Si ce film passe près de chez vous, allez le voir.

Je découvre ce soir que Libé lui reproche de ne pas être un film. Mais en fait c'est le cadet de nos soucis, même si parfois j'aurais bien aimé savoir comment ils avaient préparé les scènes: ces conversations à bâtons rompus, ce ne sont pas des conversations spontanées, n'est-ce pas? Il a fallu les préparer. Y avait-il un scénario, les deux amis/acteurs ont-ils répété? Ou bien non?

Polanski et Horowitz se promènent dans Cracovie et racontent des anecdotes, deux galopins sans âge remontent le temps. Horowitz était si petit, trois ans, il ne se souvient pas de grand chose (et il paraît plus introverti); Polanski était si seul, d'abord sans mère puis sans père, arrêtés tous les deux. La ville, le ghetto, les Allemands. Récits entrecoupés de questions, de rires, de silence. Le contraste entre la banalité du ton et la brutalité des faits vous plonge en état de sidération: «quel est ton premier souvenir, le ghetto ou le camp de concentration?»

Ce serait comme si l'un des Derniers témoins d'Alexiévitch avait décidé de se mettre en scène devant une caméra.