Cette année, comme j'espère être lâchée solo (en fin de saison, peut-être en septembre), j'ai décidé de passer la visite médicale de "classe 2". Il a d'abord fallu trouver un médecin habilité qui soit sur Doctolib et qui ne coûte pas une fortune (en fait ça coûte une fortune car ce n'est pas pris en charge par la sécurité sociale: ce n'est pas une visite médicale mais une expertise, ai-je appris).

J'ai choisi un médecin à St Maur-des-Fossés. Rendez-vous à 17h30. Je pensais être large mais il m'a fallu quitter une réunion avant la fin.
Balade dans St-Maur. Il fait beau. Le médecin est sympa, très encourageant : «dans quelques mois, quand vous serez pilote de ligne…»
Il paraît sérieusement l'envisager.
— Vous savez, à mon âge, le temps de la formation… ça ne vaut pas la peine.
Il en convient. Lui-même, après avoir fait du planeur, est pilote: «les vélivoles sont mauvais à la radio mais ils ont le sens du pilotage». Avoir son propre avion n'a de sens que si l'on vole beaucoup: sinon, l'entretien prend trop de temps pour le plaisir qu'on en retire.

Bonne pour le service. Le cœur et les yeux, OK, l'oreille droite OK, une perte d'audition légère sur la gauche.

En rentrant je m'arrête prendre un cocktail à la pizzeria Gemma. C'est sans doute la dernière fois que je le fais: ils ont acheté une boutique en face qui sert de bistro pour grignoter vite fait et boire, la recette du coktail que j'aimais est définitivement perdue, la magie a disparu.


Melun 20h12


Tout cela m'a mise en retard et quand j'arrive, H. m'attend depuis longtemps. Il est bouleversé: son père est à l'hôpital depuis mercredi (et donc sa mère à peine autonome seule chez elle), pleurésie. Sans doute une suite du covid d'octobre.
Son père est très faible, il mange très peu. Les médecins ont prévu de le garder une dizaine de jours. Je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est pour l'obliger à se reposer : il s'occupe beaucoup de sa femme et souffre de l'épuisement des aidants.