Médecine du travail, infirmière et non médecin, pas d'auscultation ni de bandelette dans un gobelet d'urine mais du dialogue. Elle m'a demandé de parler, l'inconsciente. Elle a eu droit à un mini-cours sur le mutualisme, sur le rêve utopique né à Dachau entre les résistants qui deviendraient ministres, «plus jamais ça» mais surtout «nous allons construire une société meilleure». Bref.

Au mur, une affiche pour la vaccination a fait court-circuit avec les ratiocinations de mon coiffeur, «tout ça pour une maladie qu'on sait soigner» (sous-entendu la chloroquine).
Il n'est peut-être pas assez clair, pas dit assez clairement, qu'il y a un nombre impressionnant de maladies que la médecine ne soigne pas. La coqueluche, la grippe, la rougeole, toutes les maladies à virus. La médecine soulage quelques symptômes, fièvre, mal à la tête, toux; mais c'est le malade qui combat, c'est lui qui guérit — ou pas, c'est-à-dire qui détruit le virus — ou pas.

Les vaccins ne soignent pas, ils permettent de ne pas tomber malades.
Mais si on tombe malade, il faut lutter seul. En l'état actuel des connaissances, la médecine est impuissante.