De la farce aux larmes
Par Alice, samedi 11 mai 2024 à 22:36 :: 2024 :: rss
Ça commence par du hard core, ça finit par du hard core, mais pas le même: davantage du Shakespeare que du Racine.
Nuit sous la tente, réveil vers 7h30. Une heure de blogage puis petit déjeuner: je toque à la caravane de Pat pour me préparer, comme l'année dernière, mon porridge et mon thé puis les manger au son d'AC/DC.
Je fais bouillir l'eau, ébouillante le sachet de thé, mets une mesure de céréales dans un bol, saisis la bouteille achetée la veille à une station service pour verser la même mesure de lait… Il est bizarre ce lait, il est jaune pâle, aurait-il tourné dans la voiture avec la chaleur et se serait-il décomposé?
Je renifle, ça sent l'urine, je regarde la bouteille posée sur le comptoir, l'étiquette en est froissée, abîmée: ce n'est pas ma bouteille de lait qui est au frigo.
Je ne dis rien, saisis la bouilloir, sors jeter ma mesure d'urine et ébouillante le contenant avec l'eau de la bouilloire.
Puis je rentre dans la caravane finir mon petit déjeuner.
Briefing, préparation des planeurs puis déjeuner au Pegasus.
Je pars la première avec Pat. Sortie calamiteuse: je suis mal installée; trop enfoncée dans la carlingue, j'ai l'horizon bloqué par le tableau de bord. Pour voir par-dessus, je pousse sur le manche, le planeur pique et donc accélère.
Par ailleurs il existe en planeur la notion de conjugaison: pour tourner, on incline les ailes (poussée sur le manche) et on oriente le nez dans la direction où on veut aller avec les palonniers (pédales aux pieds). Le dosage des deux est contrôlé par le fil de laine sur la verrière qui doit rester vertical.
Je ne maîtrise pas la conjugaison (c'est l'équivalent de débrayer en passant les vitesses), ce qui est un obstacle majeur à ma progression. En rentrant, Pat me fait faire des exercices, virages et contre-virages avec conjugaison («Surveille ton fil. Ta vitesse!»)
En descendant de planeur au milieu de l'après-midi (Adrien passe après moi) je lis deux sms de H., envoyés à 14h25.
Une minute plus tard, ça sonne: «l'hôpital a appelé, papa est mort».
Dîner au gîte partagé entre les autres pilotes (j'ai choisi de rester en tente pour être tranquille, pour limiter les interactions sociales). Je bois du blanc, me bourre de chips. Je suis au téléphone par intermittence, nous sommes désorientés. Week-end de la Pentecôte, tous les trains sont complets. H. me dit que quoi qu'il en soit, il préfère aller voir sa mère à Châlons seul avec son frère. Bref, nous convenons que je remonte mardi prochain.
Nuit sous la tente, réveil vers 7h30. Une heure de blogage puis petit déjeuner: je toque à la caravane de Pat pour me préparer, comme l'année dernière, mon porridge et mon thé puis les manger au son d'AC/DC.
Je fais bouillir l'eau, ébouillante le sachet de thé, mets une mesure de céréales dans un bol, saisis la bouteille achetée la veille à une station service pour verser la même mesure de lait… Il est bizarre ce lait, il est jaune pâle, aurait-il tourné dans la voiture avec la chaleur et se serait-il décomposé?
Je renifle, ça sent l'urine, je regarde la bouteille posée sur le comptoir, l'étiquette en est froissée, abîmée: ce n'est pas ma bouteille de lait qui est au frigo.
Je ne dis rien, saisis la bouilloir, sors jeter ma mesure d'urine et ébouillante le contenant avec l'eau de la bouilloire.
Puis je rentre dans la caravane finir mon petit déjeuner.
Briefing, préparation des planeurs puis déjeuner au Pegasus.
Je pars la première avec Pat. Sortie calamiteuse: je suis mal installée; trop enfoncée dans la carlingue, j'ai l'horizon bloqué par le tableau de bord. Pour voir par-dessus, je pousse sur le manche, le planeur pique et donc accélère.
Par ailleurs il existe en planeur la notion de conjugaison: pour tourner, on incline les ailes (poussée sur le manche) et on oriente le nez dans la direction où on veut aller avec les palonniers (pédales aux pieds). Le dosage des deux est contrôlé par le fil de laine sur la verrière qui doit rester vertical.
Je ne maîtrise pas la conjugaison (c'est l'équivalent de débrayer en passant les vitesses), ce qui est un obstacle majeur à ma progression. En rentrant, Pat me fait faire des exercices, virages et contre-virages avec conjugaison («Surveille ton fil. Ta vitesse!»)
En descendant de planeur au milieu de l'après-midi (Adrien passe après moi) je lis deux sms de H., envoyés à 14h25.
Papa vient d'entrer en séjour court à l'hôpital car il a une nouvelle infection. Je l'ai eu au téléphone. Ça ne va pas bien du tout. J'espère que ça ira mieux demain. Ils on prévu de l'orienter vers un autre service après le traitement de l'infection. Pas sûr qu'il sorte de l'hôpital. Je ferai une version édulcorée sur WhatsApp ce soir.Je le rappelle aussitôt, on papote, il me raconte comment il tente de gérer le défaitisme de son frère. Il coupe d'un «ma mère m'appelle, je te rappelle».
Pour l'instant, ma mère m'a dit de maintenir ma venue mercredi. On verra comment ça avance.
Une minute plus tard, ça sonne: «l'hôpital a appelé, papa est mort».
Dîner au gîte partagé entre les autres pilotes (j'ai choisi de rester en tente pour être tranquille, pour limiter les interactions sociales). Je bois du blanc, me bourre de chips. Je suis au téléphone par intermittence, nous sommes désorientés. Week-end de la Pentecôte, tous les trains sont complets. H. me dit que quoi qu'il en soit, il préfère aller voir sa mère à Châlons seul avec son frère. Bref, nous convenons que je remonte mardi prochain.
Commentaires
1. Le mercredi 22 mai 2024 à 09:33, par Sacrip'Anne
2. Le jeudi 23 mai 2024 à 00:35, par Alice
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