Je travaille au petit matin la traduction de 1 Corinthiens 12,31 - 14,1, soit le célèbre hymne à l'amour (gravé sur une stèle à Corinthe). Nous avons pour mission de tenter de traduire un mot par un mot, et non par une périphrase. Nous devons retrouver la force des mots avant qu'ils ne soient affadis par notre habitude de leur traduction.

agapé, agapé… Je tape "amour" dans crisco pour tenter de voir ce qui pourrait permettre d'éviter la confusion avec eros: tendresse, attachement, et à partir de charité, bienveillance, générosité. Je songe aussi à compassion, empathie.
A partir de désir, on trouve attente et privation, pénurie. Manque.

Il est mystérieux, cet agapé. Qui en est l'objet, Dieu ou les hommes? Est-il une aspiration vers Dieu, un manque, un désir de Dieu, ou est-il tourné vers les hommes, un trop plein de tendresse à déverser? Le vers 12,31 en fait plutôt un manque tourné vers Dieu, alors qu'à partir de 13,4 ce serait plutôt de la tendresse ou de la compassion.

Mais il y a l'obligation de traduire le même mot partout par le même terme.

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J'ai ramé dans un brouillard épais, avec prudence, en espérant ne pas me retourner. Cet épais coton blanc évoquait Maupassant ou Poe.

Une amie est passée emprunter Germinal pour sa fille. Elle est très impliquée politiquement et espère l'élection de Juppé avec Pécresse en premier ministre. Sa visite impromptue nous a mangé notre après-midi.
Dommage, j'avais presque cru que je tiendrais mon programme.