Après nos mésaventures de l'année dernière, la Philharmonie m'envoyait des messages pour m'inciter à utiliser le crédit que j'avais sur mon compte.

J'avais donc regardé les programmes, avec la contrainte — pas folle la guêpe, chat échaudé etc — d'un concert le week-end l'après-midi, et trouvé un spectacle avec le double attrait de la présence d'Hillary Hahn et d'un orchestre colombien.

(Evidemment, marris qu'entretemps une manifestation contre l'antisémitisme soit programmée. Ce sera sans nous, avec cette impression de prêcher ce qu'on ne suit pas.)

Orchestre Filarmónica Joven de Colombia: surprise en les voyant arriver sur scène, tous moins de trente ans, pantalon veste noirs, baskets noires lacets blancs, t-shirt beige. La salle est différente aussi, plus colorée, plus remuante, sans grand effort vestimentaire mais dans une vraie joie d'être là. Est-il possible que tant de familles des musiciens aient fait le déplacement?

Ce sera le maître-mot de l'après-midi: la joie. Travesia n°1 de Wolgang Ordoñez (totalement inconnu de moi, évidemment), joyeux, enlevé, avec des évocations de danse sur la plage à la manière de L'homme de Rio ou du Tailleur de Panama; Petrouchka de Stravinski, où l'absence de danseurs est remplacée par une chorégraphie des musiciens à base de ola; coupés par le concerto pour violon n°2 de Mendelssohn jouée par Hillary Hahn qui se laisse porter avec grâce par l'enthousiasme de la salle.

En sortant, nous sommes pris par un embouteillage dans le hall de la Philharmonie: les joueurs de cuivre de l'orchestre improvisent un bœuf dans l'entrée.
Joie, jeunesse et vitalité.

Orchestre Filarmónica Joven de Colombia à la Philharmonie


PS: j'apprends par le livret que l'Orchestre Filarmónica Joven de Colombia est un «laboratoire d'innovation sociale» (je cite).