Elle y est restée toute la journée, sur le pli entre le mur et le plafond (l'arête inversée: comment cela s'appelle-t-il?)
Elle n'a pas bougé. Elle n'a pas fui la lumière, le bruit.


Elle doit être affamée, il n'y a rien à manger dans cette maison une fois que les fenêtres sont fermées.



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Hier tandis que nous allions à la Philharmonie, je musais qu'il y avait sans doute un certain ridicule à continuer à vivre comme si de rien n'était, mais aussi une certaine dignité.
Je me souviens d'une anecdote lue au hasard dans un livre peut-être sur Londres, peut-être sur le Blitz, peut-être sur l'humour anglais: un journaliste prend un taxi pour traverser Londres durant un bombardement. Les bombes tombent autour de la voiture, poussière, sirènes, explosions. Arrivé à destination, le journaliste se tourne vers le chauffeur:
— Nous avons eu de la chance.
— Tout à fait, Sir. Tous les feux au vert, c'est rare.

Je pense souvent à cette histoire et à ceux qui pensent frivole de ne pas avoir l'air catastrophé et sérieux quand le monde se délite autour de nous.



Peut-être cette référence au Blitz paraît-elle étrange : c'est que le couvre-feu m'évoque Londres, sans doute à cause de lectures enfantines, Le Lion et la sorcière blanche et L'apprentie sorcière en bibliothèque rose, qui sont deux livres qui commencent avec des enfants évacués à la campagne pendant la guerre.

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J'ai répondu à une annonce qui demandait de joindre au CV une vidéo de motivation d'une minute. Je me suis entraînée une semaine (une dizaine de vidéos), j'ai dû télécharger Chrome (ni Safari ni Firefox ne prenait en charge la vidéo) et finalement je me suis filmée, directement sur le site du recruteur comme requis.
J'ai eu la satisfaction inattendue de recevoir un mail le soir-même.