellement il m'était sorti de l'esprit que c'était terminé. Trop tard, trop tard. Elle était bien, si passionnée et sérieuse.

Jouons avec Ameli

Au moment où j'allais quitter le bureau, une stagiaire qui étudie les impacts des décrets à venir en santé (les paniers de soins) m'appelle pour savoir où trouver la base de remboursement des différents actes médicaux, et notamment celle des lunettes. Je me souviens de quelques liens sauvegardés en favoris. Les voici pour ceux que cela fascine (c'est effectivement fascinant).

Trouver un acte par mot-clé ou code. (Je n'ai pas réussi à trouver la consultation du médecin généraliste. Sans doute n'est-ce pas un "acte". Je recommande la consultation par chapitres).

La NGAP (Nomenclature générale des actes professionnels) à télécharger en pdf en bas de page. Aussi précis que la notice pour la déclaration d'impôts.

Et enfin la réponse à la question sur la base de remboursement (BR) des lunettes. N'hésitez pas à fouiller dans la colonne de gauche, par curiosité.

Reprise

A la nage du quatre de couple (pour éliminer le foie gras) (Wikipédia est si mauvais en français que je vous mets le lien en anglais). Onze kilomètres. Je me suis fait mal en portant le bateau. Il faut que je fasse des pompes, je n'arrive pas à mettre le bateau en tête.
Le plus important : j'ai vu trois canetons de l'année. Avec la cane, mais plus étrangement un canard.

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Sinon une emmerdeuse, une lettre de rappel de l'ACPR (nous devons envoyer deux exemplaires papier des tableaux télétransmis fin avril… Je l'ai sans doute fait l'année dernière, mais c'est si illogique que je l'avais gommé de ma mémoire). Les lettres T sont arrivées, ouf.

Remontée

Partis vers onze heures, sortis à Limoge pour déjeuner. Pour le même prix qu'un plat et une boisson sur l'autoroute, mangé un couscous au Marrakech (je m'attendais à un steack limousin, mais le boucher des Halles (le marché se terminait) nous a conseillé Le Marrakech. Cela me conforte dans mon idée qu'il faut organiser des ateliers d'échange de recettes de cuisine pour favoriser l'intégration et la connaissance réciproque: si c'est bon, le reste s'efface.)

Sortis à Châteauroux pour éviter le bouchon à venir à Vierzon et traversé la Sologne déserte vers Argent/Sauldre et Gien. Passés à Brinay, lumineuse dans la lumière d'après-midi.
Autoroute A71 (vide), puis l'A6. Nous la quittons au sud de Fontainebleau pour prendre plein nord et éviter les bouchons indiqués par Waze. (Je détaille, ce n'est pas que ce soit passionnant, mais je me demande toujours ce qu'apprend une application comme Waze avec des conducteurs comme nous. Est-elle prévue pour apprendre des trajets, pour les proposer ensuite à d'autres?)

Dans le salon, la comtoise s'est arrêtée: au bout de douze ans, la corde à piano qui soutenait l'un des poids a cassé. Le silence dans le salon est insoutenable.

Fini les agapes du week-end par un gâteau au chocolat.

Puis Tucker & Dale fightent le mal. Ça surprend toujours un peu ceux qui ne l'ont jamais vu.
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