Soudain à 17h53 un sms de ma fille : «Est-ce que tu préfères en week-end ou je peux faire ça en début de semaine prochaine?»

C'est la réponse, sans un mot entretemps, à une proposition d'aide de ma part dix jours plus tôt: si elle récupérait des meubles chez ma grand-mère, qu'elle n'hésite pas à me le faire savoir, j'en profiterai pour aller voir ma tante.

Et donc dix jours plus tard, le mercredi soir, ma fille dispose de façon très précise de mon week-end: il faut que ce soit dimanche, et dimanche après-midi parce que le matin elle participe à la collecte pour la Croix Rouge.
Je suis estomaquée: faisions-nous des coups pareils à nos parents? Sans doute que oui. Il me semble que je prévenais les miens toujours très tard, parce que j'avais peur de les appeler.

Renseignements pris, c'est ce week-end ou en septembre: elle n'est pas libre de l'été parce qu'elle connaît trop de tournées, que la poste a gagné un appel d'offres qui va lui faire utiliser certains facteurs (avec une qualification particulière, je n'ai pas compris laquelle) à relever les compteurs de gaz pendant six semaines, et que par conséquent les autres facteurs sont réquisitionnés pour faire leur boulot à leur place.

Elle me décrit le meuble qu'elle veut récupérer: un buffet de style Henri II tels qu'il s'en trouve dans les foyers low middle class des années 40. Ça m'interloque qu'elle veule ça, et ça m'émeut: le buffet de son arrière-grand-mère.

Mais comment diable allons-nous charger cela dans un camion? Elle est plus petite que moi. Elle parle de démonter, mais ce n'est pas un meuble Ikéa, il faut savoir enlever des chevilles...
Ça promet du sport et des déconvenues.