Dernier cours de grec. Cette année, j'ai beaucoup peiné. A plusieurs reprises j'avais si peu préparé mes textes que j'ai songé à abandonner. Mais si on n'y va pas une fois, le pli est vite pris de ne plus y aller du tout, il faut donc se forcer, ne pas céder, à la paresse, à la fatigue, à la honte ou la lâcheté.

Nombres 11,5: sikuas traduit par concombres.

«En fait, on ne sait pas exactement ce que c'est. Une courge, un concombre. C'est quelque chose qui a grandi à la lumière: ça évoque les Manichéens. Vous savez que les Manichéens ne mangeaient que des légumes poussant au soleil: en absorbant des particules lumineuses, ils espéraient s'unir davantage à la lumière. Quand on rencontre des courges dans St Augustin, les Manichéens ne sont pas loin. Vous savez qu'Augustin a été manichéen, ça laisse des traces. C'est comme un végétarien qui arrête d'être végétarien: il lui reste des réflexes.»

«Irénée aussi a parlé de courges, pour se moquer des gnostiques, en recomposant un monde avec des super-melons et des supers-concombres

Où va se nicher l'érudition. Pour ma part je songe aux courges de Cerisy sur les poutres de la bibliothèque.